DECLARATION DU PRCF – 8 février 2024 HONORER MICHEL MANOUCHIAN et les F.T.P.-M.O.I., C’EST RENDRE ENFIN JUSTICE A LA RESISTANCE COMMUNISTE, C’EST CESSER DE CRIMINALISER LE COMMUNISME HISTORIQUE tout en poussant à la FASCISATION, C’EST METTRE FIN A LA DISSOLUTION DE LA FRANCE DANS L’EUROPE ATLANTIQUE ET SUPRANATIONALE.
Après sept décennies d’ostracisme minable à l’encontre des héros et des grands dirigeants communistes français dont le souvenir illumine notre histoire, un combattant communiste, notre défunt camarade Michel* Manouchian, figure de proue de l’Affiche rouge, va enfin entrer au Panthéon : pas plus que Robespierre et Saint-Just, fondateurs de la République française, aucun communiste n’y était jamais entré jusqu’à ce jour ! Ni Cachin et Vaillant-Couturier, fondateurs du PCF, ni Thorez, Duclos et Frachon, qui firent de ce parti le premier de France et qui inspirèrent le Front populaire, l’incomparable engagement massif des communistes dans la Résistance armée à Hitler, sans oublier les avancées sociales de la Libération, les luttes anticoloniales qui sauvèrent l’honneur de notre pays. N’ont jamais eu non plus les honneurs du Panthéon, ni les martyrs de la classe ouvrière que furent, entre mille autres, le cheminot Sémard, le métallo Timbaud, le mineur Debarge, etc., ni les hautes figures du féminisme populaire que furent Martha Desrumeaux ou Marie-Claude Vaillant-Couturier. Et pas davantage les grands intellectuels communistes, par ailleurs Résistants, que furent Politzer, Solomon, Langevin, Wallon, Aragon, Elsa Triolet, Picasso, Léger, Eluard et tant d’autres.
Encore cette panthéonisation de Manouchian par Emmanuel Macron est-elle pour le moins frappée d’ambiguïté. En effet, c’est constamment sa qualité d’« Arménien » combattant pour la France qui est mise en avant par la célébration officielle, plutôt que son ardent engagement de militant communiste aguerri aux côtés de Joseph Epstein, qui dirigeait le bataillon dit de l’Affiche rouge. Personne, certes, ne songe à minimiser l’attachement de Manouchian à son Arménie natale, mais outre que dans sa dernière lettre, qu’il signa « Michel », il revendique hautement sa qualité de combattant régulier de l’Armée française, c’est bien parce qu’il était déjà militant du PCF clandestin que notre grand camarade a rejoint la Résistance armée des FTP-MOI, cette formation d’élite destinée au combat urbain que mit en place et que dirigea politiquement, sous les ordres de Duclos, Frachon et Tillon, l’état-major clandestin du PCF pour combattre l’Occupant et ses valets vichystes.
Il est également scandaleux, voire méprisable, que le chef de l’Etat ait refusé de facto d’inviter à la cérémonie d’hommage à Manouchian notre camarade Léon Landini, héros de la guérilla urbaine et officier des FTP-MOI, Officier de la Légion d’honneur, Médaille de la Résistance, Grand Mutilé de Guerre suite aux tortures infligées par Barbie, décoré par l’URSS pour faits de Résistance, Léon étant l’un des derniers, si ce n’est le dernier Franc-Tireur et Partisans de la MOI encore de ce monde à 98 ans. Par ailleurs président du PRCF après avoir pris sa première carte au PCF en 1942 à l’âge de 16 ans, Léon Landini préside aussi l’Amicale des anciens FTP-MOI du Bataillon Carmagnole-Liberté, qui compte à son actif d’innombrables exploits militaires en Rhône-Alpes. Léon avait écrit au président de la République en demandant, ce qui n’était que normal, qu’il lui soit permis, en l’honneur des 52 combattants de Carmagnole morts au combat ou sous la torture, d’arborer lui-même le glorieux drapeau du Bataillon Carmagnole-Liberté à la cérémonie d’hommage ! il n’a reçu à ce sujet qu’une réponse tardive et totalement dilatoire, l’Elysée ou ses petits exécutants n’ayant même pas eu le courage d’opposer un refus clair, il est vrai impossible à argumenter.
Comme l’a écrit Charles Tillon, qui contribua centralement à la mise en place et à la direction des FTPF et des FTP-MOI après avoir lancé, du sol français, l’appel à la Résistance du 17 juin 1940, Carmagnole-Liberté fut le « plus beau fleuron de la Résistance militaire française ». Et son souvenir est extraordinairement actuel et parlant pour notre époque car ce bataillon, comme celui qu’animaient Epstein et Manouchian fusionnait comme il se doit le patriotisme français et républicain le plus ardent avec l’internationalisme prolétarien de ces militants communistes d’origine étrangère, Italien antifascistes, Espagnols républicains, juifs d’Europe centrale ou d’Allemagne, dont un si grand nombre « cria la France en s’abattant », comme dit le poème d’Aragon, face aux pelotons d’exécution des brutes nazies.
Par cette mesquinerie indigne, le pouvoir étale toute sa bassesse, tout à fait caractéristique d’une oligarchie maastrichtienne et atlantiste recrue d’anticommunisme et d’antisoviétisme à retardement, qui détruit les acquis sociaux de la Libération et qui, au nom de la « construction » européenne supranationale, atlantiste et axée sur Berlin et Washington dévaste notre souveraineté, multiplie les lois liberticides et xénophobes, éradique notre souveraineté, abaisse chaque jour un peu plus notre langue et notre culture devant le tout anglo-américain débilitant du « big business » mondialisé.
C’est pourquoi, alors que les écrits pseudo-historiques se multiplient sur les FTP et les FTP-MOI, qui contournent, ignorent ou déforment l’histoire de ces combattants devenus « Français de préférence » tout en restant internationalistes de cœur, alors qu’aucun des grands « historiens » sollicités par les médias et écrivant sur la Résistance communiste n’a la simple politesse de s’informer directement auprès du grand témoin indomptable qu’est resté l’officier FTP-MOI Léon Landini, nous, militants franchement communistes du PRCF, nous inclinons avec amour et respect devant la mémoire d’Epstein, de Manouchian et de leurs compagnons d’héroïsme, tout en disant que dans le cœur de la classe ouvrière, de la jeunesse populaire et du peuple travailleur de France, la mémoire vive des FTP-MOI et des FTPF (tels que notre camarade Pierre Pranchère, maquisard corrézien qui vient de mourir), le souvenir à la fois rouge et tricolore de la Résistance communiste armée continuera d’inspirer notre combat pour la reconstruction d’un parti communiste de combat et pour la renaissance d’une Alternative patriotique et internationaliste apte à nous débarrasser de la tyrannique Europe atlantique fauteuse de guerre ainsi que du capitalisme et de l’impérialisme de plus en plus barbares et destructeurs.
Pour le Pôle de Renaissance Communiste en France (P.R.C.F.)
Fadi Kassem, agrégé d’histoire, secrétaire national du PRCF
Gilliatt de Staërck, secrétaire des Jeunes pour la Renaissance Communiste en France
Jean-Pierre Hemmen, directeur de publication de la revue Etincelles, fils de Fusillé communiste de la Résistance
Annie Lacroix-Riz, petite-fille de déporté juif mort à Auschwitz, agrégée d’histoire, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’Université Paris VII
Georges Gastaud, fils de Résistant gaulliste, agrégé de philosophie, directeur politique du journal Initiative communiste
Gilda Guibert, agrégée d’histoire, responsable de la commission Histoire et Mémoire de la revue Etincelles
Se joint à la signature de ce texte, Vincent Flament, rédacteur en chef de la revue Solidarité de classe (Comité Internationaliste de Solidarité de Classe CISC)