Initiative communiste relaie le communiqué de l’UD CGT du Nord qui exprime son « étonnement » et sa « déception » face au communiqué du 13 juin 2023 de l’Intersyndicale, signé par la direction confédérale de la CGT, au sujet de la situation en Ukraine (communiqué disponible au lien suivant : https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/internationales/paris-20-juin-meeting-du-convoi-intersyndical-pour-lukraine-avec-des-representant-es-du-fpu-et-du-kvpu/ ou encore ici https://www.cgt.fr/sites/default/files/2023-06/Flyer%20meeting%20Ukraine-%2020%2006%202023.pdf). Le communiqué de l’UD CGT du Nord recoupe très largement les positions du PRCF depuis le début de l’intervention russe en Ukraine où, faut-il le rappeler, la guerre a débuté en février 2014 après le coup d’Etat Euro-Maïdan gentiment financé et appuyé par l’Axe UE-OTAN, et ce avec l’appui de toutes les milices nostalgiques de Bandera et du Troisième Reich.
Le PRCF n’est cependant pas étonné de la position de l’Intersyndicale, dont la dynamique est impulsée principalement par la jaune CFDT et qui a échoué face à la Macronie dans la bataille des retraites. Après avoir, dans le cadre de la Confédération européenne des syndicats (dirigée par… Laurent Berger), permis à Ursula von der Leyen, la belliqueuse présidente de la Commission européenne, et au chancelier Olaf Scholz, le chef de file de l’ « Etat fédéral européen » impérial en gestation, de parader ; après les multiples attaques contre la Fédération syndicale mondiale (FSM) par les partisans de Philippe Martinez lors du congrès de la CGT en mars 2023 pour chanter les louanges de la corrompue Confédération syndicale internationale (CSI) ; voilà que les directions euro-confédérales des diverses composantes de l’Intersyndicale recrachent in extenso la propagande euro-atlantique sur la guerre en Ukraine. On se croirait en 1914, quand les états-majors syndicaux « réformistes » d’Europe engageaient les travailleurs dans l’« union sacrée » impérialiste alors que Jean Jaurès en France, Rosa Luxemburg, Clara Zetkin et Karl Liebknecht en Allemagne, s’opposaient courageusement à la guerre exterminatrice en cours de lancement.
Notons au passage que malgré le sévère désaveu de la ligne Martinez lors du congrès de la CGT, cette dernière est finalement poursuivie sans le moindre scrupule sous l’impulsion de Sophie Binet : défense de la seule existence de l’Intersyndicale (et qu’importe si la stratégie a échoué, menant les travailleurs dans l’impasse) ; réaffirmation du maintien dans la C.E.S., venue défiler le Premier Mai à Paris… avant de dérouler le tapis « rouge » à von der Leyen et à Scholz ; et réaffirmation du soutien à l’Ukraine, dont le régime pronazi et cyniquement nostalgique du massacreur hitlérien Bandera a pourtant interdit plusieurs partis politiques (à commencer par le Parti communiste d’Ukraine) et syndicats.
On ne sait que dire lorsque l’Intersyndicale déclare : « l’Ukraine de demain doit devenir un exemple de démocratie fondée sur le respect des droits sociaux et des libertés syndicales ». C’est certainement pour cela qu’est invité au rassemblement du mardi 20 juin 2023 à Paris à 19h, à la Bourse du Travail à Paris, Mykhailo Volynets, président de la Confédération des syndicats libres d’Ukraine (KPVU)… et dont l’adjoint Ihor Kniazhansky est membre du bataillon néonazi Azov. L’Intersyndicale se réjouira également sans doute d’inviter le président d’un « syndicat membre du Centre de solidarité de l’AFL-CIO, centre presque entièrement financé par l’organisation de façade de la CIA, le National Endowment for Democracy, ainsi que par le Département d’État et l’USAID », comme l’indique le lien suivant : https://covertactionmagazine.com/fr/2022/03/10/the-afl-cios-nazi-friendly-union-in-ukraine/) Rappelons également que l’Ukraine bat des records de corruption et que les attaques contre les droits sociaux, avec notamment la récente suppression du Code du travail dans les PME promulguée par Zelensky, se sont multipliées depuis Euro-Maïdan.
Plutôt qu’être étonné, le PRCF voit dans la déclaration de l’Intersyndicale la confirmation de la rapide, grave et dangereuse dérive social-impérialiste (« sociale en paroles, impérialiste en pratique », disait Lénine) faisant le jeu de l’UE du Capital et de l’OTAN. Le PRCF se félicite toutefois de la persistance et de la montée de bases CGT rouges comme l’UD CGT du Nord, de plus en plus en colère contre une ligne euro-mutante qui écœure un nombre croissant de travailleurs. Plus que jamais, c’est par la reconstruction d’un vrai syndicalisme de classe, tourné vers la F.S.M. et en rupture avec la C.E.S.-C.S.I. et avec l’Axe UE-OTAN, que les travailleurs de France pourront mener victorieusement la grande explication de classe avec son principal ennemi qui est dans son propre pays, à savoir l’oligarchie capitaliste soumise au MEDEF, à Bruxelles, à Berlin et à Washington.
- Déclaration de l’UD CGT du Nord à propos de la position du Comité confédéral national (CCN) de la CGT sur l’Ukraine
Ukraine : à quoi jouent la direction confédérale de la CGT et l’intersyndicale ? – l’interpellation d’Unité CGT
Un tract-communiqué d’une intersyndicale, avec la CGT, de soutien à l’Ukraine circule en ce moment. Le contenu de ce communiqué signé par la CGT porte une position politique inacceptable pour tout syndicaliste CGT conséquent.
Quatre remarques sur cette déclaration qui invite à une réunion publique en présence de « syndicalistes ukrainiens » :
1/ Il y a un enjeu fondamental derrière ce tract-communiqué, c’est la tentative, par petites touches, comme en décembre dernier, de rallier la CGT à l’union sacrée dans la guerre indirecte entre la Russie et l’Ukraine et l’OTAN, d’entrainer notre Confédération dans le soutien passif puis actif à la guerre en Ukraine.
2/ Le communiqué de l’intersyndicale prend en effet très clairement position pour le gouvernement ukrainien, un des deux belligérants de cette guerre impérialiste, sans nuance, sans précisions, sans rappel du rôle et responsabilités du gouvernement ukrainien, de l’OTAN, des Etats-Unis et de la France depuis presque 10 ans dans la région.
3/ Plusieurs responsables ukrainiens de « syndicats » controversés doivent s’exprimer lors de la réunion publique du 20 juin. Ces « syndicats » ont été accusés en Ukraine de financements troubles et occultes avec la diplomatie américaine, via l’intermédiaire notamment de la Confédération Syndicale Internationale. De manière parallèle, certains membres de ces « syndicats » ont rejoint les paramilitaires du sinistre régiment néonazi Azov.
4/ L’appel timide à la démocratie en Ukraine, notamment en terme de droits sociaux, politiques et syndicaux, est non seulement dans les faits renvoyé aux calendes, mais passe aussi sous silence l’interdiction des partis politiques, notamment communistes, de gauche et antifascistes en Ukraine, ainsi que l’interdiction des libertés et droits syndicaux, sans parler des durcissements des conditions de travail, non pas pour fournir l’effort de guerre mais pour continuer à alimenter les profits des capitalistes ukrainiens et leurs amis occidentaux.
Pour UnitéCGT, notre soutien ne va pas aux gouvernements russes ou ukrainiens, mais bien aux peuples de ces deux Etats entrainés dans une guerre fratricide par et pour les intérêts des oligarques et milliardaires, qu’ils siègent à Moscou, Kiev, Washington, Londres, Bruxelles, Pékin ou Paris.
L’émancipation des peuples, en Ukraine comme en Russie comme en France passe par la démocratie sociale et la transformation radicale de la société.
Pas un euro, pas un soldat, pas une seule arme pour les guerres impérialistes !