Le principe du pacte de responsabilité un marché de dupe
Ça y est François Rebsamen nouveau ministre du Travail de François Hollande vient d’annoncer le nombre d’emplois qu’il escompte créer avec le pacte de responsabilité, vous savez ce marché conclu entre François Hollande et le MEDEF soit disant pour faire baisser le chômage et « améliorer la compétitivité » de la France.
Un peu de décodage pour parler clair, regardons le principe de ce pacte
Le principe est celui d’un marché de dupe : le patronat demande à ce que les cotisations sociales patronales soient diminuées, pour faire baisser en langage médiatique « le cout du travail ». Pour parler clair, il s’agit donc que votre patron diminue votre salaire puisqu’il versera moins d’argent en échange de votre travail pour la sécurité sociale etc…. c’est à dire pour cette partie de votre salaire qui est mutualisé et redistribué à chacun selon ses besoins ( sous formes d’allocations familiales, de remboursements de soins, etc.). Cet argent économisé par les patrons sur votre dos leur permettra éventuellement de rémunérer les actionnaires d’augmenter leurs propres salaires bonus et autre parachutes dorés et d’aller planquer le magot dans les paradis fiscaux, de financer la délocalisation des usines, ou éventuellement d’investir ou de baisser les prix (rien que de penser à ces deux dernières possibilité Gattaz se marre de tant de naïveté). Bref, les patrons vous disent, la baisse des salaires permettra de vendre plus car les prix seront plus compétitifs, et donc peut être d’embaucher un peu…. En gros croyez les sur paroles, ayez confiance, donnez leur toute la farine, ils vous feront suer sang et eau pour faire un gros gâteau, ils se le partagerons et peut être que vous pourrez manger quelques miettes si elles tombent de la table.
Revenons plus en détail sur cette partie du raisonnement, car il n’y a là aucune évidence que baisser les salaires permettent de relancer l’activité puis de créer des emplois.
- d’abord, il convient d’insister sur le fait qu’il n’y a aucune raison pour que la baisse des salaires soit répercutée en baisse des prix. Le plus probable, à l’image de ce qu’à toujours fait le patronat chacun peu avoir en tête les baisse de TVA dans la restauration ou les aides dans le BTP, est que les entreprises en profite pour augmenter leurs marges, marge qui servira à remplir les poches des actionnaires et du patronat…. Et hop direct dans la popoche de m’sieurs Gattaz, Bouygues, Arnauld, Lagardères et cie. Elle est pas belle la vie?
- Ensuite en admettant – hypothèse improbable – que les entreprises répercutent intégralement la baisse du cout de production liée à la baisse des salaires, rien ne garantie que de façon systématique cela permette d’accroitre les ventes. D’une part, la part des salaires peut être très marginale dans le prix. Par exemple très loin devant le handicap monétaire lié à l’euro très fort… Et dans ce cas si l’on veut doper nos exportations pour rétablir notre balance du commerce extérieur, c’est sortir de l’Euro qu’il faudrait.D’ailleurs la BCE ne s’en cache pas en réclamant à corps et à cris cette diminution drastique des salaires. D’autre part, la baisse des prix n’est pas suffisante pour nécessairement déclencher plus d’achat. Cela dépend de « l‘élasticité prix » des biens et services vendus, qui fait que le prix n’est parfois qu’un paramètre mineur en particuliers lorsque l’on parle de technologies de pointe, de services très qualifiés etc. Surtout, pour tous les biens et services adressés aux marchés français, dans la mesure où la baisse des salaires aura considérablement réduit le pouvoir d’achat des travailleurs il n’y aura plus d’acheteurs…Le CICE par exemple, c’est une diminution de 1250 € de salaire pour chaque actif. Dans ces conditions, même en prenant les hypothèses les plus pessimistes sur la part de la valeurs d’une voiture liés à la rémunération des travailleur qui évalue la baisse du prix d’une voiture à 6% si on diminue les salaires de 10% (d’autre sources parlent elles de 1%), un rapide calcul montre que pour une voiture à 15 000€ la baisse de prix est de 900€ (respectivement 150 €) soit nettement moins que la perte de pouvoir d’achat du travailleurs d’autant que le CICE ce n’est pas une baisse des salaires de 10%…..
- Enfin, rien ne garantie – quand bien même les entreprises vendraient plus – que celles ci embauchent. Elles peuvent tout simplement faire trimer plus vite et fort leurs salariés par le chantage à l’emploi qu’elles savent et peuvent si facilement employer depuis l’ANI , vous savez ce moyen de prendre en otage les travailleurs pour qu’ils acceptent de réduire leur salaire, de travailler plus etc. que l’on doit à ce cher, très cher gouvernement PS….. Travailler plus pour gagner moins quoi.
Rappelons que cela fait des décennies que l’on accorde des exonérations de cotisations sociales en tout genre au patronat, ce qui n’a eu pour effet que de favoriser le recours aux bas salaires. Dans le même temps le chômage a explosé tout comme les déficits des comptes de la Sécu et des caisses de retraites… logique. A tel point que les gouvernements du Parti Maastrichien Unique ont diminué vos retraites, retardés l’age de départ en augmentant le nombre d’années de cotisation, et sabré dans les remboursements des soins médicaux.
Bref l’expérience démontre que c’est un marché de dupe. Mais si on se penche précisément sur les chiffres alors là, il apparait que l’on prend carrément les travailleurs pour des idiots.
la démonstration mathématique que l’on vous prend pour des idiots
190 000 emplois créés grâce aux 10 milliards d’euros d’exonération de cotisations sociales patronales annuelles fanfaronne Rebsamen. S’ils le sont car chacun doit se souvenir que les organisations patronales ont déjà dit qu’elle ne s’engageraient qu’à une seule chose : prendre les milliards.
300 000 emplois en échange des 20 milliards d’euros de cadeau annuel fait à ces mêmes patrons dans le cadre du CICE, c’est exactement ce que promet le ministre.
Point besoin d’avoir fait l’X HEC ou l’ENA pour se livrer au calcul du coût mensuel de ces emplois. Savoir faire une simple règle de trois, manier l’art compliqué de la division et de la multiplications permet de démasquer les soit disant experts mais vrais chiens de gardent médiatiques qui squattent les plateaux de télévision (Mais qu’on les expulse que diable !).
- 10 000 000 000 € / (190 000 emplois x 12 mois) = 4 285,96 € mensuel pour l’accord Hollande- MEDEF visant à réduire les salaires et satisfaire aux injonctions de la Banque Centrale Européenne (BCE) et de la Commission Européenne.
- 20 000 000 000 € / (300 000 emplois x 12 mois) = 5 555,55 € pour le CICE
A ce prix là, on pourrait espérer que les emplois espérés mais absolument pas garantis ne soient pas rémunérés au smic mais à des salaires décents ! Ce n’est pas le cas puisque ces allégements de cotisations sociale vise de l’aveux même du gouvernement à 90% des emplois rémunérés jusqu’à 1,35 SMIC….
Pour donner une base de comparaison, en 2011 la masse salariale du Ministère de l’Éducation Nationale était de 49,9 M€ pour un effectif de 953 356 emplois (équivalent temps plein sources), dont il convient de le souligner 800 000 professeurs qui sont des employés très qualifiés. Un rapide calcul montre que le coût mensuel de ces emplois est de : 4361€ pour des emplois qui ne sont pas rémunérés au smic (quoique vu que les salaires de la fonction publiques sont gelés, bientôt la grille de rémunération des professeurs sera inférieure au SMIC…)
A tous le moins et comme nous avions déjà pu le monter dans notre article Hollande la guerre aux salaires et les cadeaux aux MEDEF en chiffres, le CICE aurait du traduire par la création d’au minimum un demi millions d’emplois !
Chacun sait ce qu’il en est !
Avec ces dizaines de milliard d’euros, il serait parfaitement possible à un gouvernement de gauche – à condition de sortir de l’UE et de l’Euro bien sûr – de lancer toute de suite un plan de réindustrialisation du pays pour embaucher des millions d’ouvriers. En nationalisant les raffineries, les hauts fourneaux et aciéries, toutes ces usines dont nous avons besoins pour produire en France les biens nécessaires aux travailleurs de ce pays. Ces usines qui sont aujourd’hui délocalisées au prix d’un désastre social et environnementale dramatique.
Bref, Hollande, l’UE, le MEDEF et leurs valets des médias prennent les travailleurs pour des idiots. Le gouvernement ne fait que mettre en application la politique décidée par l’Union Européenne, cette UE construite par et pour l’oligarchie capitaliste, qui est une politique de renforcement de l’exploitation des travailleurs. Par leur mise en concurrence, par la privatisation et la libération des entreprises et services publics. Par la guerre aux salaires menées par la BCE au nom de l’Euro fort
Le 25 mai prochain, montrons que cela suffit ! Montrons que les travailleurs ne sont pas dupes, Boycottons leur farce de l’élection d’un parlement croupions sans pouvoir autre que de rémunérer de pseudo parlementaire près de 10 000€ par mois, alors que l’UE a piétiné notre vote NON de 2005. Brisons les chaines de l’Union européenne, pour sortir de l’UE, sortir de l’Euro par la voie progressiste et démocratique, celle de la souveraineté populaire permettant au travailleurs de prendre en main leur destin pour mettre en œuvre la politique de progrès social dont nous avons besoin