Voici un des tracts qui sera distribué par les militants du PRCF pour la période avril-mai
Le boycott des élections européennes un moyen de lutte pour les travailleurs
Le 8 avril 1946, le décret de nationalisation de l’électricité et du gaz était promulgué. Sans la pugnacité de Marcel PAUL, Ministre communiste, cet élément incontournable du redressement du pays, inscrit dans le programme du CNR (Conseil National de la Résistance), n’aurait sûrement pas vu le jour. Cela a permis aux Français d’accéder à l’énergie partout au même prix et ce, quel que soit le coût de production de transport ou de distribution, concourant aussi au développement économique et industriel. L’indépendance énergétique a pu être assurée grâce à l’organisation intégrée des entreprises, à EDF de produire, transporter et distribuer l’électricité en optimisant les investissements et en contenant les coûts et à GDF de maîtriser l’ensemble de la chaîne gazière de l’achat du gaz à sa revente à l’usager final, assurant ainsi pour l’électricité et le gaz un optimum technico-économique.
Les directives européennes de 1996 et 2003 sont venues bousculer le modèle économique d’après-guerre : le profit devient la seule finalité, le bien être des hommes, des femmes et des nations devenant secondaire. La transposition des directives en droit français a conduit le 1er juillet 2004 à l’ouverture à la concurrence du marché de l’énergie en France et le 19 novembre 2004 au changement de statut des entreprises EDF et GDF qui deviennent Sociétés Anonymes… A cause de l’Union Européenne, c’en est fini des usagers et du service public, place aux clients et au marché !
De 2004 à 2014 – 10 ans de déréglementation- 10 ans de mensonges
La concurrence devait permettre de faire baisser les prix et d’améliorer le service pour le client. Pour les prix, le gaz a augmenté de plus de 80%, l’électricité de plus de 21% sur cette période, les services autrefois gratuits sont devenus payants : en 2014 un changement de compteur est facturé 54€ et une augmentation de puissance 36€.
Quant aux frais de mise en service, de 11,47€ en 2004, ils sont passés en 2014 à 47,25€, soit + 300% et en plus il y a l’apparition des pénalités de retard …minimum 30€ ! L’ouverture des marchés a multiplié les acteurs, supprimé les accueils physiques ramenant pour les usagers la question du gaz et de l’électricité à un véritable marathon dont les règles incompréhensibles changent sans arrêt.
Bref… C’est raté ! Sauf pour les actionnaires qui, eux, voient leurs dividendes grimper en même temps que le montant des factures.
Pour les salariés d’EDF, leur travail c’est que le service public ne doit plus être la priorité. Il faut du rendement, placer des services, réduire les coûts, limiter les arrêts de maintenance, en étant de moins en moins nombreux et avec un appel massif à la sous‐traitance pour permettre aux actionnaires de mieux « profiter » du dumping social. De plus, est venu se greffer un management par l’objectif qui conduit à ne plus prendre en compte les individus, le collectif, le contenu et le sens du travail car seul compte le résultat. Les Conseils de discipline sont devenus une mode managériale qui vise à tenter de faire taire la contestation ou de faire porter le chapeau au lampiste en cas de problème.
QUID DES OUTILS INDUSTRIELS?
Au nom de la Transition énergétique et de la loi du marché, les aberrations industrielles et économiques sont devenues courantes. L’ouverture des concessions hydrauliques, la mise en cocon de Centrales, de Stockages gaz et de Terminaux méthaniers, la disparition organisée de l’opérateur commun de distribution, les fermetures de Centrales thermiques classiques ou nucléaires sont organisées avec une vision à court terme souvent dogmatique voire avec des ambitions mercantiles de la part des entreprises qui espèrent des tarifs à la hausse pour les maintenir en vie.
Pour le PRCF et sa Commission « luttes », il faut mettre un terme à cette dérive libérale, il faut tirer le bilan de cette déréglementation de toute urgence car les changements opérés depuis 10 ans ont usé les salariés et sont en passe de ruiner les clients et l’industrie française.
Nous proposons comme en 1946 de reprendre la main sur l’avenir énergétique de la France en renationalisant les industries Electrique et Gazière pour permettre de reconstruire un secteur public de l’énergie au service de l’intérêt général.
Le 25 mai 2014 si nous sommes des millions à boycotter les élections européennes nous porterons un coup fatal à cette construction européenne qui a été créée pour les spéculateurs, pour les banquiers pour les multinationales qui ont pu déplacer plus facilement leurs usines et leurs capitaux créant des millions de chômeurs dans notre pays et qui par les politiques d’austérité imposées par Bruxelles et le FMI aux pays de l’Union Européenne appauvrissent de plus en plus les populations d’une Europe qui n’est pas faite pour elles.