Ne pas se donner les moyens de comprendre le caractère central de la bataille politique contre l’Euro c’est se priver volontairement d’un levier important de la lutte contre le capitalisme ici et maintenant.
Ce n’est pas nous qui le démontrons, c’est le capital.
Deux « reportages-fictions » viennent d’égayer nos froides soirées d’hiver. M6 et BFM viennent de nous offrir deux faux reportages ayant pour thème : si la France sortait de l’Euro.
Deux mots sur ces deux chaînes de télé:
* M6 est la propriété du groupe Bertelsmann et de façon minoritaire du groupe Suez. Bertelsmann est un homme d’affaire allemand richissime ; on trouve dans le Conseil de surveillance de M6 Messieurs Albert Frère, l’homme le plus riche de Belgique, Gérard Worms, éditeur dont la sœur a épousé l’héritier américain de Shell ou Bernard Arnaud, PDG de LVMH et accessoirement la plus grande fortune de France et témoin de l’un des mariages de Sarkozy. On le voit une chaîne possédée par le très grand capital, ce qui n’a aucun rapport avec sa ligne éditoriale évidemment…
* BFM appartient à M. Alain Weil, homme d’affaire français dont la fortune est évaluée à 83 millions d’Euros, ceci expliquant peut-être son attachement à cette monnaie unique du capital…
Ces deux chaînes donc ont diffusé de faux « breaking news » (comprendre journaux télévisés, mais ça fait quand même mieux la daube en américain !…) annonçant la sortie de l’Euro et les conséquences que cela aurait pour le pays et les Français : en gros la catastrophe du siècle ! Le MEDEF et l’UMP diffusent d’ailleurs les vidéos de ces émissions. C’est dans le cadre de l’émission « Capital », la bien nommée, que M6 dans un faux souci de pluralisme a invité Madame Le Pen à commenter la fiction et cela pour faire croire aux Français distraits que seuls les néo fascistes sont pour la sortie de l’Euro ! Amalgame et crapulerie intellectuelle : les deux mamelles de ces chaînes (ça leur va si bien ce nom !) de désinformation.
Mais au-delà de cette fausse monnaie ce qui doit être souligné c’est la bataille idéologique et politique que mène la bourgeoisie, le grand capital et l’UE en faveur de l’Euro. Si ce front est essentiel pour eux, il doit l’être pour nous. Nous ne pouvons laisser cette revendication frauduleusement captée par le FN aux mains de celui-ci. Bien sûr nous savons tous que l’exploitation capitaliste peut se faire en Euro, en Franc ou en Livre sterling ! Mais là n’est pas la question : la question c’est que briser l’Euro est une exigence ouvrière et populaire (80% des ouvriers sont contre l’Euro) et que c’est un moment dans le processus visant à briser le carcan de l’UE et l’UE elle-même. Oui, refuser d’engager ce combat contre l’Euro c’est se priver d’une arme qui correspond à la conscience populaire et qui inéluctablement poserait la question de la survie de l’Euro. Ecoutons nos ennemis de classe, eux ont déjà compris : « Si l’Euro disparait, l’UE disparait. » ont dit Sarkozy et Merkel….Amen.
AM