par Georges Gastaud – Loin d’inviter à la désescalade militaire* en Ukraine et de « mettre le paquet » sur l’augmentation et l’indexation des salaires dans notre pays, le PCF-PGE cultive une équivoque redoutable si ce n’est populiste au pire sens du mot quand il s’affiche actuellement sur les murs de France sous le slogan hautement suspect et dangereux : « PCF, le parti du travail« . Comment ne pas voir l’équivoque redoutable que porte ce message subliminalement suspect dans un pays où des millions de travailleurs sont… sans travail, où des millions d’autres se sentent maltraités, voire harcelés au boulot, où Macron traite implicitement les Français les plus pauvres et les plus malheureux de fainéants en prétendant imposer une forme humiliante de corvée publique aux « bénéficiaires » (comme ils osent dire!) du R.S.A., tandis que les LR sarkozystes nous gavent de discours équivoques sur la « valeur travail » (alors que leur chère UE somme en permanence la France d' »abaisser le coût du travail », en clair, de bloquer les salaires et de restreindre les acquis sociaux)?
Procès d’intentions de notre part? Nullement. Il suffit de rappeler les propos honteux, indignes d’un communiste (il en a pris la dangereuse habitude, et malheureusement il n’en a pas moins été plébiscité par 80% des congressistes de Marseille!), d’un Fabien Roussel opposant, comme le premier réac venu, la « gauche du travail » (que défendrait le PCF-PGE) à la censément budgétivore et laxiste « gauche des allocs » (des noms!)…
Quant à nous, militants du PRCF qui sommes restés franchement communistes et qui donc, comme l’exigeait déjà le Manifeste du Parti communiste, militons pour unir toute la classe prolétarienne, qu’elle soit active ou retraitée, précaire ou embauchée, française ou immigrée, du public ou du privée, chômeuse ou en formation, nous ne sommes pas le parti « du travail », pas plus que, chaque Premier Mai, nous ne célébrons pas la « Fête du travail » (chère à Pétain), mais bien la Fête des travailleurs. Nous, militants du PRCF et des JRCF, appelons plutôt à retrousser les manches pour reconstruire le parti de combat des TRAVAILLEURS de France, c’est-à-dire un vrai parti communiste de combat militant pour l’EMPLOI stable et pour des SALAIRES et PENSIONS décents pour tous. Avec pour perspective une République française souveraine, sociale et fraternelle centrée sur la classe travailleuse et en marche révolutionnaire vers le socialisme.
Libre aux uns de racoler des voix sur des bases de plus en plus troubles en opposant pernicieusement les travailleurs actifs aux travailleurs privés d’emploi, c’est-à-dire deux segments d’un même prolétariat naviguant entre exclusion et surexploitation ; libre aux autres, dont nous sommes, et qui veulent reconstruire une avant-garde communiste digne de ce nom en France, de tout faire – fût-ce avec des moyens financiers dix mille fois plus modestes que ceux dont jouissent les partis financés par l’Etat bourgeois et par leur chère « Europe », PCF-PGE inclus – pour impulser le « tous ensemble en même temps » de l’ensemble des membres de notre classe qu’exploite, qu’exclut, que précarise et/ou que paupérise le grand capital au pouvoir, notre seul ennemi.