Pôle position du PRCF – Le 14 novembre 2012
Il n’est qu’à voir la satisfaction des chiens de garde médiatiques du capital pour comprendre le contenu de cet exercice de propagande présidentielle.
François Lenglet sur France2 salue le Bade Gotesberg (ville où eut lieu le congrès du SPD qui rejeta officiellement le marxisme) de F. Hollande dont le marxisme nous avait échappé jusqu’ici et F.O. Giesbert loue « le courage et le langage de vérité » de F. Hollande: dis moi qui te loue et je te dirais qui tu es. Recevoir les louanges des porte voix de l’idéologie dominante prouve que le chemin pris par Hollande est le mauvais et que, en faisant cela, il ouvre un boulevard au retour de la droite extrémisée voire de l’extrême-droite.
Bref, Hollande imite ses confrères de la social-eurocratie européennes : pour sauver le « maudit euro », il détruit les acquis sociaux en prenant le risque de gonfler les voiles de l’ultra-droite, comme l’ont fait avant lui Jospin, Schröder (RFA), Papandréou (Grèce), Zapatero (Espagne) et Socrates (Portugal)… Qu’importe, il faut tenir les contraintes du Traité budgétaire germano-européen, sauver le maudit euro quitte à étrangler le pays et avancer à marche forcé vers l’Europe fédérale, c’est-à-dire vers la mise en tutelle des Etats nationaux par l’Empire européen voulu par Berlin et par le MEDEF !
Sur le plan économique et social, l’austérité pour les travailleurs et pour les couches moyennes, la baisse des impôts pour les capitalistes, les cadeaux pour le patronat.
Quant à Ayrault, qui va jusqu’à nier l’austérité, il prend les syndicalistes français pour des imbéciles. Tout le monde a compris que pour supprimer les cotisations dites patronales (c’est-à-dire LE SALAIRE DIFFERE DU AUX TRAVAILLEURS PAR LES EMPLOYEURS), le contribuable va verser près de 40 milliards d’euros via les taxes indirectes (CSG, TVA) et le gel du barème de l’impôt sur le revenu. En clair, les salariés sont invités à se payer eux-mêmes leurs retraites, leurs remboursements médicaux et leurs allocations familiales : c’est le démontage final de la Sécurité sociale mise en place par le ministre communiste Ambroise Croizat en 1945 en application du programme du CNR !
Le discours sur la « compétitivité » sert de cache-misère aux capitulations social-libérales sans fin du Parti socialiste. Avec Valls à la tête de la police, le syndrome de Noske*, le bourreau du prolétariat allemand, n’est pas loin. A ce propos notons la lâcheté de F. Hollande qui n’a même pas assumé d’avoir livré Aurore Martin à l’Espagne et qui s’est caché derrière une loi d’extradition européenne (merci l’UE !) qui est sans doute le produit du Saint-Esprit…
Enfin le Président a confirmé ne pas remettre en cause la décision sarkozyste de réintégration au commandement militaire de l’OTAN, quel courage politique en effet !
Cerise sur ce pudding immangeable, F. Hollande s’enfonce dans « la logique de guerre »chère à F. Mitterrand en Syrie en reconnaissant comme gouvernement de ce pays un ramassis d’agents de la CIA, de barbouzes européens et de barbus fondamentalistes ! Pour les services publics et la Sécu, il n’y a plus un rond, mais pour faire la guerre au profit de Total, l’argent va encore couler à flots comme en Libye et en Afghanistan !
Cette décision est un pas de plus vers la guerre d’autant que sous le prétexte fallacieux de « protection des civils des enclaves libérées » Hollande envisage l’usage de l’option militaire. Il est affligeant de constater que la France de Hollande comme celle de Sarkozy est en pointe dans le cycle guerrier où même les USA font preuve de plus d’hypocrisie et de dissimulation en activant ses alliés régionaux (Arabie Saoudite et Qatar).
Bref une belle conférence de presse pour Marine Le Pen et pour son petit frère Copé qui préparent ensemble, à la chilienne, une ultra-réactionnaire « marche sur Paris »…
Face aux bonimenteurs de l’« Europe sociale » qui prennent notre peuple en étau en s’aidant de l’UMP’Pen en formation, une seule voie reste ouverte ; c’est celle que prône avec constante notre PRCF : celle du combat de classe anticapitaliste (pourquoi la France est-elle le seul pays de l’Europe latine à ne plus connaître JAMAIS de mot d’ordre de grève générale ?), celle de la contestation radicale de l’euro et de l’UE du capital, celle de la mise en place d’un nouveau CNR luttant pour l’indépendance nationale, pour le progrès social, pour la nationalisation des secteurs-clés de l’économie, pour la ré-industrialisation planifiée de notre pays, celle de l’union révolutionnaire du drapeau rouge de la classe ouvrière et du drapeau tricolore de l’indépendance nationale.
* Ce ministre social-démocrate allemand en poste en 1919 est connu pour son rôle central dans l’écrasement de la révolution spartakiste.