LA COUR DES (ME-)COMPTES OU LA VOIX DU MEDEF ET DE L’UE.
Sous le présidence du "socialiste" Didier Migaud, la Cour des Comptes a changé de nature et de fonction.
Elle avait pour mission de contrôler les compte de la nation. Or une dérive est nettement perceptible : du contrôle, la Cour est passée à la préconisation d’une politique ultralibérale clairement alignée sur les exigences des ultras du patronat. Rien ne l’y autorise et ne le justifie légalement.
Tous les membres de la Cour des comptes ont qualité de magistrats inamovibles régis par les dispositions statutaires de la Fonction publique de l’État et non par le statut de la magistrature. Au grade d’auditeur de 2e classe, le recrutement se fait exclusivement parmi les élèves les mieux classés issus de l’ENA, de façon similaire au Conseil d’État ou à l’Inspection générale des Finances. Une procédure spécifique permet par ailleurs de recruter annuellement quelques officiers et, au tour extérieur, des cadres de l’administration de haut niveau. Soulignons en passant le caractère de classe très marqué du recrutement et notons que l’absence de toute élection au suffrage universel des membres de la Cour devrait interdire toute interférence dans la politique de la Cité.Un expert-comptable certifie ou non les comptes d’une entreprise, il ne définit pas sa stratégie qui relève du détenteur de la souveraineté, en l’occurrence, non pas le patronat de droit divin, mais le peuple français.
Pourtant la dérive est nette. Sous la houlette de D. Migaud homme de la "droite complexée" (PS) comme le dit F. Lordon, nommé à la présidence de la Cour par N. Sarkozy, homme de droite décomplexée (UMP), la Cour s’autorise des propositions, des suggestions, qui se veulent "neutres", "techniques" et qui sont en fait politiques.
Ces propositions sont inspirées par l’idéologie dominante, celle donc de la classe dominante, la grande bourgeoisie. Inspirées donc par le grand capital, son MEDEF et son Union européenne de combat.
Dernière proposition en date: dérembourser l’optique et l’auditif qui sortiraient de la Sécurité sociale, sous le prétexte surréaliste que la Sécu ne remboursant que fort mal l’optique, il serait plus clair de ne rien rembourser et que cela favoriserait la concurrence et donc entraînerait la baisse des prix… Ce n’est plus la Cour des comptes, c’est la Cour des contes (de fées), voire la Cour des miracles (patronaux) !
On imagine l’enfer que deviendrait notre pays si ce sophisme était appliqué de façon générale: tous les Services publics seraient menacés. Le billet de TGV étant cher, privatisons la SNCF et laissons jouer la concurrence ! Des médicaments sont remboursés à 70%, 50%, 40%….pourquoi diable ne pas cesser les remboursements et faire jouer la concurrence… L’ Éducation nationale est le premier budget de la nation : privatisons-la! Et faisons jouer la concurrence comme au Chili où grâce au Migaud local, un certain Pinochet flanqué de ses Chicago Boys, 70% du système éducatif sont désormais privés….Si bien que, grâce à la sacro-sainte concurrence, c’est dans le secteur public que l’on trouve les frais d’inscription à l’Université les moins chers soit… 4000 euros ! Ce qui écarte du Supérieur la quasi-totalité des classes populaires.
Bref avec les Sarkholland-Boys de la Cour des Mécomptes, nous pouvons être sûr d’une seule chose: l’U.E. et son économie de marché (expression qui évite le mot capitalisme) et sa "concurrence libre et non faussée" sont bien gardées !
Au total, quand on voit qui et à quoi servent des organismes non élus comme le Conseil « constitutionnel » (à plat ventre devant n’importe quelle directive européenne) ou la Cour des comptes, une proposition vient à l’esprit : pour faire faire des économies au contribuable, supprimons ces « machins » dangereux, véritables féodalités capitalistes, et économisons ainsi les appointements gargantuesques des oligarques payés pour dénoncer la protection sociale due à notre peuple.
ARIS