Sous l’égide de F. Roussel, le P »C »F a boycotté le communiqué commun qu’ont récemment publié LFI, le PS et EELV au sujet des violences policières désormais hors de contrôle et de la honteuse revendication anticonstitutionnelle formulée par les « syndicats » policiers exigeant de la justice un traitement de faveur pour les policiers mis en examen. Notons du reste que nombre d’organisations de gauche, qui riaient encore il y a peu de cette expression popularisée par le PRCF, parlent désormais de « séquence préfasciste » et sont amenées à évoquer directement le processus de fascisation d’une « démocratie » bourgeoise de plus en plus décadente et alignée sur l’ultradroite.
Aussitôt, l’aile ouvertement socialo-dépendante du PCF conduite par Pierre Laurent et par nombre de « grands élus », s’est désolidarisée de l’équipe Roussel qu’elle somme de se rapprocher illico du reste de la NUPES. Car pour combattre la fascisation, celle qui procède de l’extrême droite déjà hégémonique dans la police (tous les sondages le montrent) comme de celle qui provient des Macron, Darmanin et autres fauteurs impudents d’Etat policier, il faut, c’est bien évident (???), se rapprocher de ce Parti « socialiste » qui, sous MM. Hollande, Valls et Cazeneuve (qui prenaient alors la suite des pratiques liberticides de Sarkozy) fut l’aile marchante de la répression antisyndicale tous azimuts qui frappa les manifestations dénonçant la destruction du Code du travail (loi El Khomri-Macron 1)…
Bref, du côté du P »C »F, on n’offre aux citoyens antifascistes que deux « solutions » :
– soit celle qu’incarne Roussel, qui continue de flatter l’opinion publique chauffée à blanc par les médias bourgeois à la suite des émeutes de banlieue et qui, pour cela, n’hésite pas à courtiser l’appareil policier en voie de rébellion antirépublicaine larvée (en abandonnant du même coup les courageux policiers républicains qui savent bien qu’en République, la loi doit être la même pour tous),
– soit le retour « laurentin » de l' »union de la gauche » la plus éculée derrière les diverses variantes de la social-démocratie plus ou moins euro-atlantiste. Le but étant alors moins de s’opposer à la fascisation que de préparer une énième alternance maastrichtienne s’inscrivant par avance dans le cadre de l’actuelle « construction » euro-atlantique archi-belliciste et non moins fascisante que celle portée par Macron. Etrange « perspective » politique qui, au point de dégoût où en sont venus les travailleurs après quarante années de trahison de la France du travail par les diverses variantes de social-eurocratie, n’a aucune chance de séduire la jeunesse populaire et les syndicalistes refusant l’euro-casse des retraites, des salaires, des services publics et du « produire en France ».
Bien entendu, le PRCF et la JRCF soutiendront combativement toute initiative de masse non politicienne visant à combattre Macron, Darmanin, et derrière eux, les Le Pen, Zemmour et autre Ciotti qui rêvent tous d’araser ce qui subsiste de l’Etat républicain, fût-il bourgeois, tel que l’ont en partie façonné les luttes ouvrières, laïques et démocratiques de notre peuple du Front populaire à Mai 68 en passant par le CNR. Aucune ambiguïté ni aucun sectarisme ne sont permis à ce sujet : il faut la plus large union de combat pour combattre la fascisation, ce processus de dégénérescence de la démocratie bourgeoise qui accompagne toujours les crises de légitimité politique de la classe capitaliste, qui scande toujours la marche périodique de l’impérialisme aux guerres mondiales et qui mène toujours pour finir, si le peuple ne se mobilise pas sur des bases claires, au fascisme proprement dit. C’est ce processus et la manière de l’enrayer que décrivait déjà avec rigueur Georges Dimitrov au VIIème Congrès de l’Internationale communiste (1935).
En ce sens, les tentatives faussement habiles de Roussel pour flatter l’opinion réactionnaire et pour courtiser l’appareil policier en rébellion contre la justice (on l’a vu quand Roussel s’est rendu, en mai 2021, à la manif policière factieuse qui s’est déroulée, en armes et sous l’uniforme, devant le Palais-Bourbon, sur la base du slogan scandaleux : « le problème de la police, c’est la justice ! » – sic) sont dangereuses, confusionnistes et indignes du PCF antifasciste des Duclos, Frachon, Manouchian et autres Paul et Marie-Claude Vaillant-Couturier. Lesquels, en 1934/36, réclamaient déjà la dissolution des lignes fascistes et la purge républicaine complète de l’appareil policier ; des revendications reprises en 1945 à l’issue de la Libération du pays et de la NON-épuration du pays à laquelle elle donna lieu par la suite sous la direction de la bourgeoisie.
N’est pas moins condamnable la tentative de Pierre Laurent et Cie d’exploiter de manière politicienne le rejet justifié par nombre de communistes et de JC du comportement indigne de Roussel et Cie, pour rabattre les militants vers un énième avatar de l' »union de la gauche » dénuée de clarté politique. En effet, depuis près de 40 ans, le PCF a liquidé ses fondamentaux marxistes-léninistes et prolétariens (ses directions successives ont appelé cela « eurocommunisme », puis « mutation »), renié Lénine et la Révolution d’Octobre, criminalisé sans mesure l’URSS, tout en s’arrimant partout au PS et à la « construction » euro-atlantiste du capital (jusqu’à approuver récemment l’envoi massif d’armes françaises au régime atlantiste, jusqu’au-boutiste et pronazi de Zelensky !). Ce faisant, le P »C »F désormais affilié à la Gauche Européenne (pro-UE) a, directement ou indirectement, soutenu la social-eurocratie des Mitterrand et des Jospin et s’est durablement enchaîné au PS, le plus souvent en position subalterne, dans les collectivités territoriales. La socialo- et l’euro-dépendance structurelles croissantes du P »C »F ont nui à l’indépendance de la France, à la défense de la paix mondiale et à la classe des travailleurs. Tout cela s’est traduit par la destruction des acquis de 1945 (obtenus à la force du poignet par les ministres communistes d’alors, les léninistes Thorez, Croizat, Duclos, Billoux, Tillon et Casanova), par la casse de la République sociale, indivisible, laïque et souveraine, par la délocalisation massive des industries et le déclassement massif des ouvriers, par la dévastation des retraites, de la Sécurité sociale, de l’emploi stable et des services publics. L’aboutissement de ces lourdes dérives, c’est que la masse des travailleurs a appris à mettre le P »C »F dans le même sac que le PS pro-Maastricht et qu’une forte partie d’entre eux s’est dépolitisée, qu’une autre partie se laisse séduire par le lepénisme, tandis qu’une partie de la jeunesse des banlieues discriminée se livre à des émeutes désespérées et sans perspective émancipatrice. Si bien que le grand capital, durablement délesté d’un vrai parti communiste de combat et d’une véritable alternative politique patriotique, populaire, antifasciste et pacifique, mène à sa guise l’offensive contre le peuple travailleur depuis plusieurs décennies : la grande bourgeoisie tient même désormais en réserve une « alternative » fasciste pour écraser les frondes populaires présentes et à venir, démanteler le mouvement ouvrier et mettre au pas les syndicats de lutte. Une « alternative » pseudo populaire et pseudo « nationale » qui, du reste, accepte l’euro, l’UE et l’OTAN (comme ne cessent de le rappeler Le Pen, Zemmour et Ciotti), donc assume de facto, en la badigeonnant de tricolore, l’euro-dissolution de la France dans l' »Etat fédéral européen » soumis à Washington et piloté par Berlin.
C’est pourquoi les militants du PRCF sont prêts à tout instant à participer sur des bases franchement antifascistes, républicaines et antiracistes à toute forme de mobilisation estivale pour les libertés démocratiques. Dans le même temps, le PRCF continuera d’appeler les communistes, les syndicalistes, les ouvriers et la jeunesse populaire, les patriotes antifascistes, les amis de la paix, à travailler d’urgence la perspective d’un large FRONT ANTIFASCISTE, PATRIOTIQUE, POPULAIRE, PACIFIQUE ET ECOLOGISTE impliquant une opposition radicale à Macron, mais aussi une lutte résolue contre les CAUSES profondes de la fascisation : crise structurelle du capitalisme, crise aiguë de la légitimité politique du régime Macron et de la Ve « République » en décomposition, incapacité de l’euro-« gauche » politique et des confédérations syndicales euro-formatées à porter des luttes victorieuses en lien avec une alternative sérieuse, marche de l’UE-OTAN vers un « conflit global de haute intensité » avec la Chine et la Russie, euro-dissolution en vue – refusée par le peuple français (cf. le Non français violé à la « constitution » européenne…) – de la République française une et indivisible au nom du « pacte girondin », mise en place illégitime et antidémocratique d’un Empire euro-atlantique appelé « Etat fédéral européen », criminalisation paneuropéenne du communisme historique (soutenue à Strasbourg par le PS et par EELV !) et flirt permanent de l’UE-OTAN avec les extrêmes droites européennes, de Melloni en Italie au régime pronazi de Kiev.
Pour couper court à la fascisation galopante en France et en Europe, il ne s’agit donc pas de rallier politiquement et idéologiquement la « gauche » euro-soumise qui n’a cessé, volontairement ou pas, de nourrir ladite fascisation, et notamment l’euro-criminalisation du communisme et du pays de Stalingrad. Il faut marcher sur ses deux jambes et combattre à la fois la fascisation « hexagonale » Macron-Darmanin-Le Pen-Zemmour-Ciotti et la fascisation continentale qui la nourrit sur fond de crise capitaliste et de marche à un Empire euro-atlantique programmé pour la guerre mondiale impérialiste.
A l’évidence, le PCF-PGE de plus en plus divisé et déboussolé par l’abandon en très longue période du marxisme-léninisme, s’avère incapable de mener le peuple à la contre-offensive. C’est pourquoi le PRCF tend la main à tous les communistes, où qu’ils soient organisés. Il faut saisir à temps, camarades, toute la portée du conseil que donnait déjà Lénine aux ouvriers révolutionnaire du monde entier en 1917 en les appelant à sortir à temps des rets paralysants de la social-démocratie en faillite : « camarades, vient un moment où il faut savoir ôter la chemise sale et où il faut savoir revêtir une chemise propre! ». De plus en plus clairement, il est clair en effet que la reconstruction du parti communiste de combat, la relance du syndicalisme de classe et de masse et l’édification du Front populaire antifasciste, pacifique et patriotique ont partie liée et qu’elles se nourrissent l’une l’autre.
Il serait par ailleurs inexcusable, au regard des nécessités de l’heure, que les forces politiques et syndicales qui veulent remettre à l’offensive le mouvement ouvrier et démocratique tergiversent plus longtemps devant ces tâches objectivement complémentaires. Et cela concerne d’abord les communistes, les syndicalistes de classe et toutes les forces antifascistes, antiracistes, authentiquement républicaines et réellement macro- et euro-insoumises.
DERNIERE MINUTE: comme on pouvait s’y attendre, Darmanin vient de donner toute satisfaction aux « syndicats » policiers ultradroitiers. Loin de rappeler les fonctionnaires à leurs devoirs de respect strict de la loi, ce gouvernement discrédité et qui ne tient plus que par la matraque et les média-mensonges, se dirige
a) vers un régime de faveur totalement anticonstitutionnel pour les policiers auteurs de graves dérapages, avec à la clé encore plus d’émeutes et de répression,
b) vers une mise sous tutelle politique et policière de la justice.
De plus en plus, l’ « Etat de droit » n’est plus qu’un vain mot dans notre pays, la constitution elle-même étant de moins en moins respectée dès lors qu’elle gêne en quoi que ce soit les dominants.
On voit par ailleurs que les éléments ultradroitiers de la police, qui savent que ce régime minoritaire et illégitime ne tient plus que par la matraque, dictent leur loi aux politiques alors qu’en République la police est là, en principe du moins, pour la faire appliquer égalitairement sous la direction d’une justice indépendante.
De plus en plus la grande bourgeoisie devenue oligarchie capitaliste piétine l’héritage de la philosophie des Lumières, y compris celui de Montesquieu (séparation des pouvoirs), parce que, de moins en moins, notre peuple, et au premier chef, la classe ouvrière, ne consentent et ne sont prêts à consentir à l’euro-destruction finale du pays et à l’euro-arasement des acquis sociaux.