Souvent en rupture avec l’UMP, sa famille d’origine, Nicolas Dupont-Aignan a fréquemment pris des positions courageuses : pour la renationalisation à 100% de l’EDF, contre le tout-anglais, contre la constitution européenne, pour la souveraineté nationale… En même temps, son discours sur la sécurité et sur l’immigration le rapproche de la droite dure et il a soutenu les contre-réformes Fillon sur les retraites.
Force est en outre de constater que, dès lors qu’il s’agit de dessiner une perspective politique d’ensemble, le chef de file de « Debout la République » semble incapable d’un choix REPUBLICAIN : ainsi NDA vient-il encore d’appeler sur France-Info à mettre en place un « gouvernement d’union nationale » qui irait de Montebourg, de la prétendue « aile gauche » du PS, à Philippot, une étoile montante du FN.
Le fait que NDA ajoute aussitôt qu’il s’agirait d’un gouvernement républicain qui travaillerait sur la ligne de NDA et non sur celle du FN n’a rien de rassurant. D’une part, les rapports de forces entre « Debout la République » et le FN sont tellement déséquilibrés que l’on voit très clairement QUI, en réalité, fait mouvement vers qui.
D’autre part, ce n’est pas d’un gouvernement d’ « union nationale » mêlant des fédéralistes « de gôôôche » comme Montebourg à de francs xénophobes issus du FN que notre pays a besoin pour rompre avec l’UE sur des bases progressistes, c’est d’un FRONT POPULAIRE, PATRIOTIQUE et PROGRESSISTE calé sur les principes de la Résistance ANTIFASCISTE : sans un tel front, impossible de briser la tenaille qui broie notre peuple entre, d’une part, l’UMPS austéritaire, patronale et supranationaliste, et d’autre part l’UM’Pen en gestation sur des bases xénophobes, homophobes et ultraréactionnaires.
En réalité la proposition faussement « consensuelle » de NDA contribue purement et simplement, non pas à ouvrir une perspective, mais à BANALISER le FN. Elle vise aussi à écarter les vrais communistes – et à travers eux, l’avant-garde consciente de la classe ouvrière – de l’alternative politique.
En réalité, le FN fait partie du dispositif politique verrouillé qui paralyse notre pays et qui détruit l’héritage national démocratique issu des Lumières, de la Révolution française, de la Commune, des lois de 1905, du Front populaire et du CNR.
L’avenir n’est nullement à une « union nationale » confusionniste et porteuse d’illusions suicidaires. L’avenir est au combat de classe résolu contre l’euro-austérité patronale et gouvernementale, à l’engagement antifasciste contre la nébuleuse bleue marine ralliée pas à pas par l’UMP, au regroupement des républicains patriotes, progressistes, antiracistes et antifascistes sur un programme actualisant les orientations de principe du Conseil National de la Résistance. Un programme inspiré par les communistes Jacques Duclos et Pierre Villon qui, pour mieux regrouper tous les patriotes véritables, excluait à la fois les Kollabos de l’Occupant allemand et les fascistes « français » qui déjà, considéraient les chambres à gaz comme un « point de détail » de l’histoire.
Pour que reviennent « Les Jours heureux », il revient donc aux progressistes républicains, antifascistes et patriotes de poser ensemble le « socle commun » d’une alternative révolutionnaire franchement anti-UE et anti-FN.
A chacun ensuite sur ce socle d’airain, de choisir son camp, comme ce fut le cas, dans des circonstances combien plus sanglantes, il y a tout juste soixante-dix ans.
Le secrétariat politique du Pôle de Renaissance Communiste en France
le 18 mai 2013