A lire : histoire : A propos des prisonniers allemands de la Résistance
Successivement, FR3 National puis France 2 ont cyniquement repris ce 27 juin dans leur journal du soir le mensonge déjà diffusé (et déjà démenti!) il y a quelques semaines sur France Bleue Limousin à propos des soldats allemands faits prisonniers par les FTP et exécutés par les résistants. Comme si, déjà, notre amie Nathalie Sage-Pranchere, historienne et fille de Pierre Pranchere, ancien Résistant FTPF, ancien député communiste de Corrèze, cofondateur et secrétaire général du Collectif Maquis de Corrèze , n’avait pas formellement et immédiatement démenti sur France Bleue Limousin les fausses révélations de cette station, trop heureuse de son faux scoop criminalisant la résistance FTP animée par les communistes (cette Résistance armée crainte à un tel point par les Allemands qu’ils appelaient ce département la « petite Russie »). Nathalie avait en effet établi très factuellement que les pseudo révélations de France Bleue, relayées de manière acritique par ses grandes sœurs nationales, évoquent des faits connus depuis longtemps. Tout, et au premier chef dans quelles circonstances terribles ont eu lieu ces exécutions, est clairement rapporté depuis 1975 par les FTP dans le livre collectif Maquis de Corrèze, et étudiés par la suite par deux historiens, Bruno Kartheuser et Paul Estrade. L’idée d’une omerta portant sur ce sujet et maintenue coûte que coûte par les Résistants s’effondre aussitôt, la seule omerta semblant bien au contraire celle d’une administration française qui savait, a fait exhumer en catimini une partie des corps dès 1967 et qui fait aujourd’hui semblant de redécouvrir les faits.
Eh bien, puisque l’essentiel n’est pas la vérité mais, à toute occasion, la criminalisation des communistes en général et des FTP en particulier, plus, à demi mots, la célébration de la grande amitié franco-allemande au sein de la belle UE pilotée par Berlin, France 2 et 3 nationales n’ont cure du démenti passé par sa succursale limousine et reprend telle quelle la fausse révélation d’un vieux résistant qui, manifestement, n’est pas au courant de ce qu’ont publié ses camarades de combat il y a déjà 48 ans
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Et bien entendu l’Arcom, chargé de réguler les médias français, ne dira rien ou si tard et si faiblement sur ce viol de la déontologie que cela reviendra à valider ce comportement de voyou ou bien d’incompétent. Mais l’un n’exclut pas forcément l’autre, l’essentiel étant de constater à quel niveau de non-professionnalisme et de mépris pour la vérité est tombé le prétendu service public de l’audiovisuel !