Directeur politique d’Initiative Communiste, Georges Gastaud commente l’actualité sociopolitique – 9 janvier 2023
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Initiative Communiste – Comment apprécies-tu l’évolution de la situation géopolitique ?
Georges Gastaud : J’aimerais affirmer le contraire, mais la tendance est à l’embrasement hyper-dangereux de la situation militaire continentale et mondiale à l’initiative des faucons américains et de leurs vassaux européens, Macron en tête. Les « Verts » allemands et français jouent un rôle archi-néfaste dans l’exacerbation des tensions. Je ne commenterai pas la situation militaire sur le terrain où, semble-t-il, après d’indéniables revers russes face à une « armée ukrainienne » qui sert d’habillage jaune et bleu à l’UE-OTAN tout entière, les Russes semblent avoir repris un certain avantage.
Je dirai d’abord le mépris que doit susciter le comportement des « journalistes » des médias français, particulièrement de ceux du « service public » de l’audiovisuel dont la russophobie et la complaisance sans limites à l’égard du pouvoir corrompu et pronazi du fantoche Zelensky rappellent le bourrage de crâne qui accompagna, des deux côtés, la Première Guerre Mondiale : le jour venu, ces « journalistes » sans honneur qui relaient n’importe quel bobard des services de communication de l’Armée ukro-atlantiste, seront la risée des historiens.
Je note ensuite que, délibérément, les USA et leurs petits suiveurs européens, jouent méthodiquement l’exacerbation des tensions avec, en toile de fond, la marche revendiquée vers ce qu’ils appelaient eux-mêmes, bien avant l’entrée des Russes en Ukraine, un « conflit général de haute intensité » : en clair, vers la troisième guerre mondiale. Systémiquement, les USA, et derrière eux le bloc euro-atlantique en formation et l’UE en passe de se muer en « Etat fédéral européen », ne peuvent tolérer le « multilatéralisme » qu’implique la montée en puissance de la Russie et surtout, l’essor économique fulgurant de l’Inde et de la Chine : en effet, le capitalisme-impérialisme globalitaire qui a précédé, accompagné et suivi la contre-révolution anticommuniste en URSS (années 1990) repose structurellement sur l’hégémonie écrasante des USA, sur le destructif dollar inconvertible, sur le pillage permanent de la planète par les monopoles capitalistes principalement occidentaux et sur le socle militaire obligé de tout cela : l’US Army détentrice de 80% de l’armement mondial. A l’heure où je vous réponds, un porte-avions US de 100 000 tonnes mouille près de Marseille à l’invitation de Macron, que l’armée française, qui par ailleurs se déleste de ses armes les plus modernes pour fournir les mafieux ukrainiens, participe à de très importantes manœuvres d’intimidation et de préparation à la guerre continentale intitulées ORION dans le cadre et sous la direction indiscutée de l’OTAN.
Par ailleurs, Macron fait désormais livrer des chars à Zelensky, entraînant dans son sillage va-t-en-guerre un Olaf Scholz jusqu’ici un peu moins pressé que l’autre d’attiser les braises et de détruire l’avenir des relations germano-russes indispensables à l’industrie d’outre-Rhin. Pour autant les budgets militaires explosent, l’Allemagne capitaliste décomplexée se dote des moyens de redevenir la première puissance militaire européenne au détriment du concurrent français qui, dans l’affaire ukrainienne, choisit une forme de fuite en avant suicidaire après avoir initialement feint de jouer l’apaisement. Ajoutons que la voie diplomatique a carrément été sabotée puisque les menteurs internationaux Merkel et Hollande se sont successivement vantés récemment d’avoir garanti internationalement les Accords de Minsk, comme des rideaux de fumée destinés à lanterner la Russie et à permettre à l’Ukraine de s’armer pour, le jour venu, tenter de reconquérir la Crimée (un territoire 100% russe et russophone !). Qui croira désormais les gouvernements français et allemand après de tels aveux criminels et autosatisfaits ? Ajoutons que Macron n’a, mais qui en doutait ? – aucun point d’honneur national. Car il cède tout cela aux USA alors que la France a tout à perdre dans la contagion continentale du conflit russo-ukrainien et que, par ailleurs, les USA viennent d’adopter un programme protectionniste sans précédent qui est manifestement destiné à ruiner l’économie productive des « alliés » européens…
Enfin, si l’on examine une carte du monde, on voit que, pour tenter de déstabiliser la Russie et d’isoler la Chine, la Coalition atlantico-nippone roule dangereusement ses mécaniques militaristes de la Lettonie au Donbass, de l’Indopacifique à la Péninsule coréenne sans négliger, ni le détroit de Taiwan, ni la Mer de Chine (où s’en va croiser la Marine française !), ni la Syrie – que le vassal israélien de Washington vient encore de bombarder en dépit du droit des gens – ni… les côtes provençales. Avec l’aide du Kosovo, cet Etat fantoche mafieux dont les Occidentaux ont reconnu l’auto-proclamation en dépeçant le territoire serbe et en violant la Charte de l’ONU, l’UE atlantique relance même en douce les provocations contre Belgrade jugée culturellement et diplomatiquement trop proche des Russes!
Sur le plan psychologique et idéologique, c’est un feu roulant d’artillerie russophobe et antisoviétique auquel on assiste dans le but de préparer les esprits à la croisade générale antirusse (et antichinoise) : il y eut d’abord la Résolution quasi-unanime du « Parlement » européen, qui en septembre 2018, a à la fois criminalisé le communisme historique et banalisé le nazisme en plaçant sur un pied d’égalité le Troisième Reich génocidaire et son principal vainqueur militaire, l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques. Cette même résolution a invité à demi-mots les Etats-membres de l’UE à interdire « les emblèmes du communisme totalitaire », en clair, ce drapeau rouge frappé des outils ouvrier et paysan qu’a opportunément et fort courageusement abandonné le Parti « communiste » français. Ont suivi en cascade une Résolution du Bundestag et un nouveau vote du Parlement européen belliciste, fascisant et ultraréactionnaire : son objet est de qualifier de « génocide stalinien » la famine ukrainienne de 1930 : or cette famine, qui fut la dernière d’une longue suite de disettes qui accablait depuis toujours la Russie tsariste et ex-tsariste, n’était en rien un génocide, c’est-à-dire un crime intentionnel ciblant une population particulière, ainsi que l’a prouvé la recherche historique ; mais qu’importe la vérité historique puisque l’essentiel est de « prouver » que l’URSS, donc la Russie qui en est l’héritière juridique, aurait été génocidaire autant que l’Allemagne nazie et bien avant cette dernière : moyen indirect de légitimer pour demain, pour aujourd’hui et pour hier le Drang nach Osten1 de l’impérialisme germano-européen. Pour un peu, on va bientôt nous expliquer que l’invasion hitlérienne de l’URSS était indispensable pour sauver les populations ukrainiennes de la famine. Il ne faudrait pas s’en étonner car, comme disait un humoriste qui n’est pourtant pas Zelensky, « quand les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites… ».
Bref, comme le PRCF, en cela plus clairvoyant et anticipateur que tant d’organisations d’ « extrême gauche » l’a toujours indiqué, la marche à la guerre mondiale et la réhabilitation concomitante de l’impérialisme germano-européen (pour l’instant encore sous tutelle américaine…) s’accompagne logiquement d’une entreprise de banalisation rampante des nazis, franquistes, mussoliniens et autres pétainistes (Zemmour !), à quoi s’ajoute à l’Est l’interdiction des véritables partis communistes qui, contrairement à die Linke en Allemagne ou au PCF en France, n’ont pas opportunément « largué » Lénine et l’emblème ouvrier et paysan ! Comment s’étonner dès lors qu’une nostalgique du Duce, la néofasciste Giorgia Melloni, gouverne désormais l’Italie, ou que l’extrême droite pulvérise à Stockholm l’image du sacro-saint « modèle suédois », quand l’UE-OTAN ferme les yeux sur le fait que Kiev encense Stepan Bandera, le supplétif de la Wehrmacht qui massacra des centaines de milliers de juifs, de communistes ukrainiens, de Russes… et de Polonais. La chose est devenue si indéniable qu’elle a fini par susciter les protestations officielles de Varsovie auprès de son sulfureux « allié » ukrainien !
J’en viens au plus grave : si, en France, Macron peut se permettre ce qu’il fait en Ukraine en compromettant gravement notre pays, si Ursula von der Leyen aiguillonnée par la va-t-en-guerre Annelore Baerbock (la ministre des Affaires étrangères « Verte » de la RFA) peut, en piétinant les traités européens, se conduire en cheffe de guerre de l’ « Etat fédéral européen », c’est parce qu’elle exploite à fond la trahison de presque toute la gauche établie. Pas seulement celle des Verts (-de-gris ?) et de la social-démocratie, du SPD au PS français arrimé à l’illuminé belliciste Glucksmann : mais à cela, on est habitué depuis longtemps puisque le vote des crédits de guerre par la SFIO, le Labour Party, les mencheviks russes et le SPD date d’août 1914… Plus gravement encore, l’eurodéputée « insoumise » Manon Aubry a voté la résolution européenne qualifiant l’URSS de puissance génocidaire (ce qui signifie à terme l’interdiction des organisations qui refuseront d’amalgamer l’URSS au Troisième Reich) tandis qu’au Parlement français, les « insoumis » se sont abstenus le 30 novembre à propos de la résolution macroniste justifiant la co-belligérance de la France dans le conflit ukrainien par l’envoi à Kiev d’armes lourdes ; du reste, le PCF « identitaire » de Roussel a voté cette résolution qui est du même niveau de gravité que le fut celle des crédits de guerre de 1914 par la SFIO. Il faut le dire clairement à ceux des adhérents « marxistes-léninistes » du « PCF » qui font comme si ce vote n’était qu’« un vote de plus » à digérer (plus les couleuvres grossissent et deviennent des anacondas, plus se dilate le gosier de certains!), il s’agit très évidemment d’un point de non-retour dans la déchéance historique de ce parti qui n’a désormais plus rien de communiste, ni même d’anti-impérialiste, voire de simplement patriote (car l’euro-atlantisme de Macron applaudi par Roussel et Chassaigne ne peut qu’attirer préférentiellement, le jour venu, la foudre russe sur notre pays !).
Désormais, le discours hors-sol appelant à « remettre le PCF sur les rails de la lutte des classes » est aussi privé de base objective, fût-elle résiduelle, que l’eût été celui de militants marxistes qui eussent appelé en 1915 à « réorienter la SFIO dans le sens révolutionnaire » : le PCF, sinon la totalité de ses militants, a définitivement changé de camp sur le sujet le plus décisif qui soit et il convient de rappeler le mot de Lénine disant aux militants bolcheviks désireux de rester à toute force au vieux POSDR (le vieux Parti ouvrier social-démocrate de Russie, qui était formellement commun aux bolcheviks et aux bolcheviks) : « il faut tomber la chemise sale, camarades, l’heure est venue de passer une chemise propre ! ». C’est ce que firent en France, comme on sait, les délégués du Congrès de Tours en rompant enfin, et dans la douleur, avec la SFIO déshonorée et c’est cela, que signifie de nos jours rester fidèle au P.C.F.-S.F.Initiative Communiste fondé au Congrès de Tours.
Cela dit, tout n’est pas perdu pour ceux qui veulent sauver la paix mondiale dont le naufrage porterait à notre époque la probabilité d’un anéantissement de l’humanité, et en tout cas de la France, dont la force de frappe faisant désormais partie directement du jeu de cartes géopolitique américain, risque moins désormais de dissuader l’ennemi désigné que, une fois franchi un certain seuil de provocation macroniste, de faire de notre patrie une cible nucléaire préférentielle si les choses dégénèrent totalement à l’échelle continentale. D’autant que, rappelons-le, la Russie n’est plus dirigée par de vieux communistes prudents avant tout soucieux de préserver l’humanité d’une guerre mondiale, comme c’était encore le cas sous Brejnev ou sous Andropov, mais par un contre-révolutionnaire assumé qui déclare sans ambages qu’une humanité sans la Russie est sans intérêt. Faut-il rappeler au Tartarin élyséen, qui vient de subir la déconfiture qu’on sait au Mali, que l’armée russe possède désormais des missiles hypersoniques totalement inarrêtables…
Par conséquent, l’arrogance belliciste de Macron et des faux hommes de gauche, semi-insoumis et autres pseudo-députés communistes qui lui filent le train, devient suicidaire pour notre pays. Nous le disons, non pas en zélateurs de Poutine, car c’est le drapeau rouge de Stalingrad que nous honorons à côté du drapeau de l’Ukraine soviétique et de l’étendard tricolore qui triompha à Fleurus, mais en serviteurs de la paix, de l’humanité et de la continuité physique et morale de notre pays. Moins que jamais les vrais patriotes ne sont aujourd’hui ceux qui se vautrent dans l’union sacrée derrière le Maître étatsunien allié aux néonazis ukrainiens. D’autres viennent de s’honorer en le rappelant, en particulier Pierre de Gaulle, le petit-fils du Général qui expulsa les troupes américaines de notre sol en 1966 !
Pouvons-nous encore stopper cette course à l’abîme ? La réponse est oui, et pas seulement en vertu de la devise « pessimisme de l’intelligence, optimisme de la volonté ! » chère à Romain Rolland. Constatons d’abord ceci : indépendamment de ces forces parlementaires idéologiquement déboussolées, euro-vassalisées et non représentatives de l’état d’esprit populaire, l’opinion publique est bien moins monolithique que ne le laissent croire nos médias bellicistes de droite et de « gôche » :
- Et c’est le Pape François qui, à plusieurs reprises, s’est attiré l’ire des atlantistes en appelant à la désescalade en Ukraine ;
- Et c’est le « traqueur de nazis » bien connu Arno Klarsfeld qui, par ailleurs aveugle, hélas, aux crimes du gouvernement raciste israélien contre les Palestiniens, n’en a pas moins mis en garde contre un régime ukrainien dangereux pour tous les juifs du monde de par sa réhabilitation scandaleuse du pogromiste ukrainien Bandera.
- Et c’est Ségolène Royal qui, sans cesser de s’affirmer européiste, a bravé les médias bouffeurs de Russes en appelant Macron à cesser les livraisons d’armes lourdes et à encourager aux négociations.
- Dans la mouvance LR, des hommes comme Luc Ferry, Henri Guaino (ex-conseiller de Sarkozy) ou comme le maire souverainiste de Chantilly Jacques Myard, ont aussi crié casse-cou.
- Sur un autre plan, un député LFI par ailleurs membre du POI (opposé à l’UE bien que trotskiste), a, seul sauvé l’honneur de la gauche parlementaire en votant contre la résolution belliciste du 30 novembre qu’ont approuvée Chassaigne et Roussel tandis que les députés LFI, un peu moins indécents, se réfugiaient dans l’abstention.
Enfin nous avons tous entendu la parole très écoutée du petit-fils du Général de Gaulle appelant Macron, dans la continuité des positions multilatéralistes avant la lettre que porta jadis le Général, à prendre ses distances avec l’OTAN, à tendre la main à la Russie, à jouer un rôle de faiseur de paix et à défendre à la fois la paix mondiale et l’indépendance de la nation française. A l’heure où se trame une grande revanche impérialiste mondiale contre l’impardonnable Russie de l’Octobre rouge et du Stalingrad antifasciste, ne cessons jamais de jeter à la face des russophobes et des antisoviétiques à retardement la parole loyale proférée par Charles de Gaulle en 1944 lors de sa visite d’Etat au Maréchal Staline : « les Français savent que la Russie soviétique a joué le rôle principal dans leur libération » ! Et que l’on sache, de Gaulle n’est pas plus devenu communiste que le PCF de Waldeck Rochet ne se convertira au gaullisme quand il saluera publiquement, en 1966, la politique étrangère non alignée du général !
La mention de toutes ces déclarations n’annule donc pas les divergences plus ou moins grandes, voire colossales, qui opposent le PRCF à ces personnalités du reste très diverses. Simplement, les marxistes sérieux se souviennent qu’au début des années 1920, Lénine appelait Tchitcherine et les autres négociateurs soviétiques de la Conférence de Locarno à ne pas traiter la bourgeoisie, fût-elle impérialiste, comme un bloc compact. Il convenait alors d’isoler les super-bellicistes Clémenceau, Churchill, etc. en traitant la « bourgeoisie pacifiste », dans laquelle Lénine rangeait par ex. Aristide Briand, comme une compagne de route « si hésitante, si inconséquente, provisoire et chancelante qu’elle fût ». Avis à ceux qui ne confondent pas l’impuissant purisme petit-bourgeois avec l’esprit offensif et pratique du bolchevisme dont le premier acte politique succédant au 7 novembre 2017 fut le grandiose Décret sur la Paix qui porta l’estocade, sinon le coup de grâce, à la première guerre mondiale exterminatrice !
Surtout, il convient d’ajuster à notre époque le mot d’ordre de Lénine appelant, dès 1914 et dans les termes propres à cette époque, à « transformer la guerre impérialiste mondiale en guerre civile du prolétariat contre sa propre bourgeoisie ». Le principal rempart de la paix n’est évidemment pas la « bourgeoisie pacifiste », même s’il serait infantile d’ignorer leur apport : en réalité, le « principe Espérance » demeure avant tout le prolétariat international. En effet, la guerre de classes des capitalistes, qui fait rage contre les salaires et les acquis sociaux à l’intérieur de chaque pays occidental déjà de fait « co-belligérant » en Ukraine, est la continuation directe à l’interne de la guerre impérialiste à l’extérieur. Et cette guerre de classes qui raidit les attaques contre les salaires et les acquis tout en attisant une inflation insupportable fait déjà boomerang contre les chefs de file du monde capitaliste.
Aux Etats-Unis, le mot « socialisme » n’effraie plus la jeunesse et l’on a assisté récemment à des grèves sans précédent dans les chemins de fer, chez John Deer ou Amazon.
En Grande-Bretagne, malgré la législation antigrève héritée de Thatcher et Blair, les militants de classe, quelquefois marxistes-léninistes, qui dirigent les syndicats des transports, soutiennent un bras de fer impressionnant contre les gouvernements conservateurs successifs depuis le mois d’août dernier.
En France, le soulèvement plébéien des Gilets jaunes peut parfaitement rebondir, et malgré le jaune tout court Laurent Berger, les luttes pour les salaires, pour les services publics (hospitaliers, enseignants, EDF, SNCF…), contre la énième contre-réforme des retraites, contre la casse des indemnités chômage, etc., peuvent encore « coaguler » ; d’autant que nul n’a oublié l’offensive de classe des ouvriers raffineurs conduits par la fédération de la CGT-Chimie. Pour la première fois en outre depuis des décennies, le futur congrès CGT verra s’affronter programme contre programme une représentante du paralysant « sociétal-réformisme » européiste intronisée par la direction Martinez en faillite, et le combatif représentant de la CGT de classe qu’est Olivier Mateu, le secrétaire de l’UD des Bouches-du-Rhône.
Et n’oublions pas, si l’on sort un peu d’Europe, que c’est en 2022 qu’ont eu lieu, à contre-courant de l’insane discours annonçant la « mort de la lutte des classes », les plus grandes grèves de l’histoire : elles ont eu lieu en Inde où par dizaines de millions, les ouvriers et les paysans soutenus par les communistes, et parmi eux de nombreuses femmes, ont bloqué Dehli et défié l’autocrate Narendra Modi. En un mot, la paix n’est pas que rouge, et ce serait une erreur sectaire que d’en traiter uniquement « entre communistes », mais il n’en est pas moins vrai que son noyau principal est prolétarien, et qu’il ne demande qu’à rougir fortement quand la marée de la contre-révolution aura fini de tourner !
Politiquement, il faut aussi noter les vives réactions de la jeunesse tchèque, qui défile contre la « dictature européenne », pour la levée des sanctions antirusses, contre l’envol des prix de l’énergie accablant la population, etc.. Est également encourageante la montée au créneau de la paix d’une partie de la gauche allemande réellement pacifiste encouragée par les propos de Sara Wagenknecht et d’Oskar Lafontaine et surtout, par le combat souterrain des marxistes-léninistes d’Allemagne.
Il faut aussi garder à l’esprit qu’en Russie, la population regrette massivement l’URSS, cet ex-rempart de la paix mondiale, de l’entente civile entre les peuples soviétiques et de la sécurité d’existence pour tous les travailleurs russes : du reste, le PCFR est la première force d’opposition à Poutine, ce que cachent nos médias qui n’ont d’yeux que pour l’opposition de droite, c’est-à-dire pour la cinquième colonne des USA instigateurs de « révolutions orange ».
En Amérique latine, Cuba, le Venezuela (où cependant le harcèlement anti-PCV affaiblit, hélas, la gauche patriotique), la Bolivie résistent à la subversion impérialiste tandis qu’un esprit de rébellion se propage à toute l’Afrique francophone à l’encontre de cette Françafrique néocoloniale qui pille l’Afrique tout en détruisant la « France sans fric » des prolétaires et qu’est livré au tout-anglais aliénant notre bien commun, la langue française : gardons à l’esprit la parole hautement dialectique, et nullement antifrançaise sur le fond, de l’émissaire malien à l’ONU dénonçant le gouvernement Macron comme « antifrançais et traître aux Lumières ».
Enfin, sous la conduite du Parti communiste dont le récent congrès a eu un retentissement mondial, la Chine défend son unité territoriale malgré les provocations de Pelosi à propos de Taiwan tandis que la Corée populaire réaffirme sa capacité de riposte autonome aux provocations du trio agressif formé par Washington, par le brutal gouvernement de Séoul et par un Japon en plein réarmement dont l’ex-Premier ministre récemment décédé Shinzo Abé affichait son négationnisme abject à propos des crimes de guerres énormes commis par le Japon impérial en Chine et en Corée.
Bref, derrière l’infernal tapage russophobe, anti-cubain, antisoviétique, anticommuniste, sinophobe et exterministe en un mot, tant il mène objectivement à l’entre-extermination sans reste de l’humanité, d’autres braises rougeoient qui ne sont celles ni la guerre impérialiste ni de l’euro-fascisation : il s’agit des braises de la renaissance prolétarienne internationale propices à la relance marxiste-léniniste du Mouvement communiste international et à celle, déjà bien engagée, du syndicalisme de classe incarné par la FSM, ce point d’appui international solide pour relancer le syndicalisme de lutte dans notre pays.
N’oublions pas non plus ce nombre grandissant de citoyens qui ne supportent plus le lavage de cerveau des médias et qui cherchent obstinément à produire et à partager de nouvelles lumières à une époque où, malgré la réaction apparemment triomphante, la science continue de produire des avancées enthousiasmantes tandis que convergent à nouveau objectivement, par-delà tous les dogmatismes et tous les révisionnismes, la pensée scientifique d’avant-garde et le « grand rebond » en cours de la dialectique matérialiste.
Une époque aussi où l’irrépressible mouvement international des femmes, s’il sait s’unir au prolétariat et à la défense anti-impérialiste de la paix comme y invitait Clara Zetkin, s’il parvient aussi à briser le carcan diviseur du pseudo féminisme bourgeois, peut devenir, à côté du grand sursaut environnemental de la jeunesse s’émancipant du bellicisme Vert, l’un des courants fondamentaux de ce que j’appellerai la contre-contre-révolution mondiale ; et par là même, l’authentique « bio-carburant » de ce socialisme-communisme de nouvelle génération sans lequel l’humanité ne parviendra pas à résoudre la crise environnementale et sociale globale léguée par le capitalisme-impérialisme exterministe et pourrissant.
En résumé, les deux « conflits de haute intensité » qui peuvent couper court au « conflit de haute intensité » exterminateur que fomente l’oligarchie sont et demeurent les conflits hautement salutaires opposant le Capital au Travail et les Peuples en lutte à l’impérialisme.
Initiative Communiste – Comment selon toi, qui fus aussi durant des décennies un syndicaliste de lutte, la situation sociopolitique française se profile-t-elle à la veille d’un possible affrontement de classes sur les retraites » ?
Georges Gastaud : – Appelons un chat un chat : à l’issue de décennies de « construction » européenne précipitée par Maëstricht (1992), notre pays est entré dans la voie pure et simple du délabrement. Des hôpitaux mis hors d’état de soigner par une accumulation criminelle de directives européennes et de contre-réformes sarko-hollando-macronistes (désormais, des enfants meurent de bronchiolite faute de soins appropriés !), une Education nationale ravagée depuis des décennies par les Jospin, Fillon, Chatel, Vallaud-Belkacem, Blanquer, et dont les performances en matière d’enseignement des maths et du français sont devenues au fil des ans tragiquement insuffisantes, une armée française soumise à l’OTAN et dont les armes, y compris les balles et les fusils, sont massivement importées, une EDF jadis performante et socialement exemplaire et qui doit maintenant importer du courant de RFA, une langue française tellement malmenée que Macron s’est vu décerner le « Prix de la Carpette anglaise », une justice débordée et des prisons surpeuplées, un pays se réclamant de Pasteur qui n’est même plus capable de produire du doliprane, une SNCF, jadis modèle de ponctualité et dont les trains partent et arrivent désormais quand ils peuvent, qu’est-ce qui marche bien désormais dans notre pays en route vers l’« Etat fédéral européen » qu’appellent de leurs vœux Scholz et Macron en violation du Non français à la constitution européenne, c’est une énorme crise existentielle que vit notre pays dont l’oligarchie détruit méthodiquement les fondamentaux républicains hérités de la Révolution française, des lois laïques de 1905 et du CNR. Plus concrètement encore, nous voici dans un pays relativement riche, 6ème puissance économique mondiale, où les dividendes du CAC 40 ont bondi de 30% sur un an pendant que la masse des Français ouvriers, employés, auto-entrepreneurs, petits paysans, galère. Parmi eux, et il n’y a aucun misérabilisme à le constater, certains ne mangent plus à leur faim, ne peuvent pas se loger récemment, vivent mal leur travail, n’ont plus de médecin traitant, avec à la clé une instabilité angoissante au niveau de la vie familiale et des ressentis subjectifs…
Cette crise de plus en plus globale ne parvient cependant pas à trouver encore pour l’instant une traduction politique positive tant notre pays est devenu celui de la contrefaçon politique : les LR fanatiquement atlantistes y sont aussi peu « gaullistes » que Macron n’est « centriste », que le PS belliciste n’est jaurésien et que ne sont écologistes les « Verts » qui poussent à l’escalade à l’Est sans souci de ce qui suivrait, humainement et climatiquement, une escalade nucléaire de la guerre entre la Russie et l’UE-OTAN. Et que dire de cette syndicaliste « de classe » Marie Buisson qui combat davantage la Chine populaire que l’UE du capital ? Certes, on peut concevoir qu’avec tout ce brouillage idéologique, le peuple de France peine à trouver son chemin vers le redressement du pays et la sauvegarde de la paix mondiale. Et cela montre clairement qu’une classe ouvrière privée de son parti communiste d’avant-garde, c’est-à-dire de sa boussole marxiste-léniniste, est la proie facile des semeurs de désorientation et de défaite ?
L’heure n’est pourtant pas aux lamentations. Voici un an déjà, le PRCF annonçait qu’approchait l’heure d’une « grande explication » entre le peuple travailleur et l’oligarchie destructrice du pays. Or que constatons-nous aujourd’hui ?
D’ores et déjà, le briseur de grèves Laurent Berger, qui préside à la fois la CFDT et la Confédération Européenne des Syndicats, et sur lequel Macron comptait jusqu’ici pour mettre en scène son « dialogue social » bidon, peine à « vendre » à ses propres adhérents, pourtant ultra-patients, la contre-réforme du chômage, le refus global de réindexer les salaires plombés par l’inflation, mais aussi la contre-réforme des pensions qui enterrerait les retraites par répartition sous prétexte de les sauver. A nouveau, redisons-le, les Gilets jaunes descendent dans la rue et c’est le rôle des militants d’avant-garde que se doivent d’être les communistes que d’agir à leurs côtés pour les aider à trouver une issue gagnante à leur juste révolte. En novembre, les travailleurs des raffineries et d’EDF, dont les directions fédérales CGT se réclament du syndicalisme de classe, ont montré que la classe ouvrière a la force, si elle entre avec détermination dans la grève reconductible sans crainte de bloquer le profit capitaliste, d’obtenir des augmentations et de frapper durement le système d’exploitation.
D’ores et déjà, face à la contre-réforme des retraites que pilotent en longue durée les Accords européens de Barcelone, nombre de syndicalistes comprennent qu’il faut refuser à 100% le projet Macron/LR, revendiquer le retour de la retraite à 60 ans et exiger la suspension sine die et le retrait de l’ensemble des contre-réformes maastrichtiennes qui détruisent l’industrie nationale (fusions capitalistes transnationales dans l’automobile notamment), qui dépècent EDF ou la SNCF, qui affaiblissent les statuts publics et transforment les conventions collectives en faux semblants ; bref à partir des luttes de chaque secteur, il faut œuvrer à construire le tous ensemble en même temps des travailleurs et de la jeunesse. Et il faut le faire sans s’isoler des petits entrepreneurs souvent à la peine (boulangers ou petits paysans par ex.) et en cherchant les convergences entre public et privé, actifs, chômeurs et retraités, Français et immigrés, hommes et femmes. Donc sans tomber dans le piège des divisions « sociétales » qui servent surtout à paralyser le mouvement populaire. Non les travailleurs immigrés ne sont pas la cause du délabrement français qu’ils subissent au premier chef, non l’interdiction de la corrida n’est pas la priorité que devraient porter des députés LFI proches du peuple, oui, il est stupide que des militants épris de paix et de progrès social « fassent la grève du militantisme » pour régler leurs comptes avec la direction de leur mouvement politique. Au contraire, des slogans clairs doivent émerger très vite pour lier la défense du progrès social à celle de la paix et de l’indépendance nationale. Par exemple « l’argent pour les salaires, pas pour la guerre ! », comme le proclament les affiches du PRCF.
Oui, on doit être offensif dans la période qui vient. Redisons que pour la première fois depuis des décennies, un dirigeant cégétiste estimé se réclamant du combat de classe et proche de la Fédération syndicale mondiale (FSM), le camarade Olivier Mateu de l’UD-CGT des Bouches-du-Rhône, propose une ligne et des formes d’action offensives à un congrès CGT et, aucun militant désireux de remettre le Travail à l’offensive ne peut regarder avec indifférence cet évènement majeur pour le camp des travailleurs, alors qu’à l’inverse, les médias d’Etat et patronaux ne se gênent pas pour encenser Berger et tous ceux qui voudraient que la CGT, l’un des ultimes remparts du monde du travail, finisse par être totalement satellisée par la CFDT au nom d’une stratégie euro-alignée qui nous mène de défaite en déroute depuis 1995. Car l’indépendance syndicale, ce n’est pas l’indépendance par rapport aux secteurs combatifs qui portent l’avenir de tous, ce n’est pas la coupure paralysante entre le combat revendicatif immédiat et la perspective nullement utopique d’en finir avec l’exploitation capitaliste, l’indépendance syndicale, c’est d’abord l’indépendance par rapport au MEDEF, c’est l’indépendance par rapport au gouvernement Macron, c’est l’indépendance par rapport à une UE asservie à l’OTAN qui mène à la catastrophe globale sur tous les terrains.
Initiative Communiste – Dans ces conditions de plus en plus tendues internationalement et nationalement, quel est le rôle des militants franchement communistes, et plus globalement de toutes celles et de tous ceux qui préfèrent l’esprit de résistance au tropisme d’une nouvelle « collaboration » ?
Georges Gastaud : – Sans faire la moindre « gonflette », la conférence nationale très réussie du PRCF (novembre dernier) a confirmé une percée très intéressante de notre organisation dans la jeunesse (création de la JRCF), dans le dialogue encourageant avec d’autres mouvements se réclamant du léninisme, dans le rapprochement fraternel avec le syndicalisme de classe, dans le travail de formation, dans le rapprochement avec d’importants partis communistes dans le monde. C’est aussi, à la tête du PRCF, l’avènement d’une nouvelle génération que symbolisent Fadi, un marxiste solide qui est aussi homme de terrain et syndicaliste, Gilliatt, un jeune syndicaliste et travailleur des transports, Rachida, dont chacun apprécie le sens de l’organisation et les qualités humaines. Le PRCF porte une ligne claire qu’a validée unanimement la conférence nationale et qui est la seule alternative objective non seulement à l’euro-dissolution belliciste que porte Macron, non seulement à l’euro-xénophobie lepéniste, mais aussi aux mouvements coupés du peuple qui cultivent un sociétal-européisme étranger au combat pour le socialisme. A contre-courant de la doxa, le PRCF a le courage de stigmatiser l’UE-OTAN comme l’ennemi principal de la paix, il condamne l’entreprise paneuropéenne visant à criminaliser l’URSS tout en recyclant les nazis (Ukraine) dans l’union sacrée antirusse, il refuse à la fois la Françafrique en crise et l’euro-destruction de notre pays. C’est pourquoi, dans la tradition du Front populaire et de la Résistance, le PRCF unit l’internationalisme prolétarien et le patriotisme populaire, le drapeau rouge au drapeau tricolore. Travaillant en permanence la théorie et l’analyse marxistes avec Etincelles et Initiative communiste, nous appelons à reconstruire, avec tous ceux qui partageront cet objectif clair, un parti communiste de combat, tout en prônant un rassemblement populaire majoritaire fédérant les couches non oligarchiques autour du combat de la classe travailleuse.
Rien de tout cela n’est négligeable à l’heure où LFI offre le spectacle de ses divisions « sociétales » au sein d’une « NUPES » aspirée dans l’orbe atlantiste et d’un PCF dénaturé dont les ténors parlementaires viennent de cautionner l’escalade pouvant mener à la guerre nucléaire. Il est évident que notre classe ouvrière, que les communistes de France, que les jeunes issus du peuple, que tous les démocrates épris de paix, de progrès social et d’indépendance nationale, de transition écologique et d’égalité homme/femme véritables, ont besoin d’un grand parti communiste combatif pour remettre notre peuple à l’offensive avec un projet clair, reliant le grand passé révolutionnaire de la France au combat pour une humanité renouant avec les Lumières et construisant ce que Robespierre appelait le « bonheur commun ».
Le PRCF ne pourra réaliser cela tout seul, mais il sait que pour reconstruire le parti de combat, l’apport du Pôle est incontournable. Alors, amis lecteurs, ce n’est pas le moment de compter les points en spectateur sceptique en attendant que la marche à la guerre mondiale soit devenue irréversible, que notre pays et notre langue aient définitivement été déconstruits, que l’euro-fascisation ait détruit les libertés démocratiques à coups d’antisoviétisme à retardement. « Si tu ne partages pas le combat, camarade, tu partageras la défaite », disait déjà Brecht avec sagacité dans les années 1930…
Rendez-vous est donc donné aux amis de la paix et du progrès social au métro Stalingrad le 4 février prochain à l’occasion du 80ème anniversaire de cette bataille qui décida du sort de la seconde guerre mondiale et sans laquelle il n’y aurait eu ni CNR, ni libération de notre pays. Qu’y a-t-il de plus actuel en effet que l’exemple vivifiant de cette bataille titanesque qui a lancé aux exterminateurs hitlériens un héroïque « No pasaran ! » victorieux, à l’heure où, de nouveau, il faut défendre sans reculer d’un pas les conquêtes sociales, l’indépendance de la France et les chances de la paix mondiale ?
1 « Ruée vers l’Est », une expression de Hitler pour désigner le projet impérialiste allemand d’expansion vers la Pologne et l’URSS qui se traduisit par l’exécution du « Plan Barbarossa ». Précision d’Initiative Communiste
English translation
2023 – Geopolitical situation, social and industrial struggles, stakes and opportunities for political nobilization: Georges Gastaud interviewed by Initiative Communiste
Georges Gastaud, political editor of Initiative Communiste, comments on the current sociopolitical situation – 9 Jan 2023
Initiative Communiste : How do you see the current geopolitical situation?
Georges Gastaud : I would prefer if it was not the case, but the European and global military situation is dangerously flaring up due to America’s hawks and their European vassals, with Macron leading the way. The French and German ‘Greens’ are playing a particularly nefarious role in building up the tensions. I will not comment on the situation on the battlefields where, after a number of undeniable Russian setbacks against a ‘Ukrainian’ army – which is really NATO and the EU dressed up in yellow and blue – the Russians seem to be having the upper hand again
I would first like to expose the contempt that must inspire the behaviour of the French media ‘journalists’ – particularly those working for state channels – whose russophobia and connivance with the corrupt and pro-Nazi puppet Zelensky recall the brainwashing, on both sides, during World War One : one day these shameless ‘journalists’ that blow up any piece of gossip from the ukrainian-atlanticist Army’s PR department, will be a laughing stock for historians to come.
Then I would note that the US and their junior European followers are deliberately and methodically building up tensions with, in the background, an avowed forward march towards what they themselves called, even before the Russians entered Ukraine, a ‘general high intensity conflict’ – i.e. towards World War Three. Systemically, the US and, behind them, the Euro-Atlantic block in the making and the EU, about to morph into a ‘European federal State‘, will not tolerate ‘multilateralism’ in the shape of growing Russian power and especially the rocketing economic surge of India and China. Indeed, the global capitalism-imperialism which preceded, assisted and monitored the anti-communist counter-revolution in the USSR (in the 90s) structurally depends on the US’s overwhelming hegemony, on a destructive non-convertible dollar, on the constant looting of the planet by mainly western capitalist monopolies and on the inevitable military base of all the former – the US Army, with 80% of the world’s weapons. At this very time, a 100,000 ton US aircraft carrier is docking near Marseille on Macron’s invitation, while the French army, which otherwise is discarding is most modern weapons in order to supply the Ukrainian mafia, is taking part in important manoeuvres of intimidation and preparing for Europe-wide war known as ORION in the framework of NATO and under its undisputed supervision.
Otherwise, Macron now has tanks provided to Zelensky, pulling along in his wake even Olaf Scholtz, who up to now had been less eager to fan the flames and destroy the German-Russian relations his country so badly needs. Military budgets are soaring, with an uninhibited capitalist Germany giving itself the means to become Europe’s biggest military power once again – to the detriment of its French competitor which, in the Ukraine affair, is now rushing headlong into a suicidal war after initially pretending to favour peace. I would add that the diplomatic solution has been properly scuppered as the international liars Merkel and Hollande recently boasted they had sponsored the Minsk Agreements as smokescreens as a diversion for Russia – in order for Ukraine to develop its army to be able, when the time comes, to reconquer Crimea (a territory which almost entirely Russian-populated and Russian-speaking) Who will ever believe the French anf German governments again after such criminal and self-satisfied avowals? If anyone still entertained any doubts on the matter, Macron has no sense of national honour whatsoever. He always does the US’s bidding although France stands to lose a lot if the Russian-Ukrainian conflict spreads across Europe and as the US have just adopted an unprecedented protectionist programme which is clearly designed to ruin the productive economy of its European ‘allies’.
Finally, if you have a look at the world map, you can see that, to attempt to destabilize Russia and isolate China, the Atlantic-Japanese Coalition is dangerously flexing its muscles from Latvia to the Donbass, from the Indo-Pacific region to the Korean Peninsula, not forgetting the Taiwan Straits, the China Sea (where even the French navy is currently stationed) or Syria – that Israel, Washington’s vassal, has just bombed again despite people’s right to live – or even … the coasts of Provence. Assisted by Kosovo – a mafia-like puppet state whose self-proclamation was recognized by the West, cutting it off from the rest of Serbian territory and violating the UN Charter in the process – the Atlanticist EU is once again encouraging provocations on the sly against Belgrade, which is deemed too close to Russia both culturally and diplomatically.
On the psychological and ideological front, russophobian and anti-Soviet propaganda is being used to prepare people’s mindsets for the broadly anti-Russian (and anti-Chinese) crusade: first there was the quasi unanimous Resolution of the European ‘Parliament’ which, in September 2018, both criminalized the history of communism while normalizing Nazism by putting on an equal footing the genocidal Third Reich and the Soviet Union, which played the leading role in its defeat. Without spelling things out, the same resolution invited EU member states to ban ‘the emblems of Communist totalitarianism’ – i.e. the red flag bearing the worker and peasant’s tools that the French ‘Communist’ Party has opportunely and courageously abandoned. Then followed in quick seccession a Bundestag resolution and a new vote by the warmonging, fascist-like and ultra-reactionary European Parliament whose object is to term the Ukrainian famine of 1930 a ‘Stalinist genocide’. Yet this famine, which was but the latest of a series of famines that had always struck Tsarist and pre-Tsarist Russia, was in no way related to genocide, that is an intentional crime targeting a particular population, as evidenced by historical researchers. But who cares about historical truth when the main thing is to ‘prove’ that the USSR – and therefore Russia, its legal heir – was as genocidal as Nazi Germany and even earlier than the latter – an indirect way to legitimize tomorrow, for today and for yesterday the Drang nach Osten of German-European imperialism. Next we will be told that Hitler’s invasion of the USSR was meant to save the Ukrainian population from starvation. This should come as no surprise given, as a humorist – not Zelensky, mind you – said ‘when you go over the limit, there is no limit at all’.
In short, as the PRCF (Pole de Renaissance Communiste en France) – more forward-looking and clear-sighted than most ‘far left’ organisations – has always maintained, the march towards a world war and the simultaneous rehabilitation of German-European imperialism (for the time being under American supervision) logically goes hand in hand with the creeping normalization of nazis, franquists, mussolinians and petainists (Zemmour), together with the banning of the genuine Communist parties in Eastern Europe which, unlike Die Linke in Germany or France’s PCF have not opportunely given up Lenin nor the hammer and sickle. It therefore comes as no surprise that a supporter of the Duce, the neo-fascist Georgia Meloni, now governs Italy, or that the Swedish far right is now shatttering the sacrosanct image of the ‘Swedish model’, at a time when the EU and NATO turn a blind eye on Kiev’s praising of Stepan Bandera, the Wehrmacht’s collaborator, who massacred hundreds of thousands of Ukrainian Jews and communists, Russians and Poles. The whole affair has kicked up such a storm that Warsaw has officially lodged a protest with its troublesome Ukrainian ‘ally’.
Yet more importantly, even if, in France, Macron can allow himself to compromise our country by his actions in Ukraine, if Ursula Von Leyen, spurred on by the warmongering Annelore Baerbock (Germany’s ‘green’ foreign secretary), trampling roughshod over the European treaties, can act as a war leader for the ‘European federal State’, it is because they take advantage of the betrayal of practically all the established Left. Not only the Greens’ and the social-democrats’ – from the SPD to the French Socialist Party, in cahoots with the warmongering crank Raphael Glucksmann ; there is nothing new about that, as the SFIO (its ancestor), the Labour Party, the mensheviks and the SPD supported the war effort back in August 2014…
More seriously still, the ‘unbowed’ euro-MP Manon Aubry voted in favour of the European resolution to call the USSR a genocidal power (which could eventually mean the banning of all organisations refusing to equate the USSR with the Third Reich) while at the European Parliament her party, ‘France Unbowed’, abstained on 30 November’s vote on the Macron-initiated resolution justifying France’s co-belligerance in the Ukrainian conflict through the sending of heavy weapons to Kiev. As it happens, Roussel’s ‘chauvinist’ PCF voted in favour, which is on a par with the SFIO voting for the war effort in 1914. This has to be said to the ‘PCF’ ‘s remaining marxist-leninist’ members who consider this is ‘just another vote’ they will have to put up with (if they keep on accepting changes in policies, the class enemy will only ask for more!). We have evidently reached a point of no return in the historical decline of a Party which is no longer communist, nor even anti-imperialist or just patriotic (as Macron’s Euro-Atlanticism supported by Roussel and Chassaigne will only expose our country more than others to Soviet fire, if the worst comes to the worst!).
Henceforth, the out-of-touch rhetoric calling for ‘the restoring of a Party based on the class struggle’ is as deprived of objective foundations – if any – as would have been that of Marxist activists calling for the advent of a ‘revolutionary SFIO’ in 1915. The PCF – with a few exceptions among its membership –has definitely gone over to the other side on the most decisive issue of all, and it would be useful to remember Lenin’s words to bolshevik activists wishing to remain in the old RSDWP (Russian Social Democratic Worlers Party, which included both bolsheviks and mensheviks) : “you must take off your dirty shirt, comrades, and put on a clean one”. That is what the delegates to the Tours Congress did in France when they at last broke with the disgraced SFIO – and that is why it is so vital to remain faithful to the PCF-SF Initiative Communiste founded at the Tours Congress.
That said, all is not lost for those who want to save world peace, the demise of which could potentially lead to the extermination of the human race and, at any rate, of France, whose nuclear deterrent, now part of America’s geostrategic game of cards, has a lesser chance of actually deterring the defined enemy than, once the threshold of Macron’s provocations has been passed, of making our country a preferential nuclear target if things get really bad Europe-wide. All the more, as one should not forget, as Russia is no longer led by wise old communists, aiming before anything else to spare humanity a world war, as was still the case under Brezhnzev or Andropov, but by a self-proclaimed counter-revolutionary who uninhibitedly declares that a humanity without Russia is pointless. Should the ignoramus of the Elysean Palace, who had just experienced a setback in Mali, be reminded the Russian army now possesses totally unstoppable hypersonic missiles?
Consequently, the warmongering arrogance of Macron, fake left-wingers, half-unbowed and pseudo-communist MPs who have jumped on his bandwaggon, is becoming suicidal for our country. We say that, not because we support not Putin, but because we honour Stalingrad’s red flag next to Soviet Ukraine’s as well as the tricolour which triumphed at Fleurus, as the servants of peace, humanity and the physical and moral continuity of our country. More than ever before, the true patriots are not those who wallow in the ‘union sacrée’ (war coalition government) behind the American masters allied to Ukrainian neo-Nazis. Some can pride themselves of having recalled the fact, starting with Pierre De Gaulle, grandson of the General who threw the American troops out of our country in 1966!
Can we still prevent this doombound race? The answer is yes, and not only in virtue of the saying ‘in opposition to the pessimism of intelligence we can apply the optimism of will!’ dear to Romain Rolland. Let us face the facts: regardless of the ideologically disorientated, Euro-vassalized parliamentary forces unrepresentative of the people’s state of mind, public opinion is far less monolithic than our war-mongering right- and so-called left-wing media outlets would have us believe.
- Pope Francis has on a number of occasions provoked the Atlanticists’anger by calling for de-escalation in Ukraine
- The famous Nazi tracker Arno Klarsfeld, unfortunately blind to the crimes perpetrated by the Israeli government against the Palestinians, has nonetheless warned against a Ukrainian regime which poses a threat to all the Jews in the world in view of its shocking rehabilitation of the Ukranian pogromist Bandera
- Segolène Royal, despite her support for the EU, has stood up to the Russiaphobic media and called on Macron to stop providing heavy weaponry and look to start negotiations.
- In and around the Republican Party, people like Luc Ferry, Henri Guaino (former Sarkozy adviser) or Chantilly’s sovereignist mayor Jacques Myard have also criticized the government’s stance.
- Otherwise, an LFI MP, member of the Trostskyist POI (surprisingly opposed to the EU) preserved the honour of the parliamentary left by voting against the warmongering resolution of 30 November approved by Chassaigne and Roussel while the LFI MPs, somewhat less indecently, abstained.
Finally we all heard the words of General De Gaulle’s grandson calling on Macron, following in the footsteps of the General’s multilateralism – before the word was coined – to distance himself from the NATO, reach out to the USSR, play the role of a peacemaker and defend both world peace and French national independence. At a time when the great imperialist revenge against the unforgivable Russia of Red October and antifascist Stalingrad is being planned, let us never stop throwing into the faces of Russophobes and belated anti-Soviets De Gaulle’s loyal words of 1944 during his state visit to Marshal Stalin: “the French know Soviet Russia played the main role in their liberation”. And, as far as I know, De Gaulle did not become a Communist any more than Waldeck Rochet’s French CP converted to Gaullism when, in 1966, it publicly saluted the General’s non-aligned foreign policy.
Mentioning all these declarations does not alter the fact that the PRCF has disagreements to varying degrees with these personalities. It is only that , in the early 20s, Lenin asked Chicherin and the other Soviet negotiators at the Locarno Conference not to treat the bourgeoisie, be it imperialist, as a compact block. The object was to isolate the super-warmongerers Clémenceau, Churchill etc. by treating the ‘pacifist’ bourgeoisie, in which Lenin included for instance Aristide Briand, as fellow travelers, ‘as hesitant, careless, inconsistent, temporary and erratic as they might be’. Let that serve as notice to those who conflate the impotent petit-bourgeois purism with the bolsheviks’offensive, practical spirit, whose first political act in the wake of 7 November 1917 was the grandiose Decree on Peace which dealt the decisive, or even the death blow, to the bloody First World War.
Above all, it would help to update Lenin’s appeal from 1914 on, in the terms of the time, to ‘transform the present imperialist war into a civil war waged by the proletariat against its own bourgeoisie’. The main bulwark of peace was obviously not the ‘pacifist bourgeoisie’, even if it would be childish to ignore its contribution. In point of fact the ‘hope principle’ remains first of all the international proletariat. Indeed, the capitalists’class war, unleashed against wages and social benefits in each western state that is already de facto a ‘co-belligerent’ in Ukraine, is the direct continuation within of imperialist war without. What’s more, this class war which attacks wages and benefits while stoking an unbearable inflation is already having a backlash against the capitalist world’s leaders.
In the USA, the word ’socialism’ no longer scares young people, as evidenced recently by the unprecedented strikes on the railways, at John Deer and Amazon.
In the UK, despite the anti-strike legislation inherited from Thatcher and Blair, the class-based activists, sometimes marxist-leninists, who lead the transport workers’union, have been holding their own against successive Conservative gozernments since last August.
In France, the plebeian rising of the Yellow Vests could very well resurface and, despite the ‘yellow’ Laurent Berger, the struggle for wages, public services (hospitals, teachers, EDF electricity workers, SNCF railway workers…) against the umpteenth counter-reform of pension law, against the driving down of unemployment benefit etc.. could yet coalesce, all the more so as nobody has forgotten the class-based fightback of refinery workers led by the CGT union’s chemicals federation. Moreover, for the first time in decades, the upcoming CGT conference will witness a clash between the manifestos of a representative of outgoing secretary Martinez’s unpopular and inert pro-European ‘societal-reformist’ faction and a combative representative of the class-based CGT in the shape of Olivier Mateu, secretary of the Bouches-du-Rhône branch.
And let us not forget, if we leave Europe for a while, that, in diametrical contrast with the insane rhetoric announcing the ‘end of the class struggle’ in 2022 the biggest strikes in history were held in India where, in tens of millions, industrial and agricultural workers supported by communists, and many of whom were women, blocked Delhi and defied the autocratic Narendra Modi. In a word, peace is not only red, and it would be a sectarian mistake to treat it as such purely ‘amongst communists’, although it is a fact that its main core is proletarian, and cannot wait to redden sharply until the counter-revolutionary tide turns.
Politically, one should also note the lively reaction of the Czech youth, demonstrating against ‘European dictatorship’, for the lifting of anti-Russian sanctions, against the surge in energy prices hitting the population hard, etc.. Another encouraging development is the rise of the peace movement in part of the genuinely pacifist German left, inspired by Sara Wagenknecht and Oskar Lafontaine and especially the underground struggle of German marxist-leninists.
(How would you describe our country’s history under the Soviet regime?
Proportion of ‘yes’ and ‘no’ answers.
Levada poll – Russian Federation – May 2019)
One should also keep in mind the fact that, in Russia, the overwhelming majority of the population miss the Soviet Union, the beacon of world peace, of harmony between the Soviet peoples and security of life and employment for all Soviet workers. It is quite telling that the CPRF (Communist Party of the Russian Federation) is the main opposition force against Putin, something our media will not admit to,mesmerized as they are by the right-wing opposition, in other words the fifth column of the USA, the instigators of the ‘orange revolutions’.
In Latin America, Cuba, Venezuela (where, however, the harassment of the CPV is weakening the patriotic left), Bolivia are resisting imperialist subversion, while a spirit of rebellion is spreading throughout French-speaking Africa against the neo-colonial policies of ‘Françafrique’ which are looting Africa while the proletarians ‘money-free France’ policy is being destroyed and English is taking over and alienating our common proprty, the French language. Let us keep in mind the highly dialectical words – the content of which should not be construed as anti-French – of the Malian emissary to the UN, denouncing the Macron government as ‘anti-French and a traitor to the values of the Enlightenment’.
Finally, under the guidance of the Communist Party, whose recent Congress has such a resonance all over the world, China is defending its territorial unity despite Pelosi’s provocations over Taiwan, while the Korean People’s Democratic Republic is reaffirming its capacity to respond without any outside help to the provocations of the aggressive trio formed by Washington, Seoul’s brutal government and Japan, itself in the process of rearming and whose recently deceased ex-Premier Shinzo Abe displayed the most despicable negationism over the egregious war crimes committed by imperial Japan in Korea and China.
In brief, behind the infernal Russophobic, anti-Cuban, anti-Soviet, anticommunist, sinophobic and, in a word, exterminist rhetoric, as it would objectively lead to the mutual extermination of the whole human race, other embers are glowing, which are not those of imperialist war or euro-fascicization – the embers of the international proletarian renaissance favouring the marxist-leninist reviving of the International Communist Movement as well as that, already well inder way, of class-based trade unionism embodied by the WFTU, a solid international base to boost class-based trade unionism in our country.
We should not forget either the growing number of citizens who cannot stand the media’s brainwashing and obstinately seek to produce and share new opportunities for enlightenment at a time when, despite the apparent triumph of the forces of reaction, science continues to come up with thrilling breakthroughs while, beyond all dogmatism and revisionism, ground-breaking scientific thinking is converging with the ongoing ‘grand comeback’ of materialistic dialectics.
Also, nowadays, the irrepressible women’s international movement, if it is able to join forces with the proletariat and the anti-imperialist fight for peace Clara Zetkin advocated, if it also manages to break free from the divisive straightjacket of bourgeois pseudo-feminism , can become, alongside the great environmental awakening of young people breaking free from Green warmongering, one of the fundamental currents of what I will call the world counter-counter-revolution, and, moving forward, the genuine ‘biofuel’ of the new generation socialism-communism without which humanity will not succeed in solving the environmental and social-global crisis bequeathed by an exterminist and decaying capitalism-imperialism.
To sum up, the two ‘high intensity conflicts’ that can cut the exterminist ‘high intensity conflict’ prepared by the oligarchy short are and remain the highly salutary conflicts opposing Capital and Labour, on one hand, and the Peoples in Struggle and Imperialism, on the other.
IC: What is your take, as a decades-long trade union activist, on the French socio-political situation in the eve of a potential class confrontation over pensions?
GG: Let’s call a spade a spade. After decades of European ‘construction’ hastened by Maastricht (1992), our country has purely and simply entered a period of decay. Hospitals made unable to provide health care as a result of an accumulation of European directives and Sarkozy-Hollande-Macron counter-reforms (these days, children are dying of bronchiolitis for lack of appropriate health care!), a State education system devastated for decades by Jospin, Fillon, Chatel, Vallaud-Belkacem, Blanquer, and which has tragically under-performed in mathematics and French teaching, a French army subservient to NATO and whose weapons, including bullets and guns, are massively imported, a formerly effective and socially responsible EDF electricity service which must now import power from Germany, A French language so neglected that Macron was recently awarded the ‘English poodle prize’, an overburdened justice system and overpopulated prisons, a country that gave birth to Pasteur but is not even able to manufacture Doliprane, an SNCF network, once the epitome of punctuality, whose trains depart and arrive these days as a matter of chance, what is actually working in this country – on the way to becoming part of the ‘European federal state’ Scholz and Macron are calling for in violation of the French ‘NO’ to the European Constitution? Our country, whose oligarchy is methodically destroying the republican fundamentals inherited from the French Revolution, from the secular laws of 1905 and the CNR (National Council of the Resistance), is going through a massive existentil crisis . More concretely still, here we are in a country, the 6th economy in the world, where the CAC 40 index has shot up by 30% in a year while the bulk of French agricultural and industrial workers, employees and self-employed are finding it hard to make ends meet. Amongst them, and without exaggerating things, some are under-nourished, cannot find adequate housing, suffer from burn-out, do not have a GP, which makes for instability and anxiety in their family life and subjective feelings…
This increasingly multi-faceted crisis has not yet found a positive political expression insofar as our country has become one of political counterfeiting. The fanatically atlanticist Republican party (LR) are as far removed from Gaullism as Macron is from ‘centrism’, the Socialists from Jean Jaurès and the Greens from the ecology – the latter favour escalation in the East without a concern for what might follow, in human and climactic terms, a nuclear escalation of the war between Russia and the NATO-EU axis. Words fail me to describe a ‘class-conscious’ trade unionist, Marie Buisson, who criticizes the People’s China rather than the capitalist EU. Of course, one can understand why, with this ideological blurring, the French people find it hard to make their way towards helping the country to recover and maintaining world peace. Which all goes to prove that a working class bereft of its vanguard communist party – i.e. its marxist-leninist compass – is an easy prey for the sowers of disorientation and defeat.
However, now is not the time to lament. A year to this day already, the PRCF announced a ‘grand clash’ between the working people and the oligarchy destroying the country.
As things stand, the strike-breaking Laurent Berger, who heads both the CFDT union and the European Trade Union Confederation, and on whom Macron was counting to stage his ‘social dialogue’, is finding it hard to sell his own members, however ultra-patient they might be, the counter-reform on unemployment, the blunt refusal to return to an indexing of wages hard hit by inflation, but also the counter-reform on pensions, which would bury the pay-as-you-go pension scheme, despite its claim to save it. Once again, I will repeat the Yellow Vests are back on the streets and it is the role of the vanguard activists – that communists ought to be – to assist them and be by their side in order to provide their just revolt with a victorious outcome. In November, refinery and EDF workers, whose federal CGT leadership claim to be class-conscious unionists, showed that the working class is strong enough, if it resolutely resorts to renewable strikes without the fear of blocking capitalist profits, to obtain wage rises and hit the exploitation system hard.
Faced with the pensions counter-reform planned by the EU’s Brussels Agreement, many trade unionists already understand the need to refuse the Macron/LR blueprint altogether, to put the retirement age back where it was – at 60, to suspend without further ado
and then withdraw all the Maastricht counter-reforms that are destroying national industry (notably the transnational mergers in the car industry), dismantling EDF and SNCF, weakening the status of public employees and turning collective bargaining into a pretence. In a nutshell, starting from the industrial action in each sector, we must work to bring together all workers and young people at the same time. And we have to do so without isolating ourselves from the small businesses which often struggle to survive (bakers, farmers) and by trying to find common ground between public and private workers, people in work, pensioners and the unemployed, French and immigrant workers, men and women. And therefore without falling into the trap of ‘societal divisions’, which only serve to paralyze the people’s movement. No, immigrant workers are not responsible for the decay of France, which they are the first to suffer from. No, banning corridas is not a priority for LFI MPs that share the people’s concerns. Yes, it is silly of peace-loving and socially aware activists to suspend their militant activities to settle their scores with their party leadership. On the contrary, clear slogans must emerge very fast to link together the defence of social progress, peace and national independence – for instance, ‘money for wages, not for war’, as you can read on the PRCF’s posters.
Yes, we have to be on the attack in the coming period. Let us remind ourselves that, for the first time in decades, a valued CGT leader, unafraid to advocate the class struggle and close to the World Federation of Trade Unions (WFTU), comrade Olivier Mateu from the Bouches-du-Rhône branch of the CGT, will be proposing offensive policies and forms of action at the upcoming Congress, and no activist wishing to see Labour back on the attack can afford to look at this major event for the workers indifferently, whereas, conversely, the state and employer-friendly media spare no effort to applaud Berger and all those who would like the whole CGT, one of the last remaining bulwarks of the labour world, to become a satellite of the CFDT in the name of a euro-aligned strategy which has only led to defeats and routs since 1995. Because trade union independencedoes not mean independence from the combative sectors that carry with them everyone’s future. It is not a paralyzing split between the immediate struggle to further one’s claims and the prospect – far from utopian – of doing away with capitalist exploitation.Trade union independence is above all independence from MEDEF (the employers’organization), from the Macron government, from an EU subservient to NATO which is leading us to disaster in every field.
IC : In this increasingly tense context, both nationally and internationally, what is the role of true communist activists, and more generally of all those who prefer resistance to collaboration?
GG: Without boasting, the PRCF’s national conference (last November) was highly successful as evidenced by our organisation’s increasing popularity amonst the young (wuth the creation of the JRCF, the youth wing), an encouraging dialogue with other leninist-leaning movements, the fraternal building of bridges with class-based trade unions and important communist parties abroad, and the training workshop. It also heralded the advent of a new generation symbolized by Fadi, a confirmed marxist who is also an activist and a trade unionist, Giliatt, a young trade union member and transport worker, Rachida, whose sense of organisation and human qualities are much appreciated. The PRCF follows a clear line of policy which was unanimously approved at the national conference, and represents the only objective alternative not only to Macron’s warmongering dissolution of France in Europe, or Le Pen’s euro-xenophobia, but also to some movements cut off from the people that feed on a societal-europeanism unrelated to the fight for socialism. Against the current of today’s mainstream opinion, the PRCF is brave enough to stigmatize the NATO-EU axis as the main enemy of peace. It condemns the pan-European campaign to criminalize the USSR while recycling the nazis (in Ukraine) as part of a new anti-Russian coalition. It refuses both the Françafrique system in crisis and our country’s euro-destruction. That is why, following the traditions of the Popular Front and the Resistance, the PRCF brings together proletarian internationalism and popular patriotism, on one hand, the red flag and the tricolour, on the other. Constantly involved in theoretical work in the shape of Etincelles (periodical) and Initiative Communiste (monthly), we intend to rebuild, with everyone who will share this clear objective, a combative communist party, whilst calling for a majority-based popular union federating the non-oligarchic strata around working-class struggles.
All this is most important at a time when LFI is displaying its ‘societal’ divisions within a NUPES (‘union of the Left’) absorbed by the atlanticist axis and a distorted PCF whose parliamentary leaders have just approved the escalation which could very well lead to nuclear war. It is obvious that our working class, French communists and the working-class youth, as well as all democrats favouring peace, social progress, national independence, ecological transition and equality between men and women need a large, combative communist party for the people to relaunch the offensive with a clear project, linking France’s great revolutionary past with the fight for a humanity reconciled with the values of the Enlightenment and building what Robespierre called ‘common happiness’.
The PRCF will not be able to achieve all that on its own, but it is aware that, to rebuild a combative party, the Pole’s contribution is unavoidable. So, friends, now is not the time to count the score like a sceptical spectator, waiting for the march towards a world war to become irreversible, for our country and language to be definitely deconstructed, or for euro-fascization to destroy our democratic freedoms with belated anti-Soviet blows. “If you don’t share in the struggle, comrade, you will share in the defeat” used to say the wise Brecht in the 1930s.
All friends of peace and progress are therefore invited to a rally at Stalingrad metro station on 4 February next on the occasion of the 80th anniversary of the battle which decided the fate of World War Two, and without which there would have been no CNR and no liberation of our country. What indeed is more topical than the bracing example of this titanic battle which sent out to Hitler’s exterminators a heroic, victorious ‘No Pasaran’ at a time when, once again, we are having to defend, without taking a single step back, social progress, French independence and world peace.