C’est les 3 et 4 décembre 2011 que, réunis dans la salle mise à leur disposition par la municipalité de Malakoff, la centaine de délégués élus par les structures départementales du PRCF se sont retrouvés pour discuter, affiner et adopter la version finale des textes mis en débat dans l’organisation depuis plus de six mois.
Avaient été élus membre du bureau de la conférence L. Landini, président du PRCF, Jany Sanfelieu, secrétaire à l’organisation, J.-C. Soulier, J.-P. Hemmen, G. Gastaud, P. Pranchère et D. Manessis. Ils furent rejoints à la tribune par Henri Alleg, figure de proue de l’anticolonialisme, acclamé par tous les congressistes. Présidée par Jean-Pierre Hemmen, la conférence avait été ouverte par un vibrant appel de Léon Landini à faire grandir le PRCF.
D’emblée le ton combatif était donné par le rapport de la direction sortante, présenté par Georges Gastaud, secrétaire national. Face à la crise systémique du capitalisme qui, tout à la fois s’aiguise et se chronicise, face aux affrontements de classes et aux situations révolutionnaires que cette crise ne peut manquer de produire au rythme des plans d’austérité qui ravagent la zone euro – , les travailleurs ont besoin comme jamais d’un nouvel élan du Mouvement communiste international, du Front anti-impérialiste mondial et des partis communistes d’avant-garde dans chaque pays.
La crise explosive de l’euro et de l’UE valide à 100% les analyses pionnières du PRCF: car depuis sa fondation en 2004, le PRCF associe étroitement le drapeau rouge du prolétariat international au drapeau tricolore de la nation pour appeler le peuple français à sortir de l’UE supranationale et de son maudit euro, reconstruire notre pays sur la base des principes du CNR, refuser la criminalisation du communisme, résister à l’euro-fascisation et délégitimer le fascisant régime UMP, combattre les guerres impérialistes, affirmer notre solidarité avec Cuba, soutenir l’Europe des luttes, enterrer la contre-révolution mondiale et reprendre la route du socialisme et du communisme. A l’heure où, rivalisant avec A. Merkel pour le titre de Miss Mark, la patronne du MEDEF L. Parisot appelle le pouvoir UMP (cf le Monde du 2 décembre) à dissoudre la France et à opter pour une « nouvelle patrie » (sic), à l’heure où Merkozy et ses complices du CAC-40 rampent devant l’impérialisme allemand triomphant, les luttes pour l’émancipation des travailleurs et pour l’affranchissement des nations tendent à fusionner en vérifiant ce mot de Jaurès : « la souveraineté politique du peuple est le socle de son émancipation sociale ».
Au cœur de cette nouvelle stratégie révolutionnaire, également éloignée de l’union de la gauche « euro-constructive » et des incantations « anticapitalistes » du gauchisme, l’unité d’action des vrais communistes, membres ou pas au PCF, le front des syndicalistes de classe, la constitution d’un Front de Résistance Antifasciste, Patriotique et Populaire permettant aux travailleurs salariés d’unir le peuple de France, immigrés inclus, contre l’oligarchie capitaliste. Cela implique le développement du PRCF. Le PRCF ne se prend pas pour « le » parti, mais il est très conscient de ceci : sans le renforcement du PRCF, la renaissance d’un vrai P.C., lié à la classe ouvrière et déployant une analyse marxiste-léniniste ajustée aux données de notre temps, serait durablement compromise.
Suivi du débat sur les amendements au projet de résolution, le rapport politique donna lieu à un large débat et fut adopté à l’unanimité.
Le débat d’orientation fut complété et approfondi par la discussion, animée par Daniel Antonini et J.-P. Hemmen, sur la réforme des statuts. Certains camarades ont avancé un projet argumenté sur la transformation du PRCF en parti communiste ; d’autres ont insisté symétriquement sur la priorité à l’union des communistes. Une très large majorité de délégués s’est retrouvée sur la proposition dialectique de « marcher sur deux jambes », d’une part en développant le PRCF en tant que pôle d’attraction fortement identifié, d’autre part en impulsant l’unité d’action : celle des militants franchement communistes, celle des syndicalistes de lutte de classe, et celle des patriotes progressistes.
Dans cet esprit, deux discussions ont eu lieu parallèlement, notamment à l’occasion du débat sur les statuts, présenté par Jean-Pierre Hemmen : comment développer à la fois les moyens du PRCF, notamment son mensuel Initiative communiste, sa revue EtincelleS et ses organisations départementales, comment franchir un seuil décisif dans la mise en œuvre déterminée des décisions nationales, – bref, comment concrétiser davantage le centralisme démocratique; comment également rendre plus audible nos appels à l’unité à l’heure où il serait criminel que les organisations communistes d’une part, que les mouvements républicains de l’autre, ne s’entendent pas pour forger un front de résistance uni face à la troïka de l’UE, du régime UMP et du MEDEF ?
Dans cet esprit deux appels solennels à l’unité et au rassemblement seront lancés au nom de la conférence nationale du PRCF.
Le premier propose aux organisations communistes de lancer trois campagnes prolongées : – l’une contre les guerres impérialistes en cours ou à venir (Afghanistan, Libye, Iran, Syrie…) ; – l’autre contre la criminalisation du communisme et l’euro-fascisation ; – la troisième pour appeler la France à sortir de l’U.E. et de l’euro, ce « maillon faible » du capitalisme mondial, affronter l’oligarchie et reprendre la route du socialisme ; il faudrait pour cela partir en permanence des luttes populaires (emploi, salaires, retraites, Sécu, services publics, logement, etc.) ;
L’autre appel unitaire visera à inviter les patriotes républicains à prendre deux initiatives visant à briser le monopole de l’UMPS et du FN sur la campagne présidentielle:
organiser avant le 1er tour un rassemblement national pour refuser les politiques d’austérité de l’UMPS, rejeter la xénophobie du FN et de Guéant, exiger un référendum permettant au peuple d’xiger le retrait la France dans l’euro et de l’UE, condamner les guerres impérialistes ourdies par Sark-OTAN ;
préparer une grande manifestation nationale unitaire pour la fin septembre 2011 à l’occasion du 220ème anniversaire de la bataille de Valmy, où l’armée révolutionnaire battit les la coalition austro-prussienne, et du 20ème anniversaire du référendum sur le traité de Maastricht portant création de la funeste monnaie unique;
Animée par J.-F. Maison, B. Foucambert et V. Flament, la discussion sur le programme du PRCF a donné lieu à un débat vif, mais toujours fraternel et très politique. Elle a porté sur le pouvoir d’achat populaire, l’énergie, la politique délétère du « tout-anglais », les transports, l’articulation des phases de la transition socialiste, sans oublier la nécessité pour une France indépendante de construire des traités internationaux progressistes non limités à l’Europe, notamment avec l’ALBA. Ce programme, – qui servira de base au « programme-candidat » pendant la campagne électorale – , a été adopté à l’unanimité moins quelques abstentions.
La conférence nationale a également entendu la vibrante intervention de Dimitri Manessis, secrétaire des JRCF. Nombre de délégués ont noté avec plaisir la montée en puissance de cadres jeunes et de grand talent au sein du PRCF et des JRCF.
Figure historique de la CGT-métallos, Roger Silvain a souligné la nécessité pour chaque membre du PRCF de s’investir pleinement sur le terrain syndical au moment où les directions confédérales font allégeance à l’Europe et à cette courroie de transmission du patronat européen qu’est la Confédération européenne des syndicats,.
Lors du repas fraternel du samedi soir, les délégués ont été salués par une délégation de l’Ambassade de Cuba, représentée par la souriante camarade Yaira Jimenez première secrétaire de l’ambassade et par une délégation du Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme, conduite par William Sportisse
Les repas fraternels ont permis de faire en musique le tour en chansons du répertoire révolutionnaire français et des langues régionales de France et du monde.
M. Cukierman, de l’URCF, a prononcé une allocution chaleureuse et lecture a été donnée d’un message du R.C.C. insistant sur l’idée d’un référendum sur l’Europe.
L’élection des organismes dirigeants du PRCF a été acquise dans une ambiance extraordinairement fraternelle: commission exécutive, commissions d’arbitrage et de contrôle.
Léon Landini, a. officier FTP-MOI, demeure président du PRCF. Pierre Pranchère, a. député et a. FTPF, devient vice-président ainsi que J.-P. Hemmen. G. Gastaud est réélu secrétaire national et Annette Mateu-Casado succède à la trésorerie nationale à Bernard Guillaumin, nouveau président de la commission de contrôle. Vincent Flament reste à la barre d’ « Initiative communiste ».
Les délégués ont décidé de mettre en place un comité de parrainage dont Georges Hage, député honoraire, Médaille de l’Amitié entre les peuples de la République de Cuba, sera le président. La composition de cette instance prestigieuse sera communiquée ultérieurement.
Enfin, une commission « femmes » est en cours de constitution suite aux nombreuses et réjouissantes interventions de plusieurs camarades femmes.
La conférence s’est achevée par un vibrant appel d’Antoine Manessis à passer des paroles aux actes, à ne pas se laisser intimider par les campagnes anticommunistes et antisoviétiques (au soir de la conférence nous apprenions que le vote communiste faisait un bond en avant en Russie…).
Le congrès a été conclu comme il se doit par la « Marseillaise » et l’« Internationale », toutes deux chantées poings levés, en signe d’unité de combat.
On ne saurait terminer ce compte-rendu sans rendre hommage aux « invisibles » qui ont rendu possible ce succès politique et d’organisation : Bernard, Michelle et les camarades franciliens qui ont préparé la salle, Thomas qui a préparé le diaporama, les camarades des Yvelines qui ont assumé la préparation des repas, ceux et celles qui ont rangé et nettoyé la salle, etc., ceux qui ont tiré les « brochurettes » de discussion, ceux qui ont filmé et photographié la conférence, ceux qui durant des mois ont préparé les textes, suivi et relancé la discussion, exécuté d’innombrables postages et publipostages garants de l’information et de la démocratie comme Madeleine, Jeannine ou Jany, ceux qui ont tenu les tables de presse, ceux qui ont « pensée l’hébergement et assumé les navettes avec la salle de conférence, etc. « Cest praçi ! », disent les communistes tchèques : honneur au travail !
Nous sommes communistes, – un mot qui veut dire : « on résiste ! » – , nous sommes prêts au combat et jamais nous ne nous laisserons intimider par l’Euro-Diktature et par sa volonté obsédante de bâillonner les peuples, de mater notre classe ouvrière et de dissoudre notre pays. Plus que jamais, nous ferons nôtre l’appel lancé par Thorez et Duclos le 10 juillet 40 : « jamais, non jamais un grand peuple comme le nôtre ne sera un peuple d’esclaves » !