Ils avaient été les pionniers de la grève pour les salaires à l’automne 2022 (leur raffinerie avait été la première en grève dés septembre !) puis le fer de lance de la grève dure pour la défense de nos retraites en 2023, portée par la Fédération nationale CGT des industries chimiques (la CGT-FNIC). C’est sans aucune doute et principalement pour cette raison que 677 emplois vont être supprimés en 2025 liés au site de Gravenchon, la plateforme pétrochimique de port-Jérôme-sur-Seine dans la Seine-Maritime, et cela alors que plus de 35 millions d’euros y avait été investit depuis 2020.
647 postes sur place vont disparaitre, et 30 à la direction basée à Nanterre dans les Haut-de-Seine.
Une punition de classe contre le « produire en France » et contre ceux et celles qui le portent et le défendent durement – c’est à dire ses ouvriers – , car ceux-là en 2023 – et dans d’autres batailles – n’ont pas attendu le calendrier national « de luttes » des directions confédérales euro-syndicales de la CGT, CFDT, CFTC, UNSA, CFE-CGC etc, pour se mobiliser et pour faire GREVE et BLOQUER les profits capitalistes.
Terrible écho certes mais qui démontre qu’on ne mène pas une lutte concrète seulement à coup de « journées nationales de mobilisation » saute-moutons.
C’est l’ensemble du monde ouvrier, mais aussi du monde du travail – car combien d’emplois indirects, d’artisans, de commerçants, de fonctionnaires etc, dans le département et le pays vont être impactés par ces 677 licenciements ? – qui est mis à mal par la logique répressive et économique de l’euro-mondialisation capitaliste, de la « construction européenne » capitaliste et supra-nationale qui déleste notre pays de son pouvoir de souveraineté sur le « produire en France industriel ». Car le macronat, à l’annonce de ces licenciement, n’assure qu’une seule chose : « être attentif à la bonne procédure de licenciement »…
Bref, contre nos industries, contre nos emplois, contre le monde du travail, contre nos services publics, contre nos salaires, contre notre souveraineté nationale et populaire… macronat, Union européenne et grand capital euro-mondialisé avancent main dans la main.
Raison de plus, contre cette logique mortifère, de boycotter le scrutin européiste du 9 juin pour DELEGITIMER l’euro-mondialisation capitaliste et pour amorcer une véritable alternative rouge et tricolore dans notre pays, populaire et patriotique, tournée contre le macronat, l’UE-OTAN et le CAC40.
communiqué de la commission lutte du PRCF – 15 avril 2024
« La casse sociale dans la pétrochimie doit s’arrêter » Olivier Mateu UD CGT 13 interviewé par la Marseillaise
La Marseillaise : Quelle est votre réaction suite à l’annonce de la vente de la raffinerie Esso de Fos ?
Olivier Mateu : L’Union départementale CGT 13 apporte, en premier lieu, toute sa solidarité avec les travailleurs d’Exxon, de Fos ou de Normandie. La CGT sera aux côtés des travailleurs pour faire en sorte que la casse sociale dans le raffinage et la pétrochimie, qui se déroule depuis des années maintenant, s’arrête. On ne peut pas laisser des grands groupes financiers détruire comme ça des milliers d’emplois et mettre fin à des productions qui sont utiles. Aujourd’hui, le fait est que le gouvernement n’en a rien à faire de la production industrielle.
Exxon c’est des milliards de bénéfices, cela amplifie votre colère?
O.M. : Au-delà de la colère, il faut relever les incohérences des discours gouvernementaux et patronaux. Ils viennent nous expliquer qu’il faut verdir les productions industrielles, tout en se passant d’outils qui sont utiles. Des outils qui pourraient, avec les richesses qui sont créées par le travail des hommes et des femmes qui les font tourner, financer une véritable transition au service de la réponse aux besoins. On est là sur un choix européen et mondial de laisser la main à ceux qui nous ont mis dans cette situation. La réalité, c’est que le slogan de la transition industrielle et énergétique va être un fiasco social et environnemental. Et tout cela pour préserver le niveau de profit de majors du pétrole qui regardent ces outils comme des moyens de garantir des dividendes aux actionnaires. S’il y avait une vraie volonté politique dans ce pays, soit Exxon serait mis en demeure de faire tourner ces outils, soit il saurait assurer des solutions industrielles pour que ces outils fonctionnent.
Que faire pour s’y opposer?
O.M. : Il faut que les travailleurs, les organisations progressistes et la CGT en premier lieu s’emparent de ces questions, se mobilisent pour gagner du progrès social. Tout le monde doit se tenir prêt à se mobiliser. On nous a déjà fait le coup : le PDG de Total expliquait, à l’époque, qu’il fallait fermer la raffinerie de Berre pour sauver celle de La Mède… Deux ans après, on nous annonçait la fin du raffinage du pétrole sur La Mède.