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A l’occasion de la réunion des forces politiques et diplomatiques anti-impérialistes à Londres en l’Honneur du 106ème Anniversaire de la Révolution d’Octobre organisé par le Parti Communiste de Grande Bretagne, une délégation du PRCF a pu prononcer un discours remarqué. Cette participation montre les liens forts, par delà la manche, de solidarité internationaliste des communistes. Joti Brar avait pu intervenir personnellement lors du meeting internationaliste du stand du PRC à la fête de l’Humanité 2023. Les délégations du PRCF et du CPGB se retrouvent dans les temps forts des mobilisations de la plateforme mondiale anti impérialiste.
Le samedi 4 novembre 2023, le Communist Party of Great Britain Marxist Leninist (CPGBML), a réuni dans la Maison des Libérateurs sud-américains (du joug espagnol) Francisco de Miranda et Simón Bolivar à Londres, une rencontre internationale politique et diplomatique de plusieurs organisations venant des quatre coins du monde (essentiellement des Amériques, d’Asie et d’Europe). Choisissant un lieu mythique et une date plus que symbolique, c’est au sein d’une tribune réunissant dix orateurs qu’un représentant de la Commission Internationale du PRCF a participer aux prises de parole dans une perspective de commémoration et d’un appel à l’unité de toutes les forces communistes marxistes léninistes pour la Paix et l’unisson d’un refus catégorique de l’ordre bélliciste Euro-Atlantiste (OTAN) qui nous mène chaque jour un peu plus vers une troisième Guerre Mondiale..
L’événement dura près de trois heures avec la présence d’une centaine de personnes et notamment de Harpal Brar, grand historien, politicien et écrivain fondateur du parti anfitrion le CPGBML. Né en 1939 en Inde, il vit en Angleterre depuis 1962. Il tint son rang dans l’assistance du haut de ses 84 ans et de sa vingtaine d’ouvrages à l’encontre du révisionnisme depuis l’ère Kroutchev*. Un exemple de force militante et d’engagement politique!
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Trois membres du parti britannique, le PRCF et plusieurs excellences diplomatiques sont intervenus à la tribune pour célébrer le 106ème Anniversaire de la Révolution Soviétique. L’événement a été ouvert par Madame l’Ambassadrice Rocío del Valle Maneiro de la République Bolivarienne du Vénézuéla qui recevait l’événement au Bolivar Hall. Ensuite un message vidéo du Président du Conseil Suprême de la République Populaire de Donetsk, Boris Litvinov a été projeté.
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Puis ce fut le tour de Joshua Covell, de la Red Youth (jeunesse du CPGBML) de prendre la parole
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avant que notre Camarade Guillaume F., membre de la Commission internationale du Pôle de Renaissance Communiste en France prononce une allocution au nom du PRCF.
les interventions de Madame l’Ambassadrice de la République de Cuba Bárbara Montalvo Álvarez, de l’Ambassadeur de la République Populaire de Chine Monsieur Zhao Fei; de l’attaché diplomatique de la République Populaire et Démocratique de Corée Monsieur Kim Song Gi,
Un message de Stephen Cho (le Coordinateur du Forum International Coréen et organisateur de la Plate-forme Anti-impérialiste Mondiale) a été lu devant la salle par une délégation avec qui le PRCF noue des contacts fructueux.
Enfin, le journaliste Steve Sweeney, membre du CPGB-ML vint raconter son expérience du terrain dans le Donbass où il a multiplié les allers-retours depuis 2014 et où il est resté six mois en 2023.
Joti Brar, Porte Parole du CPGB-ML, a prononcé le discours de conclusion de ce 106ème Anniversaire de la Révolution d’Octobre 1917.
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Pour ceux qui comprennent la langue de Paul Robeson (sportif et artiste qui traduisit l’hymne de l’URSS en anglais!) nous vous invitons à revoir l’événement sur le lien suivant:
par GDCFD – photographies avec l’aimable autorisation des participants
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Le discours prononcé par le PRCF : AU CONFLIT MONDIAL POTENTIELLEMENT EXTERMINATEUR ATTISE PAR L’IMPERIALISTE EURO-ATLANTISTE, OPPOSER LA CONTRE-OFFENSIVE SALUTAIRE DE LA CLASSE TRAVAILLEUSE CONTRE LE GRAND CAPITAL!
Il y a 106 ans, le 7 novembre 1917, sous l’impulsion du Parti bolchevik…
…les prolétaires de Petrograd et de Moscou s’insurgeaient victorieusement contre le gouvernement provisoire de Kerenski qui, derrière un verbiage socialisant sans contenu concret, courtisait la bourgeoisie, contournait les Soviets ouvriers, poursuivait la guerre impérialiste, refusait la nationalisation démocratique immédiate des terres et laissait le pouvoir aux capitalistes dans les usines, lesquels affamaient la population pour la « punir » de son engagement révolutionnaire. Le même gouvernement Kerenski, qui était resté passif face au putsch contre-révolutionnaire tenté par le général tsariste Kornilov, avait du reste « démocratiquement » proscrit Lénine et interdit son parti durant l’été 1917…
Du reste, durant ces Dix jours qui ébranlèrent le monde et qu’a minutieusement chroniqués le grand reporter américain John Reed présent sur place, une discussion démocratique sans précédent embrasa la Russie; à son issue, les solutions portées par l’avant-garde bolchevique, la paix immédiate sans annexions ni rachats, la terre aux paysans, le contrôle ouvrier sur l’usine, le droit à la complète autodétermination des nations naguère opprimées par le tsar, l’orientation résolue vers la dictature du prolétariat et de ses alliés, la mise en place d’une libre fédération des nations soviétiques souveraines et égales en droit au sein de l’URSS, la rupture avec l’Internationale social-démocrate devenue pro-impérialiste et contre-révolutionnaire, et, dès 1919, la création d’une nouvelle Internationale communiste, l’emporta au sein des masses prolétariennes et paysannes de Russie : sans cet accord profond des masses populaires avec le programme bolchevique porté par d’héroïques prolétaires et intellectuels d’avant-garde, jamais la nouvelle Armée rouge ouvrière et paysanne n’aurait pu par la suite balayer la contre-attaque réactionnaire des « Blancs » appuyés par de nombreuses interventions étrangères, dont celle de la France de Clémenceau; et jamais par la suite, l’Armée rouge n’aurait pu écraser l’ « invincible » Wehrmacht qui venait de conquérir en un tournemain la France et l’ensemble de l’Europe centrale et orientale… Ce que constatera le Général de Gaulle quand, se rendant en visite d’Etat à Moscou en 1944, il déclara loyalement devant Staline: « les Français savent que la Russie soviétique a joué le rôle principal dans leur libération », une phrase qu’ont depuis lors soigneusement enterrée tous les « historiens » atlantistes de France et de Navarre !
Durant près de soixante-dix ans par la suite, l’URSS, alliée depuis la fin de la seconde Guerre mondiale aux démocraties populaires d’Europe orientale, puis progressivement rejointe sur la voie socialiste par la Chine populaire de Mao, par le Vietnam de Ho Chi Minh, par la Cuba de Fidel et du Che, prouva qu’il est possible de se passer des capitalistes pour organiser le développement social, pour mettre la médecine, le logement, le sport, la culture et l’éducation à la portée de tous, pour faire en peu de temps d’un pays arriéré la seconde puissance mondiale et la première puissance scientifique du monde (ce que résume le nom de Gagarine). De même qu’il fut possible en Russie, le prolétariat étant au pouvoir, de mettre d’emblée à égalité politiquement les femmes et les hommes (droit à la contraception, à l’avortement, « accouchement sans douleur » promu par l’URSS, divorce par consentement mutuel, droit de vote des femmes…). Il fut de même possible et nécessaire pour un Etat prolétarien combattant l’impérialisme de soutenir toutes les luttes de libération nationale en Asie, en Afrique et en Amérique latine.
Car hélas, la première expérience historique mondiale d’une société socialiste engagée par Octobre 17 a fini par tomber sous les coups de l’impérialisme, notamment de l’énorme croisade antisoviétique à visée guerrière et nucléaire portée par Reagan, Thatcher, Mitterrand et Kohl dans les années 80/84 (crise des « euromissiles » de 1984, où l’humanité a frôlé le gouffre, comme elle l’avait déjà frôlé en 1962 lors du bras de fer Est-Ouest à propos de Cuba et de Berlin), mais aussi de la trahison intérieure portée par les néo-Munichois qui prirent la tête du PCUS à la suite des décès en cascade de Brejnev, d’Andropov et de Constantin Tchernenko. Sans remonter ici aux conditions générales qui permirent le triomphe dévastateur de cette clique liquidatrice chérie de l’Occident et méprisée, expérience faite de ses résultats, par les Russes actuels, le rôle historique du gorbatchévisme, cette quintessence du révisionnisme et de l’opportunisme qu’avait déjà résumée à l’Ouest l’ « eurocommunisme » (de plus en plus d’UE et de moins en moins de communisme!), fut de désorienter les Soviétiques au moyen d’une « nouvelle pensée politique » anti-léniniste qui prétendait « préférer les valeurs universelles de l’humanité aux intérêts de classe du prolétariat »: une manière de courtiser l’impérialisme occidental, de nier le rôle dirigeant du prolétariat dans la lutte pour la paix, de sacrifier le camp socialiste à l’impossible « convergence » soviéto-américaine, d’abandonner à leur sort les luttes anti-impérialistes (Amérique centrale, Afrique, Palestine, etc.), et pour finir, de laisser la Russie, y compris capitaliste et « postsoviétique », plus encerclée et assiégée que jamais par l’impérialisme US qui, lui, n’avait évidemment pas changé de nature: on le voit aujourd’hui où tous ceux qui ont alors renié l’URSS et le communisme, y compris les dirigeants d’alors du KGB qui se rangèrent derrière Eltsine, en sont réduits à combattre directement sur les marches occidentales de la Russie contre l’alliance russophobe de l’UE-OTAN (c’est-à-dire des impérialismes américain et allemand, ce dernier en mal de revanche sur Stalingrad!) avec les nostalgiques d’Hitler, de Bandera et Cie, qui dominent à Kiev et dans les pays baltes.
Le bilan pour le monde est terrible en terme de domination planétaire de l’oligarchie capitaliste, principalement de l’oligarchie nord-américaine qui étouffe le monde avec son dollar frelaté, son US Army omniprésente, ses « sanctions » invivables pour les peuples mal-pensants, son alliance avec l’Etat raciste israélien ou avec l’Arabie saoudite intégriste et phallocratique. Le bilan en Europe, c’est aussi la mise en place d’une UE germano-atlantique pilotée régionalement par Berlin, laquelle a réussi, au moyen de l’euro aligné sur le mark et avec la totale collusion des maîtres du CAC 40 et du Parti Maastrichtien Unique (LR, PS, Modem, etc.), à écraser l’industrie des « partenaires européens » de la RFA « réunifiée » par l’annexion de la RDA et par la satellisation-dislocation des pays voisins, Tchécoslovaquie et Yougoslavie notamment. Les choses en sont désormais arrivées au point que, à l’instigation de l’impérialisme américain universellement pyromane de l’Ukraine à la Corée en passant par Taiwan, la Palestine et la Mer de Chine, le monde se trouve au seuil d’un nouveau conflit mondial exterminateur qui peut dévaster irréversiblement l’environnement humain et exterminer l’espèce humaine, soi-disant au nom des « droits de l’homme »!
Tout cela s’opère sur fond de fascisation de l’Europe (Ursula von der Leyen qui prétend défendre « nos valeurs démocratiques » en Ukraine n’a pas eu un mot pour fustiger les fascistes italiens et suédois qui viennent de s’emparer des rênes dans leur pays respectifs et elle ne craint pas d’armer sans limites le régime pronazi de Kiev qui les transmet aussitôt aux néonazis d’Aïdar et de « Svoboda », alias « Parti national-socialiste ukrainien ». De même l’UE avalise-t-elle sans ciller la résolution du Parlement européen qui, en septembre 2018, a odieusement mis un trait d’égalité entre le Troisième Reich et le pays de Stalingrad. Et qui a clairement appelé, non pas à combattre l’extrême droite raciste, mais tous ceux qui en Europe, continuent d’arborer l’emblème ouvrier et paysan du communisme véritable, contrairement à d’autres qui, lâchement, ont abandonné à temps ce symbole compromettant !
Cependant, contrairement à ce qu’ont sottement cru les idéologues du capitalisme qui parlaient de « mort du communisme » et de « fin de l’histoire » dans les années 1990/2000, l’histoire ne s’est pas arrêtée avec la chute contre-révolutionnaire du camp socialiste européen. D’une part, la Chine populaire qui, après l’expérience maoïste, puis la chute de l’URSS et la tentative des éléments chinois les plus pro-américains de déstabiliser le pouvoir (Tiananmen), avait choisi de s’insérer dans la mondialisation néolibérale pour moderniser ses forces productives, concurrence désormais ouvertement l’impérialisme américain. La RPC propose un projet alternatif de développement à l’Afrique et à l’Eurasie (les « nouvelles routes de la soie »)*, et surtout, sous l’impulsion de Xi Jinping, elle remet fortement à l’honneur le marxisme, le socialisme, l’idée d’une action mondiale commune des PC qui n’ont pas rallié le bloc euro-atlantiste: toutes choses qui certes, ne règlent pas toutes les contradictions du développement à la chinoise, mais qui ne sauraient être balayées d’un revers de main par ceux qui veulent donner sa chance à une future France socialiste s’émancipant à la fois de l’Axe américano-allemand et de la tutelle destructrice de l’oligarchie « française ».
Par ailleurs, les puissances contre-hégémoniques des B.R.I.C.S. (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) qui ne sont pas loin de regrouper la majorité des humains, supportent de moins en moins l’hégémonie étouffante de l’Oncle Sam et de ses vassaux européens, même s’il n’y a pas lieu d’idéaliser les dirigeants des grands pays capitalistes affiliés aux B.R.I.C.S. et s’il faut, bien entendu, continuer de soutenir prioritairement, dans ces pays, les communistes russes, sud-africains, brésiliens et indiens, sans parler sur un autre plan, des communistes iraniens.
En Afrique, le colonialisme et le néocolonialisme, y compris français, sont exécrés, du Tchad au Burkina Faso en passant par le Mali et le Niger.
En Amérique latine, Cuba et les pays de l’ALBA font face à un véritable siège de la part de l’empire étatsunien, mais ils tiennent bon et la gauche populaire marque même de nombreux points sur tout le continent.
Au Proche-Orient, l’impérialisme US a dû battre en retraite en Syrie, la domination hégémonico-impérialiste est en crise de l’Afghanistan à la Libye et le peuple palestinien continue sa lutte héroïque contre le gouvernement prédateur d’Israël armé par Washington et soutenu honteusement par Macron.
C’est d’autant plus vrai que, d’ores et déjà, l’UE asservie à l’OTAN vit une crise explosive, voire mortelle. Elle a été aggravée par le Brexit, puis par les sanctions-boomerangs imposées par Washington à la Russie et, indirectement, à son concurrent germano-européen. En outre, l’évident cavalier seul allemand d’Olaf Scholz ridiculisant le mythe hexagonal du « couple » franco-allemand (visite d’Etat récente de Scholz à Pékin…) montre les possibilités qui existent pour les militants franchement communistes, mais aussi pour le mouvement syndical de classe, s’ils osent prendre la tête du Frexit progressiste, antifasciste et anti-impérialiste orienté vers la reconstruction de la souveraineté nationale, vers l’affrontement de classes résolu avec l’oligarchie monopoliste et vers son débouché proprement révolutionnaire: le socialisme pour la France. Celui-ci serait en effet la plus haute contribution que le prolétariat français puisse jamais apporter à la solidarité prolétarienne mondiale.
En réalité, il n’y a pas d’opposition entre l’idée d’un large rassemblement anti-impérialiste contre la guerre mondiale et pour la désescalade en Europe et le fait qu’il revient aux communistes de prendre la tête de ce large rassemblement pour la vie que Youri Andropov appelait en 1985 le « front mondial de la raison ». Et cela, sans lâcher une seconde, faut-il le dire l’expression de notre propre analyse de classe de l’ensemble des questions politiques nationales et internationales.
Cette relance du mouvement ouvrier de classe est solidaire de la reconstruction de plus en plus urgente d’un véritable parti communiste que n’est plus le PCF totalement absent du combat anti-UE et anti-OTAN. A cette reconstruction, le PRCF contribue par le travail théorique, militant (de plus en plus nos militants vont aux luttes, à la jeunesse et aux entreprises) et organisationnel avec les travaux de notre imminente VIème Conférence nationale.
Un dernier mot pour finir aux camarades russes qui, de Donetsk placé sous les bombes, à la place rouge de Moscou, s’apprêtent à célébrer Octobre rouge en défendant à la fois, aux premiers rangs, leur pays et le Donbass minier contre l’UE-OTAN alliée aux nazis, et en portant haut l’héritage léniniste fustigé par Poutine: l’eurocommunisme ravageur, le gorbatchévisme, la mutation déshonorante du PCF ont longtemps distendu les liens communistes franco-soviétiques et franco-russes, mais il est de notre devoir et de notre avenir commun que revivent les liens fraternels entre le pays de Robespierre et de Lénine, entre les héritiers de la Révolution française et de la Commune et ceux de Stalingrad et de la Grande Révolution Socialiste d’Octobre. En ce 106ème anniversaire qui se tient hélas sous un ciel d’encre, mais où les braises du combat de classe rougeoient sous la cendre provisoire de la contre-révolution, honneur et courage aux héritiers de la plus grande révolution de l’histoire, la Révolution d’Octobre. SLAVA LENINA, TOVARITCHI !