En Indonésie alors sous le joug de la colonisation néerlandaise, le début du 20e siècle voit la naissance de ce qui va devenir l’un des plus importants partis communistes en Asie et dans le monde, le parti communiste indonésien. Un parti qui sera au cœur du mouvement communiste international avec des liens historiques forts avec l’Internationale et avec l’Union Soviétique, un parti au cœur de la lutte pour l’indépendance et la souveraineté nationale de l’Indonésie. En lutte permanente avec les forces réactionnaires, le PKI fort de près de 3 millions de militants est au tournant des années 1950 -60 le troisième plus grand parti communiste dans le monde. Pilier du régime Sukarno qui est un moteur du mouvement des non-alignés et impulse au mitant des années 1960 une politique de Nasakom devant formuler la synthèse des forces nationalistes, religieuses et communistes, et contestant avec force l’impérialisme américain.
Le 30 septembre 1965 un coup d’État militaire soutenu par les USA écarte Sukarno et installe une dictature fasciste du régime de l’ordre nouveau. Sous les ordres de Soeharto, les militants, sympathisants, proches et familles du PKI sont pourchassés et massacrés. Ce génocide suivi d’une vague de répression qui ne s’est pas interrompue jusqu’à nos jours causera selon les estimations près de 3 millions de morts. Encore aujourd’hui le PKI est interdit de même que le communisme, et ses militants toujours réprimés.
Parti Communiste Indonésien – PKI
1914‑1917 L’Indische Sociaal-Democratische Vereeniging (Association social-démocrate indienne, ISDV) est créé. L’ISDV comporte essentiellement des Eurasiens membres, en Indonésie, de l’un de deux partis néerlandais, à savoir le Sociaal-Democratische Arbeiders Partij (Parti ouvrier social-démocrate, SDAP) et le Sociaal-Democratische Partij (Parti social-démocrate, SDP). Le SDAP avait été fondé en 1894. En 1909, des membres du SDAP avaient fait scission pour créer le SDP. Celui-ci deviendra en 1919 le Communistische Partij Holland (Parti communiste de Hollande, CPH), puis changera son nom en 1933 en Communistische Partij van Nederland (Parti communiste des Pays-Bas, CPN). Hendricus Sneevliet est un des principaux dirigeants de l’ISDV. En 1917 une aile réformiste de l’ISDV fait scission et forme le Indische Sociaal-Democratische Partij (Parti social-démocrate indien, ISDP). Initialement, très peu d’Indonésiens adhèrent à l’ISDV.
1917 À Semarang (ville principale de Java Centre), des militants se rassemblent autour de Semaun comme membres du Sarekat Islam.
1918‑1919 L’ISDV tente d’organiser une insurrection de soldats et de marins. En conséquence le gouvernement colonial néerlandais déclenche des mesures de répression. Sneevliet est expulsé de l’Indonésie en 1918, J. H. Brandstedter en 1919, Adolf Baars en 1920. L’ISDV poursuit son activité de façon plus clandestine. En rapport avec sa présence au sein du Sarekat Islam, la composition de l’ISDV se modifie vers une large majorité d’Indonésiens.
1920 Le 27 mai, l’ISDV tient un congrès à Semarang. Il change son nom en Perserikatan Komunis di Hindia (Association communiste des Indes, PKH). Semaun en est président, Darsono Notosudirdjo vice-président. H. Sneevliet représente le PKH au 2e congrès de l’Internationale Communiste (juillet-août). Le 25 décembre, le PKH adhère à l’Internationale Communiste.
1921 Darsono représente le PKH au 3e congrès de l’Internationale Communiste (juin-juillet).
Au congrès du Sarekat Islam tenu cette année, une motion stipulant que les membres du Sarekat Islam ne peuvent pas appartenir simultanément à un autre parti, est adoptée. Se produit alors une scission du Sarekat Islam entre l’aile droite et l’aile gauche. De nombreuses branches du Sarekat Islam se scindent en une fraction Sarekat Islam Putih (Sarekat Islam Blanc) et une fraction Sarekat Islam Merah (Sarekat Islam Rouge). La plus grande partie de l’aile gauche rejoint le PKH.
À la fin de l’année Semaun se rend à Moscou, et Malaka le remplace comme secrétaire pendant son absence.
1922 À son retour de Moscou, Semaun reprend sa fonction de secrétaire du PKH.
1923 Le Vereeniging van Spoor- en Tramweg Personeel (Association du personnel de chemin de fer et de tramway, VSTP) avait été créé en 1908 pour les travailleurs des transports publics. Initialement, la plupart des membres étaient des Néerlandais, mais en 1917, les Indonésiens constituaient déjà la grande majorité. En 1923, le VSTP organise une grève générale. Celle-ci est réprimée par le gouvernement colonial néerlandais. Semaun est expulsé et se rend à nouveau en URSS. Darsono prend la succession en tant que secrétaire du PKH.
1924 En juin le PKH tient un Congrès. Le nom est changé en Partai Komunis Indonesia (PKI). Aliarcham est désigné comme secrétaire. Musso adhère au PKI.
1925 Darsono est arrêté. Il sera expulsé en 1926. Il se rendra en URSS où il travaillera pour l’Internationale communiste sous le pseudonyme de Samin. En 1928 il sera élu comme membre du comité exécutif de l’IC. En 1931 il sera expulsé de l’IC.
1926‑1927 Sardjono est secrétaire du PKI. Il est arrêté avant l’éclatement de l’insurrection de cette année, et exilé à Boven Digul. Il quittera l’Indonésie pour l’Australie en 1943.
Le PKI lance une insurrection contre le gouvernement colonial, en novembre 1926 au Java occidental et en janvier 1927 au Sumatra occidental, où il proclame une république. Ngadiman est l’un des dirigeants du mouvement au Java. L’insurrection est brutalement écrasée par les autorités. Des milliers de personnes sont tuées et 13 000 arrêtées. La répression vise en premier lieu le PKI, mais atteint également d’autres organisations. Plus de 1300 cadres du PKI sont envoyés au camp de Boven Digul en Nouvelle-Guinée, parmi eux Ngadiman et Aliarcham. Celui-ci y mourra en 1931. Musso et un autre dirigeant du PKI, Alimin Prawirodirdjo, quittent l’Indonésie. Musso se rend à Moscou. Le parti est mis hors-la-loi en 1927, il poursuit son activité dans la clandestinité.
– Le PKI compte à cette époque un petit nombre de membres d’origine chinoise. Parmi ses militants exilés à Boven Digul, huit sont dans ce cas.
1935 Musso rentre en Indonésie. Djokosudjono rejoint le PKI clandestin. En 1938 il sera arrêté et exilé à Boven Digul.
– Sutrisno est membre du PKI clandestin durant les années 1930. En 1944 il sera arrêté par l’administration d’occupation japonaise.
1936 Musso est de nouveau contraint de quitter l’Indonésie et retourne en URSS.
1945-46 En octobre 1945, Mohammad Yusuf, qui dans les années 1930 avait été dirigeant syndical puis dirigeant du Gerindo, rétablit le PKI légalement, sous sa direction. Les groupes existants de communistes s’agglomèrent de nouveau autour de ce centre organisationnel. Yusuf est arrêté par l’administration d’occupation japonaise, et la direction du PKI ainsi rétablie est reprise par des dirigeants revenant de l’exil.
L’Indonésie doit faire face à une confrontation armée et diplomatique avec les Pays-Bas, qui veulent récupérer leur colonie. Le PKI et les milices qu’il contrôle participent activement à cette lutte.
S’établit alors une double structure organisationnelle. D’une part, le PKI existe légalement. C’est ce qu’à l’époque on désigne couramment comme le PKI-Bintaran (les locaux officiels de l’organisation se trouvant à Yogyakarta dans le quartier de Bintaran). D’autre part, la direction centrale (le “CCPKI”) est maintenue dans la clandestinité.
Tan Ling Djie est secrétaire général du CCPKI illégal, et Amir Sjarifuddin, Abdulmadjid Djojoadiningrat, Maruto Darusman, Sudisman, Wikana, Setiadjit figurent parmi les membres du bureau politique du CCPKI.
Parallèlement a été formé le Partai Sosialis (Parti socialiste, PS), lié de fait au PKI. Tan Ling Djie en est secrétaire général. Sjarifuddin et Abdulmadjid figurent parmi ses principaux dirigeants.
Tan Ling Djie avait été membre du Partai Tionghoa Indonesia (PTI) vers la fin des années 1930.
Abdulmadjid avait milité en étant étudiant aux Pays-Bas vers la fin des années 1930, puis avait été membre de l’exécutif central du Communistische Partij Holland (CPH)
Sudisman avait été militant nationaliste dans les années d’avant la guerre. Il avait été membre du Gerakan Rakyat Indonesia (Gerindo). Il avait rejoint le PKI durant l’occupation japonaise, époque à laquelle il avait été emprisonné. Durant la première période après la déclaration de l’indépendance de l’Indonésie, il est un des principaux dirigeants du Pemuda Sosialis Indonesia (Jeunesses socialistes d’Indonésie, Pesindo).
Wikana avait été un militant important du Gerakan Rakyat Indonesia (Gerindo) avant la guerre. Durant l’occupation japonaise il avait participé à la résistance clandestine. En 1945, il dirige l’Angkatan Pemuda Indonesia (Jeunesses armées d’Indonésie, API) et devient ensuite l’un des principaux dirigeants du Pemuda Sosialis Indonesia (Jeunesses socialistes d’Indonésie, Pesindo).
Setiadjit est par ailleurs membre du Partai Buruh Indonesia (PBI), qui en 1948 s’intégrera au PKI.
Maruto Darusman est un aristocrate qui s’était engagé dans des activités militantes aux Pays-Bas avant la guerre. Il avait participé à la résistance contre l’occupation allemande. À son arrivé en Indonésie en 1946, il rejoint le PKI.
Avril 1946 Le PKI tient un congrès à Surakarta (Solo). Ngadiman est nommé secrétaire général, Sardjono et Djokosudjono font partie de la direction.
Juin 1947 Sjarifuddin occupe des postes de ministre de novembre 1945 à juin 1947. Les divergences entre les partisans du premier ministre Sjahrir et ceux de Sjarifuddin qui est ministre de la défense, s’approfondissent rapidement en 1947. En juin, Sjarifuddin, appuyé sur une large coalition de gauche connue sous l’appellation de Sayap Kiri (Aile gauche) retire son soutien au gouvernement.
Juillet 1947-janvier 1948
Sjarifuddin commePremier ministre, et ministre de la Défense, est à la tête de deux gouvernements successifs. Lorsque sa base de support s’affaiblit, il démissionne, et le Sayap Kiri passe dans l’opposition.
Pendant cette période, le Sayap Kiri est dirigé par un secrétariat, auquel s’ajoutent des représentants des organisations membres. Parmi ceux-ci figurent les suivants: Tan Ling Djie et Abdulmadjid, du PS; Maruto Darusman et Sutrisno, du comité central du PKI-Bintaran; Sudisman, du Pesindo; Njono, du SOBSI; Sakirman, du Laskar Rakyat (à l’exclusion du Laskar Rakyat de Java occidental). La direction du Sayap Kiri comprend également Aidit, Njoto, M. H. Lukman (tous membres du PKI).
Lukman avait grandi au camp de Boven Digul, où son père avait été interné après l’insurrection de 1926.
Février 1948 Le Sayap Kiri se renomme en Front Demokrasi Rakyat (FDR). L’aile gauche du PS, menée par Sjarifuddin, rejoint le PKI, tandis que l’aile droite fonde le Partai Sosialis Indonesia (Parti Socialiste d’Indonésie, PSI) sous la direction de Sjahrir.
Août 1948 Le 11 août, Musso arrive en Indonésie. Le 1er septembre se tient une réunion du bureau politique du CC du PKI. Le secrétariat général est maintenant composé de Musso, Maruto Darusman, Tan Ling Djie, Ngadiman. Parmi les autres membres du bureau politique figurent Setiadjit, Djokosudjono, Abdulmadjid, Aidit, Sutrisno, Wikana, Sjarifuddin, Alimin, Lukman, Sardjono, Sudisman, Njoto, Suripno.
Alimin était rentré en Indonésie de l’exil en URSS en 1946.
Septembre 1948 Suite à la signature de l’accord Renville, le gouvernement donne l’ordre de dissolution des unités de guérilla et de milices sous l’influence du PKI. Après des actions syndicales, des manifestations, et des affrontements ouverts entre le PKI et des forces pro-gouvernementales dans la ville de Surakarta (Solo) au Java central, le 18 septembre un groupe de partisans du PKI investit des points stratégiques autour de Madiun. Par radio, ils annoncent la formation d’un “gouvernement de front national”. Musso, Sjarifuddin, et d’autres dirigeants du PKI se rendent à Madiun pour prendre en main la situation. Le jour suivant, à Yogyakarta, des dirigeants du PKI et d’autres organisations alliées sont arrêtés. Sukarno dénonce les rebelles de Madiun par radio. Les semaines suivantes, des troupes gouvernementales marchent sur Madiun. Le 30 septembre, les rebelles abandonnent la ville et sont poursuivis par les troupes gouvernementales.
Indonésie – carte historique: La situation au Java après l’accord Renville – janvier 1948
Durant les combats qui s’ensuivent, sont tués notamment: Setiadjit, avant le 14 octobre; Musso le 31 octobre. D’autres après avoir été capturés, sont exécutés le 19 décembre: Maruto Darusman; Sjarifuddin; Suripno; Oei Gee Hwat, éditeur du journal Front Nasional à Madiun; Jokosuyono, le gouverneur militaire du Front national à Madiun. Leur exécution est ordonnée par Hatta, qui craint qu’ils ne s’échappent et lancent un mouvement de guérilla dans le contexte de l’intervention militaire néerlandaise. Sardjono est également exécuté. Aidit et Lukman s’enfuient du pays.
Voici une interprétation relative à la signification des événements
[cf. David Charles Anderson, « The Military Aspects of the Madiun Affair », Indonesia, n° 21, avril 1976, pp. 1‑63,
http://cip.cornell.edu/seap.indo/1107106966.]
La meilleure façon d’appréhender l’affaire de Madiun de septembre 1948, c’est comme une crise interne de politique militaire, et pas telle qu’elle est si souvent dépeinte dans les récits, du point de vue national et international, comme une tentative de gauche, échouée, en vue d’une révolution totale en Indonésie. La lutte entre les unités javanaises de l’arrière-pays, déterminées à préserver une armée populiste de masse, et un haut commandement non moins déterminé d’amener les unités de terrain sous un contrôle central accru, était un thème principal de la révolution, laquelle a commencé avant Madiun et a continué largement jusque dans la période après l’indépendance. Les partis politiques, qu’ils soient de gauche ou de droite, restaient sur la ligne de touche de cette compétition, formant occasionnellement des alliances tactiques avec des groupements militaires aux niveaux national et régional, mais n’étant jamais vraiment en mesure de dicter les règles de base de la bataille intra-militaire. Dans cette lutte militaire autour du pouvoir et de l’idéologie, le Java Est occupait une position clé comme source d’une opposition indélogeable et fortement articulée, aux politiques de centralisation mises en œuvre par le haut commandement et ses alliés politiques. Certes, l’affaire de Madiun a balayé le modèle dual de l’autorité conjointe des laskar [milices] et de l’armée régulière sur les affaires du Java Est, ouvrant la voie à la fin de 1948 pour la création de l’entité divisionnaire unique de Brawijaya. Ces triomphes des efforts de reforme, cependant, étaient plus apparents que réels, et après l’indépendance les chefs provinciaux eux-mêmes ne se montraient pas plus sensibles à l’encadrement central qu’ils ne l’avaient été durant la révolution. Dans l’affaire du 17 octobre 1952, il y avait une communauté d’intérêts entre les unités du Java Est, qui craignaient la perspective de la démobilisation et de la perte d’autonomie, et les groupes civils menés par le président Sukarno, qui se méfiaient du pouvoir du haut commandement au niveau national. C’était une alliance qui a provoqué la chute de la direction favorable aux réformes, de l’armée, et a réduit les instances centrales de direction des forces armées à une impuissance presque complète jusqu’à la fin des années 1950 et au début des années soixante.
[Note: le 17 octobre 1952, eut lieu une manifestation de militaires devant le palais présidentiel, demandant l’annulation des projets de démobilisation des forces armées. Sukarno intervient devant la foule et obtient leur dispersion.]
1950‑1955 En juillet 1950, Aidit et Lukman reviennent en Indonésie. Le 7 janvier 1951, un nouveau bureau politique est constitué, sous la présidence de Aidit. Il comprend notamment Lukman, Sudisman, Njoto, Sakirman. Ngadiman et Tan Ling Djie en sont écartés. Le congrès du PKI tenu en 1954 confirmera cette direction.
En 1951, le journal Harian Rakyat devient l’organe officiel du comité central du PKI.
De moins de 7000 membres au début de 1952, le PKI en compte 150 000 en 1954. Il comptera 1,5 million de membres en 1958. Son syndicat, le SOBSI, est devenu le plus important du pays.
Aux élections de 1955, les premières dans l’histoire de l’Indonésie, le PKI obtient 16,4 % des voix, devenant le quatrième parti derrière le PNI, le Nahdlatul Ulama et le Masyumi.
Le PKI possède une large base à travers les organisations de masse, qui sont les suivantes: le Sentral Organisasi Buruh Seluruh Indonesia (Organisation centrale pan-indonésienne des ouvriers, SOBSI); le Pemuda Rakyat (Jeunesses du Peuple); le Gerakan Wanita Indonesia (Mouvement des femmes d’Indonésie, Gerwani); le Barisan Tani Indonesia (Front paysan d’Indonésie, BTI); le Lembaga Kebudayaan Rakyat (Institut de culture du peuple, Lekra); le Himpunan Sarjana Indonesia (Association des universitaires d’Indonésie).
Pendant cette période, un certain nombre de membres du Partai Murba et du Angkatan Komunis Muda (Akoma), organisation liée au Partai Murba dans le cadre du Gerakan Revolusioner Rakyat (GRR), entrent au PKI et en deviennent des dirigeants. Parmi ceux-ci figurent Legiman Haryana, ancien membre du conseil politique du Partai Murba (il change son nom en Ismail Bakri) et Sidik Kertapati, ancien dirigeant du Akoma, qui tous les deux deviennent membres du comité central du PKI.
1960‑1964 En mars 1960, une nouvelle institution, le Dewan Perwakilan Rakyat Gotong Royong (DPR‑GR), est créée. Environ 25 % des sièges sont attribués au PKI. Un autre organe, le Majlis Permusyawaratan Rakyat Sementara (MPRS), est également créé. Au sein de trois gouvernements successifs, à partir de mars 1962, deux membres du PKI font partie du gouvernement: Aidit comme vice-président du MPRS et Lukman comme vice-président du DPR‑GR. Dans le troisième gouvernement, formé en août 1964, en outre, Njoto est ministre rattaché au présidium.
1965 Le 30 septembre, survient le Gerakan September Tiga Puluh (Mouvement du 30 septembre, Gestapu).
A cette époque, le bureau politique du PKI comprend comme membres, notamment: Aidit, Lukman, Njoto, Sudisman, Sakirman, Njono. Sukatno figure parmi les membres du comité central.
Le 12 mars 1966 le PKI est interdit par Suharto, la décision étant confirmée par le MPRS. Le SOBSI, syndicat lié au PKI, est interdit en avril. S’ensuit une chasse aux communistes qui durera des mois et fera entre 500 000 et un million de morts selon les estimations.
Lukman, Njoto, Tan Ling Djie sont tués suite aux “événements du 30 septembre”. Aidit est appréhendé par l’armée le 23 novembre, et exécuté. Wikana “disparaît” durant les massacres de 1965‑1966. En 1966, Sakirman est “tué en tentant d’échapper de la prison”. Njono est condamné à mort, et exécuté en 1966, de même que Sudisman, en 1967. Sukatno est condamné à mort en 1971 et restera emprisonné jusqu’à sa mort en 1997.
Aidit, Dipa Nusantara (1923‑1965)
1939‑1942 En 1939 Aidit devient membre du Barisan Pemuda Gerindo. À cet époque il adopte les prénoms Dipa (selon Dipanegara, un personnage de la libération nationale, du 19e siècle) et Nusantara (appellation pour l’archipel indonésien). En 1942 il est désigné comme président adjoint d’un syndicat de travailleurs des transports.
1943 Aidit participe à la fondation du Gerakan Indonesia Merdeka (Gerindom), qui sera peu après détruit par la police d’occupation japonaise. Il devient membre du PKI clandestin. À cette époque, il est en contact avec Mohammad Yusuf, qui en 1945 initiera le rétablissement du PKI légal.
1945‑1965 Après la proclamation de l’indépendance de l’Indonésie, Aidit participe à la création de l’Angkatan Pemuda Indonesia (API). Suite à une manifestation organisée par l’API, en septembre 1945, il est arrêté par l’administration militaire japonaise. Il réussit à s’enfuir de la prison, mais est arrêté par l’armée britannique qui le livre aux forces néerlandaises. Il est exilé pendant sept mois sur l’île Onrust, dans la baie de Jakarta.
En 1946, Aidit entre au PKI légal.
Le 1er septembre 1948 se tient une réunion du bureau politique du comité central du PKI. Parmi les membres du bureau politique figure Aidit.
En septembre 1948 se déroulent les événements de Madiun. Aidit quitte l’Indonésie. Il se rend en Chine. En septembre 1949, le gouvernement indonésien déclare l’amnistie pour les personnes impliquées dans les événements de Madiun. Aidit revient en Indonésie en juillet 1950.
En janvier 1951 un nouveau bureau politique du PKI est constitué, sous la présidence de Aidit.
À partir de mars 1962, Aidit fait partie de trois gouvernements successifs, comme vice-président du MPRS.
Suite aux “événements du 30 septembre”, Aidit est appréhendé par l’armée le 23 novembre 1965, et exécuté.
Barisan Tani Indonesia
(Front paysan d’Indonésie, BTI)
1945‑1965 Le Barisan Tani Indonesia (BTI), une organisation de masse liée au PKI, est fondé en novembre 1945. Il est interdit en 1965, comme le PKI.
Boven Digul
1927‑1943 Après l’insurrection de 1926‑1927, le gouvernement colonial néerlandais établit un camp d’internement de masse pour les militants arrêtés. Ce camp s’appelle Tanah Merah (Terre rouge) et est situé à Boven Digul (Digul Haut), en Nouvelle Guinée. Le nom provient de sa situation au-dessus de la rivière Digul. Le gouvernement colonial explique qu’il ne s’agit pas d’une sanction pénale, mais d’une mesure administrative qui assigne aux concernés leur lieu de séjour. C’était une pratique ancienne, mais ce n’est que de 1927 à 1940 que les internés sont tous exilés au même lieu. En mars 1929, 2101 personnes sont internées à Boven Digul (1124 hommes, 450 femmes, 527 enfants).
À la fin de 1927, les internés du PKI mettent en place un Central Raad Digoel (conseil central de Digul). Le président est Sardjono, Aliarcham figure parmi les dirigeants. L’administration néerlandaise décide alors de créer un deuxième camp, séparé, Tanah Tinggi (Terre haute), pour y transférer les internés les plus déterminés.
Les camps de Boven Digul sont fermés en 1943, les prisonniers sont évacués vers l’Australie.
Indonésie – carte historique: Boven Digul
Front Demokrasi Rakyat
(Front démocratique du peuple, FDR)
Juin 1947 De novembre 1945 à juin 1947, Amir Sjarifuddin fait partie des gouvernements constitués avec Sjahrir comme premier ministre. Les divergences entre les partisans de Sjahrir et ceux de Sjarifuddin, s’approfondissent rapidement en 1947. En juin, Sjarifuddin, appuyé sur une large coalition de gauche connue sous l’appellation de Sayap Kiri (Aile gauche) retire son soutien au gouvernement.
Juillet 1947-janvier 1948
Sjarifuddin comme premier ministre, et ministre de la défense, est à la tête de deux gouvernements successifs. Lorsque sa base de support s’affaiblit, il démissionne, et le Sayap Kiri passe dans l’opposition.
Février 1948 Le Sayap Kiri se renomme en Front Demokrasi Rakyat (FDR). L’aile gauche du PS, menée par Sjarifuddin, rejoint le PKI, tandis que l’aile droite fonde le Partai Sosialis Indonesia (PSI) sous la direction de Sjahrir.
Gerakan Indonesia Merdeka
(Mouvement pour l’indépendance de l’Indonésie, Gerindom)
1943 Le Gerakan Indonesia Merdeka (Gerindom), un mouvement antifasciste clandestin est fondé par Aidit (lequel entre la même année au PKI). Peu après, le mouvement est démantelé par la police japonaise.
Gerakan Rakyat Indonesia
(Mouvement du peuple d’Indonésie, Gerindo)
1937‑1941 En 1937, le Gerakan Rakyat Indonesia (Gerindo) est créé, avec la participation notamment d’Amir Sjarifuddin, d’Adnan Kapau Gani et de Sartono. Le Gerindo développe une conception non-raciale de la nation indonésienne. En 1939 il décide d’admettre les Indonésiens d’origine chinoise comme membres (c’est à l’époque la seule organisation adoptant cette attitude).
En mai 1939, le Gerindo participe à la formation d’une coalition nommée Gabungan Partai Politik Indonesia (Fédération des partis politiques d’Indonésie, Gapi). Font partie du Gapi notamment: le Partai Indonesia Raya (Parindra), le Partai Sarekat Islam Indonesia (PSII), le Partai Islam Indonesia (PII). La direction comprend Amir Sjarifuddin (du Gerindo), Husni Thamrin (du Parindra) et Abikusno Tjokrosujoso (du Partai Sarekat Islam Indonesia).
En 1940‑1941, Adam Malik participe à la direction du Gerindo. En octobre 1941, se tient un congrès clandestin.
– Le Barisan Pemuda Gerindo (Front des Jeunesses Gerindo) est la branche des jeunesses. Barisan Pemuda est dirigé par Wikana et comprend quelques membres du PKI clandestin.
Gerakan Wanita Indonesia
(Mouvement des femmes d’Indonésie, Gerwani)
1950‑1965 Le Gerakan Wanita Indonesia Sedar (Mouvement des femmes d’Indonésie conscientes, Gerwis) est formé en 1950. Par la suite il change son nom en Gerakan Wanita Indonesia (Gerwani). Au début des années 1960, ses liens avec le PKI se renforcent. Il est interdit suite aux “événements du 30 septembre”.
Himpunan Sarjana Indonesia
(Association des universitaires d’Indonésie)
Himpunan Sarjana Indonesia est une organisation de masse associée au PKI, durant les années 1950‑1960.
Lembaga Kebudayaan Rakyat
(Institut de culture du peuple, Lekra)
1950‑1965 Le Lembaga Kebudayaan Rakyat (Lekra) est constitué en 1950. Il inclut Aidit et Njoto, du PKI. Il agit pour le développement de la culture du peuple, contre la culture anti-peuple, féodale et impérialiste, des classes dominantes.
Au congrès du mouvement tenu en 1959, Njoto proclame le slogan « Politik sebagai Panglima » (« La politique est aux commandes »).
En 1963, un groupe d’écrivains affiliés au magazine littéraire Sastra publient une attaque contre le Manifestasi Politik (Manipol) comme base de la vie culturelle. À l’engagement social dans le domaine des arts préconisé par le Lekra, ils opposent l’humanisme universel et la liberté artistique. Le document est connu comme Manifes Kebudayaan (Manifeste culturel, Manikebu). Ce sont les artistes visés, avant tout le Lekra, qui lui donnent l’acronyme Manikebu (qui est homophone du mot indonésien pour sperme de buffle). Sukarno interdit le Manikebu en 1964.
Le Lekra est interdit après les “événements du 30 septembre”.
Musso (1897‑1948)
1924 Musso adhère au PKI.
1926 Le PKI lance une insurrection contre le gouvernement colonial, en novembre 1926 au Java occidental et en janvier 1927 au Sumatra occidental. L’insurrection est brutalement écrasée par les autorités. Musso quitte l’Indonésie et se rend à Moscou.
1935‑1936 En 1936, Musso rentre en Indonésie, mais en 1936, il est de nouveau contraint de quitter l’Indonésie et retourne en URSS.
Août 1948 Le 11 août, Musso arrive en Indonésie. Le 1er septembre se tient une réunion du bureau politique du comité central du PKI; Musso se trouve à la tête du secrétariat général.
Septembre-octobre 1948
Musso se rend à Madiun pour prendre en main la situation. Il est tué le 31 octobre.
Partai Sosialis
(Parti socialiste, PS)
1945 En novembre, Amir Sjarifuddin avec des militants du PKI clandestin et du Gerindo, d’avant la guerre, forment le Partai Sosialis Indonesia (Parti socialiste d’Indonésie, Parsi). Le même mois, Sjahrir crée le Partai Rakyat Sosialis (Parti socialiste du peuple, Paras). Une conférence commune des deux partis, en décembre, conduit à leur fusion pour former le Partai Sosialis (PS).
1947‑1948 En 1947, les divergences entre les partisans de Sjahrir et ceux de Sjarifuddin s’approfondissent. Sjarifuddin s’appuie sur une large coalition de gauche connu sous l’appellation de Sayap Kiri (Aile gauche). En 1948, le Sayap Kiri se renomme en Front Demokrasi Rakyat (FDR). L’aile gauche du PS, menée par Sjarifuddin, rejoint le PKI, tandis que l’aile droite fonde le Partai Sosialis Indonesia (PSI) sous la direction de Sjahrir.
Pemuda Rakyat
(Jeunesses du Peuple)
1945-1965 L’Angkatan Pemuda Indonesia (Jeunesses armées d’Indonésie, API) est fondé après la déclaration de l’indépendance de l’Indonésie, avec la participation d’Aidit.
En novembre 1945, se tient un congrès qui aboutit à la fusion de l’API avec d’autres organisations de jeunesses pour former le Pemuda Sosialis Indonesia (Jeunesses socialistes d’Indonésie, Pesindo), en tant que branche des jeunesses du Partai Sosialis Indonesia (Parsi).
En 1950, le Pesindo établit des liens avec le PKI et change son nom en Pemuda Rakyat. Francisca C. Fanggidaej devient présidente, Sukatno secrétaire général.
Suite aux “événements du 30 septembre”, Pemuda Rakyat est l’une des principales cibles de la répression.
Sarekat Rakyat
(Union du Peuple, SR)
1921 La direction du Sarekat Islam décide de prendre position contre les militants communistes qui interviennent activement au sein de l’organisation. Au congrès tenu cette année, une motion stipulant que les membres du Sarekat Islam ne peuvent pas appartenir simultanément à un autre parti, est adoptée. De nombreuses branches du Sarekat Islam se scindent alors en une fraction Sarekat Islam Putih (Sarekat Islam Blanc) et une fraction Sarekat Islam Merah (Sarekat Islam Rouge).
1923 À un congrès tenu en mars 1923, le PKI décide d’établir, partout où existe une branche du Sarekat Islam, des unités concurrentes, affiliées au PKI. Ces unités sont appelées Sarekat Rakyat (SR).
Semaun (approx. 1899‑1971)
1915‑1918 En 1914 Semaun entre au Sarekat Islam (SI), à Surabaya, et peu après devient secrétaire de la branche locale. En 1915, il devient un des premiers dirigeants indonésiens du Vereeniging van Spoor- en Tramweg Personeel (Association du personnel de chemin de fer et de tramway, VSTP). La même année il entre à l’Indische Sociaal-Democratische Vereeniging (ISDV) et l’année suivante il est élu vice-président de la branche de l’ISDV à Surabaya. Au congrès du SI de 1916, en tant que porte-parole de l’ISDV, il critique le principe selon lequel la religion constitue la base du programme du SI. Au congrès du SI de 1917, il exprime son opposition à la décision de participer au Volksraad (Conseil du peuple) que le gouvernement colonial néerlandais vient d’établir. Au congrès du SI de 1918, il est nommé commissaire pour le Java central. Cette même année, suite à l’expulsion de l’Indonésie de H. Sneevliet, il succède à celui-ci comme secrétaire de l’ISDV.
1920-1922 En mai 1920, Semaun devient président du Perserikatan Komunis di Hindia (PKH) nouvellement constitué. Lorsque le Sarekat Islam adopte une résolution dirigée contre les membres du PKI en son sein, Semaun est à la tête de la fraction Sarekat Islam Merah constituée en réponse à cette décision.
En octobre 1921, Semaun se rend à Irkoutsk, où, en novembre, il assiste à une conférence réunie pour préparer un congrès des travailleurs de l’Orient. Ce congrès se tiendra effectivement en janvier 1922 à Moscou. En mai 1922, à son retour, Semaun reprend sa fonction de secrétaire du PKH.
1923 Le VSTP organise une grève générale, qui est rapidement réprimée par le gouvernement colonial néerlandais. Semaun est expulsé et retourne en URSS.
1945 Semaun revient en Indonésie. Entre 1959 et 1961 il assume une fonction au sein de l’administration gouvernementale.
Sentral Organisasi Buruh Seluruh Indonesia
(Organisation centrale pan-indonésienne des ouvriers, SOBSI)
1946 En novembre 1946, le Gabungan Serikat Buruh Indonesia (Gasbi) et le Gabungan Serikat Buruh Vertikal (Fédération d’unions ouvrières verticales, Gasbev) fusionnent pour constituer le Sentral Organisasi Buruh Seluruh Indonesia (SOBSI), dans le but de fédérer les organisations syndicales existantes. Njono figure parmi les principaux dirigeants.
1947 En juin, au cours de la réunion de la Fédération syndicale mondiale (FSM) à Prague, le SOBSI en devient membre. Celui-ci est représenté par Setiadjit et Oei Gee Hwat.
1966 En avril, le SOBSI est interdit.
Serikat Tani
(Paysans unis, ST)
1925 Le Serikat Tani (ST), affilié au PKI, est créé.
Sjarifuddin Harahap, Amir
1937 Sjarifuddin participe à la création du Gerakan Rakyat Indonesia (Gerindo).
1943 Sjarifuddin est arrêté par l’administration d’occupation japonaise.
1945 Suite à la déclaration de l’indépendance de l’Indonésie, le premier gouvernement est formé le 4 septembre 1945. Sjarifuddin est nommé ministre de l’information, alors qu’il est encore en prison. En octobre, avec la création du Komite Nasional Indonesia Pusat (KNIP), Sjarifuddin assume le poste de secrétaire adjoint du Badan Pekerja (Comité de travail) associé à cet organisme.
Sjarifuddin figure dans le bureau politique du CCPKI illégal. Parallèlement a été formé le Partai Sosialis (PS), lié de fait au PKI. Sjarifuddin est un de ses principaux dirigeants.
Novembre 1945-juin 1947
Sjarifuddin occupe le poste de ministre de la défense au sein des gouvernements successifs formés avec Sjahrir comme premier ministre. (Il est également ministre de l’information d’août 1945 à mars 1946.) Les divergences entre les partisans du premier ministre Sjahrir et ceux de Sjarifuddin, s’approfondissent rapidement en 1947. En juin, Sjarifuddin, appuyé sur une large coalition de gauche connu sous l’appellation de Sayap Kiri (Aile gauche) retire son soutien au gouvernement.
Juillet 1947-janvier 1948
Sjarifuddin comme premier ministre, et ministre de la défense, est à la tête de deux gouvernements successifs. À ce titre il préside la délégation indonésienne aux négociations qui aboutissent à l’accord Renville, en décembre 1947. Lorsque sa base de support s’affaiblit, il démissionne, et le Sayap Kiri passe dans l’opposition.
Février 1948 Le Sayap Kiri se renomme en Front Demokrasi Rakyat (FDR). L’aile gauche du PS, menée par Sjarifuddin, rejoint le PKI, tandis que l’aile droite fonde le Partai Sosialis Indonesia (PSI) sous la direction de Sjahrir.
Décembre 1948 Durant la répression de l’insurrection de Madiun, Sjarifuddin est capturé par les troupes gouvernementales, et tué.
sources : http://histmove.ouvaton.org/pag/chr/pag_002/fr/gloss_PKI.htm
Références consultables sur Internet
1908‑1921
Semaun
« An Early Account of the Independence Movement » (1921)
Indonesia, n° 1, avril 1966, pp. 46‑75
Southeast Asia Program Publications, Ithaca, NY, USA.
1908‑1923
John Ingleson
« “Bound Hand and Foot”: Railway Workers and the 1923 Strike in Java »
Indonesia, n° 31, avril 1981, pp. 53‑87
Southeast Asia Program Publications, Ithaca, NY, USA.
Années 1900‑1927
Audrey R. Kahin
« The 1927 Communist Uprising in Sumatra: A Reappraisal »
Indonesia, n° 62, octobre 1996, pp. 19‑36
Southeast Asia Program Publications, Ithaca, NY, USA.
1926‑1943
Takashi Shiraishi
« The Phantom World of Digoel »
Indonesia, n° 61, avril 1996, pp. 93‑118
Southeast Asia Program Publications, Ithaca, NY, USA.
1945‑1948
David Charles Anderson
« The Military Aspects of the Madiun Affair »
Indonesia, n° 21, avril 1976, pp. 1‑63
Southeast Asia Program Publications, Ithaca, NY, USA
1945‑1948
Soerjono
« On Musso’s Return » (1980)
Indonesia, n° 29, avril 1980, pp. 59‑90
Southeast Asia Program Publications, Ithaca, NY, USA.
Soerjono
« On Musso’s Return: Addendum » (1980)
Indonesia, n° 30, octobre 1980, pp. 163‑164
Southeast Asia Program Publications, Ithaca, NY, USA.
1951‑1965
Ruth T. McVey
« Teaching Modernity: The PKI as an Educational Institution »
Indonesia, n° 50, octobre 1990, pp. 5‑28
Southeast Asia Program Publications, Ithaca, NY, USA.
Septembre-octobre 1965
Selected Documents Relating to the September 30th Movement and Its Epilogue
Indonesia, n° 1, avril 1966, pp. 131‑205
Southeast Asia Program Publications, Ithaca, NY, USA.