LA RÉGRESSION SOCIALE NE SE NÉGOCIE PAS, ELLE SE COMBAT !
Henri Krasucki – SG CGT
Imposé par la volonté des travailleurs et de leurs organisations politiques et syndicales de gauche en 1945, le système de retraites basé sur la solidarité et la technique de la répartition repose en effet sur un système de solidarité entre les générations successives, qui tour à tour cotisent obligatoirement pour les générations précédentes. Les cotisations prélevées sur les salaires sont immédiatement reversées aux retraités sous forme de pensions.
Notons que l’employeur verse également une cotisation : loin d’être une « charge » pesant sur l’entreprise, cette cotisation dite « patronale » est en fait une part du salaire socialisé, issue de la valeur créée par le travail salarié.
C’est donc un circuit de financement très sûr: les sommes cotisées ne transitent pas par les marchés financiers et échappent ainsi à leurs aléas. Cette partie de la richesse créée échappe ainsi aux intérêts privés. Qu’elle soit gérée par les travailleurs et travailleuses est insupportable aux marchés financiers ainsi qu’à l’UE et à son fidèle serviteur Macron.
En effet, en se basant sur les récentes réformes des retraites adoptées au sein des États de l’UE ces dix dernières années, et en se projetant (très) loin dans le futur en partant du postulat que chacune de ces politiques reste le modèle de référence, le Comité de politique économique (CPE) en est ainsi venu à noter que « de nombreux États membres envisagent de repousser de nouveau l’âge de la retraite, ce qui amènerait la moyenne au sein de l’UE de l’âge statutaire de retraite des hommes de 65 ans aujourd’hui à 67 ans en 2070 et de 60,4 ans pour les femmes à 63 ans ».
Cette « urgente » réforme des retraites, qu’on nous présente comme une nécessité afin de rétablir la viabilité des comptes des retraites prétendument structurellement déficitaires est une véritable escroquerie. Car l’argent existe et, comme le rappelle la CGT, selon le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR), le système est même excédentaire en 2021 et 2022. En 2021, il atteint 900 millions d’excédent, tandis qu’il pourra atteindre 3,2 milliards en 2022, à la faveur de la reprise de l’activité économique post-pandémie.
C’est pourquoi la voie n’est pas dans les négociations avec le gouvernement et le patronat, mais à la construction d’une contre-offensive générale dans le tous ensemble en même temps, pour une retraite à 60 ans, avec 37 ans 1/2 de cotisations, aucune décote, une pension minimum = SMIC, le maintien des régimes plus favorables jusqu’à généralisation des avantages acquis pour tous les salariés.
Jo Hernandez – commission luttes du PRCF
La Revue de presse des luttes
– Albi. Bon Sauveur : les salariés en colère
La colère monte à l’hôpital privé du Bon Sauveur. CGT, FO, UNSA et SUD, se mobilisent pour dénoncer le dialogue social qui est au point mort et que la psychiatrie est dans un état déplorable.
– Luttes unitaires dans les Industries électrique et gazières
Les travailleurs de GRDF poursuivaient ce 15 novembre la lutte pour l’augmentation ds salaires. Après la victoire des travailleurs d’Enedis avec l’augmentation de 200 euros par mois, c’est bien l’ensemble des travailleurs et agents des industries électriques et gazières qui démontrent, et que la lutte paye, et que l’action unitaire de la CGT entraine l’amplification et la massification des mobilisations, notamment sur les salaires.
– Trouver des terres pour s’installer : un casse-tête pour de jeunes agriculteurs du Tarn
Ils étaient une quarantaine d’agriculteurs, membres de la Confédération paysanne, à manifester devant le siège de la Safer à Albi ce 23 novembre. Tous dénoncent les difficultés pour investir dans des terres afin de pérenniser leur exploitation.
– Saint-Malo. Grève à l’hôpital
Les syndicats CGT et Sud santé du centre hospitalier de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) annoncent une nouvelle mobilisation pour le mardi 22 novembre.
Selon les syndicats, l’objectif de l’hôpital est de baisser tous les ans la durée moyenne de séjour, dans un souci d’économies. « Avec ce fonctionnement a minima, calibré au plus juste, l’hôpital ne peut pas assurer les pics d’activité. Tous les « Dangers graves et imminents » (urgences, maternité, Corbières), déposés sont liés à cela. »
– Grève à l’agglomération de Vannes : CGT et CFDT trouvent un accord avec la direction, FO non
Dans le cadre de négociations autour des salaires et avantages sociaux, une intersyndicale CFDT, CGT et FO avait déposé un préavis de grève pour mardi 22 novembre 2022. Ce mouvement aurait notamment concerné le service du ramassage des déchets. Au final, un accord a été trouvé lundi 21 novembre 2022 entre la direction de Golfe du Morbihan – Vannes agglomération (Morbihan) et les syndicats CGT et CFDT. De son côté, FO a décidé de maintenir un préavis et annonce des actions.
– En grève depuis cinq jours, les salariés de Sanofi à Lisieux ne lâchent rien
Après deux salves de négociations d’entreprise, depuis le 15 novembre 2022, les salariés de Sanofi sont plus déterminés que jamais à obtenir 6,2 % d’augmentation de salaires. Sans accord mercredi 23 novembre 2022, à Lisieux (Calvados), la CGT, FO, la CFTD et CGC poursuivent la grève.
– Les routiers de cette entreprise de transport de Fontenay-le-Comte se sont mis en grève
À Fontenay-le-Comte (Vendée), une quinzaine de chauffeurs routiers des transports Guilloton se sont mis en grève, ce lundi 21 novembre 2022, pour demander des salaires plus élevés et une meilleure récupération des heures supplémentaires. Un accord a été trouvé dans la matinée.
– Grève dans les cantines à Saint-Brieuc. La Ville veut trouver des solutions à long terme
Les agents de l’école Jean-Nicolas, à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), demandent plus de moyens pour accompagner des élèves en difficulté, sur le temps périscolaire. La Ville dévoile ses leviers d’action à court terme et ses propositions à long terme.
– Vannes. Privé de prime, le personnel de la clinique Océane décide de débrayer
Ce mardi 22 novembre 2022, près de 80 personnes se sont retrouvées dans le hall de la clinique Océane à Vannes (Morbihan), en début d’après-midi, pour dénoncer l’absence de prime d’intéressement cette année.
– En grève depuis cinq jours, les salariés de Sanofi à Lisieux ne lâchent rien
Après deux salves de négociations d’entreprise, depuis le 15 novembre 2022, les salariés de Sanofi sont plus déterminés que jamais à obtenir 6,2 % d’augmentation de salaires. Sans accord mercredi 23 novembre 2022, à Lisieux (Calvados), la CGT, FO, la CFTD et CGC poursuivent la grève.
– Strasbourg : les cantines scolaires était en grève le 24 novembre 2022
En raison d’un mouvement de grève d’une partie des personnels d’encadrement municipaux, toutes les cantines des écoles de la ville de Strasbourg était fermées le jeudi 24 novembre.
– Montpellier / Transports : vers une grève de six jours à TaM 3M début décembre
Le trafic du tramway et des bus pourrait être de nouveau perturbé à Montpellier : le syndicat FO appellerait à une grève durant six jours début décembre.
Ce mardi, la Fédération des transports FO annonceuse grève nationale du lundi 5 au samedi 10 décembre. Un mouvement illimité de six jours avec en ligne de mire, la réforme des retraites et particulièrement le rapport Delevoye qui prône la suppression des régimes spéciaux, dont le congé de fin d’activité (CFA).
– Les laboratoires de biologie en grève
La ponction ne passe toujours pas. Depuis l’annonce, fin septembre, des 250 millions d’euros d’économies à réaliser de gré ou de force dans leur secteur, les biologistes libéraux s’alarment d’un « coup de rabot » et s’y opposent par tous les moyens.
Le mouvement, qui devrait durer au moins trois jours, est aussi porté par les grands groupe de laboratoires privés (Biogroup, Cerba, Eurofins, Inovie, Synlab), ainsi que par le réseau des Biologistes indépendants (LBI).
– Grève chez Bibus dans la métropole de Brest
« Presque 100 % des conducteurs ont observé une grève de cinquante-neuf minutes, les uns à leur prise de service, d’autres à leur moment de pause », explique Luc Daniel, de la CFDT Bibus. « Nous voulons négocier avec la direction nationale de RATP-Dev et non plus la direction brestoise, qui a perdu toute légitimité à nos yeux », à la suite des événements douloureux de la semaine dernière (un suicide et une tentative que le syndicat impute à la direction). « Avec, comme préalable, la fin des avenants temporaires de polyvalence, qui concernent une cinquantaine de personnes, pour que leurs postes deviennent définitifs ».
– Grève à La Poste en Gironde
Les syndicats majoritaires revendiquent l’octroi d’une prime de polyvalence pour les agents de ces centres. « Il est important de rappeler que les faibles augmentations de salaires octroyées par La Poste ne compensent même pas l’inflation. Il faut aussi rappeler qu’un postier en livraison colis touche à peine le SMIC à l’embauche et 1400 euros en moyenne de salaire net au bout de 15 ans d’ancienneté », indique l’intersyndicale dans un communiqué.
– Grève des bus à Aix-en-Provence
La CGT, à l’origine de ce mouvement, demande de meilleures conditions de travail, davantage de bus et dénonce aussi des bus surchargés et une recrudescence des incivilités en raison des manques de moyens.
Pour faire face à l’absentéisme important, notamment des chauffeurs, la CGT réclame également des primes de présence de 150 euros par mois, entre le 1er octobre et le 31 décembre 2022. Le syndicat annonce ce que mouvement pourrait durer plusieurs semaines.
– Justice : Les magistrats en grève.
Nos conditions de travail sont toujours aussi difficiles et l’épuisement de tous gagne du terrain », dénoncent dans un communiqué l’Union syndicale de la magistrature (USM, majoritaire) et le Syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche).
Le 23 novembre 2021, la publication d’une tribune de magistrats, alertant sur le mal-être et la souffrance au travail, avait suscité une mobilisation nationale inédite des acteurs du monde judiciaire réclamant davantage de moyens. Elle avait notamment débouché sur la tenue d’Etats généraux de la justice, qui doivent être suivis fin novembre de l’annonce d’un plan d’action gouvernemental.
– Air France : un préavis de grève déposé pour les vacances de Noël
Deux syndicats de personnel se mobilisent contre la modification de l’accord collectif qui régit le quotidien des stewards, hôtesses de l’air et pilotes
Les syndicats UNAC et SNGAF du personnel navigant d’Air France ont déposé un préavis de grève pour la période du 22 décembre au 2 janvier sur fond de conflit social sur l’accord collectif des hôtesses et stewards. « Ce préavis doit servir d’avertissement à notre direction », selon un tract syndical diffusé mardi. « Si cet avertissement n’est pas entendu, seule une mobilisation forte sera en mesure de faire pencher la balance ». Air France n’a pas réagi mercredi à la menace de mouvement social.
International
– GRÈVES GÉNÉRALES EN EUROPE
Plusieurs grèves générales ont eu lieu depuis septembre dans différents pays européens, poursuivant et amplifiant les mobilisations en cours. Partout, la cause et les revendications sont identiques : pour le droit à une vie digne, contre les bas-salaires, l’exploitation et l’inflation qui ronge encore davantage les conditions de vie.
Le 9 novembre, une grève générale a eu lieu en Grèce, à l’appel du syndicat de classe grec PAME. Le même jour, la FGTB Belge appelait aussi à une grève générale en Belgique.
En Grèce, la grève a notamment paralysé les transports en commun (bus, métro, tramway et le train interurbain ainsi que les taxis), les écoles, les universités, les hôpitaux et les médias ; aucun journal radio-télévisé n’était diffusé. Les travailleurs des ports et docks, ainsi que les marins, étaient également en grève. Aucune liaison maritime n’était assurée entre le continent et les îles.
Dans une adresse en solidarité avec les grèves des travailleurs en Belgique et en France, le PAME a notamment déclaré : “Il n’est pas possible au XXIe siècle, alors que les multinationales engrangent des milliards de bénéfices et des richesses inimaginables, de nous contenter des images de pauvreté, de faim et de misère.
Nous n’acceptons pas que les travailleurs soient sacrifiés pour les compétitions et les guerres des impérialistes. Nous avons payé pour leurs profits, nous avons payé pour leurs crises. Ça suffit !
C’est nous qui travaillons, c’est nous qui produisons, c’est nous qui avons le pouvoir !
En Espagne, le 12 novembre dernier, 700 000 manifestants ont défilé contre la privatisation du secteur de la santé par les autorités madrilènes : « Madrid se rassemble pour soutenir le système de santé public contre le plan visant à le détruire ».
Cette puissante manifestation avait lieu, par ailleurs, en amont d’une grève annoncée pour le 21 novembre, de 5 000 médecins, notamment des pédiatres, qui protestent contre leur « surcharge de travail », leurs carnets de rendez-vous « sans fin » et « l’insuffisance du temps passé avec (leurs) patients ».