Vendredi soir, 17 janvier, avait lieu à Clermont-Ferrand un concert de soutien à une famille de sans papiers, organisé par RESF (Réseau Éducation Sans Frontières), RUSF (Réseau Universités Sans Frontières) et l’Hôtel des Vil-e-s (association locale). Vers 23h, plusieurs individus sont arrivés en voiture, un homme en est sorti et a commencé à tirer sur les personnes rassemblées devant la salle, avec ce qui semblerait être un fusil à canon scié. Deux personnes ont été touchées et emmenées aux urgences par les pompiers. Heureusement, leur état n’est pas critique.
L’identité des agresseurs est depuis certifiée, et leur appartenance à l’extrême-droite clermontoise ne fait aucun doute.
Le PRCF appelle à riposter à cette agression.
Il est significatif qu’aucun écho médiatique n’ait été donné à un événement d’une telle gravité. Il y a quelques jours, à Grenoble, les « forces de l’ordre » avaient grièvement blessé un sapeur-pompier qui manifestait pacifiquement.
Tout cela s’opère dans un climat précis : celui du démontage de la Sécu et de la République une, laïque et indivisible, par François Hollande, un président cyniquement social-maastrichtien que soutiennent désormais l’UE, Merkel, le MEDEF et l’UMP.
Tout cela a pour arrière-plan politique un « président normal » qui somme ses ministres de gouverner par décret, une haute hiérarchie catholique qui humilie les chrétiens laïques et progressistes en organisant manif réac sur manif réac, une UMP qui, par la voix de Copé, déclare qu’elle prendra appui sur l’article 16 si elle parvient au pouvoir (c’est-à-dire que la France deviendra, légalement, une dictature sous état d’exception).
Quant à Gattaz, président du MEDEF, c’est l’homme qui déclare ouvertement que les syndicats sont devenus « nuisibles » au 21ème siècle, qu’il faut « supprimer les communes et les départements », et dont les sections régionales, notamment en Bretagne, travaillent arrogamment à l’éclatement de la France et à sa satellisation par l’Europe allemande.
Que faut-il encore pour constater ensemble la fascisation, ou mieux, l’euro-fascisation de notre pays quand par ailleurs, pour satisfaire son « besoin d’aire » à l’Est, l’Europe atlantique soutient les fauteurs ukrainiens de guerre civile qui se regroupent derrière des partis ouvertement antisémites et néonazis ?
Nous dénonçons depuis des mois la fascisation de notre pays et de l’UE. Ce n’est pas quand le fascisme est en place qu’il faut réagir, c’est quand le grand capital (et ses partis) préparent le terrain au fascisme: c’est cela la fascisation. Et il faut en avoir conscience et la combattre. Nous appelons en particulier les organisations marxistes qui mégotent encore sur le mot « fascisation » à réviser très vite leur attitude, à cesser de confondre fascisme et fascisation, fascisation et lepénisation (laquelle n’est qu’un aspect de la question) : pour de véritables matérialistes, les théories prise en défaut doivent toujours céder devant les faits.
Or comment ne pas constater les violations de plus en plus graves des libertés démocratiques, la montée des fascismes dans toute l’Europe sur fond de fascisation des démocraties bourgeoises de plus en plus fliquées et répressives ?
LA vraie réponse de fond est de construire un Front Anti-fasciste, populaire, progressiste et patriotique (FRAPP !) pour combattre la fascisation et le fascisme. Prenons appui pour cela sur les valeurs immortelles du C.N.R. pour fédérer notre peuple, l’arracher à l’étreinte mortelle de l’U.E., isoler l’extrême droite ET le MEDEF, mettre les communistes franchement anti-UE en position de fédérer les républicains véritables et d’engager une véritable rupture progressiste, seule voie réaliste et rassembleuse pour rouvrir la voie du socialisme dans notre pays. Il y va de l’avenir du mouvement ouvrier et populaire, de la Nation et de la République.
Communiqué du Secrétariat du PRCF 24 janvier 2014.