En ce 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, manifestons partout pour faire vivre le féminisme rouge, celui que défendait Clara Zetkin, l’initiatrice de cette journée, qui fait converger systématiquement le combat social du prolétariat, les luttes anti-impérialistes et les luttes féministes.
Les attaques rabiques incessantes du gouvernement Macron, pressé d’obéir à l’UE avide d’austérité et de destruction des services publics, le prouvent, hélas : dans les sociétés de classes, le travail et le statut des femmes sont invariablement considérés comme inférieurs à ceux de leurs homologues masculins, ce qui légitime leur exploitation accrue. La classe oligarchique qui gouverne la France y trouve évidemment son intérêt et se trouve donc fort aise de la dénonciation en vogue de la prétendue nocivité intrinsèque du sexe masculin. Qui n’a pas grand-chose à y voir, en l’occurrence, même s’il existe nombre de grossiers imbéciles qui s’autorisent des comportements « cruels, inhumains et dégradants » à l’égard de leurs épouses, compagnes, sœurs et filles.
Du côté de l’oppression, même les « femmes puissantes » chères à Léa Salamé sentent parfois le vent du boulet sexiste. Mme Rachida Dati, pourtant profondément convaincue des bienfaits du capitalisme et déterminée à s’y creuser un trou coûte que coûte, se fait traiter de « petite beurette qui a réussi » par un pompeux gougnafier s’exprimant dans la presse. Le mépris de classe est juste à côté du mépris de sexe… teinté de racisme, et il le complète.
Surtout, face aux attaques économiques et politiques incessantes, les femmes des couches dites « moyennes », jusqu’ici plutôt protégées, traditionnellement préoccupées par l’égalité avec les hommes de leur milieu en matière de formation, d’emploi, de réussite sociale et d’épanouissement personnel, tout cela au sein de la société capitaliste, commencent à la trouver saumâtre. Les salaires des cadres, femmes et hommes, ont diminué, même les familles petites-bourgeoises se font du souci devant la destruction de l’instruction publique et du système de santé – elles non plus ne trouvent pas d’antibiotiques dans les pharmacies pour soigner leur enfant malade. Quant à se faire soigner en urgence… mieux vaut ne pas être atteint d’une maladie grave. Surtout quand on a choisi de fuir la ville pour s’établir à la campagne, dans la verdure, loin de la pollution – et loin des transports en commun, des services publics et médicaux.
Alors évidemment, si les familles des couches moyennes commencent à souffrir sérieusement, les femmes de la classe ouvrière, sans parler des paysannes, sont les premières à subir le désastre social.
Car les mesures infâmes et, disons-le, franchement sadiques du gouvernement Macron, en matière de retraite, de chômage, de logement, touchent évidemment les plus pauvres, les plus précaires, les plus isolés de la société française : les femmes. Celles qui ont travaillé moins longtemps, pour cause d’éducation des enfants et verront leurs retraites se réduire à quasiment rien. Celles qui espéraient prendre une retraite méritée, mais doivent continuer à pointer au chômage après le recul de l’âge de la retraite, avec en plus une réduction de leurs indemnités. Celles qui sont pompeusement nommées « chefs de famille monoparentale » et ne trouvent pas de logement… parce qu’elles ont des enfants.
Le féminisme bourgeois ignore les revendications sociales du mouvement ouvrier et affirme qu’on peut éliminer l’inégalité des sexes sans combattre le capitalisme. Certains militants ouvriers croient à l’inverse que le féminisme n’est qu’une arme de division et que la lutte anticapitaliste se suffit à elle-même. Double erreur que ne commettait pas Engels, le fondateur avec Marx du communisme moderne, quand il écrivait L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’État. Il y montrait comment les sociétés fondées sur l’exploitation du travail humain sont forcément sexistes. La surexploitation des femmes en tant que travailleuses et leur oppression en tant que femmes est une condition préalable fondamentale au fonctionnement du capitalisme : économiquement, politiquement et idéologiquement.
Alors il faut à la fois combattre les vieux schémas sexistes car ils permettent aux capitalistes de diviser notre classe en permettant aux capitalistes de sous-payer les métiers majoritairement féminins, et combattre le système capitaliste qui exploite la classe laborieuse en brisant les solidarités entre hommes et femmes, Français et immigrés, etc.
Donc marchons sur nos deux jambes, faisons converger les luttes antisexistes, les luttes anticapitalistes, sans oublier les luttes antiimpérialistes que mènent notamment les héroïques femmes palestiniennes !
Commission condition féminine du PRCF.