Déclaration du PRCF, 3 avril 2013.
QUEL DEBOUCHE POLITIQUE PROGRESSISTE A LA CRISE POLITIQUE EXPLOSIVE QUI MÛRIT ?
Ainsi Jérôme Cahuzac, qui avec son collègue Moscovici était chargé par F. Hollande et par ses donneurs d’ordres européens d’orchestrer la « chasse aux fraudeurs fiscaux » et la « rigueur juste » (blocage des salaires, augmentation de CSG en vue, désindexation des complémentaires, déremboursement sans fin des soins médicaux, asphyxie aggravée des services publics, nouvel allongement annoncé de la durée de cotisation pour les pensions de retraite, etc.), était le premier à pratiquer la fraude fiscale et à mentir au peuple français en planquant sa fortune en Suisse. Étranges dirigeants « socialistes » qui en sont à fuir l’impôt sur la fortune et dont les liens avec la classe ouvrière sont devenus inexistants ! Ainsi donc, ce compte en Suisse a été ouvert à un moment où Cahuzac avait des fonctions officielles au ministère de la Santé et s’occupait de questions en relation avec la politique médicale…
Si l’on rapproche l’inculpation du sieur Cahuzac de la récente mise en examen de Sarkozy et des graves attaques contre l’indépendance judiciaire qui s’en sont suivies de la part des ténors de l’UMP, on mesure le dégoût que la masse des Français, ouvriers exploités et frappés par les délocalisations, employés maltraités par le « new management » patronal, fonctionnaires insultés et malmenés, pensionnés traités de « nantis », paysans travailleurs au bord de la ruine, ingénieurs et chercheurs précarisés, est en droit de ressentir à l’encontre des compères du Parti Maastrichtien Unique qui se sucre sur le dos de la population et qui bloque toute alternative depuis trente ans au nom de la « construction » européenne et de sa ruineuse monnaie unique.
Comme le PRCF n’a cessé de le montrer dans son mensuel « Initiative communiste », une crise de régime explosive menace cette 5ème République pourrissante où les frères ennemis de la fausse gauche et de la droite dure se passent le relais pour appliquer les mêmes recettes qui mêlent « affaires » et politique, et surtout, qui mènent à l’arasement final du produire en France, des services publics, des retraites, de la Sécu, mais aussi de la souveraineté nationale et de la République une et indivisible sacrifiée aux euro-régions.
Quant au FN, loin de proposer une alternative, il participe du dispositif de verrouillage politique puisque son vrai rôle est, avec l’UMPS qu’il feint de dénoncer, de prendre le peuple français en tenailles entre le PMU-bis (Parti Maastrichtien Unique) et l’UM’Pen qui se forge dans les très réactionnaires rassemblements « sociétaux » actuels.
Alors que le Front de gauche et le PCF sont incapables de proposer une alternative radicale – enlisés qu’ils sont dans leur soutien suicidaire aux mensonges de l’ « Europe sociale » et de l’ « euro au service des peuples » -, alors qu’une bonne partie de la prétendue extrême gauche abandonne la nation républicaine et populaire aux hommes du capital (Europe supranationale, Acte III de la décentralisation, éviction de la langue française au profit du tout-anglais patronal…), la responsabilité des vrais communistes, des syndicalistes combatifs et des patriotes républicains grandit sans cesse et appelle des initiatives urgentes.
Le système institutionnel vermoulu va exploser, peut-être de manière violente. La vraie question est désormais de savoir si les communistes, les syndicalistes, les patriotes antifascistes auront fait A TEMPS le nécessaire, chacun sur le front qui le concerne, pour préparer une alternative politique indépendante de l’UE, de l’euro et du Parti « socialiste ».
« Quand ceux d’en haut ne peuvent plus gouverner comme avant, quand ceux d’en bas ne veulent plus être gouvernés comme avant, alors s’ouvre une époque de révolution », expliquait Lénine en 1917.
A condition toutefois qu’existent des outils d’avant-garde éclairant le sens des insurrections futures. C’est pourquoi le PRCF appelle de manière pressante les militants franchement communistes, adhérents ou pas au PCF-PGE, à former une large convergence communiste d’action privilégiant l’intervention à l’entrée des usines. Qu’ils s’appuient pour cela sur l’appel commun aux ouvriers en lutte que viennent de lancer ensemble plusieurs collectifs communistes, dont le PRCF fait partie.
Le PRCF invite aussi les syndicalistes véritables à soutenir les ouvriers combatifs de Good Year, PSA, Prestalis, etc., et non pas le prétendu « syndicalisme rassemblé » qui met la classe travailleuse à la merci des dirigeants traîtres de la CFDT et de la Confédération « syndicale » européenne. C’est dans l’union de combat contre le capital, non dans les fausses « concertations » organisées par Hollande pour casser les acquis que se trouve l’issue pour un syndicalisme efficace, gagnant des acquis au lieu de négocier sans fin des reculs.
Il importe également que tous les patriotes progressistes discutent démocratiquement d’un programme de rupture progressiste avec l’UE s’inspirant des principes immortels qui inspiraient le programme du Conseil National de la Résistance.
Plus que jamais notre peuple a besoin de construire dans l’action son large Front populaire, patriotique et progressiste.
A ce prix, la crise politique qui mûrit pourra déboucher sur la renaissance républicaine de notre pays dans la perspective révolutionnaire de du socialisme.
A ce prix, la décomposition euro-libérale de la France et son ombre portée, le sursaut ultra-réactionnaire, honteux et dévastateur de l’UM’Pen, pourront être conjurés. Mais le temps presse et l’heure des larges initiatives unitaires est venue : demain il sera peut-être trop tard !