CONFÉRENCE INTERNATIONALES du PRCF, PARIS 4 ET 5 MAI 2013
Intervention de Milan KRAJKA, KSM, République Tchèque
Chers Camarades
Au nom de l’Union de la Jeunesse Communiste de la République Tchèque, j’exprime d’abord les chaleureuses salutations des jeunes Communistes de notre pays, à nos camarades du PRCF et à tous les partis et organisations communistes participant à cette importante rencontre.
Près d’un quart de siècle s’est écoulé depuis le renversement du socialisme dans notre pays ; ce renversement était une contre-révolution, c’est-à-dire un recul social, une victoire pour le système d’exploitation et d’oppression de classe contre la tentative de construire une société meilleure. Cependant cette victoire est temporaire, car le développement social ne s’arrête jamais. Non seulement le capitalisme ne peut résoudre aucun problème social, ne peut pas satisfaire les besoins des travailleurs mais, bien au contraire, il tente de résoudre ses insolubles contradictions en aggravant l’exploitation des peuples, en les condamnant à la pauvreté, au chômage et aux guerres.
LA CRISE CAPITALISTE
Aujourd’hui, nous constatons de nouveaux symptômes de l’approfondissement de la crise capitaliste de suraccumulation et de surproduction. En conséquence, tous les aspects prédateurs du mode capitaliste de production à son stade suprême – l’impérialisme – se sont aiguisés. L’accumulation du capital monopoliste s’accélère sous l’effet de sa centralisation et de sa concentration, à l’autre bout de la société, la population excédentaire par rapport aux exigences de l’accumulation capitaliste, les preuves de l’inefficacité du capitalisme augmentent et se manifestent sous la forme de chômage, de prolétarisation et de pauvreté massives. Dans le même temps, une partie des travailleurs subit une durée du travail accrue pour des salaires moindres, alors que les forces productives augmentent, une grande partie d’entre elles est inutilisée.
La crise est également un prétexte pour mettre en cause toutes les avancées historiques de la classe ouvrière, conquises au prix de dures luttes de classes, parmi lesquelles la plus significative est l’établissement d’un pouvoir des travailleurs en Union soviétique et dans d’autres états. Les droits des travailleurs tels que la durée de la journée de travail, les garanties collectives, la sécurité au travail, sont menacés. Les systèmes gratuits de santé et d’éducation sont supprimés et leurs tarifs augmentent. L’âge de la retraite est repoussé et d’autres missions publiques en direction du monde du travail sont supprimées. Tous ces changements ouvrent la voie à des privatisations, c’est-à-dire à de nouveaux profits pour le capital et une stratification accrue de la société : services de santé, d’éducation et de protection sociale pour la bourgeoisie, pas pour les salariés et autres couches populaires.
Les illusions sur le caractère démocratique de l’Union Européenne sont balayées. Ces développements montrent le caractère impérialiste de l’Union Européenne et dément les illusions sur une « Europe sociale ». La nature de classe de l’UE est inamendable. Les rivalités s’aiguisent entre pays capitalistes pour la répartition des pertes de capitaux, conséquence inévitable de la crise. Les rivalités entre les USA et l’euro-zone reflètent précisément ce processus. Dans le même temps, ils sont tous unis contre les travailleurs, ils exigent qu’ils fassent des sacrifices au nom, de l’Euro, de l’UE et de leurs profits. Les peuples n’ont pas à faire de sacrifices; leur avenir et leur bien-être ne peuvent être garantis dans les institutions impérialistes.
L’ANTICOMMUNISME
Dans l’Europe d’aujourd’hui, de multiples attaques de grande ampleur sont menées contre la classe ouvrière et les peuples. Elles visent un certain nombre d’acquis, concernant le travail, la paix, les services sociaux, l’éducation, la santé, la culture… obtenus par des luttes âpres et prolongées. Ces attaques servent les intérêts impérialistes et s’enracinent dans le système capitaliste. Les forces qui essaient de mettre en œuvre la restructuration sous les formes de privatisations, dérégulations et attaques contre les travailleurs ont besoin d’éliminer leur principal obstacle, les communistes, qui dévoilent la stratégie de l’impérialisme et mettent en avant la seule alternative : le socialisme et le communisme.
Par conséquent, ils lancent des mesures répressives pour éliminer les communistes et leurs organisations, calomnient leurs positions et leurs buts, ils les excluent des processus électoraux, contrôlent leurs adhérents et leurs finances. La campagne anti-communiste à l’échelle européenne prend selon les pays la forme de pénalisation des organisations communistes et de leurs activités, d’interdictions diverses, d’emprisonnement, de tortures, de création d’officines, de mémoriaux, et de musées anti-communistes, d’interdiction des symboles communistes…Toutes ces opérations anti-démocratiques visent à frapper le mouvement communiste et les droits et libertés les plus élémentaires des peuples, à tenter de criminaliser et délégitimer les communistes et leurs actions.
La falsification de l’histoire et l’anticommunisme sont financés et mis en œuvre par les institutions de l’UE et les états bourgeois à la fois dans les anciens pays socialistes et dans les autres pays. La victoire des peuples sur le fascisme, la contribution historique de l’Armée Rouge à cette victoire, les développements progressistes dans les pays socialistes sont dénaturés, la propagande bourgeoise amalgame communisme et fascisme, les forces réactionnaires du passé sont mises en avant, même les plus ouvertement terroristes et fascistes. Même le mouvement syndical est calomnié ; des mécanismes d’état, tel que des interdictions ou l’organisation de briseurs de grève sont mis en œuvre contre les grèves. La criminalisation des partis et organisations communistes est organisée.
GUERRES ET AGRESSIONS IMPERIALISTES
Au cours des dernières décennies, l’UE a connu un processus de militarisation accentué, notamment depuis 1999, après avoir joué un rôle clé dans la partition violente de la Yougoslavie, plus tard dans l’agression contre ce pays, dont le point culminant a été la sécession de la province du Kosovo, en violation des lois internationales. Depuis le sommet de l’Otan à Washington en 1999, le rôle attribué à l’UE est celle du pilier européen de ce bloc politico-militaire dirigé par les USA. Ce rôle a été confirmé et accentué, notamment en 2002 par le traité de Lisbonne. Souvenons-nous que 21 pays de l’UE sont membres de l’OTAN.
Ces dernières décennies, l’UE a dirigé et soutenu toutes les agressions militaires de l’OTAN et/ou ses membres, contre la souveraineté et l’indépendance nationale de plusieurs états, comme la Yougoslavie, l’Irak, l’Afghanistan, la Libye et maintenant la Syrie. Elle a également soutenu de violentes sanctions qui ont frappé durement les peuples de plusieurs pays. L’UE est loin de la soi-disant mission de paix, de démocratie et de droits de l’homme universels que certains lui prêtent. Tout au contraire, l’UE se conduit comme une force impérialiste.
Chers camarades
Les communistes ont de grandes responsabilités, et pas seulement en Europe, pour l’avenir de leurs peuples. Leur renforcement et leurs actions coordonnées augmenteront la conscience de la possibilité de renversement du capitalisme, système d’exploitation, d’oppression et de guerres impérialistes, et de la nécessité de construire une société supérieure, le socialisme et le communisme.