Pendant que d’autres sont le nez jusqu’au cou dans le simulacre des européennes et que les états-majors syndicaux qui leurs sont affiliés (tout en ne jurant que par l’apolitisme!) ne font rien pour troubler la « fête » européenne, la « fête » olympique et la foire permanente aux exportations d’armes, les militants franchement communistes du PRCF et de la JRCF ont dépassé leurs objectifs de vente d’Initiative communiste, leur journal, lors des manifs du Premier Mai. Marseille, Avignon, Nice, Nîmes, Paris, Lyon, St-Etienne, Rennes, Strasbourg, Nantes, Bordeaux, Amiens, Boulogne, pardon si j’en oublie, le dialogue s’est partout engagé sur la signification réelle du scrutin européen et sur ce qu’une participation à ce référendum caché et biaisé sur les institutions supranationales permet en réalité: non pas la réaffirmation des conquêtes républicaines du XIXème siècle en matière de suffrage universel, mais tout au contraire, la destitution cachée de la République française, et à travers elle du principe de la souveraineté nationale et populaire, au profit de l’Etat européen sous tutelle atlantique. Et alors que les cortèges syndicaux étaient, en règle générale, d’une parfaite atonie et vides de tout slogan tant soit peu actualisé et précis, ce sont souvent les militants PRCF qui ont scandé à tue-tête « l’argent pour les salaires, pas pour la guerre », « Gaza, Cuba, même combat contre l’impérialisme », « des milliards pour l’éducation, pas pour la guerre à Macron! ».
Si difficile qu’elle soit par temps de fascisation et d’anticommunisme échevelé, la reconstruction communiste se poursuit donc sans spécialement s’arrêter à ceux qui, tout en annonçant leur fusion sous l’égide du « centralisme démocratique » et du « marxisme-léninisme », continuent de s’interroger gravement sur la « forme-parti » du mouvement communiste moderne (c’est quoi le léninisme sans la construction d’un parti discipliné?) ou annoncent des prises de position électorales diamétralement opposées lors du premier scrutin auquel leur ainsi-dite fusion est confrontée.
De plus en plus clairement, la renaissance communiste se joue et se jouera donc entre la classe ouvrière, fer de lance des luttes d’hier et d’aujourd’hui, et tous ceux qui gardent le cap léniniste du marxisme-léninisme, du Frexit progressiste (traduit en actions et en matériels militants), du parti de combat, du syndicalisme de classe affilié à la FSM et de la lutte pour un socialisme-communisme de nouvelle génération.
Notes sur l’actualité – Par Georges Gastaud, directeur politique d’Initiative communiste (10 mai 2024)
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