24 septembre 2022 – Par Fadi Kassem et Georges Gastaud, PRCF
Après la réélection triomphale du fascisant Orban (Hongrie) et la récente percée de l’extrême droite en Suède, dans le pays que les eurocrates sociaux-démocrates présentent sans cesse comme un « modèle », l’Italie vient de donner une majorité aux forces ultraréactionnaires. Et parmi elles, au parti « Fratelli d’Italia », la formation ouvertement nostalgique du bandit fasciste Mussolini. Rappelons que déjà, les électeurs allemands ont envoyé au Bundestag 90 nostalgiques de Hitler (à travers le parti AFD) et que notre douce France a donné à Marine Le Pen plus de 40% des voix au second tour de la présidentielle. Sans parler du score non négligeable obtenu par un Zemmour condamné pour ses appels répétés à la haine raciale.
Bien entendu, les médias euro-formatés se lamentent aussitôt à l’annonce des résultats italiens en accusant sottement l’extrême droite… d’être d’extrême droite! Jolie « explication » en effet, qui évite de s’interroger sur une « construction » euro-atlantique qui se traduit entre autres par:
- la destruction méthodique des acquis sociaux et des services publics au nom de l’euro (les fameux critères d’austérité), retraites, statuts, droit du travail, privatisations et délocalisation en vertu de la « concurrence libre et non faussé ouverte sur le monde », etc.
- l’arasement des souverainetés nationales au nom de la mise en place, pourtant rejetée par les peuples (du Brexit aux référendums successifs réalisés en France, aux Pays-Bas, etc., tout le montre!), de l’ « Etat fédéral européen » mis en place à marche forcée par Olaf Scholz aidé par Macron (partisan de la « souveraineté européenne »)
- l’anticommunisme d’Etat promu par l’UE au titre de la Résolution du Parlement de Strasbourg adoptée en septembre 2018 qui met sur le même plan l’Allemagne nazie et son principal vainqueur militaire, l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques au risque assumé de banaliser les nazis et de criminaliser le premier Etat socialiste de l’histoire;
- l’alliance odieuse, cynique, sur fond d’antisoviétisme rétrospectif et de russophobie haineuse, de l’UE confondue avec l’OTAN avec les nazis ukrainiens des bataillons Aïdar et Azov
Si l’on ajoute à cela que, au fil des trente dernières années 1980/2020, la social-démocratie, y compris le PS français désormais remis en selle par la NUPES, n’a cessé d’appuyer les politiques de droite européennes, qu’elle a totalement rallié l’atlantisme le plus belliqueux, que ses satellites eurocommunistes du Parti de la Gauche Européenne (PGE) n’ont, de leur côté, cessé de renier leurs idéaux révolutionnaires ou de défendre, sur des bases de classe, la souveraineté ET la libre coopération des peuples européens, on peut comprendre, sinon approuver, que les peuples désespérés ne trouvant pas d’issue révolutionnaire à gauche, mais uniquement des formes d’accompagnement pseudo-progressistes des politiques d’euro-casse, finissent par se tourner, soit vers l’abstention massive, soit vers le vote pseudo « patriotique » d’une extrême droite en réalité tout acquise elle aussi à l’UE et à l’OTAN.
C’est pourquoi les vrais communistes, patriotes progressistes et autres antifascistes doivent à la fois combattre frontalement l’extrême droite et ses idées racistes, fascistes et négationnistes, mais aussi dénoncer la « construction » euro-atlantique entièrement au service du grand capital, de sa politique liberticide et fascisante de marche à l’Etat policier (y compris sous l’égide de Macron) et de soutien à la politique belliciste des USA. Une politique visant à créer les conditions d’un « conflit de haute intensité » avec l’entente russo-chinoise tout en facilitant le dangereux processus de réarmement de l’impérialisme allemand en quête de revanche historique sur le pays de Stalingrad pendant que les USA cherchent noise à la Chine populaire.
« Hommes, veillez, disait Brecht, car « il est toujours fécond le ventre dont a surgi la Bête immonde du fascisme« . Et sous l’égide de l’UE-OTAN, ce « ventre fécond » s’appelle toujours exploitation capitaliste, hégémonie de l’impérialisme, anticommunisme, antisoviétisme, russophobie et sinophobie. Tout ce que résume sur notre continent la « construction » euro-atlantique du grand capital.
Les résultats en sondage sortie des urnes, avec 38% l’abstention est le premier vote des italiens en très forte progression.
En 30 ans, depuis 1988 et la chute du mur de Berlin, la contre révolution a installé des régimes d’extrême droite fascisant, ainsi qu’une large majorité de droite sur l’ensemble de l’Europe.