Français d’origine polonaise qui sommes restés attachés à nos racines ou simplement sensibles à nos origines, nous nous sentons obligés de mettre en garde les Polonais, descendants de Polonais et amis de la Pologne, contre le régime fascisant, clérical et belliciste de Varsovie.
Livrée après 1989 à un « néolibéralisme sans frontière » par des libéraux et une gauche asservie, la Pologne a vu des millions de ses citoyens désespérés poussés vers l’émigration ou tentés de se réfugier dans un repli ethnocentrique générateur d’un « besoin d’ennemi » visant désormais la Russie pour faire oublier la fraternité de combat de 1905 et de la lutte antinazie.
Mus par un anticommunisme et par un antisoviétisme fanatiques, par une russophobie passionnelle, par un cléricalisme médiéval et grossièrement misogyne, portés par un nationalisme primitif qui n’a rien à voir avec le patriotisme progressiste des Frédéric Chopin, Marie Sklodowska-Curie, Tadeusz Kosciuszko, Nicolas Copernic, général Zygmunt Berling et autre Dombrowski, les caciques du parti Droit et Justice (PiS) qui dirigent la Pologne d’une poigne de fer sont devenus, avec la pleine complicité de l’Union européenne (UE) et de l’OTAN, oubliant à cette occasion la fameuse défense des « valeurs libérales occidentales », les fers de lance de :
- la guerre continentale contre la Russie avec le refus jusqu’au-boutiste de toute idée de négociation et de désescalade en Ukraine et le risque sans cesse attisé d’une conflagration nucléaire mondiale russo- et sino-atlantique qui menacerait de mort l’humanité tout entière
- la militarisation galopante du sous-continent européen avec l’envol des dépenses d’armement au moment même où les travailleurs de tous les pays voient leurs acquis sociaux détruits et leurs salaires gravement érodés par l’inflation
- la fascisation politique avec la chasse aux sorcières contre les communistes (interdiction en cours du Parti communiste polonais (KPP)), les militants et partis opposés à l’OTAN, les syndicats de lutte et la gauche radicale, les attaques contre l’indépendance de la justice et la liberté de la presse, les encouragements accordés à l’extrême droite, quand ce n’est pas à des régimes (Ukraine, Pays baltes…) qui ne cachent pas leur nostalgie pour Pilsudski, Hitler, Mussolini ou Bandera
- la destruction continentale des droits sociaux avec la transformation de la classe ouvrière polonaise en une variable d’ajustement de l’exploitation capitaliste en Europe dans le cadre de la « concurrence libre et non faussée » des traités néolibéraux européens
- le négationnisme historique avec l’idéalisation mensongère de la Pologne réactionnaire et la traque, subventionnée par l’Etat, de tout ce qui peut rappeler la Pologne ouvrière, antifasciste, et a fortiori la criminalisation de tout ce qui s’est fait sous l’égide de la Pologne populaire (1944 – 1989)
Le « pis » étant qu’avec cette politique pseudo-patriotique et pseudo-chrétienne, la Pologne, dont la contribution historique aux luttes démocratiques est niée, et dont la langue est de plus en plus évincée sur son sol même au profit du tout-anglais, devient chaque jour un peu plus un valet d’armes des USA et une colonie de main-d’oeuvre de la RFA dont la population peut à tout moment être massivement sacrifiée aux projets agressifs de l’OTAN et aux rêves insensés de « Grande Pologne » des Kaczynski et Consort.
Nous appelons donc les Polonais vivant en Pologne, les amis de la Pologne, les descendants de Polonais installés en France ou ailleurs, à condamner ce régime dangereux qui conduit un pays que nous aimons à jouer un rôle éminemment négatif pour l’honneur de la Pologne, pour l’avenir des Polonais, pour la démocratie et le progrès social en Europe, pour l’émancipation féminine et pour la sauvegarde de la paix mondiale.
Initiateurs de cet Appel :
Bruno Drweski, historien, professeur à l’INALCO (92)
Jacques Kmieciak, journaliste, membre de l’association Les Amis d’Edward Gierek (62)
Jean-Pierre Page, syndicaliste, ancien dirigeant national de la CGT, fils de Jadwiga Wieczorek et d’une famille de résistants communistes polonais assassinés par les nazis à Auschwitz (34)
Les premiers signataires :
Louis Bembenek, retraité des Houillères, PCF (59)
Bernard Czerwinski, retraité de l’Éducation nationale, maire de Drocourt,
citoyen du monde fabriqué en France de parents et grands-parents d’origine polonaise (62)
Cédric Delelis, professeur de SVT, petit-fils d’immigrée polonaise, Divion (62)
Bernard Grobelny, pupille de la Nation dont la mère a été tuée par des tirs de stukas en 1940 sur les routes de France et dont le père a combattu, durant toute la guerre, l’Allemagne hitlérienne (40)
Jérémy Jedrzejewski, monteur chaudronnier, conseiller municipal et secrétaire de la section PCF de Drocourt, arrière-grand-mère polonaise (62)
Freddy Kaczmarek, conseiller municipal et secrétaire de la section PCF d’Auby (59)
Monika Karbowska, militante communiste et féministe polonaise et fille de diplomate polonais (94)
Sylvestre Krysztofiak, La France insoumise (62)
Nadia Majdzerczak, petite-fille d’émigrés polonais, retraitée de l’Éducation nationale, PRCF (62)
Patrick Mania, petit-fils de Jean Banach, immigré Polonais plusieurs fois arrêté lors de la grève des mineurs de mai – juin 1941 lors de l’occupation allemande dans le Bassin minier (Pas-de-Calais), interné à la Caserne Vincent de Valenciennes avant d’être déporté à la forteresse de Huy (Belgique) pour finir ses jours à Marquette-lez-Lille le 1 juillet 1945 (62)
Jean-Marie Monka, inspecteur Contrôle auto et levage en retraite (62)
Michal Nowicki, animateur du site « Odrodzenie komunizmu » (94)
Alain Pilniak, conseil municipal délégué à Guesnain (Nord), secrétaire de la section PCF de Dechy-Guesnain-Lewarde-Montigny-Masny, fils d’immigré polonais, ancien délégué mineur et syndicaliste CGT (59)
Josette Szymczak, gestionnaire de paye, Hersin-Coupigny (62)
Se joignent à cet Appel :
Léon Landini, président de l’Amicale des anciens FTP-MOI Carmagnole-Liberté qui comptait en ses rangs de nombreux descendants de Polonais émigrés en France (92)
Pierre Pranchère, ancien député de Corrèze, ancien maquisard FTPF, ancien député européen (19)
Georges Gastaud, philosophe, fils du résistant Raymond Gastaud décoré par la République populaire de Pologne pour avoir aidé à exfiltrer de la Wehrmacht des soldats polonais requis de force (62)
Jean Ooghe, ancien combattant de la Résistance, chevalier de la Légion d’honneur, chef du réseau départemental des Jeunes paysans patriotes du Pas-de-Calais, ancien sénateur, président départemental des Landes de l’Association des Anciens combattants et Amis de la Résistance / ANACR (40)
Anna-Maria Miletto, secrétaire de l’association « Les Ami(e)s d’Élise et Henri Martel » de Sin-le-Noble. Député – maire de Sin-le-Noble, Henri Martel a été élevé par la Pologne populaire au rang de chevalier de l’Ordre Polonia Restituta, l’une des plus hautes distinctions civiles polonaises (59)
Fadi Kassem, professeur agrégé d’histoire, secrétaire national du PRCF (59)
Daniel Dewalle, ex-conseiller général du Pas-de-Calais et maire d’Houdain, l’une des villes les plus « polonisées » du Pas-de-Calais dans l’entre-deux-guerres (62)
Michel Royer, enseignant d’EPS retraité, membre de l’association « France Buchenwald, Dora et Kommandos », membre fondateur de France-Pologne de Sallaumines (62) le 23 mars 1990, PCF, Meuse (55)
Jean-Paul Decourcelles, jardinier apiculteur auparavant élu de la République, citoyen d’honneur de la ville minière de Thorezgrad (Ukraine) sous le contrôle de la République populaire de Donetsk intégrée à la Russie en octobre 2022 (62)
Christian Champiré, professeur d’histoire-géographie à l’initiative, en sa qualité de maire PCF de Grenay, de l’inauguration d’un rond-point Edward-Gierek en août 2019, Grenay (62)
Christelle Buissette, maire PCF de Grenay (62)
Pour rejoindre l’appel, olszankan [arobase ] gmail . com