Déclaration du PRCF
La pensée vivante Karl Marx cingle au visage les capitalistes, la social-démocratie et les révisionnistes du PGE
Il y a vingt, suite à l’implosion contre-révolutionnaire de l’URSS et de la première expérience socialiste mondiale de l’histoire, les idéologues de la « mort du communisme » (sic) ne donnaient pas cher de l’avenir du marxisme. Il n’aura pas fallu deux décennies de mondialisation capitaliste, avec son cortège de crises économiques, de régression sociale, de casse industrielle, de guerres impérialistes, de fascisation politique, pour que les prophéties de Fukuyama sur la « fin de l’histoire » soient ridiculisées par la réalité… et pour que renaisse partout dans le monde – et même dans notre France devenue un centre mondial de l’anti-marxisme universitaire – l’intérêt de la jeunesse intellectuelle et du monde du travail pour la pensée de Karl Marx.
Qui ne voit en effet, si l’on excepte la tourbe des « économistes » stipendiés du néolibéralisme dont le film « Les chiens de garde » montre toute l’abjection, que la remondialisation du capitalisme mène l’humanité dans le mur ? En 1915 déjà, Lénine avait avancé la thèse, hélas confirmée par l’histoire, que « l’impérialisme est le stade suprême du capitalisme ». Les fondateurs du PRCF ont même ajouté, en prenant en compte la vertigineuse escalade nucléaire imposée à l’URSS par l’impérialisme américain, mais aussi les innombrables déprédations infligées à l’humanité et à la planète par la course au profit, que l’impérialisme actuel prend un tour de plus en plus ouvertement exterministe : plus que jamais, comme l’avait prévu Rosa Luxemburg, la vie oblige et obligera l’humanité à choisir entre socialisme et barbarie. Plus que jamais résonne haut et fort aux oreilles des vrais humanistes le mot d’ordre castriste qu’a fait sien le peuple cubain : « le socialisme ou la mort, nous vaincrons ! ».
Comment en effet ne pas voir que la critique scientifique de l’exploitation capitaliste qui est au cœur du Capital est plus actuelle que jamais : non seulement le capital, devenu monopoliste, mène une guerre féroce contre le camp du travail pour diminuer les salaires, abattre les acquis sociaux, délocaliser l’industrie, surexploiter les uns et exclure les autres, non seulement la baisse tendancielle du taux de profit amène désormais les capitalistes à exploiter des peuples entiers en liquidant la souveraineté des nations et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, non seulement la financiarisation de l’économie détourne des capitaux énormes de la production de biens utiles à l’humanité, mais la contradiction est objectivement devenue insoutenable entre la socialisation accrue de l’économie (ses tendances à la mondialisation exigeraient au contraire une coopération planifiée entre les peuples), mais elle se heurte violemment à la privatisation croissante des grands moyens de production et des richesses accaparées par un nombre toujours plus réduit d’oligarques et d’États-prédateurs ; s’autoproclamant « communauté internationale », ces Etats impérialistes veulent désormais former une « Union transatlantique » pour mieux écraser les peuples qui n’accepteraient pas les diktats de Wall Street et de la « troïka » berlino-bruxelloise. En France même, la « construction » européenne se traduit de plus en plus par l’arasement des conquêtes sociales issues du Conseil national de la Résistance et par la destruction de la République une et indivisible héritée de la Révolution française. En un mot, le capitalisme et l’impérialisme, fussent-ils masqués derrière le mot d’ordre pseudo-pacifique des « Etats-Unis d’Europe », sont de plus en plus synonymes de « réaction sur toute la ligne », pour reprendre l’expression de Lénine.
Pourtant, malgré l’effrayante parenthèse contre-révolutionnaire qui s’est ouverte lors de la chute de la RDA puis de l’URSS, notre époque reste bien celle du passage révolutionnaire qui mène du capitalisme au socialisme-communisme, c’est-à-dire à l’appropriation par les peuples des conditions politico-économiques de leur développement solidaire, seule manière à notre époque de permettre l’épanouissement de tous les êtres humains. Ce retour en grand du combat de classe et des résistances anti-impérialistes est de plus en plus perceptible, de l’Amérique latine où, emmenés par Cuba socialiste et par le mouvement bolivarien, les pays de l’ALBA explorent les voies d’une coopération libre entre Etats souverains, à l’Europe, où un nombre grandissant de luttes dures tiennent tête à l’euro-austérité imposée par la diktature européenne. En France même, la classe ouvrière combative de Good Year, Florange, PSA-Aulnay, montre le chemin à l’ensemble du monde du travail face aux dirigeants syndicaux euro-formatés qui avalisent les régressions pilotées par le pouvoir social-maastrichtien de Hollande et de Zapat-Ayrault au nom du « moindre mal ».
C’est pourquoi il faut désormais combattre, non seulement les grossières attaques anti-marxistes de ceux qui caricaturent grossièrement Karl Marx – à nos yeux totalement inséparable de son ami et compagnon d’armes théoriques F. Engels – mais ceux qui, comme les dirigeants du Parti de la Gauche Européenne en général et du PCF-PGE en particulier, n’exaltent hypocritement Karl Marx que pour mieux se défaire des conceptions tranchantes et authentiquement prolétariennes que porte l’ensemble de l’œuvre théorico-politique de Marx et d’Engels.
Karl Marx lui-même résumait ainsi son apport dans une lettre de 1852 adressée à Weydemeyer :
Je n’ai ni le mérite d’avoir découvert l’existence des classes dans la société moderne ni celui d’avoir découvert leur lutte (…). Ce que j’ai fait de nouveau c’est d’avoir apporté la démonstration suivante : 1°) l’existence des classes ne se rapporte qu’à certaines luttes définies, historiques, liées au développement de la production ; 2°) la lutte des classes conduit nécessairement à la dictature du prolétariat ; 3°) cette dictature elle-même constitue seulement la période de transition vers la suppression de tous les classes et vers une société sans classes.
Et cette conception révolutionnaire, Karl Marx ne s’est pas contenté de la développer dans ses livres, il l’a défendue en pratique en fondant la Première Internationale et en prenant fait et cause pour la Commune de Paris, première expérience mondiale de la dictature du prolétariat.
En un mot, comme le disait Lénine, qui prenait Karl Marx au sérieux au point de faire progresser la théorie marxiste et de la mettre en pratique en faisant la révolution,« ceux-là seuls sont marxistes qui étendent la reconnaissance de la lutte des classes jusqu’à la reconnaissance de la dictature du prolétariat.
Ceux qui aujourd’hui, à la tête du PCF-PGE, refusent la socialisation des moyens de production – et reculent même devant l’idée de nationalisation démocratique ! – renient la dictature du prolétariat, cette démocratie sans précédent pour la masse du peuple, et pour finir, diffusent le mensonge de l’ « Europe sociale » et de « la réorientation progressiste de l’euro », ne méritent pas le titre de « marxistes » qu’ils usurpent pour des raisons d’image. Ce titre, ils osent d’ailleurs de moins en moins le porter puisqu’ils lui préfèrent l’hypocrite appellation de « marxiens »…. A genoux devant la monstrueuse « construction » européenne du capital, ces faux révolutionnaires refusent d’appeler notre peuple à sortir de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et pour finir, du capitalisme par la révolution socialiste. Après avoir abandonné successivement la dictature du prolétariat, le centralisme démocratique, la référence au socialisme, aux cellules d’entreprise, au syndicalisme de classe et à la classe ouvrière – ces contrebandiers du marxisme renient désormais la faucille et le marteau et l’histoire même du PCF en prétendant, non pas soumettre au débat, mais gommer purement et simplement de l’histoire l’apport stratégique de Maurice Thorez.
Dans ces conditions, ceux qui méritent le haut titre de marxistes, ce ne sont pas seulement les intellectuels révolutionnaires qui défendent, sur la base des acquis actuels des sciences, le matérialisme dialectique, le matérialisme historique, l’analyse marxiste de la plus-value, la conception marxiste de l’Etat et le concept marxiste de révolution socialiste : ce sont aussi et surtout les ouvriers combatifs qui, d’Amiens à Clairoix, de Florange à Aulnay, de Flins à Petit-Couronne, affrontent la dictature du capital au moment même où les dirigeants « syndicalistes » de la CFDT négocient les régressions dans le dos des salariés avec le gouvernement maastrichtien de Hollande et le MEDEF ultraréactionnaire de PARISOT.
Plus que jamais, l’heure est donc à la renaissance MARXISTE, mieux, à la renaissance marxiste et LÉNINISTE du Mouvement communiste international, du parti communiste des travailleurs de France ; plus que jamais, face à la mondialisation capitaliste et à la monstrueuse Europe supranationale du capital, doit résonner et résonnera de plus en plus l’appel de Marx, complété par celui de l’Internationale communiste : prolétaires de tous les pays, peuples opprimés du monde, unissez-vous pour le progrès social, les libertés démocratiques, la souveraineté nationale, la coopération entre les peuples et surtout, pour le socialisme et pour le communisme, seul avenir humain pour l’humanité future.
Dans cet esprit, le PRCF invite les militants communistes, qu’ils soient membres du PCF ou qu’ils se soient démocratiquement organisés à l’extérieur, à diffuser aux entreprises le texte unitaire pour une Convergence d’Action Communiste. Car c’est par l’action commune des communistes à la porte des usines, par l’unité retrouvée de la pratique militante et de la théorie marxiste que renaîtra le grand parti d’avant-garde dont les travailleurs et le peuple de France ont besoin pour se défendre, contre-attaquer et GAGNER LA GUERRE DE CLASSES EN COURS.