M. Laurent Berger, le président de la Confédération Européenne des Syndicats (la courroie de transmission « syndicale » de la Commission de Bruxelles, accueillie en grande pompe au récent congrès de cette institution accompagnée du président du Patronat européen…), par ailleurs président démissionnaire de la présidence de la CFDT (nous lui souhaitons, à 57 ans, une heureuse et précoce retraite syndicale et des lendemains aussi rémunérateurs que ceux de ses prédécesseurs Chérèque, de Thibault, Le Paon, Le Duigou, etc.*), vient d’annoncer que « le match des retraites est terminé ». Du moment que les salariés ont sauvé leur « dignité » en défilant 14 fois, Berger estime qu’il faut tourner la page des 64 ans (et bientôt, des 67 et du passage total à la capitalisation souhaitée par l’UE?); il faut comme si de rien n’était retourner à la table des (non-)négociations palabrer avec Borne, non pas sur les conditions de travail (sur fond de casse du Code du travail et des statuts?) mais sur le train de contre-réformes préparé par Macron (RSA, immigration, collège, Fret-SNCF, etc.).
Peu importe si cette nouvelle défaite et la relégitimation apportée sur un plateau à Macron par Berger ouvre un boulevard à Le Pen, il sera toujours temps pour la CFDT d’appeler à « faire barrage au RN » en votant le moment venu… pour Edouard Philippe en 2027 (l’ancien PRemier de Macron est carrément pour la retraite à 67 ans!)…
Faisant partie des salariés qui devraient trimer jusqu’à perpète du fait des politiques austéritaires liées à la « construction » européenne, et aussi du fait de la « stratégie » systématiquement perdante d’une Intersyndicale pilotée de fait par la CFDT, voici, entre autres publications passées, présentes et à venir, ce que les militants syndicaux du PRCF qui ne sont pas des moutons répondent au bon berger de l’UE et de la CES qui prétend ramener les brebis égarées dans sa bergerie macroniste
*Les militants syndicaux de terrain qui ont mené les grèves reconductibles et les blocages en prenant de vrais risques devraient lire la brochure écrite par l’historien Stéphane Sirot « Que sont-ils devenus? » sur le devenir professionnel, une fois leur retraite syndicale prise, de nombre de hauts cadres des confédérations syndicales. Frachon, Marcel Paul, Croizat, Krazucki, Séguy doivent en tourner dans leurs tombes !
On est pas des moutons on a pas besoin de Berger
Les honteuses déclarations de Berger, leader de la CFDT et président de la Confédération Européenne des Syndicats
Alors que les travailleurs par millions se sont mobilisés, en dépit d’un calendrier de mobilisation intersyndical reposant sur de nombreuses et couteuses journées de lutte éparpillés en des actions saute moutons pour faire la part belle au calendrier du gouvernement et non au rapport de force sur les lieux de travail, Berger applaudit et se glorifie de ce qu’il acte comme une défaite qui lui convient. Sans même attendre un délai de décence, voilà ses déclarations sur BFM TV
« Je n’ai aucun regret sur le fait qu’on se soit mobilisé, a insisté le secrétaire général de la CFDT au micro de Franceinfo. On a exprimé cette dignité par des manifestations qui sont inédites dans leur ampleur et dans le nombre de professions. Ce texte passe mais il faut qu’on se serve de cette colère pour demander des progrès sur les salaires, les conditions de travail. »
« Le texte a été promulgué et je n’ai pas envie de mentir aux salariés qui se sont mobilisés. Pour le syndicalisme, c’est une forme de défaite productive. On n’a pas marché pour rien. Le combat peut se poursuivre dans les administrations et les entreprises, en interprofessionnel sur la question des salaires et des conditions de travail ou en créant des sections syndicales. »
« Les salariés n’acceptent pas cette réforme mais la réalité, c’est qu’elle va s’appliquer. »