Par Fadi Kassem et Georges Gastaud – Secrétaires nationaux du PRCF
Toute de jaune et de bleu vêtue, la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen vient de prononcer un « discours de l’Union » qui est aussi scandaleux sur la forme que sur le fond.
Sur la forme, car aucun peuple, et surtout pas le peuple français, qui a voté contre la Constitution européenne en 2005, n’a investi Frau von der Leyen d’un quelconque rôle de présidente de fait d’on ne sait quels États-Unis d’Europe. Rappelons en outre que les traités européens n’accordent aucune compétence militaire à l’UE qui, il est vrai est habituée, comme tout Empire méprisant la démocratie, à usurper des droits qu’elle n’a jamais eus.
Sur le fond, car le discours de von der Leyen pousse à la confrontation SANS LIMITES avec la Russie, qu’il coupe d’avance toute possibilité de négociation avec le chef d’État qu’ont élu les Russes et que von der Leyen promet, aussi odieusement que ridiculement, au Tribunal pénal international. Une manière très claire de dire qu’on ne veut aucune forme de négociation et de compromis, ce qui est tout bonnement suicidaire pour l’avenir des populations européennes.
Que tout cela convienne parfaitement à l’impérialisme allemand, qui est ravi de redevenir peu à peu une puissance militaire primordiale, voire d’envisager sa revanche historique contre le pays de Stalingrad, nul n’en doute ni ne doute qu’une telle perspective ne sourie pleinement à l’ancienne ministre allemande des Affaires étrangères qu’est von der Leyen.
Que tout cela enchante le véritable hégémon mondial du monde capitaliste, les États-Unis d’Amérique, lesquels veulent briser la Russie avant de tenter d’écraser la Chine populaire au prix d’une guerre mondiale, on peut le concevoir, si monstrueux que ce soit.
Mais qu’ont à gagner les peuples, la paix mondiale, le monde du travail pour lequel la guerre en Ukraine est synonyme de désastre économique et d’effondrement des conditions d’emploi, de salaire et d’accès à l’énergie.
Le plus grave est cependant que ni Macron ni aucun chef d’État européen n’a dénoncé cette forfaiture de l’Imperatrice autoproclamee. On ne s’en étonnera guère car ils se sont volontairement laissé réduire au rôle de proconsuls de l’empire euro-atlantique. Mais que dire des états-majors de notre gauche politico-syndicale qui n’ont pas pipé mot contre cette tentative gravissime d’institutionnaliser l’empire politique et militaire en marche vers la guerre continentale, voire trans-continentale ouverte entre l’UE-Otan et l’entente russo-chinoise.
Plus que jamais, les véritables communistes, les syndicalistes de classe, les véritables patriotes républicains, les amis de la paix doivent de plus en plus compter sur leurs propres forces pour défendre l’indépendance de la France, la paix mondiale et l’avenir de la seule Europe qui vaille, celle des luttes.
19/09/2022