Déclaration de la commission exécutive du PRCF
Notre pays connaît une montée en flèche du racisme et de la xénophobie sur fond de remise en cause de plus en plus virulente, voire violente, de la République une et indivisible.
Exploitant le mécontentement légitime des couches populaires et moyennes pressurées, un cartel de dirigeants du MEDEF, de notables UMP, de militants du FN et d’euro-régionalistes tentent d’ameuter la population sur des bases ultra-réactionnaires. Ras-le-bol des surenchères sans fin du MEDEF et des privilégiés de la fortune, ras-le-bol des expatriés fiscaux traîtres à la France qui réclament toujours plus de dégrèvements et de subventions d’État comme celle que vient encore de leur accorder Montebourg sous prétexte d’emploi, ras-le-bol des régionalistes qui veulent faire éclater la France sur le modèle espagnol ou belge, ras-le-bol des idéologues du FN et de l’UMP qui dévoient le drapeau tricolore de Valmy et de la Résistance dans le sens du racisme, de la xénophobie et du démontage social.
Le prétendu front « national », qui ne cesse d’alimenter la xénophobie dans ce pays, n’est pas le seul coupable de la fascisation du pays, même s’il est hors de question de minimiser sa dangerosité pour les liberté et pour l’honneur même de notre pays. Ne sont pas moins coupables que la dynastie Le Pen les Sarko, Fillon, Copé, sans oublier TF1, RTL, Europe 1 et la grande presse de droite (L’Express, Le Point…), qui passent leur temps à fustiger les fonctionnaires, à stigmatiser les dépenses publiques, à rejeter le principe même de l’impôt, à mettre à l’index les « assistés » (c’est-à-dire les chômeurs de longue durée que nous pouvons tous devenir un jour), les gens du voyage, les Français musulmans. Les mêmes exaltent en continu la famille patriarcale, l’ « entreprise » -entendez : les actionnaires ! – , le néocolonialisme français en Afrique. Tous haïssent également l’ « exception française » issue de la Révolution et de 1945, tous exaltent sans trêve le fric et les inhumains « modèles » allemand, américain et britannique, tous prônent en réalité la guerre de tous contre tous au nom de la sacro-sainte « productivité » et du renforcement de l’exploitation capitaliste.
Le gouvernement PS porte aussi une écrasante responsabilité dans la montée de la fascisation : par sa politique grossièrement antisociale et antidémocratique (casse des services publics et de l’emploi, blocage des salaires, désossage des services publics, inscription à marche forcée de la France dans le marche aux États-Unis d’Europe et à l’Union transatlantique, dont nos compatriotes ne veulent pas, bellicisme éhonté dans l’affaire syrienne et iranienne), par les déclarations et les actes grossièrement xénophobes du ministre « socialiste » Manuel Valls, le PS nourrit la fascisation qui finira par se retourner contre lui à l’image de ce qui s’est passé en Allemagne dans les années trente.
En outre, le PRCF ne cesse d’alerter les démocrates à propos de la fascisation, de moins en moins rampante et de plus en plus galopante, de l’Union européenne. L’arrière-plan de l’euro-fascisation est fourni par la crise structurelle interminable du capitalisme, par la contre-révolution qui a détruit le camp socialiste en accusant les traits anticommunistes et fascisants de la « construction » européenne. Est particulièrement insupportable l’équation « communisme = nazisme » que l’on enseigne dans nos écoles sous le nom d’anti-totalitarisme en mettant un trait d’égalité scandaleux entre l’URSS de Stalingrad et l’Allemagne des camps d’extermination, entre les Francs-Tireurs et Partisans de France et les bourreaux nazis. Comment ce type d’amalgame grossièrement antiscientifique ne contribuerait-il pas à diaboliser les idées révolutionnaires tout en banalisant l’extrême droite nostalgique du Reich ?
Dans la foulée de cette idéologie contre-révolutionnaire obsédante, le peuple français est sans cesse excité contre la Révolution française de 1789/93. Robespierre, le fondateur de la République, est inlassablement diabolisé, alors que les traîtres Lafayette, Marie-Antoinette et Louis XVI sont présentés comme des héros et des martyrs. Dans la pratique, la « construction » européenne s’accompagne de la destruction de la République une et indivisible et des acquis du CNR, du démantèlement des communes, des départements et de l’Etat nation au profit des euro-métropoles, des euro-régions transfrontalières, du communautarisme ethnique, de la substitution au français « langue de la République » (art. II de la Constitution) du tout-anglais impérial, de l’insertion de l’armée française dans le bloc belliqueux de l’OTAN. Systématiquement le communisme, les repères de classe, mais aussi le patriotisme républicain sont ridiculisés, diabolisés et « ringardisés ».
Tout cela crée un climat propice à toutes les aventures antirépublicaines. Il ne s’agit nullement d’idéaliser la république bourgeoise actuelle, qui n’est plus qu’une caricature de démocratie tant les complices de l’UMP et du PS, tant la construction supranationale européenne ont vidé de sa substance la devise révolutionnaire « liberté, égalité, fraternité ». Mais laisser l’ultra-droite occuper la rue, laisser le patronat organiser de pseudo-manifs pour le travail nocturne ou dominical, laisser le MEDEF réclamer carrément la fin des « charges » (donc de la Sécu et des retraites) et l’indépendance des « provinces » françaises, laisser sans vraie riposte syndicale de masse les contre-réformes sur les retraites et la Sécu, c’est laisser casser la France, la République, c’est laisser détruire le socle civilisationnel mondial qu’a constitué pour les peuples la référence à la Révolution française. C’est laisser la France, qui fut le seul pays occidental à stopper le fascisme en 36 à l’initiative du PCF de Thorez, Duclos et Frachon, devenir l’épicentre déshonoré de l’euro-réaction. Au final, c’est laisser s’installer les conditions de l’écrasement du mouvement ouvrier et la division irrémédiable du peuple sur des bases ethniques, régionalistes ou pseudo-religieuses, c’est-à-dire l’euro-balkanisation de notre pays.
Dans ces conditions le PRCF:
- Propose que la manifestation du 1er décembre 2013 ne soit pas seulement ciblée sur les questions fiscales : osons nous opposer globalement à la politique euro-austéritaire commune du MEDEF, de l’Union européenne, du gouvernement Hollande et de la droite ; et dénonçons aussi les surenchères de l’UM’Pen en formation et les politiques gouvernementales, européennes et régionalistes qui visent à déstructurer le pays, à mettre les territoires en concurrences et à détruire les statuts nationaux et les conventions collectives nationales.
- ·Sur le fond, propose d’activer la dynamique de rassemblement des communistes opposés à l’UE, ainsi que le rassemblement des patriotes républicains et antifascistes pour un nouveau CNR unissant le combat pour la souveraineté nationale à la lutte pour le progrès social et pour une authentique souveraineté populaire. Pour cela il faut sortir la France de la mortifère Union européenne du grand capital, de l’OTAN et de l’euro dans la perspective d’une rupture claire et décisive avec le capitalisme et d’une reprise de la marche en avant de notre peuple, classe ouvrière en tête, vers le pouvoir du peuple travailleur et le socialisme.