D’autres voix communistes en Europe, les plus nombreuses désormais, font écho aux analyses du PRCF s’agissant de l’Union Européenne, de sa nature dictatoriale et totalitaire, de classe, et de la nécessité d’en sortir pour s’en sortir.
Dans un discours prononcé en mai dernier, traduit ici par la rédaction de www.initiative-communiste.fr Jeronimo de Sousa le secrétaire général du PCP (parti communiste portugais) appelle ainsi à « libérer le pays de la soumission à l’Euro, condition pour son développement et la souveraineté nationale »
Tous ensemble, faisons place aux peuples, sortons de l’euro dictature de l’oligarchie capitaliste, pour la paix, la solidarité internationaliste entre les peuples et la démocratie.
La libération du pays de la soumission à l’Euro, condition pour son développement et la souveraineté nationale
par Jeronimo de Sousa, secrétaire général du PCP – 10 mai 2016 Lisbonne
D’abord un mot d’appréciation sur le débat promu ici aujourd’hui après beaucoup de discours qui ont et vont enrichir l’héritage de réflexion et d’intervention par le PCP sur les questions liées à l’euro. Remerciements particuliers aux contributions du professeur João Ferreira do Amaral et le professeur Jorge Bateira qui ont accepté de partager avec nous leurs pensées, de se joindre à d’autres économistes de notre pays qui ont été présents dans d’autres initiatives que nous avons promues sur certaines questions centrales auxquelles nous sommes confrontées et pour les réponses nécessaires que nous avons besoin de donner.
Une seconde observation pour souligner que cette initiative conclue un cycle de trois débats promus par nous. En Mars, sur le contrôle public des banques, en Avril sur la renégociation de la dette et ici, sur la libération de la soumission de l’euro. Trois questions fondamentales qui sont au centre de la rupture nécessaire avec la politique de droite et pour une politique alternative patriotique et gauche que le PCP propose. Trois options qui sont liées les uns aux autres: la banque privée, propriété de plus en plus des capitaux étrangers, un dévoreur de fonds publics, une source de processus nuisibles et frauduleux, incapable de répondre aux besoins de crédit du pays; une dette insoutenable publique, mainmise financière sur e pays, source de spéculation et de chantage et facteur d’appauvrissement national; et une monnaie unique, contraire aux intérêts nationaux et qui lie le pays à la soumission et à la dépendance extérieure.
La troisième observation est de souligner l’opportunité de cette initiative. Quand nous entendons la Commission européenne, que nous avons entendu la semaine dernière dans son rapport trimestriel du printemps sur le Portugal, quand on se rappelle les déclarations lors du récent déplacement du président de la BCE dans notre pays, lorsque les institutions et organes de l’UE continuent de faire des déclarations chaque semaine, tous et d’une seule voix, condamnant la dévolution, bien insuffisante et limitée, des droits et des revenus qui ont été volés au peuple portugais, exigeant un retour à la marche forcée de l’exploitation et l’appauvrissement au nom du Pacte de Stabilité et de Croissance et la troïka que les gouvernements PS et PSD / CDS représente, ou en qualifiant la Constitution de la République comme un obstacle à leurs fins et qui doit être éliminée, nous nous rendons compte que plus que par le passé, le présent et l’avenir nous menons une lutte qui sera très difficile pour la récupération de notre souveraineté, pour l’affirmation du droit inaliénable du peuple portugais de décider de son avenir. C’est la même chose pour la Grèce, Chypre, l’Espagne, et toute l’Europe et nous nous rendons compte que, pour l’Union européenne, aux intérêts du grand capital, il n’y a pas de limites. En utilisant tous les outils qu’ils contrôlent, ils veulent et voudront plus, plus de sacrifices, plus d’exploitation et d’appauvrissement pour satisfaire l’avidité de profits, indépendamment de la pauvreté, quel que soit le chômage, l’émigration, la destruction que leurs politiques causent. Ceci est le combat qui nous attend.
Le Portugal a rejoint l’euro en Janvier 1999, et il a pratiquement cessé de croître. Depuis 2002, l’année où l’euro a commencé à circuler, la croissance a été nulle. C’estl’un des pays avec la plus mauvaise performance en Europe et dans le monde!
La faible croissance qu’il a connu a été perdue avec les récessions. Et la Stagflation rend la récupération extrêmement lente.
L’an dernier, le Portugal produisait toujours moins de richesse que l’année où les billets en euros ont été introduits. Et il est encore loin de récupérer le niveau économique qu’il avait avant l’impact de l’aggravation de la crise capitaliste de 2007/08.
« Le Portugal, avec la monnaie unique, ne perd pas des années, il perd des décennies ! »
L’euro est une monnaie qui répond aux besoins et aux intérêts de la haute finance européenne et des principaux groupes économiques européens. Avec un taux de change tendancieusement indexé sur la capacité de production et d’exportation de l’Allemagne, ses niveaux de productivité et de salaires, à son profil industriel et commercial, aux exigences de ses institutions financières.
Il ne sert pas les travailleurs et le peuple portugais, ne sert pas le Portugal. Pire encore. Il handicape les productions portugaises, attaque gravement notre peuple et notre pays.
L’euro prive les États de la politique monétaire, financière, des changes et des outils budgétaires pour promouvoir un développement qui tienne compte de leurs réalités nationales.
Au Portugal, l’investissement public et privé a été réduite à des niveaux historiquement bas, le plus bas niveau au moins depuis les années 50. Ceci est déjà la cinquième année consécutive que la formation brute de capital fixe ne paie pas sa consommation, ce qui signifie quel’investissement réalisé ne couvre pas l’usure des équipements, machines et autres instruments de l’activité économique. L’appareil productif national est décapitalisée, dégradé, obsolète.
Un pays qui n’investit pas ne progresse pas,et a bien moins de développement. L’intégration monétaire est en train de détruire la capacité de production nationale et compromet gravement l’avenir du pays.
La monnaie unique a également conditionné l’activité productive avec sa valorisation excessive, rendu les exportations plus chères, la production nationale a été remplacée par des importations (au lieu de remplacer les importations avec la production nationale) a contribué à la ruine de l’industrie et de l’agriculture et de la pêche.
L’ensemble du secteur primaire, plus l’industrie, l’énergie et la construction, qui représentait un tiers de la production nationale à la veille de l’adhésion à l’euro, est maintenant moins d’un quart et a perdu environ un tiers de ses travailleurs.
La monnaie unique crée du chômage, qui a plus que doublé, de la précarité, l’appauvrissement, l’émigration, le vieillissement et la désertification du pays.
L’euro stimule la dette extérieure, les sorties de capitaux et la spéculation financière.
En l’absence d’une banque centrale nationale avec toutes les prérogatives de prêteur en dernier ressort, soumet le pays ou au chantage des «marchés», à savoir des spéculateurs, ou au chantage de la BCE, l’Union européenne et le FMI, la bien connue Troïka.
Nous ne pouvons pas prétendre qu’il n’y a pas le problème. Dans les grandes lignes, au sein de l’euro, le pays ne se développe pas ou très mal, il, ne récupère pas l’emploi et est à la merci des spéculateurs, des agences de la BCE et de notation.
« Rejoindre l’euro est un désastre et y rester est une catastrophe encore plus grande »
Rejoindre l’euro a été un désastre et y rester est une catastrophe encore plus grande. Récupérer la souveraineté monétaire c’est refuser cette condamnation. C’est refuser de se voir réduire au sous-développement, ni l’appauvrissement ou à la soumission du pays.
L’intégration dans l’euro est un obstacle majeur au développement national, un obstacle qui doit être enlevé.
Il serait plus approprié, de concert avec d’autres nations européennes, de dissoudre l’Union économique et monétaire et d’avoir des mesures compensatoires pour les pays ayant de plus grandes difficultés dans le processus, mais personne ne peut devenir dépendant avec cette possibilité.
Ce n’est pas une baguette magique, mais il est nécessaire de récupérer le retard, pour combattre l’exploitation, l’appauvrissement, la stagnation et la dépendance. Cela ne constitue pas une condition suffisante, mais c’est une condition nécessaire.
« Sortir de l’Euro pour une politique patriotique de gauche »
Beaucoup dépendra aussi des politiques qui seront mises en pratique avec l’abandon de la zone euro. Par conséquent, nous incluons la libération de la soumission à l’euro en tant que composante d’une politique patriotique de gauche que nous proposons dans le pays.
Ainsi le PCP propose surtout le contrôle public du secteur bancaire, d’étendre progressivement sa propriété et sa gestion publique, la réorientation de son activité au financement productif plutôt que spéculatif, en soutenant les petites et moyennes entreprises et les familles selon des critères et sans gaspillage, avec dès le début, l’intégration de la Novo Banco dans le secteur public, comme cela a été proposé par le PCP.
Le contrôle public des banques est essentiel pour assurer le contrôle national de la création monétaire, de l’émission monétaire par la Banque du Portugal à la création de la monnaie (ce qui est un bien public) par les banques commerciales, pour préserver de la domination monopoliste de plus en plus étrangère, garantir la solvabilité, la liquidité, la viabilité et la solidité de l’activité bancaire.
Surtout aussi avec la renégociation de la dette publique, dans ses termes, les intérêts et les montants, ce qui réduit considérablement le volume des coûts annuels et la dette extérieure, libérera des fonds pour l’investissement et les fonctions sociales de l’État, arrête la fuite vers l’étranger des ressources.
Mais il ne suffit pas de lutter contre la dette; nous devons nous attaquer aux causes de l’endettement.
Avec l’euro, les dettes publiques et externes portugaises sont devenues parmi les plus importantes du monde. Avec la stagnation de l’économie. Avec les contraintes sur l’investissement qui est avant tout public, ce qui conduit à l’extinction de nos productions. Avec appréciation de la monnaie excessive, insupportable pour l’industrie nationale. Avec un stimulus pour les importations. Avec l’encouragement de la spéculation financière et la dette extérieure des banques.
Il est ironique de constater, et c’est autre reconnaissance implicite de l’insuffisance de la monnaie unique à la réalité nationale, que, avec la dette publique actuelle de 129% du PIB, a laquelle le pays a été contraint avec la contribution décisive de l’euro, le Portugal ne pourrait par rejoindre l’euro, car il dépasse dedeux fois le maximum autorisé de 60% du PIB, le critère d’entrée.
Compte tenu de la situation du pays, la libération de la soumission à l’euro, doit être soigneusement préparée
Compte tenu de la situation du pays, la libération de la soumission à l’euro, doit être soigneusement préparée, en vue de défendre les revenus, l’épargne et le niveau de vie de la population dans son ensemble.
De l’avis du PCP, il est juste que les coûts doivent être supportés par les spéculateurs, le capital financier, les grands groupes économiques qui ont bénéficié d’adhérer à l’euro.
Il est pas l’introduction d’une nouvelle monnaie, mais bien de rester dans l’Euro, déréglant et contraint notre économie, qui appauvrit le peuple et le pays.
Depuis 2007, le PCP propose la dissolution de l’Union économique et monétaire, ce qui serait la solution idéale pour briser cette contrainte, la négociation de mesures compensatoires et transitoires pour les peuples qui ont subi l’impact de l’euro. Mais la poursuite de l’intégration capitaliste de l’UE ne va pas dans ce sens, bien au contraire.
Le pays doit étudier et préparer sa sortie de la soumission à l’euro, que cette option résulte d’une décision souveraine du peuple portugais, ou d’une imposition externe ou encore d’un processus de dissolution de l’Union économique et monétaire. Cette préparation est essentielle pour assurer la pleine utilisation des avantages d’une sortie tout en réduisant ses coûts. Les coûts sur lesquesl nous ne devons pas nous leurer etque nous ne devons pas ignorer.
A ceux qui accusent le PCP d’irresponsabilité en mettanten avant cette proposition, qui cherche à semer la confusion et la peur sur le fait que PCP proposerait une sortie immédiate, sans mesures préparatoires ou de compensation, il faut dire que l’irresponsabilité est de ne pas négocier et d’ouvrir cette perspective dans l’Union Européenne, est de ne pas activer tous les mécanismes pour étudier la façon de défendre les intérêts nationaux contre une option qui marque un chemin de rupture avec les intérêts des grandes entreprises et se concentre sur les aspirations des travailleurs, le peuple et le pays.
L’ouverture de cette perspective dans l’Union européenne et de l’étude et de préparation que l’État portugais doit entreprendre pour la libération nécessaire de l’Euro est urgente et nécessaire. Afin de protéger les revenus des travailleurs et des familles, afin d’assurer leur épargne, pour assurer le fonctionnement normal du commerce international, afin d’assurer la liquidité du système financier, la sauvegarde à des niveaux sûrs des réserves de capitaux et de devises du pays.
Si des mesures et des choix ont été nécessaires pour lier le pays à l’euro, de même des mesures et des choix politiques sont nécessaires pour assurer la libération du pays de la monnaie unique, avec l’idée centrale que ce soit un processus politique. Nous pouvons résumer rapidement quelques-unes des principales préoccupations de la préparation pour la récupération de la souveraineté monétaire, avec plusieurs propositions concrètes que nous avons, au fil des ans, discuté dans le Parti, certaines ont mentionnées dans le projet de résolution que nous avons présenté en Septembre 2014 , à savoir:
- Libération de la Banque du Portugal de l’Eurosystème et la pleine reprise de ses fonctions comme émetteur, régulateur et prêteur en dernier ressort.
- L’adoption des dispositions techniques transitoires nécessaires à la nouvelle monnaie (y compris l’équivalence initiale entre la nouvelle monnaie et l’euro).
- Veiller au fonctionnement régulier de l’économie et du commerce extérieur et le contrôle des capitaux. La stabilité et la convertibilité de la nouvelle monnaie
- La solvabilité et la liquidité des banques, qui n’est possible que dans un cadre de récupération du contrôle public des banques.
- Réassurance de la population et des agents économiques en ce qui concerne leur épargne.
- La conversion de la dette, publique et privée, produite dans le pays à la nouvelle monnaie et qui serait nécessairement partie d’un processus de renégociation de la dette publique dont le pays a besoin.
- Traduction dans la nouvelle monnaie de la vie économique et financière du pays.
- Restriction de l’activité spéculative.
- Garantie de l’offre d’énergie et d’autres biens essentiels.
- Défense des salaires, des revenus et de la consommation de la population.
La sortie de l’euro est nécessaire. La sortie de l’euro est possible.
Certains disent que nous n’avons pas appris de la Grèce. Mais cela renverse la table. Parce que la Grèce, à la différence par exemple au Royaume-Uni ou de la Suède, est dans l’euro. La débâcle économique et sociale grec est un exemple de ce qui peut arriver à un pays de l’euro.
La grande erreur du gouvernement grec a été de ne pas quitter l’euro. Au contraire, se nourrissant de l’illusion qu’il était possible d’éliminer la politique de l’exploitation, l’appauvrissement et de l’effondrement et de développer le pays dans l’euro, ils n’ont pas préparé le pays à s’en libérer. Une grande leçon pour tous les peuples européens.
La souveraineté monétaire est un besoin structurel du pays.
- Pour adapter la monnaie à la réalité, aux besoins et au potentiel national.
- Pour une gestion financiere, des changes monétaires et la gestion du budget autonome, adapté à la situation du pays.
- Pour récupérer une banque centrale au service du pays, mettant fin à la dépendance et au chantage des «marchés» ou la troïka dans le financement de dernier recours des banques et l’Etat.
- Pour se libérer du pacte de croissance, du traité budgétaire et substituts, des programmes de stabilité et des plans nationaux de réforme, des politiques d’exploitation et d’appauvrissement, des contraintes sur l’investissement et l’activité productive.
- Afin de se protéger de la perte de compétitivité en raison de l’appréciation de la monnaie unique.
- Pour se libérer de l’Union Bancaire, où les pressions à la privatisation et la vente de banques nationales. Comme cela est bien démontré par les ordres donnés par la BCE dans le processus de BES et BANIF, ou le chantage qui est en cours sur la recapitalisation publique de la Caixa Geral de Depósitos.
- Pour mieux résister à la spéculation financière, les sorties de capitaux et à la dette extérieure.
- Pour défendre le régime démocratique et le droit des Portugais de décider de leur sort.
- Pour rendre viable une politique patriotique et degauche et ainsi répondre aux besoins les plus pressants de la population.
La libération du pays de la soumission à l’euro doit gagner le soutien des travailleurs et de la population. Et la volonté politique d’un gouvernement déterminé à mener à bien. Il s’agit, nous insistons, d’un processus politique.
Ne pas nourrir les illusions et d’apprendre des deux dernières décennies.
Si, telle ou telle année, en raison de la combinaison exceptionnelle de conditions favorables – faibles taux d’intérêt, les prix du pétrole bas, la dépréciation de l’euro, l’amélioration de la politique de la BCE d’injection de liquidités – nous pouvons voir une croissance insuffisante, soyons prudent de ne pas extrapoler les estimations à des rythmes qui en réalité, selon toute vraisemblance, vont prouver le contraire.
Au sein de l’euro, l’amélioration nécessaire des revenus, les droits et le niveau de vie des gens vont rapidement se heurter contre les murs en béton de son architecture et seront freinée par ses règles de plus en plus contraignantes .
La gouvernance économique, les semestres européens, l’approbation préalable des budgets ne servent pas le peuple portugais et les programmes de stabilité, qui les suivent et les mettent en œuvre, entrent en collision avec la croissance des revenus, empèche la lutte contre l’appauvrissement, sapent l’investissement, écrasent la croissance , perturbent et distendent la vie nationale, entrave une politique patriotique et de gauche, et donnent une continuité permanente aux aspects clés de la politique de droite.
Nous nous sommes opposés et avont contribué à la défaite du projet de résolution CDS (équivalent des LR au portugal NdT) dans la discussion sur le programme de stabilité et le plan national de réforme, qui ont insidieusement cherché à blanchir leurs propres responsabilités dans la promotion d’une politique d’exploitation, et pour inverser la restauration des revenus et des droits.
Mais nous nous sommes démarquées de ces documents que le gouvernement a envoyé à la Commission Européenne, qui sont de la responsabilité du PS et de son gouvernement, aussi bien que tous les instruments d’intervention, de contrôle et da domination de l’UE sur les Etats membres.
Dans l’euro, le Portugal est condamné à la stagnation et la récession, à une perte de son potentiel, au sous-développement, à l’appauvrissement, la dépendance et la soumission nationale.
La libération de la soumission à l’euro est une nécessité et une possibilité. Sans la sortie de l’euro, tel que proposée par le PCP, sans la récupération du contrôle public des banques, sans renégociation de la dette, il ne sera pas possible de consolider une politique de rétablissement des droits et des revenus auxquels nous nous sommes engagés. Il est révolu le temps où c’était le PCP, et presque uniquement le PCP, qui avertissait des conséquences que nous vivons aujourd’hui. Malgré toute la propagande et la mystification entourant les vertus supposées de l’euro, la prise de conscience collective que le pays est confronté à un problème qui doit être résolu s’est largement accrue. C’est une idée qui gagne de force et autour de laquelle convergent de nombreux démocrates et patriotes.
Au PCP, nous continuerons d’intervenir d’une manière sérieuse, engagée et responsable pour restituer au pays et au peuple ce qui leur appartient. Le pays n’est pas condamné, le peuple ne doit pas vivre avec l’épée de l’euro sur la tête. Et comme si souvent la vie l’a montrée, dans la vie des peuples, il n’y a jamais de situations d’impasse.
Traduction depuis l’anglais JBC pour www.initiative-communiste.fr
« A libertação da submissão ao Euro é uma necessidade e uma possibilidade
Speech by Jerónimo de Sousa, General Secretary of the PCP, Session “The release of the country from submission to the euro, condition for development and national sovereignty”
“The release of the country from submission to the euro, condition for development and national sovereignty”
First a word of appreciation on the debate promoted here today with many speeches that have and will enrich the legacy of reflection and intervention by the PCP on issues related to the euro. Special thanks to the contributions of Professor João Ferreira do Amaral and Professor Jorge Bateira who agreed to share with us their thoughts, joining other economists from our country who have been present in other initiatives that we have promoted on some central issues that we face and the necessary answers we need to give.
A second observation to emphasize that this initiative closes a cycle of three debates promoted by us. In March, on the public control of banking, in April on the renegotiation of the debt and now this, on the release of submission from the euro. Three fundamental issues that are at the centre of the necessary rupture with the right-wing policy and the patriotic and left-wing alternative policy that the PCP proposes. Three options that are related to each other: private banking, increasingly owned by foreign capital, a devourer of public funds, a source of harmful and fraudulent processes, unable to respond to the country’s credit needs; an unsustainable public debt, the country’s financial stranglehold, source of speculation and blackmail and factor of national impoverishment; and a single currency, contrary to national interests and which binds the Country to submission and external dependence.
The third note is to highlight the timeliness of this initiative. When we hear the European Commission, as we heard last week in its quarterly spring report on Portugal, when we recall the statements during the recent ECB President’s presence in our country, when weekly EU institutions and bodies continue to make pronouncements, all and in a single voice, condemning the devolution, although insufficient and limited, of rights and incomes that were stolen from the Portuguese people, demanding a return to the forced march of exploitation and impoverishment of SGP’s and the Troika that PS and PSD/CDS governments materialized, or by electing the Constitution of the Republic as an obstacle to their purposes that must be removed, we realize that more than in the past, the present and the future holds for us a struggle that will be very challenging for the recovery of our sovereignty, for the affirmation of the inalienable right of the Portuguese people to decide their future. Behold Greece, behold Cyprus, behold Spain, behold all across Europe and we realize that to the European Union, to the interests of big capital, there are no limits. Using all the tools that they control, they want and will want more, more sacrifices, more exploitation and impoverishment to satisfy the greed of their profits, regardless of poverty, regardless of unemployment, emigration, the destruction that their policies cause. This is the combat that lies ahead.
Since Portugal joined the euro in January 1999, it virtually ceased to grow. Since 2002, the year that the euro began to circulate, growth has been zero. One of the countries with the worst performance in Europe and the world!
The weak growth it was experiencing was lost with the recessions. Stagnation turned the recoveries extremely slow.
Last year, Portugal was still producing less wealth than in the year when euro banknotes were introduced. And it is still far from recovering the economic level it had before the impact of the worsening of the 2007/08 capitalist crisis.
Portugal, with the single currency, does not lose years, it loses decades!
The euro is a currency that suits the needs and interests of European high finance and major European economic groups. With an exchange rate tendentiously pegged to the productive and export capacity of Germany, its wage levels and productivity, to its industrial and commercial profile, to the requirements of its financial institutions.It does not serve the workers and the Portuguese people, does not serve Portugal. Worse still. Affects Portuguese productions, severely affects our people and our country.
The euro deprives States of monetary, financial, foreign exchange and budget tools to promote a development that takes into account their national realities.
In Portugal, public and private investment was reduced to historic lows, the lowest level at least since the 50s. This is already the fifth consecutive year that the gross fixed capital formation does not pay its consumption, that is, wherein the investment made does not cover the wear of equipment, machinery and other instruments of economic activity. The national productive apparatus is being decapitalized, degraded, obsolete.
A country that does not invest does not grow, much less sustainably. Monetary integration is destroying the national productive capacity and seriously jeopardizes the future of the country.
The single currency also conditioned the productive activity with its excessive valorisation, made exports more expensive, domestic production was replaced by imports (instead of replacing imports with domestic production) contributed to ruin the industry and agriculture and fisheries.The whole primary sector, plus the industry, energy and construction, which was a third of the national production on the eve of joining the euro, is now less than a quarter and lost about a third of its workers.
The single currency creates unemployment, which has more than doubled, precariousness, impoverishment, emigration, aging and desertification of the country.
It stimulates foreign debt, outflow of capital and financial speculation.
In the absence of a national central bank with all the prerogatives as last resort lender, submits the country or to the blackmail of the “markets”, i.e. of the speculators, or to the blackmail of the ECB, the European Union and the IMF, i.e. the troika.We cannot pretend that the problem does not exist. In broad strokes, within the euro the country does not grow or grows very poorly, does not develop, does not recover employment and is at the mercy of speculators, of the ECB and rating agencies.
Joining was a disaster and remaining is an even bigger disaster. To recover monetary sovereignty is to refuse this sentence. It is not conforming to underdevelopment, nor impoverishment, or to the submission of the country.
Integration in the euro is a major obstacle to national development, which has to be removed.
It would be more appropriate, in concert with other European nations, to dissolve the Economic and Monetary Union and have compensatory measures for countries with greater difficulties in the process, but no one can become dependent on this possibility.This is not any magic wand, but it is necessary to recover backwardness, combat exploitation, impoverishment, stagnation and dependency. It is not a sufficient condition, but it is a necessary condition.
Much will also depend on the policies that are put into practice with the abandonment of the Euro Zone. Hence we include the release from submission to the euro as a component of a patriotic and left-wing policy that we propose to the country.
Especially with the public control of banking, progressively extending ownership and public management, redirecting its activity to productive financing rather than speculative, supporting small and medium-size enterprises and families with criteria and without wasting, at the outset, the integration of the Novo Banco in the public sector, as has been proposed by the PCP.
Public control of banking is essential to ensure national control of monetary creation, from the issuance by the Bank of Portugal to the creation of currency (which is a public good) by commercial banks, rescued from increasingly foreign monopolist domination, ensuring solvency, liquidity, the viability and soundness of banking activity.
Especially also with the renegotiation of the public debt, in its terms, interest and amounts, which substantially reduces the volume of annual costs and the foreign debt, releases funds for investment and social functions of the State, stops the foreign drain of resources.
But it is not enough to combat the debt; we need to tackle the causes of indebtedness.
Within the euro, the Portuguese public and external debts have become one of the world’s largest. With the stagnation of the economy. With the constraints on investment first of all public, which leads to the withering away of our productions. With excessive currency appreciation, unbearable to the domestic industry. With a stimulus for imports. With the encouragement of financial speculation and foreign debt of banks.It is ironic to observe, in another implicit recognition of the inadequacy of the single currency to the national reality, that with the current public debt of 129% of GDP, into which the country was led with the decisive contribution of the euro, Portugal could never have joined the euro, since it exceeds twice the permissible maximum of 60% of GDP, the entry criteria.
Given the country’s situation, the release of submission to the Euro, must be carefully prepared, with a view to defend the income, savings and living standards of the population as a whole.
In PCP’s view, it is fair that any costs should be borne by the speculators, financial capital, large economic groups who benefited from joining the euro.
It is not the introduction of the new currency, but the stay in the Euro, maladjusted and coercing our economy, which impoverishes the people and the country.
Since 2007, the PCP has been proposing the dissolution of the Economic and Monetary Union, which would be the ideal solution to break this constraint, negotiating compensatory and transitional measures for the peoples who have suffered the impact of the euro. But the course of capitalist integration of the EU is not going in that direction, quite the opposite.
The country has to study and prepare its release from submission to the euro, whether this option arises from a sovereign decision of the Portuguese people, or an external imposition or a process of dissolution of the Economic and Monetary Union. This preparation is essential to ensure the full use of the benefits of an exit while minimizing its costs. Costs that we do not delude or ignore.
To those who accuse the PCP of irresponsibility for putting forward this proposal, seeking to sow confusion and fear that the PCP proposes an immediate exit, without preparatory or compensatory measures, we must say that irresponsibility is not to negotiate and open this prospect in the European Union, is not to activate all the mechanisms to study how to defend national interests against an option that marks a path of rupture with the interests of big business and focuses on the aspirations of the workers, the people and the country.The opening of this prospect in the European Union and the study and preparation that the Portuguese State must undertake to the necessary release from the Euro is urgent and necessary. To protect the income of workers and families, to ensure their savings, to ensure the normal operation of international trade, to ensure the liquidity of the financial system, safeguarding at safe levels reserves of capital and currency of the country.
If measures and options were needed to bind the country to the Euro, similarly measures and policy options are needed to ensure the release of the country from the single currency, with the central idea that this is a political process. We can quickly summarize some of the main concerns of the preparation for the recovery of monetary sovereignty, with corresponding several concrete proposals that we have, over the years, been discussing in the Party, some mentioned in the draft resolution we presented in September 2014, namely:
Unbinding of the Bank of Portugal from the Eurosystem and the full resumption of its functions as issuer, regulator and last resort lender.
The adoption of the necessary transitional technical provisions for the new currency (including the initial equivalence between the new currency and Euro).
Ensure the regular functioning of the economy and foreign trade and control of capital.
The stability and convertibility of the new currency.The solvability and liquidity of the banks, possible only in a framework of recovery of public control of the banks.
Reassurance of the population and economic agents regarding their savings.
The conversion of debt, public and private, generated in the country to the new currency and which would necessarily be part of a process of renegotiation of the public debt that the country needs.
Translation into the new currency of the economic and financial life of the country.
Restriction of speculative activity.
Guaranty of supply of energy and other essential goods.
Defence of wages, income and consumption of the population.
The release from the euro is necessary. The release from the euro is possible.
Some say that we did not learn from Greece. But this is turning the tables. Because Greece, unlike for example the United Kingdom or Sweden, is in the euro. The Greek economic and social debacle is an example of what can happen to a country within the euro.
The big mistake of the Greek government was not wanting to leave the Euro. On the contrary, it was feeding illusions that it was possible to eliminate the policy of exploitation, impoverishment and downfall and develop the country within the euro, was not having prepared the country to free from it. A great lesson for all European peoples.
Monetary sovereignty is a structural need of the country.
To adapt the currency to reality, to the national needs and potential.
For a monetary, financial, foreign exchange and autonomous budget management, adjusted to the country’s situation.
To retrieve a central bank at the service of the country, ending the dependence and blackmail of « markets » or the troika in the last resort financing of the banks and the State.
To free from the Stability and Growth Pact, the Budgetary Treaty and substitutes, from Stability Programmes and National Reform Plans, from policies of exploitation and impoverishment, constraints on investment and productive activity.
To protect the loss of competitiveness from appreciations of the single currency.
To free from the Banking Union, which pressures privatisation and sale of national banks. As was clearly visible in the impositions made by the ECB in the process of BES and BANIF, or the blackmail that is underway on the public recapitalization of Caixa Geral de Depósitos.
To better withstand financial speculation, the outflow of capital and foreign debt.
To defend the democratic regime and the right of the Portuguese to decide their fate.
To make viable a patriotic and left-wing policy and answer the most pressing needs of the population.
The release of the country from submission to the Euro must win support from the workers and population. And the political will of a government determined to carry it out. It is, we insist, a political process.Do not feed the illusions and learn from the past two decades.
If in this or that year, due to the exceptional combination of favourable conditions – low interest rates, low oil prices, depreciated euro, enhancement of ECB policy of injection of liquidity – we can see insufficient growth, let us be prudent not to extrapolate estimates at rhythms that reality, in all likelihood, will prove wrong.
Within the euro, the necessary improvement of income, rights and people’s living standards will quickly collide against the concrete walls of its architecture and will be curbed by its increasingly constraining rules.
Economic governance, the European semesters, previous approval of budgets do not serve the Portuguese people and the stability programmes, that follow and implement them, collide with the recovery of incomes, restrain the fight against impoverishment, undermine investment, crush growth, disrupt distension of national life, hinder a patriotic and left-wing policy, give continuity to key aspects of the right-wing policy.
We opposed and contributed to the defeat of the CDS draft resolution in the discussion on the Stability Programme and the National Reform Plan, which insidiously sought to whitewash its own responsibilities and promote a policy of exploitation, and reverse the restoration of incomes and rights.
But we demarcated from those documents that the government sent to the European Commission, which are the responsibility of the PS and its government, as well as all instruments of interference, control and domination of the EU on member states.
Within the Euro, Portugal is tied to stagnation and recession, to a waste of its potential, to underdevelopment, impoverishment, dependence and national submission.
The release from submission to the euro is a necessity and a possibility. Without the release from the euro, as proposed by the PCP, without the recovery of public control of the banks, without renegotiation of the debt, it will not be possible to consolidate a policy of restoration of rights and income to which we are committed. Gone are the times when it was the PCP, and almost only the PCP, who warned of the consequences that we are experiencing today. Despite all the propaganda and mystification surrounding the supposed virtues of the euro, the collective awareness that the country is facing a problem that needs to be solved has been broadening. An idea that is gaining strength and around which converge many democrats and patriots.
On the part of the PCP, we will continue to intervene in a serious, committed and responsible way to hand back to the country and to the people what belongs to them. The country is not condemned, people do not have to live with the sword of the euro over their heads. And as so often life has shown, in the lives of people there are no dead end situations.