Après deux mois d’une grève inédite entamé le 20 mars dernier par les salariés de Vertbaudet de Marquette-lez-Lille dans le Nord pour exiger des augmentations de salaire plus que nécessaire en cette période d’inflation, près de 80 travailleurs, qui sont essentiellement des travailleuses, poursuivent leur lutte ô combien nécessaire la tête haute !
Cependant, la tenue d’un piquet de grève jour et nuit par les travailleurs n’est pas supportée par une direction hautaine, méprisante et sexiste alors que le soutien des Français, de la CGT et des organisations politiques – dont le PRCF présent dès le 20 mars 2023 – ne faiblit pas. Depuis le début du mouvement, la direction ne répond que par le mépris et des méthodes brutales et grossières. Ainsi, dès le premier jour, la direction annonçait devant les grévistes qu’il n’y aurait aucune négociation : se rendant sur le piquet de grève, elle tenta de noter les noms de tous les grévistes et des soutiens présents sur place. Au bout d’une semaine seulement, la direction fit appel à la police pour détruire le piquet de grève.
Passons également sur les messages « discrets » et déplacés de la direction à destination de la déléguée syndicale ou à d’autres grévistes afin de planifier des discussions privées hors de tout cadre formel, sur les propositions dérisoires et insultantes ou encore sur la présence intimidante quasi-quotidienne sur le piquet de grève de la police agissant en chien de garde du Capital. En outre, dans cette démarche de ne rien céder à ces travailleurs et travailleuses en lutte, la direction entreprit de casser la grève par un recours massif aux travailleurs intérimaires. Malgré tout cela les travailleuses et travailleur sont restées déterminées et lucide, ne dédaignant jamais une quelconque proposition de négociation.
Mais lundi 15 mai 2023 a marqué un tournant dans la répression contre ces travailleuses en lutte. Une nouvelle intervention de la police préparée « secrètement » lors d’une réunion avec les forces du préfet le dimanche a eu lieu, avec pour but la destruction pure et simple du piquet de grève. Pour cela, les forces de police ont délogé par la force les grévistes et leurs soutiens. Au cours de cette brutale intervention, une gréviste a été blessée et envoyée aux urgences et deux camarades de la CGT, membres de l’Union locale de Tourcoing, ont été violemment interpellés, en atteste la vidéo- ci-après ; leur garde à vue a duré plus de 35h !
Mardi 16 mai, la direction de Vertbaudet a fait parvenir au moins 6 lettres d’entretien préalable à licenciement. Le soir même, le délégué syndical fut « interpellé » par des « policiers en civil » devant son domicile. Une fausse interpellation au cours de laquelle ce syndicaliste a été embarqué dans une voiture, intimidé, menacé et son portefeuille dérobé par des éléments fascistes – possiblement des policiers en civil ou des soutiens de la direction de Vertbaudet.
Le refus de toutes négociations, les atteintes nombreuses au droit du travail et l’emploi abusif des forces de police est symptomatique de la fascisation de la bourgeoisie euro-atlantique. Dans la continuité de la sauvage répression du mouvement des gilets jaunes et de la criminalisation croissante des travailleurs et de syndicalistes de combat, Macron et le gouvernement Borne répriment sauvagement les travailleuses et travailleurs en lutte. Comme le laissent présager les nombreuses interpellations menaçantes (« les prochains, c’est vous ! »), les éléments fascisants de cette police au service du capital se sentent désormais libre d’agir en toute impunité face aux travailleurs en lutte, comme l’a prouvé l’agression à son domicile du délégué syndical de Vertbaudet
A lire : l’entretien exclusif d’IC avec manon, gréviste de Vertbaudet
Le PRCF, aux côtés des travailleurs de Vertbaudet depuis le 20 mars 2023, condamne fermement la direction méprisante aux propos et aux agissements insultants et fascisants ainsi que la violence des forces du préfet, et tient pour responsable de cette situation le gouvernement toujours du côté de la bourgeoisie. La répression antisyndicale ne nous fera pas céder et les grévistes l’ont déjà démontré par le vote à l’unanimité de la reconduction du mouvement de grève.
Tous solidaires des travailleurs en lutte à Vertbaudet et partout en France !
L’appel à la mobilisation de la CGT
Le communiqué des JRCF : VERTBAUDET : LE MACRONAT A LA RESCOUSSE DU PATRONAT
Vertbaudet près de Lille, où luttent en ce moment de nombreux travailleurs et travailleuses de l’entreprise pour des augmentations de salaires suffisantes, la direction a fait appel lundi 15 mai aux forces dites de l’ordre pour reprendre la main et « évacuer » le piquet de grève tenu depuis 80 jours.
Durant l’opération lancée par la préfecture plusieurs syndicalistes ont été violentés, notamment des délégués CGT du personnel, et même mis en garde à vue pour au moins deux d’entre eux, dont le jeune militant syndicaliste et récent ex-secrétaire du Syndicat Etudiant Lycéen et Apprentis CGT du Nord.
Relâché depuis, nous lui apportons tout notre soutien, ainsi qu’à tous les syndicalistes DE CLASSE, jeunes ou moins jeunes, qui se battent pied à pied pour défendre la condition des ouvriers et ouvrières de ce pays et qui ont bien compris, eux, qu’aucun dialogue « social », qu’aucune négociation en position de faiblesse ni qu’aucun entretien avec l’exécutif n’était productif. lire la suite cliquez ici