Ne doutant de rien, et surtout pas de lui-même, et obéissant servilement à ses commanditaires du MEDEF, des fonds de pension, de l’Union européenne et du FMI qui le somment de passer en force, le Versaillais typique qu’est Emmanuel Macron vient en substance de déclarer:
- qu’il va promulguer « quoi qu’il en coûte » sa contre-réforme vomie par une majorité absolue de Français et notamment, par une majorité écrasante (de 80 à 90%) de travailleurs en activité.
La réalité, que souligne le recours banalisé au 49/3, c’est que même à l’Assemblée nationale ce texte scélérat commandité par l’UE et par le MEDEF était minoritaire, sans quoi le gouvernement n’aurait pas systématiquement court-circuité le vote parlementaire direct sur la loi elle-même. Rappelons en outre que, pour la seconde fois, Macron n’a été élu qu’à l’arrache au second tour de la présidentielle, non sur son programme de casse sociale, mais sur la promesse mensongère de faire barrage à Marine Le Pen dont la politique macroniste de casse sociale et de traque des migrants n’a cessé de gonfler les voiles!
Il faut aussi tenir compte du fait que, au second tour des législatives de 2022, 60% des Français et 80% des ouvriers et employés ont boycotté un scrutin complètement plombé par le système plébiscitaire du quinquennat qui transforme les députés en purs relais de l’exécutif.
Enfin, n’oublions pas qu’en 2005, le peuple français a dit Non à la constitution européenne et que, malgré cela, les conjurés maastrichtiens du PS (dont faisaient partie Hollande et Macron) et de la droite dirigée par Sarkozy, ont trahi le peuple en adoptant au parlement le traité de Lisbonne, copie conforme du texte rejeté par le peuple souverain. Déjà Robespierre, le principal fondateur de la République française, déclarait à juste titre que « en présence du représenté (le peuple), les représentants se taisent respectueusement ». Autrement dit, quand il est clair que, massivement, comme le montrent les grèves de masse, les sondages, les votes parlementaires non contraints, les manifs énormes et répétées, le peuple refuse une contre-réforme antisociale et qu’on lui répond « tu en boufferas quand même », la République n’est plus qu’un fantôme. C’est pourquoi les manifestants populaires, qui ne sont pas des « factieux » mais tout au contraire des défenseurs de la République sociale et souveraine, ont raison de répondre : « c’est pas l’ 49/3 qui f’ra la loi, la vraie démocratie, elle est ici! » ou encore « le peuple c’est nous, Macron est dans l’ trou! ».
- qu’il va accentuer la répression policière au nom d’un « ordre républicain » qu’il est le premier à bafouer en ordonnant des violences policières caractérisées, dont l’arrestation au hasard de centaines de manifestants ou de simples passants, et surtout, en violant grossièrement la souveraineté populaire. Encore une fois, ce ne sont pas les gouvernants qui détiennent la souveraineté, c’est le peuple souverain dont les gouvernants et les élus ne devraient être, dans une vraie République non confisquée par les capitalistes et non chapeautée par l’Union européenne, que les humbles serviteurs. Peu de chances cependant que de tels propos apaisent la juste colère du peuple même s’il faut prendre en compte le fait que les provocations du pouvoir vont se multiplier pour justifier la répression.
- que loin de se calmer en matière de contre-réformes, il va accélérer ses projets infâmes. Macron vise en effet les chômeurs, traités en profiteurs de RSA alors même qu’ils vivent souvent dans la misère et que les actionnaires du CAC 40 se gavent comme jamais; il vise aussi les travailleurs immigrés – histoire de paver encore plus la voie du RN -, et les enseignants (la thématique des remplacements au pied levé étant en réalité, dans un contexte d’austérité pesant sur l’école publique, un moyen de plus visant à briser les statuts et à précariser l’ensemble des personnels;
- que, halleluyah, il va recruter en masse, non des soignants et des profs, mais des gendarmes et des policiers pour garantir l’ordre bourgeois cher aux nantis, tout en programmant d’énormes dépenses militaires destinées à préparer le « conflit de haute intensité » annoncé par l’OTAN et par l’UE contre les peuples russe et chinois;
Enfin, sa promesse de réindustrialiser le pays, qui a été dévasté par 30 années de privatisations et de délocalisations maastrichtienne, ne résiste pas à l’analyse au moment où le pouvoir finit de détruire EDF et la SNCF tout en laissant les actionnaires démanteler Renault et PSA.
En outre Macron fait l’éloge de Laurent Berger et l’appelle, une fois que les travailleurs seront rentrés chez eux, à reprendre comme si de rien n’était, le dialogue social bidon sur « les carrières » et le « sens du travail ». Et malheureusement, on voit Martinez emboiter le pas en se disant intéressé par un travail commun sur ce point avec la CFDT. Mais continuer à discuter comme si de rien n’était avec ce gouvernement de matraqueurs qui vient de violer grossièrement la démocratie sociale et même la démocratie parlementaire, serait légitimement vécu comme une énorme trahison par la masse des travailleurs en lutte.
Dans ces conditions, le PRCF appelle les militants du mouvement populaire à impulser plus que jamais le mouvement de masse, à favoriser toutes les convergences, à éventer les provocations du pouvoir et à porter de plus en plus dans les grèves et les manifestations les propositions politiques du PRCF pour virer Macron, sortir la France de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme et rouvrir la route du socialisme-communisme de nouvelle génération à notre pays. C’est indispensable pour rompre avec un système capitaliste encadré par l’UE/OTAN qui n’apporte plus que régression, destruction de la nation, fascisation et marche à la guerre mondiale. Car face à un pouvoir illégitime, la seule légitimité démocratique est celle de la rue qui chasse les usurpateurs et les ennemis de la Nation, comme le clamait déjà la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 24 juin 1793 : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »