Ce 6 juin 2024, sous la direction du président américain, Macron officie à la célébration du débarquement de Normandie. Certes une date importante de la seconde guerre mondiale, celle de l’ouverture d’un front secondaire à l’Ouest demandé depuis 1942, intervenant après les dates décisives des batailles de Dunkerque, de Moscou, de Stalingrad, de Koursk et l’opération Bagration. Les chiffres parlent d’eux même. Le débarquement allié en Normandie a affronté une dizaine de divisions allemandes quand l’URSS au même moment en combattait 157 sur le total de 287 que comptait le IIIe Reich. Pour le débarquement lui même, les alliés mobilisent 8 divisions pour la phase initiale du débarquement, l’opération ne fixe que les divisions allemande déjà présentes sur la . De fait, à l’été 1944, la grande bataille contre l’Allemagne nazie, c’est l’opération Bagration, exclusivement conduite par l’armée rouge. Cette offensive soviétique détruit 30 divisions allemande, enfonce sur 1000 km le front sur profondeur de 600 km, détruite la totalité du groupe d’armée centre. Elle cause la perte de 750 000 soldats nazis. Le débarquement de Normandie s’inscrit d’ailleurs comme une opération secondaire de cette bataille. La réussite du débarquement de Normandie n’a d’ailleurs été possible que par l’impossibilité de déplacer le moindre renforts, l’armée allemande étant entièrement mobilisés, et pour la totalité de ses matériels et meilleurs unités combattantes, sur le front de l’Est.
La déferlante de propagande de guerre déployée par l’axe USA UE OTAN qui accompagne le 80e anniversaire de l’événement est à la hauteur du mensonge historique qui se met en place depuis des années sur la seconde guerre mondiale. Une véritable entreprise de réécriture de l’histoire au service de la criminalisation du communisme, de la réhabilitation du nazisme et de ses collaborateurs pour appuyer l’hégémonie impérialistes des Etats-Unis d’Amérique et de leur Union Européenne.
Par ailleurs l’opération suzerain, (overlord), dont le nom même explique la nature politique, n’a pas été pensée comme une opération de libération de la France. Au contraire, et De Gaulle au première loge pour en expliquer l’objet en témoigne avec force Le débarquement américano anglais vise bien sûr à repousser l’armée d’occupation allemande mais également à s’assurer de l’assujetissement de l’Europe de l’Ouest sous la domination de l’armée américaine, y compris la France traité en pays occupé sous administration américaine (l’AMGOT), Et plus généralement d’éviter que l’Union Soviétique ne puisse une fois qu’elle aura achevé de défaire le IIIe Reich sur le sol allemand, une victoire alors déjà stratégiquement acquise, faire jonction avec la résistance, essentiellement communiste, puissamment active en France. Le débarquement pourtant acté dès mai 1942, initialement programmée pour l’automne 1942 sera de fait repoussé jusqu’en 1944, laissant ainsi l’essentiel de l’effort de guerre en Europe à la seule Union Soviétique.
Dossier spécial 80 ans du 6 juin
Discours de Léon Landini à la jeunesse de France à l’occasion du 80e anniversaire du débarquement de Normandie
Débarquement de 1944, le «mythe du sauveur américain» ? L’avis d’Annie Lacroix-Riz !
15 août où l’hommage de la jeunesse à la résistance communiste à Saint Raphaël
Contre les révisionnistes prétendant effacer la résistance et le rôle décisif des communistes, Léon Landini résistant FTP MOI rétablit la vérité des faits.
Le rôle de l’URSS dans la deuxième guerre mondiale : la victoire contre le nazisme et la libération de l’Europe.
Le rappel de Léon Landini, résistant FTP-MOI : Le Pen les chiens ne font pas des chats !
Le Monde diplomatique : Quand les Américains voulaient gouverner la France
De Gaulle : les US voulaient occuper la France comme en pays ennemi
Après le Conseil du 10 juin 1964 De Gaulle met les points sur les i :
Charles-de-Gaulle : « Vous croyez que les Américains et les Anglais ont débarqué en Normandie pour nous faire plaisir ? Ce qu’ils voulaient, c’était glisser vers le nord le long de la mer, pour détruire les bases des V1 et des V2, prendre Anvers et, de là, donner l’assaut à l’Allemagne. Paris et la France ne les intéressaient pas. Leur stratégie, c’était d’atteindre la Ruhr, qui était l’arsenal, et de ne pas perdre un jour en chemin.
Churchill avait demandé à Eisenhower d’essayer de libérer Paris pour Noël. Il lui avait dit : « Personne ne pourra vous en demander davantage. »
Eh bien si, nous étions décidés à demander davantage ! Le peuple de Paris s’est soulevé spontanément et il aurait été probablement écrasé sous les décombres, comme le peuple de Varsovie, s’il n’avait pas été soutenu. Mais il y avait des hommes qui, trois ans plus tôt, à Koufra, s’étaient juré de libérer Paris, puis Strasbourg. Ce sont eux qui ont libéré Paris avec son peuple.
Octobre 1963, le Général de Gaulle refuse de participer aux commémorations du débarquement de 1944 :
d’après C’était De Gaulle (édition Fallois Fayard 1997)
« La France a été traitée comme un paillasson. […] Il faut commémorer la France, et non les Anglo-Saxons ! »
En octobre 1963, il explique son choix à Peyrefitte qui l’interroge : « Eh bien, non ! Ma décision est prise ! La France a été traitée comme un paillasson ! Churchill m’a convoqué d’Alger à Londres, le 4 juin. Il m’a fait venir dans un train où il avait établi son quartier général, comme un châtelain sonne son maître d’hôtel. Et il m’a annoncé le débarquement, sans qu’aucune unité française ait été prévue pour y participer. Nous nous sommes affrontés rudement. Je lui ai reproché de se mettre aux ordres de Roosevelt, au lieu de lui imposer une volonté européenne (il appuie). Il m’a crié de toute la force de ses poumons :
« De Gaulle, dites-vous bien que quand j’aurai à choisir entre vous et Roosevelt, je préférerai toujours Roosevelt ! Quand nous aurons à choisir entre les Français et les Américains, nous préférerons toujours les Américains ! Quand nous aurons à choisir entre le continent et le grand large, nous choisirons toujours le grand large ! »
(Il me l’a déjà dit. Ce souvenir est indélébile.)
Le débarquement du 6 juin, ç’a été l’affaire des Anglo-Saxons, d’où la France a été exclue. Ils étaient bien décidés à s’installer en France comme en territoire ennemi ! Comme ils venaient de le faire en Italie et comme ils s’apprêtaient à le faire en Allemagne ! Ils avaient préparé leur AMGOT, qui devait gouverner souverainement la France à mesure de l’avance de leurs armées. Ils avaient imprimé leur fausse monnaie, qui aurait eu cours forcé. Ils se seraient conduits en pays conquis.
C’est exactement ce qui se serait passé si je n’avais pas imposé, oui imposé, mes commissaires de la République, mes préfets, mes sous- préfets, mes comités de libération ! Et vous voudriez que j’aille commémorer leur débarquement, alors qu’il était le prélude à une seconde occupation du pays ? Non, non, ne comptez pas sur moi ! Je veux bien que les choses se passent gracieusement, mais ma place n’est pas là !
Et puis, ça contribuerait à faire croire que, si nous avons été libérés, nous ne le devons qu’aux Américains. Ça reviendrait à tenir la Résistance pour nulle et non avenue. Notre défaitisme naturel n’a que trop tendance à adopter ces vues. Il ne faut pas y céder !
En revanche, ma place sera au mont Faron le 15 août, puisque les troupes françaises ont été prépondérantes dans le débarquement en Provence, que notre 1re Armée y a été associée dès la première minute, que sa remontée fulgurante par la vallée du Rhône a obligé les Allemands à évacuer tout le Midi et tout le Massif central sous la pression de la Résistance. Et je commémorerai la libération de Paris, puis celle de Strasbourg, puisque ce sont des prouesses françaises, puisque les Français de l’intérieur et de l’extérieur s’y sont unis, autour de leur drapeau, de leur hymne, de leur patrie ! Mais m’associer à la commémoration d’un jour où l’on demandait aux Français de s’abandonner à d’autres qu’à eux-mêmes, non !
Les Français sont déjà trop portés à croire qu’ils peuvent dormir tranquilles, qu’ils n’ont qu’à s’en remettre à d’autres du soin de défendre leur indépendance ! Il ne faut pas les encourager dans cette confiance naïve, qu’ils paient ensuite par des ruines et par des massacres ! Il faut les encourager à compter sur eux-mêmes ! Allons, allons, Peyrefitte ! Il faut avoir plus de mémoire que ça ! Il faut commémorer la France, et non les Anglo-Saxons ! Je n’ai aucune raison de célébrer ça avec éclat. Dites-le à vos journalistes.
Ceux qui ont donné leur vie à leur patrie sur notre terre, les Anglais, les Canadiens, les Américains, les Polonais, Sainteny et Triboulet seront là pour les honorer dignement. »
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/caf94058797/le-president-de-gaulle-en-provence
17 juin 1964
Charles-de-Gaulle : « Roosevelt était un type qui voulait dominer l’univers et, bien entendu, décider du sort de la France. Alors, de Gaulle, ça l’embêtait ; il ne le trouvait pas assez souple. Il pensait que le jour où les Américains auraient débarqué en France, si le Maréchal était encore là, il n’aurait rien à leur refuser ; ce qui était bien vrai.
Ensuite, Vichy étant devenu vraiment impossible, il a laissé tomber Vichy. Il a essayé de se rattraper sur Giraud.
Puis, voyant que ça ne donnait rien, il a essayé de se rabattre sur Herriot. Il a même tenté de fabriquer un gouvernement à Paris au moment où j’allais y entrer, avec Laval, Herriot. Tout ça été manigancé avec Otto Abetz [Représentant de Hitler à Paris sous l’Occupation] et avec Allen Dulles, qui était à Genève pour le compte de la CIA. »
Comme le révèlent leurs coloris et leur graphisme – très voisins de ceux du dollar – ces billets libellés en francs furent imprimés aux États-Unis, de février à mai 1944, par le Bureau of Engraving and Printing, qui est normalement chargé d’imprimer les dollars américains et les autres documents officiels du gouvernement fédéral. Étant fabriqués aux États-Unis, c’est le papier, l’encre, la matière, la présentation et le format des dollars américains qui servirent de référence.
Dès les premiers jours suivant le débarquement du 6 juin 1944, les armées américaines commencèrent à distribuer ces billets de banque pour remplacer les billets français émis durant l’Occupation.
Dès le 14 juin 1944, le Commissaire de la République François Coulet, présent en Normandie, fut confronté à cette circulation de monnaie, qui était d’ailleurs mal accueillie par la population. Il recommanda aux banques de les encaisser et de ne pas les remettre en circulation.
Dès le 27 juin 1944, le général de Gaulle – arrivé entretemps sur le sol français – tapa du poing sur la table en dénonçant cette « fausse monnaie », et en en interdisant la circulation, dès son installation au pouvoir au sein du Gouvernement provisoire de la République française. Cette interdiction alla de pair avec l’effondrement du projet de commandement militaire imposé à la France(AMGOT).