Alors que le conflit dit russo-ukrainien se transforme pas à pas en une confrontation directe entre la Russie et l’OTAN, faisant peser le risque d’une conflagration nucléaire qui exterminerait toute l’Humanité et même l’ensemble du vivant de notre planète, de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer cette très dangereuse escalade, dont les gouvernements des pays dits « occidentaux » sont très largement responsables, régime Macron inclu.
C’est notamment le cas d’Olivier Mateu, secrétaire général de l’Union Départemental CGT des Bouches-du-Rhône et candidat à la responsabilité de secrétaire général de la CGT lors du congrès confédérale de la CGT de mars prochain, qui a pris position pour dénoncer la loi de programmation militaire, qui prévoit d’allouer 413 milliard d’€ au budget de l’armée sur 7 exercices budgétaires.
Cela étant dit, nous regrettons qu’il n’y ait aucune mention de l’Union Européenne dans ce texte, alors que cette dernière pousse à la livraison de toujours plus d’armes, à plus de sanctions contre la Russie et que le projet « d’Europe de la défense », voulue par Scholz et Macron, finirait de dissoudre ce qui reste de la France dans l’UE et l’OTAN.
Cependant, nous partageons bien sûr largement les constats et les analyses développés par Olivier Mateu, qui vont clairement dans le sens de la désescalade et de la paix !
Alors plus que jamais, comme le scandent les militants franchement communistes du PRCF et par de plus en plus de manifestants conscients du danger : « l’argent pour les pensions, pas pour les canons » et « l’argent pour les salaires, pas pour la guerre ni pour les actionnaires » !
Loi de programmation militaire 2024-2030: 413 milliards de Budget LES CAPITALISTES PREPARENT LA GUERRE, AUX TRAVAILLEURS D’IMPOSER LA PAIX !
Le 20 janvier le gouvernement a présenté les orientations de la future loi de programmation militaire : 413 milliards sont destinés aux armées. Au même moment le spectre d’un passif de 14 milliards est agité afin de légitimer la réforme des retraites. Le gouvernement démontre une fois de plus que de l’argent il y a. Mais la réponse aux besoins des populations n’est pas une priorité pour Macron. Contrairement aux directives des USA et de l’OTAN.
La crise boursière de 2008 et la pandémie de COVID-19 avec l’interruption des chaines d’approvisionnement globales ont exacerbé les antagonismes internationaux et en ont engendrés des nouveaux. C’est dans ce contexte, marqué par l’affrontement entre impérialismes opposés en Ukraine et par la rivalité de plus en plus marqué entre l’OTAN guidé par les Etats-Unis et la Chine, que le gouvernement d’Emmanuel Macron vient de présenter la loi de programmation militaire (LPM) pour la période 2024-2030.
Alors que l’austérité budgétaire est utilisée par gouvernement et patronat pour détruire le service public et le modèle social français, que les prix augmentent et génèrent de plus en plus de profits, que la pauvreté explose et que l’exploitation des travailleurs devient de plus en plus insupportable, ce projet de loi destine 413 milliards d’euro à la transformation de l’armée. Cette transformation vise à la préparation des armées françaises à mener des conflits à haute intensité, au renforcement de l’arsenal nucléaire, à la projection des intérêts français dans les espaces communs et au renforcement des partenariats internationaux. La LPM marque un changement profond et voulu irréversible par le chef de l’état, qui nous fait basculer dans une économie de guerre qui prévoie la mobilisation de tous. Jamais depuis les années 1960, lorsque la France se dotait de l’arme nucléaire, les dépenses militaires ont atteint un tel niveau.
Car en réalité avec cette loi la France – nation avec les eaux territoriales les plus étendues au monde et des domaines ultramarins dans le Pacifique, devenu le centre des antagonismes internationaux et des frictions entre les alliés occidentaux et la Chine – s’affiche comme une des nations cadre de l’OTAN. Et si les Etats-Unis à travers de l’OTAN ont imposé aux pays qui en font partie d’augmenter le budget de la défense à minimum 2% du PIL en 2025, le gouvernement français a pris la décision de faire davantage : son objectif minimum est fixé à 3% et en 2027.
Les budgets militaires des pays OTAN devaient croitre déjà de 14% entre 2016 et 2021, mais à la suite de la guerre en Ukraine l’augmentation est estimée à +60%. Conséquemment, en 2021 les dépenses militaires dans le monde ont atteint 2113 milliards, deux fois plus qu’en 2001. Une véritable escalade guerrière est en train de se réaliser. Le budget militaire de la France sera en 2030 le double de celui de 2017. Entretemps la destruction de notre industrie se poursuit, le système de santé publique est privé des moyens nécessaires à son bon fonctionnement, les infrastructures sont vieillissantes par manque d’investissement, l’Éducation Nationale de moins en moins en condition de réponde à sa mission.
La richesse sociale créée par les travailleurs doit être utilisée conformément à leurs intérêts. Si pour les capitalistes la guerre est souvent l’allié du profit, pour les travailleurs du monde entier la paix est un intérêt partagé et fondamental. Ce ne pas aux armes, trop souvent délivrés par la France aux pays belligérants partout dans le monde, à résoudre les conflits, mais la diplomatie. La CGT est historiquement porteuse d’une Défense Nationale suffisante, indépendante et donc souveraine, capable de protéger les territoires français et ceux qui y vivent, comme de participer – en tant que moyen de défense – à la pacification du monde. Cette position doit être toujours d’actualité. L’escalade militaire en acte en France comme dans les autres pays n’apportera pas la paix : elle répond aux intérêts contraposés des grands capitaux en quête de profits et augmente déjà par numéro et intensité les conflits dans la planète.
La CGT est consciente des intérêts communs à la classe des travailleurs partout dans le monde et doit s’engager à lutter contre la LMP. Elle doit être combattue avec force par les travailleurs, qui doivent continuer à renforcer leurs liens entre eux partout dans le monde.