Difficile, juste après avoir été élu par le « peuple de gauche » pour en finir avec le sarkozysme, de mettre immédiatement en place ce pour quoi on a secrètement été mandaté par le Parti Maastrichtien Unique (PMU) :la grande purge austéritaire décrétée par l’Union européenne pour gaver les « marchés financiers », parachever la casse des acquis sociaux, mettre un point final à la souveraineté de la France, tout cela au nom de la « sauvegarde de l’euro » à laquelle les grands capitalistes du CAC 40 tiennent bien plus qu’à leur propre pays.
Difficile aussi de continuer à annoncer un « changement » qui ne vient jamais en espérant que le peuple travailleur, appauvri et précarisé par des années d’attaques antisociales, va éternellement se contenter de mesurettes rosâtres.
Ces attentes contradictoires – le changement et la justice sociale du côté populaire, la trique euro-austéritaire du côté du MEDEF – expliquent bien plus que le caractère soi-disant indécis de Hollande pourquoi le président en titre dévisse dans les sondages, la droite lui reprochant de tarder à serrer le kiki et la classe laborieuse constatant que le chômage s’envole, que les délocalisations s’amplifient, que le pouvoir d’achat recule, et que – plus gravement encore – notre pays donne de plus en plus de signes de décomposition sociale (combien de pauvres gens ont-ils brûlé vif dans des taudis depuis quelques années en France ?), civique (combien de grands patrons, comme Bernard Arnaud, vomissent-ils leur propre pays dont ils refusent l’histoire révolutionnaire, les acquis sociaux « dispendieux » et jusqu’à la langue nationale, qu’ils répudient au profit de l’anglo-américains ?) et politique (le gouvernement « socialiste » s’apprête à faire ratifier au parlement, sans le moindre débat, le traité TSCG mis en place par Merkozy pour liquider l’indépendance budgétaire de notre pays !).
C’est pourquoi le discours de Hollande appelle, non pas une « sérénité retrouvée » du peuple de gauche, mais une véritable veillée d’armes anti-austéritaire. En effet, les 30 milliards de rançon que l’UE a sommé Hollande de trouver dans les poches des Français pour gaver les sacro-saints « marchés » vont se traduire de la manière suivante :
a) 10 milliards nous dit-on, dans les poches des « entreprises ». Un propos bien vague qui met dans le même sac l’artisan, l’exploitant agricole familial, et la transnationale comme LVMH ou Total… Mais pour faire passer la sauce auprès du MEDEF (13 ministres « socialistes » viennent de se succéder aux assises de l’organisation patronale), on promet aux patrons plus de « flexibilité ». Avec la bénédiction anticipée de Chérèque, les « partenaires sociaux » sont sommés de discuter de cette revendication patronale et ANTI-OUVRIERE et le gouvernement promet – comme le faisait naguère Sarkozy – de trancher (au profit des patrons !) si les syndicats ne signent pas un nouveau recul social à temps… MAIS QUELLE FLEXIBILITE SUPPLEMENTAIRE PEUT-ON ENCORE DEMANDER AUX SALARIES quand on sait quelles conditions de travail et d’emploi accablent de plus en plus nombre d’entre eux dans les usines, les services publics à la dérive et les magasins ? RIEN A NEGOCIER, il faut revenir à un véritable droit du travail protecteur dans notre pays !
b) 10 milliards pour « les ménages » nous dit-on: en clair, ce sont les « couches moyennes » – dans lesquelles nos politiciens classent une bonne partie des salariés, y compris de la classe ouvrière, qui vont casquer, avec des impôts directs ou indirects (CSG ?) plus lourds. La « grande » réforme fiscale promise par Hollande attendra. Quant à la taxation provisoire des très hauts revenus, elle est, de l’aveu même du président, largement « symbolique » (elle ne frappera que 2000 personnes et elle épargnera le CAPITAL).
c) 10 milliards prélevés sur les services publics, déjà exsangues après 10 ans de sarkozysme et 20 ans de privatisation jospinienne et de « libéralisation » UMP. Déjà 6 fonctionnaires sur 7 partant à la retraite ne sont plus remplacés à l’Equipement. L’Education nationale elle-même connaît des classes à 36 élèves lors de cette « bonne » rentrée orchestrée par le « républicain » Peillon…
SI NOTRE PEUPLE RESTE PASSIF ET SE CONTENTE DE « GROGNER », on peut donc s’attendre à ce que très rapidement, la France entre dans sa plus grave récession depuis le début du 20ème siècle : l’austérité n’est pas un remède, elle est le mal lui-même, comme cette « construction » européenne qui l’orchestre à l’échelle continentale !
En outre l’UMP de Coppé-Fillon , flanquée du FN xénophobe de Marine Le Pen, se tient en embuscade pour exploiter l’impopularité croissante du gouvernement PS et porter une « alternative » ultra-réactionnaire très dangereuse pour les libertés démocratiques et syndicales.
C’est pourquoi la solution est bel et bien de retrouver les fondamentaux gagnants de l’histoire sociale et politique française :
* la lutte sociale, l’action syndicale « tous ensemble » contre l’euro austérité, sans crainte de bousculer ces directions syndicales qui n’osent plus formuler de revendications précises et qui rampent devant l’euro par crainte de heurter la Confédération Européenne des Syndicats, cette courroie de transmission du patronat européen. NON, LA SURVIE DE LEUR MAUDIT EURO NE VAUT PAS LA CASSE DE NOTRE PAYS ET DE NOS ACQUIS !
* la reconstitution rapide de l’union des militants franchement communistes, non pas pour réclamer l’inconsistante « Europe sociale » chère à Mélenchon et à Pierre Laurent, mais pour exiger que la France sorte de l’UE par la porte du progrès social, de l’indépendance nationale et de la démocratie populaire la plus large.
* dans l’immédiat, le PRCF appelle le maximum de communistes, de patriotes républicains révulsés par l’attitude de Bernard Arnaud et de ses pareils (qui préfèrent depuis toujours ses leurs profits à son leur pays), à manifester le 30 septembre à Paris pour refuser l’euro-austérité, pour enterrer le honteux TSCG, pour mettre en place dans un maximum de départements des comités unitaires de résistance à l’austérité et à la désintégration euro-maastrichtienne de notre pays.
Ensemble travaillons à ce qu’émerge en France, autour du monde du travail en lutte, un nouveau Conseil National des nouvelles Résistances!