Une délégation du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF) était présente ce mercredi soir 10 juillet à la réunion en visioconférence proposée par l’Association nationale des communistes (ANC) et le Rassemblement communiste (RC), rencontre virtuelle ayant pour but de « lancer un appel à la résistance » par tous « les communistes de bonne volonté » dans la situation grave que le pays connaît et qui, dans ce contexte, manque d’un « parti révolutionnaire ». A noter que la date, l’heure, le périmètre et l’ordre du jour de cette réunion avaient été fixés unilatéralement par l’ANC et le RC.
Une rencontre formelle ayant été dès longtemps sollicitée et prévue, pour l’après-campagne des européennes, entre le PRCF et l’ANC-RC (ces derniers ayant confirmé leur processus de fusion malgré leurs divisions électorales publiques durant le scrutin européiste), c’est avec étonnement que nous avons été sollicités à la cantonade et au dernier moment par nos camarades de l’ANC-RC pour cette réunion du 10 juillet, et cela… par le biais du formulaire de contact de notre site initiative-communiste.fr – autrement dit par des voies à priori pas tellement officielles entre nos organisations, qui se connaissent pourtant de longue date. Il nous semble pourtant que l’adresse de contact du secrétaire national du PRCF est bien connue des camarades de l’ANC et du RC et que notre camarade Fadi Kassem, secrétaire national du PRCF, dispose toujours d’un abonnement téléphonique et d’une adresse courriel aux dernières nouvelles.
Quoi qu’il en soit, nous y avons participé en tant qu’organisation prônant depuis toujours la mise en place d’une Convergence d’Action Communiste. Notre but, discuté en amont et dans l’urgence comme il se doit dans les instances démocratiquement élues et mandatées du PRCF, était de proposer ce qui paraît, pour les militants franchement communistes que nous souhaitons tous être ce B.A-BA pour tout militant communiste et pour toute organisation se réclamant du combat pour le socialisme-communisme en France et dans le monde, (et c’est encore plus vrai dans l’état actuel de risque de guerre mondiale provoquée par l’UE-OTAN de la Baltique à la Mer de Chine en passant par le Proche-Orient, de dissolution de l’Etat-Nation français par le « saut fédéral européen », de méga-plan d’euro-austérité exigé par Bruxelles pour cause de « déficit excessif de la France », ou encore de refus par les forces de « gauche », LFI incluse, d’ouvrir les yeux sur une « construction européenne » qui prohibe toute politique sociale, démocratique et nationale au service du peuple) , à savoir :
a) pour reconstruire ce Parti communiste de combat qui manque tant au peuple, aux travailleurs et à la classe ouvrière de France, il faut avant tout ne plus « palabrer » sur la « forme-PARTI », répandre partout le bruit que le « centralisme démocratique » est trop « vertical », et ne pas faussement relancer des débats réglés depuis au moins le Manifeste du Parti communiste de… 1848 ; sans cela, impossible de se démarquer vraiment du PCF-PGE mutant et archi-dénaturé dont les interminables « palabres » sur ces questions ont très lourdement nourri la dérive de la société française, d’abord vers la social-démocratie de Mitterrand/Jospin/Hollande, puis vers le glissement idéologique droitier, voire extrême-droitier de notre pays ; de même, il serait assez incroyable que des communistes voulant reconstruire sérieusement le Parti de combat de la classe ouvrière restent évasifs sur la référence au marxisme-léninisme, tant il est flagrant que son abandon révisionniste affiché depuis les années 1970 a été l’une des causes majeures de la dénaturation-liquidation du PCF. Il faut au contraire faire vivre en permanence l’analyse marxiste-léniniste sur tous les terrains de notre époque, philosophie, histoire, économie, culture, et c’est à quoi s’emploie de manière ouverte et non dogmatique, en suscitant débats, travaux et recherches, le PRCF.
b) ce PARTI doit être construit non pas dans l’esprit de rassembler de bric et de broc différentes chapelles en cherchant un hypothétique socle commun évanescent et plus ou moins « euro-compatible » (telle est la vieille méthode menchévique), mais bien d’UNIR l’avant-garde du prolétariat et du peuple travailleur régis par le centralisme démocratique et recentré sur l’adresse permanente au monde du travail et, centralement, sur la classe ouvrière des entreprises, des quartiers populaires et des lycées techniques. Sans centralisme démocratique, ce sont les chefs qui font mine de palabrer mais qui, en dernière instance, décident ce qu’ils veulent dans le dos du travailleur communiste de base et le rabattent immanquablement vers le trotskisme, vers le gauchisme ou ou vers la social-démocratie ancienne ou nouvelle.
c) ne pas renier l’histoire et la tradition d’alliance des drapeaux rouge et tricolore qui était celle du Parti communiste français quand celui-ci était encore victorieux, surtout en des temps où l’UE-OTAN, « notre » propre bloc impérialiste, écrase, en même temps, l’indépendance nationale, la souveraineté populaire, les libertés démocratiques, les conquêtes sociales, les services publics et les nationalisations démocratiques de tous les peuples européens, peuple ukrainien en tête ; notons du reste que, dans la dernière période, le drapeau tricolore de la Révolution française revient en force, et c’est heureux, dans les rassemblements de la gauche populaire, souvent à l’initiative de jeunes Français d’origine africaine qui comprennent qu’abandonner à l’extrême droite la Marseillaise et le drapeau tricolore est une faute politique et symbolique proprement suicidaire: centrale dans la construction du véritable Front populaire de 1936 et dans la symbolique des maquis de la Résistance communiste, l’alliance des signifiants majeurs de la classe ouvrière internationale et de l’héritage révolutionnaire français est, à rebours du fétichisme anti-tricolore qui caractérise certains, indispensable pour remettre « le monde du travail au centre de la vie nationale » comme l’avait entrepris le PCF de combat de 1936, de la Résistance et des luttes anticoloniales ;
d) refuser immédiatement la livraison d’armes au régime ukrainien pro-nazi de Zelensky qui porte la menée belliciste de l’OTAN et de l’UE contre la Fédération de Russie, refuser tout renvoi dos à dos de la Fédération de Russie et de l’hégémonsme euro-atlantiste dans la marche à la guerre mondiale et à la fascisation, se souvenir absolument que « l’ennemi principal est dans ton propre pays » (Liebknecht/Luxemburg), que ce soit en Afrique, en Ukraine ou dans l’Indopacifique.
e) en finir avec la pratique dénuée de tout principe et de tout sang-froid politique qui vient encore de conduire certains éléments se réclamant de LFI, voire du communisme, à appeler à voter Darmanin, Borne ou Hollande sous prétexte de battre le RN ; comme si les instigateurs macronistes, sociaux-maastrichtiens, voire carrément xénophobes et liberticides comme Darmanin étaient en quoi que ce soit un rempart à la fascisation : ils le sont tout autant que Brüning, Daladier ou Hindenburg étaient des barrages à Hitler dans les années 1920/30 ! Tout autre chose est de soutenir des candidats de LFI ou du PCF, voire au cas par cas des candidats PS ou Verts HOSTILES A LA GUERRE MONDIALE, et cela de manière critique, sans se rallier à eux, sans entreprendre rien de concret pour tenter de contester à la petite bourgeoisie euro- et OTAN-compatible la direction du mouvement populaire. De même qu’il faut être clairs, en tant que communistes désireux d’associer le parti politique des travailleurs au syndicalisme de classe et de masse, sur les insupportables dérives des dirigeants confédéraux DE PLUS EN PLUS INACTIFS EN FRANCE et de plus en plus soumis aux instances de la Confédération Européenne des Syndicats, voire défilant HONTEUSEMENT, au nom de la « paix », derrière les bannières clairement fascistes de l’OUN (Organisation fasciste ukrainienne admiratrice de Bandera).
Malheureusement, nous n’avons pas eu ou presque de réelle réponse sur ces points, et n’est sorti de cette réunion que le principe d’une expression commune « minimale », passant outre nos divisions et nos divergences et ne permettant donc pas de les mettre ouvertement sur la table ni d’ailleurs de permettre autre chose qu’une expression du type « militants communistes, il faut nous retrouver ». Or, alors que les contradictions immenses au sein du « Nouveau Front populaire » éclatent jour après jour et que le spectre de l’euro-fascisation lepéno-bardelliste est loin d’être conjuré, il est plus que temps d’échanger RAPIDEMENT sur TOUS LES FONDAMENTAUX, sous peine de se retrouver avec une nouvelle situation exaspérante pour les travailleurs de « barrage antifasciste » incluant les carburants de la fascisation du style Hollande, Glucksmann ou Rousseau. La marche à la guerre mondiale, la fascisation galopante en France, la dissolution non moins galopante du pays dans l’Etat fédéral européen « en marche », le méga-plan d’austérité qui attend les travailleurs pour septembre (la « Troïka » destructice de la Grèce va débarquer dans notre pays!) exigent, non pas des rencontres sans contenu précis et autres « palabres« , mais une Convergence d’action communiste « carrée » contre l’UE-OTAN, contre tout « front républicain » creux facilitant le recyclage du PS et de Macron, contre le RN ET CE QUI LE NOURRIT, pour la construction du tous ensemble en même temps du monde du travail et de la jeunesse populaire, pour un Frexit progressiste rouvrant réellement la perspective de la transformation révolutionnaire de la France. La clarté est la condition de l’union et c’est encore plus vrai s’il s’agit de construire un PARTI COMMUNISTE, et non une énième nébuleuse attrape-tout dont il ne sortira que de nouvelles déceptions.
Tout cela est en réalité très loin du minimum nécessaire pour faire face à la situation et pour permettre de faire émerger les conditions de renaissance d’un véritable parti communiste en France. Conditions sur lesquelles travaillent le PRCF et la JRCF en tendant la main à tous les militants communistes pour ne plus perdre de temps à « palabrer » sans avancer dans l’unité d’action, tandis que la direction du P »C »F euromuté sombre dans les plus crasses bassesses jusqu’à mériter les offres d’emplois ministérielles aussi pressantes que déshonorante de la part des macronistes.
Devant cette urgence proprement historique, le PRCF vient de lancer aux communistes l’appel suivant :
Il propose également à chacun, y compris aux camarades du RC et de l’ANC, de sérieusement examiner le projet de court texte suivant qui ne représente en rien la « ligne du PRCF » (laquelle s’exprime dans un document bien plus complet de 70 pages voté à l’unanimité par la dernière conférence nationale), mais un simple seuil minimal permettant le regroupement d’ACTION de ceux qui veulent retrousser les manches pour reconstruire un parti de combat.
FACE A LA FASCISATION GALOPANTE, AU SAUT FEDERAL EUROPEEN EN VUE, A l’ARASEMENT DES ULTIMES CONQUIS SOCIAUX SUR INJONCTION DE LA TROÏKA UE/FMI/BCE, ET DEVANT L’EFFACEMENT POLITIQUE AGGRAVE DU P.C.F. DE F. ROUSSEL ET DE P. LAURENT,
LES TRAVAILLEURS ONT BESOIN D’UN PARTI COMMUNISTE DE COMBAT !
8 juillet 2024
La situation française à l’issue des législatives est explosive.
D’une part une extrême droite raciste à un très haut niveau, malheureusement ancrée dans les milieux populaires, en capacité de briguer l’Elysée lors de la prochaine présidentielle, tout cela dans une UE atlantique de plus en plus guerrière et radicalisée à droite et à l’extrême droite.
D’autre part un « nouveau Front populaire » très divisé, porteur d’un programme totalement insuffisant pour combattre la fascisation, totalement aligné sur l’UE/OTAN à propos de l’Ukraine, avec en son sein un PS renforcé, une France insoumise en décomposition, un PCF en voie d’effacement électoral et idéologique total. Sans oublier des états-majors syndicaux confédéraux dénués de véritable stratégie offensive et largement inféodés aux appareils euro-alignés de la CFDT et de la CES.
Enfin une Macronie tentant de reprendre la main avec un projet de coalition gouvernementale dont le vrai programme sera la co-belligérance ouverte de la France contre la Russie derrière les va-t-en-guerre à la Glucksmann, la marche à l’Europe fédérale, l’armée européenne asservie à l’OTAN, le tout assorti de la mise à exécution du plan de super-austérité engagé contre la France par l’UE sous couvert d’ « endettement excessif »: de nouvelles coupes claires sont à prévoir contre les salariés, les chômeurs, les paysans, les services publics, en tous domaines alors que la masse des travailleurs n’en peut plus de l’austérité, des contre-réformes et du blocage des salaires!
Face à cela, il faut en finir avec la grave illusion qu’on pourrait faire valablement barrage au RN en prenant appui si peu que ce soit sur les Darmanin, Borne, Macron et Cie, et qu’on pourrait construire un « nouveau Front populaire » avec des partisans déclarés du « saut fédéral européen » – synonyme de solution finale pour la France indépendante – comme Faure ou Tondelier, ou de la guerre atlantique à outrance, comme Glucksmann, Hollande ou Jospin. Loin d’être une machine à recycler la pseudo-gauche anticommuniste, un Front populaire, digne de celui de 1936, doit être centré sur la mobilisation offensive du monde du travail. Il doit aussi allier la défense de la paix mondiale, celles de l’indépendance nationale, de la démocratie, du progrès social sans crainte de mettre fortement en cause le capitalisme, l’impérialisme, le néocolonialisme et leurs instruments, la fascisation, la prétendue « construction » européenne, l’Alliance atlantique fauteuse de guerre mondiale, et bien entendu, le RN et le Macronat.
Dans cette perspective, il est impératif d’accélérer la reconstruction d’un Parti communiste de combat clairement centré sur la classe ouvrière, la jeunesse populaire et le monde du travail, porteur d’une analyse marxiste-léniniste sans concession de notre époque, un parti refusant l’antisoviétisme rétrospectif et défendant l’héritage du communisme historique français et international, un parti luttant clairement pour le socialisme-communisme et pour le pouvoir des travailleurs et défendant à la fois, comme savait le faire le PCF de 36 la souveraineté nationale, les libertés démocratiques et l’internationalisme prolétarien. Il faut en outre réaffirmer que, surtout dans les conditions actuelles de marche à la guerre mondiale et à la fascisation, un parti communiste de combat ne saurait être un « mouvement gazeux » tirant à hue et à dia et dirigé de manière occulte par un « grand leader », mais une organisation de classe efficace, disciplinée et unie conformément aux principes révolutionnaires éprouvés du centralisme démocratique.
Entre les camarades partageant ces principes, des rencontres nationales et locales se tiendront à la rentrée de septembre.