Depuis des années, le PRCF ne cesse d’alerter sur l’euro-fascisation qui débouche sur la progressive réhabilitation et, en conséquence, la banalisation du nazisme. L’adoption récente par le Parlement européen (avec l’appui des eurodéputés « insoumis » sous l’impulsion de Manon Aubry) le 15 décembre 2022, puis par l’Assemblée nationale (y compris par le PS et EELV, qui ont voté comme le RN, les LR et la Macronie) le 28 mars 2023, d’une résolution affirmant que Staline aurait commis un prétendu « génocide par la faim » en Ukraine en 1932-1933, est un nouvel épisode (et, hélas, pas le dernier) de la criminalisation du communisme érigé comme équivalent – voire pire – du nazisme. Déjà, le 19 septembre 2019, l’infâme résolution adoptée par le Parlement européen (avec toujours la complicité des eurodéputés PS et EELV) visait à interdire les emblèmes et symboles communistes en Europe.
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Bien loin d’être un combat inutile ou d’arrière-garde, c’est un combat central et d’avant-garde dont peuvent témoigner des résistants ayant combattu le nazisme et toujours vivants aujourd’hui. C’est le cas de Léon Landini, président du PRCF, ancien résistant FTP-MOI et décoré de la médaille de la Résistance par l’URSS, et Pierre Pranchère, vice-président du PRCF, ancien résistant FTPF et ancien député PCF de Corrèze, qui doivent, depuis des décennies, affronter les calomnies croissantes contre les résistants auxquels est de plus en plus reproché… d’avoir résisté, si nécessaire (et douloureusement) en éliminant des nazis et des vichystes.
Mais voilà que France 3, ne sachant que faire pour emboîter le pas de tous les réhabilitateurs de Vichy (à l’instar d’Eric Zemmour) et du Troisième Reich, a encore franchi un cap le 16 mai 2023, en affirmant que les résistants FTPF auraient commis un « crime de guerre » à Meymac, en Corrèze, contre des soldats allemands faits prisonniers et exécutés en juin 1944, après les massacres commis par les Allemands à Tulle et Oradour-sur-Glane. Pire : cette « nouvelle » est présentée comme une « révélation » après l’entretien réalisé avec Edmond Réveil, qui participa à l’opération de juin 1944. Une fosse commune a alors été construite pour enterrer les corps.
Il paraît que la « vérité a mis si longtemps à sortir ». Sauf que, comme le rappelle le communiqué du Collectif Maquis de Corrèze (collectif fondé par Pierre Pranchère qui en est le secrétaire général) du 17 mai 2023, cette « nouveauté » est connue depuis… 1975 et la publication de l’ouvrage Maquis de Corrèze aux Editions sociales – certainement peu « crédibles » pour les médias aux ordres… Une information d’ailleurs spectaculairement démontrée par Nathalie Sage-Pranchère, fille de Pierre Pranchère et historienne qui, dans l’extrait du journal de France 3 Limousin (https://www.france.tv/france-3/nouvelle-aquitaine/jt-19-20-limousin/4920424-emission-du-mercredi-17-mai-2023.html), démontre que la « nouveauté » était parfaitement connue pour peu qu’on décide se renseigner sérieusement, l’ordre d’exécution étant donnée sur décision locale par Marcel Godefroy, alias colonel Rivière.
Ainsi va la criminalisation de la Résistance, déjà bien entamée avec la multiplication des reportages sur les tondues de la Libération et « l’épuration sauvage » à laquelle le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF), sous la direction du général de Gaulle, a mis fin pour mener une « épuration légale ». Epuration légale qui, comme l’a parfaitement démontré l’historienne Annie Lacroix-Riz, a surtout été une NON-épuration (du nom de son ouvrage FINALISTE du prix Renaudot en 2020) ayant permis à des dizaines de milliers de collaborateurs de se recycler dans le cadre de la « guerre froide » et de la chasse aux sorcières contre les communistes.
Ainsi va la criminalisation de la Résistance parallèlement à celles des communistes et celles des révolutionnaires de 1793, accusés de « génocide » en Vendée – on attend d’ailleurs le jour où une « résolution » sera adoptée à l’Assemblée nationale sur ce sujet. Ainsi va la réhabilitation du nazisme et des pires horreurs de l’histoire, dans le cadre de l’euro-fascisation promue par l’UE du Capital. Ainsi vont la falsification historique et le révisionnisme négationniste frappant les chercheurs faisant leur travail, à l’image de l’historienne Annie Lacroix-Riz, petite-fille de déporté à Auschwitz scandaleusement accusée de « négationnisme » par Médiapart qui ne supporte pas que soit démontré scientifiquement et rigoureusement que l’Holodomor n’a JAMAIS été un génocide.
Et alors que le Tartuffe de la République Emmanuel Macron, jamais avare en récupérations, cherche à s’approprier le sigle du Conseil national de la Résistance dans son fumiste Conseil de la Refondation nationale, il est plus que jamais du devoir des authentiques résistants de mener la bataille contre le négationnisme historique en cours dans les institutions, les médias, la vie politique et les livres scolaires. C’est pourquoi, plus que jamais, le PRCF invite toutes celles et tous ceux qui souhaitent commémorer le 80e anniversaire de la création du Conseil national de la Résistance à participer à l’événement organisé par le PRCF samedi 27 mai à 14h30 place Saint-Sulpice à Paris.
Face à la réhabilitation du nazisme et de Vichy et parce que « la flamme de la Résistance ne s’éteindra pas », tous ensemble en même temps pour un nouveau CNR !
Il allait de soi depuis longtemps que la réhabilitation rampante ou ouverte de Vichy, les lamentations sur les femmes tondues, toutes innocentes, et la passion européiste de l’histoire de commande exigeaient de criminaliser la Résistance (c’est d’ailleurs un thème central de La Non-épuration en France de 1943 aux années 1950) : après la pluie d’ouvrages et d’articles en ce sens, sans oublier tel « documentaire » (dont « La tondue de Chartres », un comble, vu le personnage), c’est maintenant l’étape régionale systématique : on ferait bien de se renseigner sur toutes les régions où la résistance intérieure « militaire » a été particulièrement active. Il faut donc saluer les camarades de Corrèze pour leur réaction et leur capacité à obtenir droit de réponse, même écourté, ainsi que l’efficace mobilisation, notamment sur les réseaux sociaux de nombreux militants du PRCF.
L’affaire confirme une fois de plus la place de l’histoire dans les luttes politiques, et le devoir d’y accorder le rôle qu’y accordait le PCF à l’époque où il était communiste, dans la formation et les pratiques quotidiennes des militants. Le PRCF s’y emploie mais les dernières décennies ont été funestes à la lecture, par exemple des ouvrages que les camarades de Corrèze ont mentionnés.