Indépendance ! par Floréal
Démocratie : comment établir la souveraineté du peuple si l’Etat dans lequel elle est censée s’exercer accepte la tutelle d’un directoire supranational qui dikte d’en haut le budget et jusqu’au détail des contre-réformes détruisant nos retraites ?
Culture : comment promouvoir une littérature, une science, un théâtre, une chanson, un cinéma tant soit peu originaux si la création est contrainte par l’industrie culturelle (et par le snobisme des « bobos » !) de s’exprimer dans une seule langue, celle de l’« Union transatlantique » en construction ?
Progrès social : comment réduire les inégalités, dynamiser l’emploi et les salaires, si les grandes entreprises dépendent d’une poignée de magnats qui, UE et libre-échangisme mondial aidant, ont tout loisir pour jouer le moins-disant social entre les nations ?
Révolution : comment espérer encore dans la transformation socialiste d’un pays si l’on n’exige pas que celui-ci SORTE d’une UE qui interdit le socialisme puisqu’elle prescrit très officiellement une « économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée » (art. VI du traité de Maastricht, repris sous diverses formes par tous les traités ultérieurs) ?
Parti communiste: comment rendre à la classe ouvrière son parti de combat tant que le parti qui préempte l’héritage nominal du grand PCF retombe systématiquement, quel que soit l’élection, dans la mouvance du PS, non pour défendre efficacement la paix et les acquis, mais pour préserver une implantation électorale qui fut jadis conquise sur des bases autrement combatives ?
A condition d’être articulé à l’idée de SOLIDARITE DE CLASSE, le concept d’INDEPENDANCE est donc déterminant pour l’ensemble des luttes. C’est ce qu’avait compris Marx, quand il faisait du Parti communiste le moyen de l’indépendance politique des prolétaires, ou Lénine quand il défendait « le droit des nations à disposer d’elles-mêmes ».
Indépendance nationale, non pas posée comme une fin en soi, mais comme le carburant d’une dynamique sociale impliquant la sortie PAR LA VOIE PROGRESSISTE, de l’euro, de l’UE, de l’OTAN… et du capitalisme ; et avec la visée très claire de nouveaux traités internationaux progressistes centrés sur l’inter-développement solidaire de nations libres, égales et fraternelles.
Indépendance de classe, ce qui est impossible pour les organisations politiques et syndicales qui se réclament du mouvement ouvrier, tant que leurs états-majors s’interdiront d’avance de prendre une orientation susceptible de contrarier le PS, dispensateur de postes, le PGE, mandaté par Bruxelles pour défendre fébrilement l’euro, ou la Confédération Européenne des Syndicats, qui mange dans la main de la commission européenne et du syndicat patronat « Business Europe » ?
Car pour s’émanciper du capitalisme, encore faut-il couper les « fils à la patte » qui ligotent, non seulement l’actuelle « République française » euro-domestiquée et américano-formatée… mais certaines organisations issues du mouvement ouvrier.
C’est pour cela que milite le PRCF : pour, en toutes circonstances, préférer la lutte des classes à la lutte des places en fixant sa ligne politique indépendamment des appareils euro-complaisants. Et c’est un honneur pour tous ceux qui luttent franchement pour l’indépendance politique de notre classe et de notre pays, d’être vilipendés par tous les profiteurs de la servitude volontaire.
C’est pourquoi le PRCF prône une renaissance du CNR : non pour répéter platement ce qui s’est fait de positif à la Libération dans le cadre d’un rapport des forces donné – mais pour faire de la rupture progressiste avec l’UE atlantique le levier populaire de la lutte révolutionnaire pour le socialisme.