10 novembre 2013
Réuni le 10 novembre 2013 en région parisienne, l’instance nationale élue du PRCF a voté l’adresse suivante:
Pour dénoncer la politique réactionnaire de l’UE et de F. Hollande, briser la déferlante réactionnaire qui menace de submerger le pays, remobiliser le mouvement ouvrier, populaire et progressiste, organisons ensemble rapidement une grande manifestation nationale !
Chers camarades, chères et chers concitoyens,
De sombres nuées réactionnaires s’accumulent sur notre pays plongé dans le mal-vivre et le désarroi de la classe ouvrière et d’une large partie des « couches moyennes ».
D’un côté, le trio Hollande-Ayrault-Duflot sème le désespoir et mène le pays vers une crise politique explosive. Le gouvernement « socialiste » applique avec zèle la politique d’euro-austérité, de démontage national, de désertification industrielle et agricole, que la dictature européenne et l’oligarchie capitaliste exigent de la France dans la continuité du sarkozysme.
Exploitant la désorientation des citoyens, la droite dure et l’extrême droite reviennent à la charge sur des bases plus réactionnaires que jamais (xénophobie, homophobie, anti-syndicalisme, anticommunisme, exaltation du patronat, régionalisme, voire sécessionnisme…). Usurpant le bonnet rouge des « besogneux » bretons du 17ème siècle, un cartel d’élus UMP et de dirigeants patronaux et de meneurs du mouvement séparatiste antirépublicain, dévoie la légitime colère des salariés et des petits entrepreneurs bretons.
Le danger de déferlante réactionnaire est tel que le mouvement populaire ne peut attendre de s’être accordé sur une stratégie commune pour réagir fort et rapidement à l’échelle nationale. C’est pourquoi nous vous proposons de co-organiser avant Noël une grande manifestation nationale à Paris sur les thèmes suivants (chaque organisation gardant entière liberté de porter par ailleurs et en son nom propre ses propres propositions dans la manif) :
Non à la politique réactionnaire du gouvernement PS dans les domaines économique, social, non aux contre-réformes (ANI, retraites, « refondation » de l’école publique, passivité voire complicité face au démantèlement du produire en France), non à la casse des communes et à l’ « euro-métropolisation » du territoire ;
Non à la vague « bleue-brun-bleue marine » mâtinée d’identitarisme régionaliste qui menace de submerger notre pays ! Non aux atteintes aux libertés syndicales et civiques, non à la stigmatisation systématique des travailleurs étrangers par les Valls, Copé, Fillon, Le Pen ; car ce ne sont pas les travailleurs immigrés, mais le grand patronat capitaliste, qui détruisent notre pays que défendirent ensemble hier, dans les FTPF et les FTP-MOI, les travailleurs français et étrangers. Non à la fascisation rampante de la France et de l’Europe où partout pointent les attaques contre les « rouges », la banalisation de l’extrême droite, le mépris des souverainetés populaires et nationales !
Non à la politique destructive de l’UE (et pour ce qui nous concerne, à l’UE elle-même), non au primat du « sauvetage de l’euro » (sic) sur la défense des acquis et de la souveraineté nationale, non à l’Union transatlantique UE/Amérique du nord qui comporte un énorme danger pour l’existence même de la République
Non aux guerres impérialistes, ruineuses, inhumaines et dangereuses de l’UMP et du PS, non aux dépenses ruineuses qu’elles occasionnent aux dépens de la protection sociale, de l’emploi et du pouvoir d’achat populaire
Non au remboursement de la prétendue « dette souveraine », oui à la nationalisation démocratique des banques et des assurances
Étant donné la gravité de la situation, nous espérons que cette lettre ouverte sera lue avec bienveillance et esprit de responsabilité par tous et que les militants progressistes en débattront sans préjugés à tous les niveaux, car il est urgent que le mouvement populaire progressiste reprenne rapidement l’initiative par un acte politique visible de tous : il y va des acquis, du pays, des libertés démocratiques, de l’indépendance nationale, de l’honneur même du mouvement ouvrier et de ce qu’en d’autres temps on eût qualifié de « salut public ».
Dans cet esprit, réapproprions-nous les symboles historiques de notre peuple frondeur, souvenons-nous que le drapeau rouge et le drapeau tricolore ont combattu ensemble la réaction française et européenne durant la Révolution, puis pendant le Front populaire et la Résistance ; souvenons-nous à temps que le bonnet phrygien coiffé par Marianne (ce symbole à la fois de classe et patriotique symbolise l’affranchissement des esclaves !) fut l’emblème fédérant les Sans-Culotte et qu’en conséquence, il serait gravissime de l’abandonner à la pire réaction.
Espérant une réponse et des initiatives politiques rapides, nous vous saluons cordialement,
Pour la direction nationale du PRCF,
Georges Hage, a. doyen (PCF) de l’Assemblée nationale ;
Léon Landini, a. officier FTP-MOI, Grand mutilé de guerre, Médaille de la Résistance ;
Pierre Pranchère, a. Franc-Tireur et Partisan de France, a. député du PCF ;
Jean-Pierre Hemmen, directeur de la revue théorique Etincelles, fils de Fusillé de la Résistance ;
Georges Gastaud, fils de Résistant, secrétaire national du PRCF ;
Vincent Flament, rédacteur en chef du mensuel Initiative communiste ;
Jany Sanfelieu, fille de Républicain espagnol ;
Benoît Foucambert, syndicaliste ;
Annette Mateu-Casado, trésorière nationale ;
Antoine Manessis, fils de Résistants, responsable des actions unitaires du PRCF ;
Jean-Paul Leroy, syndicaliste ;
Hubert Cuilleron, militant internationaliste ;
Jean-Michel Pascal, responsable du PRCF en RP ;
C’est une cartouche brûlée pour rien car cet appel ne peut être entendu par quasiment personne, dans le contexte d’une population qui (hors les hordes FN) ne voudra pas abandonner l’Europe dont on lui bassine depuis 30 ans que c’est une merveilleuse idée.
Pour cette raison elle peut d’autant moins convaincre les militants et sympathisants du FdG, qui auront déjà défilé le 1er décembre, et dont les chefs partagent l’inéluctabilité de l’UE, réformée grâce à leur superbe proposition « républicaine, démocrate, unitaire [car elle ne froisse personne]et progressiste » , mais ni révolutionnaire, ni même communiste (voir le document de Projet de l’ineffable Le Hyaric).
Écoutons Gramsci et cherchons à nous défaire de la sangsue FN, en s’appuyant sur les nombreux compagnons de route possibles pour casser l’hégémonie dans les têtes, de la foi (ou la résignation) européiste.
Ensuite seulement, nous pourrons défiler avec une conscientisation accrue des Français aux dangers européens, et si possible, une réhabilitation -contre la propagande étasunienne- de la Russie, de la Chine, de Cuba, de la Corée du Nord,et tous ces pays qui s’en affranchissent de par le monde.