Aucun soutien politique, à quelque niveau que ce soit, au Parti «Socialiste » impérialiste et antisocial !
Le temps est loin où Jaurès déclarait que « le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée ténébreuse porte l’orage ». Le Parti « socialiste » actuel, qui a déjà soutenu la première guerre du Golfe sous Rocard et qui a applaudi l’intervention néocoloniale de Sarkozy en Libye, déshonore la France en se portant à la tête d’une croisade mondiale contre la République indépendante de Syrie.
Contre cette guerre impérialiste et néo-coloniale caractérisée, un collectif d’associations, de syndicats et de partis du Pas-de-Calais avait appelé à plusieurs rassemblements à Lens, Arras et Béthune ce mercredi 4 juin, où le parlement discutait – sans vote, on n’est pas en Angleterre ! – de la « punition » promise aux représentants légaux du peuple syrien par le « chef de guerre » Hollande. Un texte avait été adopté associant le PCF, le PRCF, le « Cobamio », des syndicalistes, etc.
A Lens le rendez-vous était fixé devant la mairie de Lens, histoire d’interpeller Guy Delcourt, député PS et ex-maire de la ville. Il est dommage de constater que certains participants n’aient pas respecté ce rendez-vous politiquement important et se soient directement rendus à la sous-préfecture de Lens. Les militants du PRCF, avec d’autres militants présents, ont interpellé le PS devant la mairie, en présence notamment de Jean-Luc Flahaut, secrétaire départemental du M’pep et de Jean-Claude Danglot, ancien sénateur PCF du Pas-de-Calais. On notait une délégation de militants PRCF de Lens, Eleu, Liévin et Bully-les-mines, conduite par le conseiller municipal J.-M. Padot, secrétaire de la section PRCF de la ville.
Au rassemblement tenu ensuite à la sous-préfecture, la parole fut donnée aux organisations qui la demandaient. Successivement se sont exprimés Hervé Poly, secrétaire fédéral du PCF, Jean-Claude Kleinpeter, du NPA (non-signataire du texte commun). Celui-ci a lu une déclaration pour le moins problématique aux yeux de l’écrasante majorité des participants dans la mesure où le NPA appelle l’Occident, non à frapper directement Damas, mais à armer la « rébellion », dont beaucoup d’éléments sont notoirement contrôlés par les services secrets occidentaux, par le Qatar, l’Arabie saoudite, voire par Al Qaida.
Ce fut ensuite le tour du représentant du Parti de gauche qui, dans un style chaleureux, fit valoir que la France avait tout à perdre à conduire une opération militaire saccageant le droit international et piétinant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Georges Gastaud, parlant pour le PRCF, a commencé par rendre hommage à l’anticolonialiste Henri Alleg, membre du comité de parrainage du PRCF, qui eût certainement combattu la nouvelle guerre coloniale conduite par la social-démocratie française.
G. Gastaud a montré que la question pour les internationalistes français n’était pas de se poser en tuteurs sanglants du peuple syrien mais de combattre leur propre impérialisme et ses tentatives incessantes de recouvrer son ancienne aire coloniale (la Syrie et le Liban faisaient partie du « mandat français » à l’issue de la guerre de 14-18)..
Il est en outre lamentable que Hollande, Fabius, mais aussi les députés « socialistes » et « verts » qui les soutiennent, se montrent actuellement plus impérialistes que Washington, moins démocrates que le conservateur britannique Cameron (qui a du moins fait voter le parlement anglais), plus bellicistes… que l’UMP, laquelle déclare désormais refuser une intervention non couverte par l’ONU (même s’il s’agit d’une posture commode, la droite étant dans l’opposition et ayant montré son vrai visage va-t-en-guerre sous Sarkozy… ).
Quoi, a fait remarquer G. Gastaud, Hollande prétend qu’il n’a plus un sou pour financer les retraites, augmenter les salaires et créer des postes dans les hôpitaux à l’agonie, mais il trouve des milliards pour lancer une expédition guerrière contre un pays qui ne nous a rien fait, qui est le dernier Etat laïque du Proche-Orient ; et cette opération, il la lance, non pas pour garantir le droit des peuples, ni pour soutenir des forces incontestablement progressistes et populaires, mais pour les profits des marchands de canon et dans l’intérêt des pétroliers « français »… !
Comment Hollande, qui aide l’U.E. à détruire la souveraineté monétaire, budgétaire, économique et sociale du peuple français, pourrait-il d’ailleurs aider un peuple étranger à recouvrer sa liberté ? Il y a une parfaite et sinistre continuité entre la guerre sociale que le MEDEF, l’UE et le gouvernement mènent contre les acquis du peuple français et la guerre impérialiste quasi-permanente que ces mêmes forces mènent, à l’appui de l’Oncle Sam, contre les Etats indociles au « nouvel ordre mondial » résultant de la chute de l’URSS.
Partout et toujours, a rappelé G. Gastaud, l’impérialisme est l’ennemi principal des peuples qui se sont toujours trouvés plus mal APRES qu’AVANT les interventions soi-disant « libératrices » de leurs anciens colonisateurs occidentaux.
C’est donc aussi par patriotisme et dans l’intérêt du peuple français que le PRCF combat l’intervention impérialiste en Syrie car, selon le mot de Marx, « un peuple qui en opprime d’autres ne saurait être libre ».
Dans ces conditions, a conclu G. Gastaud, il serait suicidaire que la vraie gauche représentée au rassemblement, ou tout au moins une partie d’entre elle, cherche à s’allier politiquement au PS. Comment peut-on dénoncer les boutefeux du PS le lundi dans la rue et s’associer à eux à l’approche de certaines échéances, comme s’il n’y avait pas unité profonde entre la casse de la paix, casse des acquis et casse de la nation française ?
Il faut donc exiger que le parlement français se prononce par un vote solennel. Ainsi les amis de la paix et de la souveraineté populaire sauront-ils qui, parmi les innombrables députés, députés-maires et sénateurs-maires du PS, soutient cette nouvelle sale guerre tout en parlant, comme Ayrault, de défense de la paix mondiale !
Cette partie du discours de G.G. a été encore plus applaudie que les précédentes.
Le rassemblement a été conclu par l’Internationale et par la Marseillaise.
Des contacts seront pris pour élargir l’action anti-impérialiste et lui donner une dimension populaire. De l’avis du PRCF, il convient pour cela de lier la lutte anti-impérialiste aux luttes sociales des travailleurs, notamment à la défense des retraites par répartition, dans le collimateur du patronat, du gouvernement PS, de la droite et de l’UE.
4 septembre 2013