Quoi qu’on pense de la décision de Papandréou d’organiser un référendum en janvier sur le prétendu « sauvetage » de la Grèce (en réalité, sa strangulation par les banques) par l’Axe franco-allemand,
les réactions sauvages des milieux dirigeants allemands et français contre le droit du peuple grec à disposer à sa guise de son avenir, sont symptomatiques du caractère de plus en plus grossièrement impérial, réactionnaire et fascisant de l’Union européenne, de plus en plus dominée par un impérialisme allemand secondé par son vassal français.
Le parti « socialiste » français ne fait pas défaut à ce lamentable consensus: malgré sa volonté de ménager Papandréou, chef de l’Internationale socialiste, Hollande est tout aussi favorable que le SPD allemand, son mentor, à un « gouvernement franco-allemand » dont les peuples allemand et français ne veulent pas plus l’un que l’autre.
On sait comment les précédents référendums français, irlandais, danois, etc., ont été grossièrement ignorés dès lors qu’ils disaient NON à la construction européenne synonyme de mort des acquis sociaux et des souverainetés nationales. Ce viol grossier de la démocratie ne pourra durer éternellement : soit les peuples, et l’un d’eux pour commencer, claquera la porte de la sinistre construction européenne et de son arme de destruction massive, l’euro : dans ce cas, une période d’affrontements de classes sans précédent pourrait surgir sur notre continent avec une classe bourgeoise perdant de plus en plus ses appuis populaires. Soit l’UE « marche sur le ventre » de la Grèce, fait appliquer de force le plan de misère pour tous les peuples et d’enrichissement des « marchés » concocté par Sarko-Merkel, et la fascisation du continent sous hégémonie allemande fera un redoutable bon en avant : notre peuple, tous les peuples, et pas seulement le peuple grec, ont tout à y perdre.
Dans l’immédiat, le PRCF félicite le KKE et le PAME dont les luttes ont créé les conditions d’une crise politique majeure en Grèce, et partout en Europe (et tout ce qui peut bloquer la machine à broyer les peuples, à briser l’arme antipopulaire continentale de l’euro, est positif pour tous les peuples). Il revient bien entendu aux communistes et aux travailleurs grecs d’évaluer eux-mêmes la manière dont il convient de faire monter l’exigence révolutionnaire anti-UE et anti-capitaliste.
En ce qui concerne le PRCF, il invite les communistes, les patriotes, les progressistes, les internationalistes de France, à s’unir, à écarter toutes les querelles subalternes, non seulement pour se solidariser avec le peuple grec en lutte, mais pour amplifier en France même:
-la campagne pour sortir la France de l’euro et de l’UE, les deux choses étant indisssociables comme nous l’avons toujours dit ;
-la dénonciation de Sarkozy, qui vassalise la France à l’Allemagne pour des raisons de classe propres au capital « français », sans le moindre mandat du peuple français qui n’a jamais décidé de liquider son Etat-nation ;
-à lancer une campagne de défense de la sécu, du pouvoir d’achat et de la Fonction publique ciblés par Sarkozy et par le plan euro plus. On ne veut pas crever pour « sauver l’euro ». Tant pis pour l’euro, sauvons plutôt le monde du travail, la France et les autres peuples, dont le peuple grec.
Pour finir soulignons ce scandale absolu : l’Europe culturelle a débuté en 490 avant notre ère quand le peuple grec a, tour à tour, stoppé l’Empire perse à Marathon, et aboli l’esclavage pour dettes en créant la première démocratie de l’Antiquité (avec Solon). L’actuelle strangulation du peuple grec, qui a donné au monde ses plus grands penseurs, montre à quel point l’UE n’est pas une « construction » européenne mais une DESTRUCTION des bases dont Sarkozy, Merkel et Papandréou, ne sont que les usurpateurs.
De plus en plus, la crise du capitalisme, celle de son actuel maillon faible, l’euro et l’UE, s’aiguise. Le temps des grands affrontements révolutionnaires n’est pas derrière, mais devant nous.
Plus que jamais, communistes de France, progressistes et républicains, communistes d’Europe et du monde, unissons-nous pour sortir de l’UE et pour sortir le capitalisme !