Par le secrétariat national du PRCF – 23 octobre 2023
La fascisation rampante, et désormais galopante que le PRCF dénonce souvent bien seul depuis des années malgré l’incrédulité teintée d’aveuglement de trop de progressistes, vient de franchir un seuil très dangereux et il est lamentable de constater que notre pays, terre native de la première Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen, est aujourd’hui devenu le plus répressif d’Europe sous l’égide des Macron, Dupont-Moretti (que l’Histoire rebaptisera peut-être un jour l' »Accuse-à-tort » public ?) et autres Darmanin. On ne compte plus les interdictions de manifestations de soutien au peuple palestinien (ou à G. Abdallah) en vertu du scandaleux « deux poids deux mesures » qui caractérise désormais, non seulement le traitement gouvernemental et médiatique du conflit du Proche-Orient, à Taiwan ou en Ukraine, mais la manière grossièrement inégalitaire dont l’État traite les citoyens français fort nombreux qui commettent le « crime » de ne pas penser comme le gouvernement et ses soutiens de LR, du RN, de « Reconquête ». Sans parler de la fausse « gauche » et du pseudo-« communisme » officiel qui n’ont d’autre souci que de montrer patte blanche au gouvernement, de s’aligner platement sur l’UE-OTAN en tous domaine et que d’aider le régime Macron à criminaliser à loisir un Philippe Poutou, telle députée insoumise, voire à arrêter à 6 h du matin à domicile, sous les fusils d’une horde de policiers lamentablement cagoulés, le secrétaire départemental de la CGT du Nord, le camarade Jean-Paul Delescaut, pour une prétendue « apologie du terrorisme ».
Il n’est que de lire la circulaire scélérate signée par Dupont-Moretti, un ex-avocat par ailleurs mis en examen pour prise illégale d’intérêts, pour mesurer combien notre pays sort désormais des clous du « pluralisme démocratique » et de l’« État de droit » dont nos dirigeants se réclament à longueur d’année pour criminaliser le « totalitarisme », dès lors qu’ils le situent loin de l’UE et que cette expression leur sert à fustiger des États qui déplaisent à Washington, à Netanyahou (qui transforme Israël en une « théocratie fasciste » selon le maire de Tel-Aviv Ron Huldai et qui a instauré un véritable « apartheid » avec la Loi fondamentale de juillet 2018 selon Amnesty International) et à son équipe truffée de racistes colonialistes et intégristes.
Quels que soient nos jugements respectifs sur la situation au Proche-Orient, à Gaza, dans l’Indopacifique, en Amérique latine et dans toutes les contrées du globe susceptibles de servir de rampe de lancement à la Troisième Guerre mondiale, nous devons tous constater que l’oligarchie politique, économique et médiatique française et européenne a totalement renié les prétendues « valeurs de la République » qu’elle invoque à tous propos, et principalement quand il lui faut fustiger le mouvement populaire et ceux qui prennent sa défense. Où est passée la phrase attribuée à Voltaire et déclarant que « je ne suis pas d’accord avec vos idées mais je me battrai pour que vous puissiez les exprimer librement », qui est au fondement de ce qu’on nomme ordinairement le pluralisme républicain et la liberté d’expression ? Le risque est aujourd’hui majeur, non seulement à propos de la libre expression politique et syndicale sur Gaza, à propos de laquelle on n’a le droit que d’exprimer le point de vue du gouvernement ou… le point de vue du gouvernement ET de l’extrême droite ; non seulement à propos de l’Ukraine, où il en va quasiment de même quand on émet un doute sur la bénignité du trio UE-OTAN-régime Zelensky ; mais aussi à propos du mouvement social MAJORITAIRE sur les retraites, où l’on a vu le pouvoir piétiner à la fois la volonté du peuple, l’unanimité des syndicats et la dignité de l’Assemblée nationale, pour finir aujourd’hui – alors même que les états-majors syndicaux et politiques se pressent à l’Élysée comme si de rien n’était ! – par emprisonner des énergéticiens CGT grévistes ou par menacer de la répression d’État le valeureux camarade Sébastien Ménesplier, secrétaire général de la FNME-CGT (EDF) et membre du bureau confédéral de la CGT ?
Cette fascisation galopante du pouvoir a à voir avec l’isolement croissant du pouvoir macroniste, honni par la majorité du peuple et pour lequel, pourtant, d’aucuns à gauche ont appelé à voter pour lui contre Le Pen au second tour des présidentielles de 2017 et de 2002 parce qu’il était un « barrage antifasciste » !
Elle a à voir avec l’intégration ultra-réactionnaire de la France (ne faut-il pas dire la « désintégration » ?) dans cette prétendue « construction » européenne que 57% des Français jugent déjà très négative, et qu’ils avaient sévèrement sanctionnée – sans être entendus – en votant contre la constitution européenne en 2005.
Elle a à voir avec la marche à la guerre mondiale que l’UE-OTAN et ses satellites, dont fait partie le gouvernement Netanyahou, impulse sur une multitude de fronts, sans crainte d’armer les milices pronazies en Ukraine (les bataillons Aïdar, Azov, etc. sont franchement nazis) et un gouvernement Zelensky qui accepte d’applaudir à tout rompre, devant le Parlement fédéral canadien unanime, un soi-disant « héros » ayant servi dans la Waffen-SS Galicie pour combattre l’Armée rouge en 1943 !
Elle a à voir avec l’euro-destruction méthodique de l’ensemble de l’héritage français de la Révolution française, du mouvement ouvrier et démocratique, de la Commune de Paris, du Front populaire et du CNR.
Elle a à voir avec la totale perte d’indépendance et de DIGNITÉ nationales qui caractérise les gouvernements (anti-)« français » pro-Maastricht depuis Sarkozy, Hollande et Macron, ces suiveurs serviles de l’ordre atlantique qui tournent totalement le dos à la politique étrangère gaulliste des années 1960. Cela au risque d’attirer encore plus d’attentats sur notre sol et de faire haïr la France par tous les peuples du Sud, alors que notre pays était admiré partout en 2003, sauf au Pentagone, quand Dominique de Villepin, en cela soutenu par les forces progressistes de notre pays, avait le courage de refuser de cautionner Bush dans son invasion exterminatrice du peuple irakien…
C’est pourquoi nous nous adressons à nouveau à tout le mouvement ouvrier et démocratique, comme nous l’avons déjà fait à l’automne 2021 en appelant à un large front antifasciste à l’époque. Malgré nos graves divergences sur divers sujets, nous sommes tous ciblés par la macro-fascisation et par l’extrême droite (RN, Zemmour) et par l’ultra droite LR qui galopent à leur suite. Et nous avons tous la responsabilité, comme en 1934 quand Maurice Thorez, Jacques Duclos et Benoît Frachon proposaient au nom du PCF-SFIC d’édifier le Front populaire, de stopper par l’ACTION COMMUNE la Bête immonde du fascisme en passe de contaminer notre pays sous le masque d’un « libéralisme » qui n’est que le travestissement d’une politique antipopulaire, belliciste et fascisante si ce n’est pire. Même en désaccord sérieux avec tel ou tel d’entre eux ou d’entre elles sur d’autres points, le PRCF défendra toute victime de la chasse aux sorcières macroniste et morettiste comme il relaiera par ailleurs tout appel de bon sens émanant de citoyens appelant à la désescalade en Ukraine, au cessez-le-feu inconditionnel à Gaza, tout appel à faire cesser le blocus étatsunien criminel de Cuba, tout ce qui à l’échelle mondiale peut faire baisser la tension menant à la guerre mondiale inévitablement nucléaire si les fronts ukrainien, caucasien, proche-oriental, indopacifique, coréen, font jonction sous l’impulsion d’un Oncle Sam moins enclin que jamais à laisser contester sa très destructive suprématie économique, culturelle et militaire mondiale.
D’ores et déjà, le PRCF renouvelle instamment le message de sa Lettre ouverte aux organisations démocratiques du 18 octobre 2023 : partout, organisons des rassemblements pluriels et pacifiques, avec prises de parole, pour la liberté d’expression et pour la paix, devant des stèles de Résistants antifascistes ou d’autres représentants du combat passé pour les libertés.
Plus que jamais sont liées à notre époque les luttes pour la paix, la liberté, le pluralisme et la démocratie, le droit de tous les peuples à disposer d’eux-mêmes, y compris pour le peuple palestinien martyrisé depuis 75 ans, mais aussi pour l’émancipation de la France du déshonorant carcan euro-atlantiste, et bien entendu, pour la relance du progrès social. Et, réaffirmons-nous en tant que communistes fidèles au combat de Marx, pour un socialisme-communisme de nouvelle génération qui nous libèrera du capitalisme-impérialisme pourrissant qui conduit l’humanité à l’indignité, voire à l’autodestruction.