Alors qu’elles avaient fait tant de bruit sur le conflit dit russo-ukrainien, dénonçant « l’agression russe » et ignorant les 14 000 morts causés par le régime pronazi de Kiev entre 2014 et 2022, la C.E.S. (Confédération Européenne des Syndicats) et la C.S.I. (Confédération Syndicale Internationale) sont soudainement devenues mutiques sur le carnage israélien en cours à Gaza.
On ne trouve en effet qu’un unique communiqué lapidaire de la C.S.I. en date du 9 octobre1 qui condamne bien plus durement le Hamas que le gouvernement colonial et raciste du fasciste israélien Netanyahou. C’est également ce communiqué qu’a repris la C.E.S.2. Et depuis ces trois maigres paragraphes ? Plus rien et surtout, aucune action, aucune mobilisation des travailleurs !
Les bombardements sur les civils palestiniens (avant tout sur des femmes et des enfants, plus de 10 000 morts dont 5 000 mineurs !), les hôpitaux, le personnel de l’ONU, les journalistes… tout ça n’intéresse nullement ces organisations prétendument internationalistes !
En réalité, ce piteux positionnement est une nouvelle démonstration que ces organisations ne sont que l’émanation « syndicale » (elles ne méritent même pas ce qualificatif !) de l’impérialisme américain de l’O.T.A.N. et de sa vassale, l’Union Européenne, comme l’était avant elle la C.I.S.L. (Confédération Internationale des Syndicats Libres, créée et dirigée par la C.I.A. et qui permit, en France, à F.O. de se financer pour combattre, non le patronat, mais la C.G.T.), dont la C.E.S. a toujours été la branche européenne et qui est également l’ancêtre officielle de la C.S.I.. Leur pitoyable et indigne position calquée sur le Département d’État américain de Biden/Blinken et de la Commission européenne de Bruxelles d’Ursula von der Leyen n’a donc rien d’étonnant !
En France, si la C.G.T. a adopté une position de dénonciation du massacre en cours à Gaza bien plus en adéquation avec son histoire et avec son passé internationaliste et pacifique, il devient urgent qu’un débat sur ses orientations internationales émerge dans toutes ses instances et avec tous ses syndiqués, d’autant qu’une décision a été prise en ce sens lors du 53eme congrès de Clermont-Ferrand. Mais Sophie Binet, dont chacun connaît l’européisme profond et le passé social-démocrate au P.S. et à l’U.N.E.F., et qui n’a cessé de coller à Laurent Berger quand il est retourné « dialoguer » à Matignon malgré la contre-réforme des retraites et les onze 49/3 de Mme Borne, peut-elle sérieusement appeler les luttes sociales et la résistance anti-impérialiste à converger enfin pour combattre le colonialisme israélien et ses protecteurs euro-atlantistes ?
Au surplus, de son coté, la Fédération Syndicale Mondiale (F.S.M.) a, elle, enchaîné les communiqués pour dénoncer et agir contre l’extermination des Gazaouis. La C.G.T. ferait bien de s’en inspirer, au lieu de perdre son temps et à gaspiller son argent (et celui de ses syndiqués !) à diffamer la F.S.M. sur de prétendus liens avec le régime théocratique iranien, ou de l’accuser de « campisme » ! D’autant, que par un autre communiqué en date du 1er novembre de cette année, la F.S.M a dénoncé le meurtre de la jeune iranienne Armita Garawand pour refus du port du voile par les autorités iraniennes3. Étrange accointance avec « Téhéran » que celle-ci…
Alors plus que jamais :
Jaune, jaune, jaune ! La C.E.S./C.I.S. sont jaunes,
Rouge, rouge, rouge ! La F.S.M. est rouge !!!