Cela nous parle, la Bretagne nous parle, la révolte nous parle: il y a quelques jours à peine, avant les affrontements violents entre les manifestants et les forces de répression, les camarades bretons du PRCF associé au PRCF national dénonçaient les causes de la crise bretonne et des pistes sérieuses pour en sortir:
Nous disions:
« La Direction nationale du PRCF,à laquelle s’associe l’ARC des Côtes d’Armor, apporte son soutien aux travailleurs bretons en lutte, notamment à ceux des filières porcine (889 emplois supprimés chez Gad) et plus généralement, du secteur agroalimentaire visés par une multitude de plans sociaux.
Une cascade de mauvais coups frappe également les départements bretons :
- Plan massif de licenciements chez Alcatel-Lucent.
- Lourdes menaces pesant sur Citroën-Rennes.
- Désespoir des éleveurs bretons (filière porcine et filière laitière).
- Extinction progressive de la pêche bretonne
- Démolition des abattoirs bretons
Tous ces travailleurs indépendants, auxquels on avait fait croire qu’ils étaient des capitalistes, sont en bute à la désorganisation des marchés sous l’impact du libre-échange européen débridé, du sacrifice de l’Europe agricole sur l’autel des transnationales qui dominent à Bruxelles. »
Nous proposions:
« Pour le PRCF, une des solutions pour sortir le pays de ce gâchis économique et industriel est la taxation financière en vue de constituer les fonds d’investissements publics nécessaires au financement des premières mesures de redressement national, et décourager les principaux mouvements de capitaux spéculatifs pour réorienter l’investissement vers la production.
- Taxation des flux du transport routier international transitant par la France afin de créer un fonds public de ré-industrialisation.
- Interdiction des délocalisations et de tout projet d’investissement à l’étranger ayant pour effet de démanteler le potentiel national en portant atteinte à l’emploi et au développement industriel ou agricole.
Rétablir une véritable politique industrielle, halieutique et agricole dans notre pays passe par la sortie de l’Union Européenne et de l’euro, afin que notre pays redevienne souverain et que se reconstituent les acquis sociaux et le « produire en France », tout cela dans la perspective d’une société socialiste débarrassées des prédateurs du capital » (voir la déclaration entière sur notre site).
Depuis les choses ce sont aggravées mais le pouvoir est incapable de proposer une vision, une politique qui règle à moyen et long terme la crise, qui agisse sur les causes.
Soyons clairs: sans remise en cause de l’euro et de l’UE, de sa logique capitaliste, de sa guerre permanente de tous contre tous, de sa politique d’euro-régionalisation et d’euro-métropolisation qui détruit la République et interdit toute politique territoriale planifiée, il n’y a que des bricolages qui cherchent à apaiser la colère avant la prochaine déflagration.
C’est bien la politique de l’Allemagne (de l’UE donc !) avec son dumping sauvage qui casse la « filière porcine » en Bretagne et provoque toute une série de licenciements.
Quant à l' »écotaxe » telle qu’elle fut élaborée par la droite (UMP) et reprise par la fausse gauche (PS), c’est une ineptie, non dans son principe mais dans son application puisqu’elle pénalise les producteurs locaux dont les produits sont davantage taxés que ceux venant de milliers de kilomètres par avion ! Cet impôt a été initié par l’UE pour le plus grand profit des grands capitalistes du secteur, au détriment des producteurs locaux et des consommateurs. Qui plus est, sa mise en œuvre a été confiée à une société privée – à capitaux principalement italiens appel d’offre européen oblige – dans le cadre d’un de ces très chers Partenariat Public Privé (PPP) qui se multiplient actuellement afin de permettre la privatisation rampante de l’Etat. Une large partie du produit de cette taxe sert donc à remplir les poches de ce consortium (sur 1,2 Milliards d’€uros du produit de la taxe elle prendrait 350 millions d’€uros… 30% rien que ça ! ) alors que les services publics (Ex équipement et Douanes par exemple) auraient parfaitement pu mettre en œuvre pour bien moins cher ce type de dispositif ! Et le produit de cette taxe serait reversé à une obscure agence de financement des infrastructures de transports (AFITF) détricotant là aussi le service public du MEDDE (ex Equipement). Pour financer l’Ayraultport de Notre Dame des Landes par exemple?
Les communistes, le PRCF, sont donc résolument aux côtés des salariés et des paysans bretons qui ont les mêmes ennemis que tous les autres Français, l’euro, l’UE et le capitalisme: que les bonnets rouges déploient le drapeau rouge et le drapeau de la République souveraine, qu’ils se gardent de confondre l’intérêt des « besogneux » bretons et ceux du grand patronat destructeur, qu’ils refusent d’écouter les sirènes réactionnaires du régionalisme anti-français, et leur combat deviendra exemplaire pour tous les citoyens de France qui n’hésiteront pas à porter à nouveau le BONNET PHRYGIEN de l’émancipation sociale et nationale contre l’UE du capital et contre ses valets du Parti Maastrichtien Unique !