Par Georges Gastaud*
On lira ci-dessous plusieurs documents démontrant la folie exterminatrice des USA. En somme, ce n’est pas nous, militants du PRCF, qui affirmons que « l’exterminisme est le stade suprême du capitalisme-impérialisme« , ce sont les coupables eux-mêmes qui le proclament et qui s’en vantent tandis que la fausse gauche atlantiste et européiste préfère regarder ailleurs : j’ai nommé les dirigeants étatsuniens prêts à tout depuis 1945 et Hiroshima (et plus encore sans doute aujourd’hui que la suprématie mondiale du dollar est ébranlée par la montée des BRICS…) pour maintenir leur domination au service d’un système à bout de souffle. Un système planétairement suprémaciste (en termes plus feutrés on dit « unilatéraliste ») qui menace toute l’humanité, voire le vivant tout entier, et cela sur tous les plans: militaire, environnemental et culturel . Telle est en effet l’obsolescence historique du mode de production capitaliste-impérialiste en crise structurelle qui dévaste au quotidien les liens de l’homme avec l’homme et l’interaction globale de l’homme avec la nature. Dès lors il faut constater l’hubris historique sans précédent des dirigeants américains actuels (et de leurs vassaux européens, Macron en tête!): soutenue par une fausse gauche qui vire au social-exterminisme (socio-écologisme en paroles, exterminisme en pratique), ces maxi-prédateurs « cherchent la bagarre » avec la Russie postsoviétique et avec la Chine populaire des Etats baltes au Caucase en passant par l’Ukraine et par la Géorgie (réactivation opportune des tensions entre la Serbie et le Kossovo autoproclamé et demande provocatrice de Tbilissi d’entrer dans l’UE-OTAN), et de l’île chinoise de Taiwan à la Péninsule coréenne. Telle est la dégénérescence sociohistorique profonde d’un système sociopolitique agonisant qui, pour ne pas céder la place, si ce n’est au socialisme, du moins à une planète régie de manière moins unilatérale, est prêt à risquer ce que l’idéologue principal de l’exterminisme atlantique, le regrettable André Glucksmann, appelait avec gourmandise la « seconde mort de l’humanité », voire l’ « extinction de l’humanité dans son exhaustivité ». Car déjà en 1984, le mouvement pacifiste Pugwash estimait que l’utilisation de seulement 15% des stocks fuséo-nucléaires existants à l’occasion d’un conflit mondial conduirait à l’ « hiver nucléaire », donc à l’interruption pluriannuelle de la photosynthèse terrestre. Donc à l’extinction de l’humanité et à celle de l’immense majorité des espèces végétales et animales existantes. Bref, plus que jamais, construisons parallèlement et complémentairement les fronts anti-exterministe, anti-hégémoniste, anti-impérialiste et anticapitaliste dont le prolétariat international sera tout naturellement le centre de gravité. Sans oublier la revitalisation urgentissime du combat antifasciste étant donné que les dirigeants euro-atlantistes sont prêts, pour affronter Moscou et Pékin, à s’allier aux forces les plus ténébreuses de la planète: l’extrême droite raciste et suprémaciste, les intégristes religieux de toutes obédiences, voire les néonazis ukrainiens et autres nostalgiques européens des Benito Mussolini, Franco, Bandera, Pétain et Adolf Hitler.Plus fondamentalement encore, souvenons-nous de la devise de Fidel et du Che : « le socialisme ou la mort »… pour toute l’humanité!
En clair, soit le capitalisme-impérialisme virant à l’exterminisme finira par tuer l’humanité, soit l’humanité conduite par la classe travailleuse éliminera à temps le capitalisme pour construire un socialisme-communisme de nouvelle génération. Non datur tertium, il n’existe pas de milieu à terme!
*Auteur de « Mondialisation capitaliste et projet communiste » (Delga, 2022, réédition actualisée d’un livre paru en 1997). Lire en particulier la partie IV « Marxisme et universalisme » qui traite notamment de l’exterminisme et de sa signification de classe à notre époque.
« Le feu et la fureur » de Truman à Trump : l’idiotie de la politique étrangère des USA
L’idiotie de la politique des USA, qui vise à donner un visage humain à leurs crimes contre l’humanité, s’étale depuis fort longtemps.
Le 9 août 1945, le jour même où la seconde bombe atomique a été larguée sur Nagasaki, le président
Truman (à droite), dans une allocution radiodiffusée à l’intention de la population étasunienne, a conclu que Dieu est du côté de l’Amérique en ce qui concerne l’utilisation d’armes nucléaires et :
« qu’il puisse nous guider vers une utilisation [de la bombe atomique] allant dans Son sens et qui serve Ses fins. »
Selon Truman, Dieu est avec nous et décidera s’il faut recourir à la bombe et quand :
«Rayer l’Union soviétique de la carte» en larguant 204 bombes atomiques sur ses villes importantes. Les USA planifiaient une attaque nucléaire contre l’URSS pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Les USA et l’Union soviétique étaient alors des alliés.
Mondialisation.ca, 31 octobre 2022
7 novembre 2017
Région : États-Unis, Russie et CEI
Thème: Histoire et Géopolitique, Militarisation
Analyses: Nucléaire (guerre et énergie)
1018 32 10 1072
Cet article a été publié initialement sur Mondialisation.ca le 7 novembre 2017.
Selon un document secret daté du 15 septembre 1945, « le Pentagone a songé à faire sauter l’Union soviétique au moyen d’une attaque nucléaire coordonnée dirigée contre ses principales zones urbaines.
Toutes les villes importantes de l’Union soviétique faisaient partie d’une liste comptant 66 cibles « stratégiques ». Les tableaux ci-dessous classent chaque ville en fonction de sa superficie en milles carrés et du nombre correspondant de bombes atomiques requises pour l’annihiler et tuer les habitants des zones urbaines sélectionnées.
Six bombes atomiques devaient être utilisées pour détruire chacune des principales villes : Moscou, Leningrad, Tachkent, Kiev, Kharkov et Odessa.
Le Pentagone estimait que 204 bombes au total seraient requises pour « rayer l’Union soviétique de la carte ». Les cibles de l’attaque nucléaire comprenaient 66 villes importantes.
Une seule bombe atomique larguée sur Hiroshima a causé la mort de 100 000 personnes dans les sept premières secondes. On imagine à peine ce qui serait arrivé si 204 bombes atomiques avaient été larguées sur les villes importantes de l’Union soviétique, comme le prévoyait un plan secret des USA pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Hiroshima à la suite du bombardement atomique du 6 août 1945
Le document énonçant ce programme militaire diabolique a été publié en septembre 1945, à peine un mois après le bombardement d’Hiroshima et de Nagasaki (6 et 9 août 1945) et deux ans avant le début de la Guerre froide (1947).
Le plan secret est daté du 15 septembre 1945 (soit deux semaines après la capitulation du Japon le 2 septembre 1945, à bord du USS Missouri – voir l’image ci-dessous), mais il avait été élaboré à une période antérieure, au plus fort de la Deuxième Guerre mondiale, à un moment où les USA et l’Union soviétique étaient de proches alliés.
Il convient de noter que Harry Truman a informé officiellement Staline de l’existence du tristement célèbre Projet Manhattan à la conférence de Potsdam, le 24 juillet 1945, à peine deux mois avant l’attaque sur Hiroshima.
Le Projet Manhattan a été lancé en 1939, soit deux ans avant l’entrée des USA dans la Deuxième Guerre mondiale, en décembre 1941. Le Kremlin était bien au courant de ce projet secret depuis 1942.
Les attaques d’août 1945 sur Hiroshima et Nagasaki ont-elles été lancées pour permettre au Pentagone d’évaluer la viabilité d’une attaque beaucoup plus importante contre l’Union soviétique au moyen de 204 bombes atomiques?
« Le 15 septembre 1945, soit un peu moins de deux semaines avant la capitulation officielle du Japon et la fin de la Deuxième Guerre mondiale, le général Norstad a transmis une copie de l’estimation au général Leslie Groves, qui était toujours le responsable du Projet Manhattan et la personne qui, à court terme du moins, serait chargée de produire le nombre de bombes dont les Forces aériennes de l’armée des USA (USSAF) pourraient avoir besoin. Comme vous l’aurez deviné, ce document était classé « TOP SECRET LIMITED », le niveau de sécurité le plus élevé pendant la Deuxième Guerre mondiale. (Alex Wellerstein, The First Atomic Stockpile Requirements (septembre 1945)
Le Kremlin était au courant du plan de 1945 prévoyant bombarder 66 villes soviétiques.
Si les USA avaient décidé de ne pas produire d’armes nucléaires en vue de les utiliser contre l’Union soviétique, il n’y aurait pas eu de course aux armements nucléaires. L’Union soviétique et la République populaire de Chine n’auraient pas mis au point leur capacités nucléaires comme moyen de dissuasion.
L’Union soviétique a perdu 26 millions d’habitants pendant la Deuxième Guerre mondiale.
L’URSS a produit sa propre bombe atomique en 1949, en réaction aux rapports des services secrets soviétiques de 1942 concernant le Projet Manhattan.
Allons droit au but. Combien de bombes la USAAF voulait-elle obtenir du général chargé de les produire, à un moment où les USA disposaient d’à peine assez de matières fissiles pour produire peut-être une, peut-être deux bombes? Elle en voulait au minimum 123, idéalement 466. À peine un mois s’était écoulé depuis les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki.
Évidemment, comme dans toute bonne bureaucratie, un tableau pratique a été produit. (Alex Wellerstein, op. cit)
Cliquer pour accéder à 1945-Atomic-Bomb-Production.pdf
Source : National Security Archive
« Selon le plan de 1956, des bombes H devaient être utilisées contre des cibles prioritaires de la « puissance aérienne » en Union soviétique, en Chine et en Europe de l’Est. Les villes importantes du bloc soviétique, y compris Berlin-Est, étaient en tête des priorités en vue d’une « destruction systématique » par des bombardements atomiques. » (William Burr, U.S. Cold War Nuclear Attack Target List of 1200 Soviet Bloc Cities “From East Germany to China”, National Security Archive Electronic Briefing Book No. 538, décembre 2015)
Extrait de la liste des 1 200 villes ciblées en vue d’une attaque nucléaire, classées par ordre alphabétique. National Security Archive
En cette période d’après-guerre froide, avec Donald Trump qui promet « le feu et la fureur », une guerre nucléaire dirigée contre la Russie, la Chine, la Corée du Nord et l’Iran est « sur la table ».
Ce qui distingue la crise des missiles d’octobre 1962 des réalités actuelles :
- Aujourd’hui, le président Donald Trump n’a pas la moindre idée des conséquences d’une guerre nucléaire.
- Aujourd’hui, la communication entre la Maison-Blanche et le Kremlin a atteint un creux sans précédent. En octobre 1962, par contre, les dirigeants des deux États, à savoir John F. Kennedy et Nikita S. Khrouchtchev, étaient tout à fait conscients de la menace d’un anéantissement nucléaire. Ils ont collaboré pour empêcher que l’impensable se produise.
- Pendant la Guerre froide, la doctrine nucléaire était entièrement différente. Tant à Washington qu’à Moscou, on comprenait les conséquences d’une destruction mutuelle assurée. Aujourd’hui, les armes nucléaires tactiques ayant une capacité explosive de trois à six fois plus grande que la bombe d’Hiroshima sont considérées par le Pentagone comme « inoffensives pour les civils parce qu’elles explosent sous le sol ».
- Le programme d’armement nucléaire lancé sous Obama se poursuit, dans lequel on insuffle des milliers de milliards de dollars.
- Les bombes thermonucléaires d’aujourd’hui sont au moins cent fois plus puissantes et destructrices que la bombe d’Hiroshima. Les USA et la Russie ont déployé plusieurs milliers d’armes nucléaires.
De plus, une guerre totale contre la Chine est actuellement à l’étude par le Pentagone, comme le rapporte un document de la RAND Corporation commandé par l’Armée des USA.
« Le feu et la fureur » de Truman à Trump : l’idiotie de la politique étrangère des USA
L’idiotie de la politique des USA, qui vise à donner un visage humain à leurs crimes contre l’humanité, s’étale depuis fort longtemps.
Le 9 août 1945, le jour même où la seconde bombe atomique a été larguée sur Nagasaki, le président Truman (à droite), dans une allocution radiodiffusée à l’intention de la population étasunienne, a conclu que Dieu est du côté de l’Amérique en ce qui concerne l’utilisation d’armes nucléaires et :
« qu’il puisse nous guider vers une utilisation [de la bombe atomique] allant dans Son sens et qui serve Ses fins. »
Selon Truman, Dieu est avec nous et décidera s’il faut recourir à la bombe et quand :
[Nous devons] préparer des plans en vue du futur contrôle de cette bombe. J’ordonnerais au Congrès de coopérer afin que sa production et son utilisation soient contrôlées et afin que sa puissance soit au service de la paix mondiale.
Nous devons nous constituer les administrateurs de cette nouvelle force – pour prévenir sa mauvaise utilisation et pour la conduire à servir l’humanité.
C’est une énorme responsabilité qui nous incombe.
Nous remercions Dieu qu’elle [les armes nucléaires] nous incombe plutôt qu’à nos ennemis; nous prions pour qu’Il puisse nous guider vers une utilisation allant dans Son sens et qui serve Ses fins. (soulignement ajouté)
Michel Chossudovsky