Il y a 39 ans une chanson « Grandola Vila Morena » donnait le signal de la révolution qui allait abattre le fascisme salazariste.
Le MFA (Mouvement des Forces Armées), expression d’une armée minée par les sales guerres coloniales et les contradictions sociales et le mouvement populaire balaient le régime fasciste, sa terrible police politique, la PIDE.
Très vite le processus révolutionnaire s’approfondit.
La légalisation du PCP, l’intervention politique de celui-ci et de son secrétaire général, Alvaro CUNHAL, héros de la lutte anti-fasciste, éminent dirigeant du Mouvement Communiste International, permet aux franges les plus progressistes du MFA d’opérer une jonction avec le mouvement ouvrier qui dynamise la situation politique et met le socialisme à l’ordre du jour.
L’impérialisme, l’Europe (déjà !) et l’Allemagne Fédérale en tête (à travers la Fondation Ebert), interviennent alors contre les forces révolutionnaires en liaison avec la réaction portugaise. Une période de grande tension où des groupes fascistes et gauchistes, comme le MRPP (groupe maoïste financé par la CIA et ayant parmi ses membres un certain José Manuel Barosso, futur président de la Commission européenne….) attaquent et incendient les sièges du PCP. La contre-révolution ayant à sa tête le Parti socialiste de Mario Saoares parvient à briser l’élan révolutionnaire sans toutefois détruire le PCP. Soares déclare : « Le croiseur Aurore ne passera pas sur le Tage ».
La normalisation capitaliste du pays, son entrée dans l’Europe, la crise du capitalisme plonge le Portugal, 39 ans après la « révolution des œillets » dans une situation catastrophique. Le PCP avec courage et lucidité analyse l’euro et de l’Union européenne. Est réaffirmée une critique radicale de l’Union européenne, analysée comme « instrument politique de la domination du grand capital », « bloc impérialiste et non contre-poids à l’impérialisme américain », ce qui conduit le PCP à la conclusion que « cette Europe n’est pas réformable », il poursuit sur la nécessité de « la mise en échec du processus d’intégration européenne et par la défense de la souveraineté nationale ». Enfin le PCP prône la « construction d’une véritable alternative, patriotique et de gauche ».
Parions que le croiseur Aurore navigue toujours au large de Lisbonne….
Commission Internationale, 25 avril 2013