Pôle position – Déclaration du Pôle de Renaissance Communiste en France- 14 janvier 2012
Dénonçons Sarko-L’Illégitime, qui utilise les derniers mois de son mandat pour multiplier les cadeaux aux patrons et accabler les travailleurs!
Récupérant le mot d’ordre (initialement lancé par le seul PRCF, affiches et autocollants parus en 2007 en font foi) de produire en France, Sarkozy veut faire croire que l’institution d’une prétendue « TVA sociale » permettrait de réindustrialiser notre pays déchiqueté par les délocalisations.
De même, avec le soutien hypocrite d’A. Merkel, Sarkozy amuse le tapis avec son projet électoraliste de « taxe Tobin ».
Il est facile de montrer que ces deux projets de dernière minute sont, au mieux mensongers, au pis dangereux et injustes.
1°) Concernant d’abord le projet de « taxe Tobin » (taxation des transactions boursières).
Mettons de côté le fait que ce projet, cher aux sociaux-démocrates du PS et aux alter-mondialistes de tous poils, mise sur la spéculation financière pour renflouer la caisse de l’Etat. Comme si le rôle d’un futur Etat au service des travailleurs n’était pas d’interdire la spéculation financière, de fermer la Bourse, de nationaliser les banques et les grosses boîtes du CAC 40 pour que les richesses produites reviennent à la nation au lieu d’arroser les spéculateurs.
Mais même ainsi, le projet Sarko n’est au mieux que poudre aux yeux. Sarko sait qu’il est à quelques mois de la présidentielle, que les navettes entre le sénat et l’assemblée nationale, suivies des décrets d’application, prendront plusieurs mois. Qu’après l’élection, qu’il soit réélu ou pas, la toute-puissante RFA capitaliste de Merkel dira nein ! et qu’il faudra remballer la taxe Tobin « française », ou voir les capitaux partir à Londres. C’est ainsi que cela se passera si l’on ne sort pas du cadre néolibéral européen reposant sur « l’économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence libre et non faussée » (article 6 du Traité de Maastricht repris dans tous les traités ultérieurs sous diverses variantes).
Il s’agit donc d’un pur attrape-nigaud électoraliste
2°) Concernant la « T.V.A. sociale » (sic !) le projet est purement scandaleux. En fait de TVA sociale, il s’agirait d’augmenter la T.V.A. tout court, soit disant pour alléger les « charges » des patrons, transférer le financement de la Sécu sur l’impôt indirect qu’est la T.V.A. (donc sur Monsieur-Tout-le-Monde) et pour « favoriser les produits fabriqués en France » (sic !).
Triple mensonge:
* d’abord la certitude c’est que POUR LES PATRONS, les coûts diminueraient puisque les cotisations sociales, ce que le patronat appelle « les charges » et qui n’est en réalité que le salaire indirect et mutualisé des salariés (ce qu’on ne verse pas directement à chacun de nous mais qui va aux caisses retraite, maladie, enfance, etc.) -, alors que les prix à l’achat des produits va augmenter pour les consommateurs, dont 90% sont des salariés. On a vu avec la baisse de la TVA dans la restauration qu’une majorité de patrons ne répercutait pas sur les prix leur baisse de charge. EN REALITE la TVA « SOCIALE » de Sarkozy va encore abonder les PROFITS du patronat (le premier budget public sur lequel il faudrait économiser n’est pas l’Education nationale mais les 30 MILLIARDS ANNUELS de DEGREVEMENTS DIVERS ET VARIES consentis aux entreprises par Balladur, Rocard, Fabius, Sarkozy, Strauss-Kahn et Cie depuis vingt ans) et PLOMBER LE PORTE-MONNAIE de la ménagère, qui n’en peut déjà plus!
Ensuite, il est faux que cette TVA augmentée ralentira les délocalisations et la honteuse désindustrialisation de la France qu’ont favorisée les gouvernants successifs, au moins depuis Maastricht, pour profiter du différentiel de salaire (de 1 à 10 avec la Chine, de 1 à 100 avec l’Afrique, etc.).
En réalité, en renchérissant les prix, l’augmentation générale de la TVA que propose Sarkozy pour sauver son maudit euro et pour rembourser SA dette aux banquiers, – ceux-là même qui nous mènent à la ruine -, va encore plus détruire le pouvoir d’achat populaire et, en tarissant le commerce, aggraver la récession, les fermetures d’usine, l’aggravation de la facture extérieure de la France. Un cercle vicieux qui peut conduire le pays à la « tiers-mondisation ».
Pour réindustrialiser le pays, il faut des mesures autrement fortes et anticapitalistes, que le PRCF préconise clairement:
* il faut sortir la France de l’étau de l’Union européenne et de son maudit euro
* il faut nationaliser les banques et les grandes entreprises et annuler la prétendue « dette » de l’Etat envers les voyous des « marchés financiers » ; et cela, sans aucune indemnité pour les capitalistes
* il faut sortir du libre-échange mondial et européen imposé par le traité de Maastricht et protéger nos productions stratégiques avant que la dernière usine n’ait délocalisé
* il faut reconstituer un grand secteur industriel d’Etat géré démocratiquement avec un plan de ré-industrialisation du pays développant les territoires de manière équilibrée
En attendant, clamons partout que Sarkozy, ce commis du MEDEF qui feint d’être « le président de tous les Français », est illégitime pour prendre des décisions qui n’ont pas l’accord des Français.
Et clamons aussi qu’il est honteux que le PS et Hollande ne SE BATTENT PAS contre le pouvoir de plus en plus indécent de Sarko-MEDEF, car tout ce petit monde qui ignore ce qu’est un petit matin d’usine, un accident de chantier, un médecin ou une cantine scolaire qu’on ne peut pas payer, une traite non remboursable ou une fin de mois sur les genoux, est à plat ventre devant l’Europe capitaliste que les travailleurs de France vomissent de plus en plus, comme tous les peuples d’Europe.
Et prenons connaissance du « programme-candidat » que le PRCF présentera aux prochaines élections, non pas dans le but de gagner des places mais de faire germer la LUTTE DES CLASSES dans notre pays!