20 mars 2024 – Journée mondiale de la langue française et de la Francophonie internationale – Dans le cadre du naufrage global en cours de notre pays dans les eaux glacées de la « construction » euro-atlantique, nous avions déjà assisté à la mise en extinction du « produire en France » industriel, halieutique et agricole: les délocalisations industrielles parrainées par le MEDEF, les quotas de pêche accaparés par la grande pêche industrielle capitaliste, l’agriculture paysanne mise à mort par la PAC et l’agro-industrie mondiale, tout cela a déjà largement abouti au déclassement et à l’humiliation massifs d’ouvriers, d’employés, de techniciens, d’artisans, de paysans et de leur famille.
Restaient encore deux atouts-maîtres à notre pays méthodiquement endetté et discrédité par le grand capital et par ses eurogouvernements successifs, qu’ils soient dirigés par Sarkozy, Hollande ou Macron: la langue française, encore parlée et apprise sur les cinq continents, et le prestige culturel mondial de la France, encore très réel quoique déclinant. Source permanente, soit dit en passant, d’énormes rentrées financières pour notre pays. La Culture, qui nous apporte notre statut humain , ne « coûte » pas financièrement!
Concernant la langue, elle est méthodiquement sacrifiée, sans le moindre débat démocratique, au tout-anglais des institutions européennes et du business européen: il n’est que de jeter un coup d’oeil aux enseignes de nos centres-villes (aux bons soins des « conseils » des chambres de commerce anglo-formateuses). Du reste, en violation des traités européens censés faire respecter la « personnalité » culturelle de chaque pays de l’UE, l’anglo-américain a été érigé par Lady Ursula Von der Leyen, par ailleurs porte-voix des guerres de l’OTAN en Europe, en langue de travail unique des principales institutions de l’UE: Commission européenne, Parquet européen, Cour des comptes européenne.
Concernant la culture au sens large, on assiste à la fois au sabordage organisé de l’Education nationale, passée du second rang mondial avant 1992 (date du Traité de Maastricht) au 27ème à l’heure actuelle, à l’étouffement en longue durée de la Recherche publique, et à l’étouffement des Ecoles d’art (et d’architecture) de notre pays. A la casse l’ « exception culturelle » chère aux Français: tant il est illusoire de s’imaginer qu’UN secteur, la culture, pourrait indéfiniment échapper à l’euro-ajustement atlantique et turbo-capitalistique des activités humaines, cette guerre permanente faite aux peuples et aux travailleurs !
Bref, même s’ils ne s’en doutent pas forcément tous, les étudiants de ces écoles, qui sont membres d’un peuple et d’un pays que la classe dominante strangule et humilie en continu, luttent, non seulement pour leur avenir, mais pour la renaissance de leur pays naufragé et aussi contre la « culture » unique – celle du fric tout-puissant made in Wall Street – et pour la possibilité même d’une éducation artistique et d’une création indépendantes du formatage continental et mondial des esprits et des corps. C’est pourquoi la Commission culture du PRCF soutient fermement leur lutte salvatrice.