Notre peuple se doit de refuser le libre-échangisme ruineux et le capitalisme mondialisé !
L’Union Européenne prétend interdire les subventions d’Etat françaises à l’industrie automobile alors que des dizaines de milliers d’emplois sont menacés dans la métallurgie et que PSA vient d’annoncer 6000 suppressions de postes qui sont retirés aux jeunes. Barroso, le chef de la commission européenne monte au créneau
Une fois de plus se manifeste la nature dictatoriale de l’Union européenne dont les traités supranationaux sont tous fondés sur l’article 6 du traité de Maastricht qui stipule que « l’UE est une économie de marché ouverte sur le monde » ; ce qui signifie que le capitalisme et le libre-échangisme sont obligatoires non seulement au sein de l’UE, mais entre l’UE et les autres pays du monde ; et conséquemment, que le socialisme et toute politique industrielle nationales sont interdits en Europe.
Pourtant il y aurait beaucoup à dire sur ce « libre-échangisme » que les ayatollahs néo-libéraux de Bruxelles et de Wall Street prétendent imposer aux pays pauvres alors que les Etats-Unis pratiquent un protectionnisme outrancier pour protéger leur économie sous différents prétextes… alors que ce sont eux qui viennent de « planter » l’économie mondiale. Un libre-échangisme bidon, d’autant plus scandaleux que le dollar est notoirement une monnaie de singe, assise sur une montagne de dettes, et qui ne tient que par la puissance de l’armée états-unienne qui interdit aux peuples de réclamer leur dû, alors que le FMI et son chef de file Strauss-Kahn menacent de tous les maux les rares pays qui osent protéger leurs frontières pour développer leur industrie et leur culture nationale.
N’oublions pas par ailleurs que ce libre-échangisme n’est que la face cachée de négociations d’Etat à Etat qui, pour privilégier les profits du CAC 40 et la volonté des monopoles capitalistes « français » d’exporter leur capitaux et leurs productions à l’échelle mondiale, se traduit par le sacrifice délibéré de la pêche artisanale française, -sacrifiée à l’Espagne-, de la viticulture, et de pans entiers de la production française (chaussures, textile, jouets…). Oui la concurrence libre et non faussée n’est qu’un leurre où les gros imposent leur loi pour « massacrer » les petits et s’implanter dans les pays de bas salaires tout en déclassant, en sous-payant et en précarisant massivement la classe ouvrière industrielle, les agents des services publics et les petits producteurs (artisans, agriculteurs petits et moyens) de notre pays.
En réalité le libre-échangisme européen, avec sa prétendue « concurrence libre et non faussée » pilotée par les critères d’austérité de Maastricht, a surtout signifié la mise en tutelle de l’économie, de la monnaie et du budget français, la privatisation galopante du secteur public industriel (aéronautique, Renault, France Télécom, EDF/GDF…), la délocalisation rapide des industries prônée dans les années 90 par Guillaume Sarkozy, n°2 du MEDEF. Si bien qu’aujourd’hui la France est un pays où l’on transporte par la route, avec un maximum de pollution à la clé, les marchandises fabriquées ailleurs… et que le déficit du commerce extérieur vient d’atteindre un niveau maximal en janvier 2009, pesant très lourdement sur la dette de notre pays.
Cela ne signifie nullement que nous apportions le moindre soutien à Sarkozy et aux dirigeants de Renault et de PSA, dont le patriotisme est hautement suspect. En réalité, PSA empoche les milliards, supprime les postes et… ridiculise Sarkozy en supprimant des emplois comme les banques qui ont palpé des milliards mais qui refusent de financer l’investissement !
Dans ces conditions une campagne européenne et mondiale, relayée en France par les ennemis de la nation –y compris par le PS dont les principaux dirigeants pilotent le libre-échangisme mondial (Lamy dirige l’OMC et DSK le FMI !!!), prétend diaboliser le protectionnisme. Le patron des patrons allemands n’y est pas allé par quatre chemins quand il a sommé Sarkozy (qui présidait alors l’UE au nom de la France et qui n’a évidemment pas mis à la porte ce fascisant individu) d’ « empêcher de s’exprimer ceux qui ont des priorités politiques différentes et qui critiquent le capitalisme et le libre-échangisme ».
Mais le problème est mal posé. Déjà Marx, dans Travail salarié et capital avait montré que le vrai problème n’est pas « protectionnisme ou libre-échange », mais pour qui (pour quelle classe sociale) produit-on et au profit de qui telle ou telle politique économique est-elle adoptée ? Il n’est pas vrai en outre que le choix soit entre le repli sur soi (l’autarcie de triste mémoire du Troisième Reich) et le libre-échangisme débridé.
Face à tout cela, le choix du PRCF est clair : il faut d’une part que notre pays reconstruise les instruments de sa souveraineté monétaire, budgétaire, industrielle.
Il faut que Sarkozy cesse de dilapider l’argent public qu’il prend aux hôpitaux, à la Sécu, aux universités, à l’Ecole publique, à l’Equipement, etc. pour le donner sans contrôle aux banquiers privés qui ne pensent qu’à sauver leurs dividendes et à servir ce qu’ils appellent leur « board » (leurs actionnaires principaux). Nous devons au contraire exiger la re-nationalisation des banques, des assurances, des grandes entreprises du CAC 40, sans indemnités pour les gros actionnaires qui ne se sont déjà que trop gavés d’argent public.
Nous devons imposer l’interdiction pure et simple des délocalisations et des licenciements à toute entreprise ayant touché de l’argent public au titre de l’emploi (quasiment toutes les grosses boîtes).
Nous devons demander la dé-privatisation de toutes les entreprises dénationalisées au nom de l’Europe par le PS et par la droite. Pas seulement les services publics comme EDF ou F.T, mais aussi Renault, la SNECMA, Usinor, Péchiney, Aérospatiale, Air-France, etc..
Nous devons dénoncer l’euro, qui a plombé nos exportations pendant une décennie et qui a permis un envol sans précédent des prix et une intraitable police des salaires.
Nous devons exiger une politique industrielle nationale sur la base d’un plan démocratiquement construit, avec des pouvoirs étendus de contrôle et de gestion pour les salariés et leurs représentants syndicaux et des synergies industrielles franco-françaises sous pilotage du secteur public. Nous devons exiger un plan national de ré-industrialisation du pays sur des bases sociales et écologiquement acceptables.
Nous devons exiger que les dividendes des actionnaires soient bloqués et que les salaires de tous les ouvriers en chômage technique soient intégralement versés aux frais des actionnaires.
Nous devons exiger que le transport routier des marchandises européennes en France, qui est la première cause de pollution atmosphérique, soit taxé suffisamment pour investir fortement sur le rail public et le ferroutage.
Nous devons défendre le développement de la recherche scientifique publique, l’Education nationale, un enseignement universitaire de haut niveau avec des personnels protégés par un vrai statut national. Si c’est nécessaire, oui, pour les productions stratégiques (pour l’emploi), nous devons défendre nos productions et mettre en cause radicalement l’exportation des capitaux qui est la base même de l’impérialisme mondial. Et cela ne signifie nullement l’autarcie : bien au contraire, les pays latino-américains de l’ALBA, Cuba, Vénézuéla, Bolivie, Nicaragua, Equateur… défendent leurs productions nationales, nationalisent leurs sources d’énergie, et cela ne les empêche nullement d’échanger comme jamais dans le cadre, non d’une concurrence sauvage où chacun cherche à ruiner l’autre sur ses points forts, mais d’une coopération internationale où, par ex., les Cubains « exportent » leurs médecins, leur recherche biomédicale de pointe et leurs instituteurs, pendant que les Vénézuéliens leur procurent du pétrole à bon marché.
Oui, il faut que quelqu’un à gauche ose le dire, il faut non pas « produire français », car ce slogan de G. Marchais a pu, bien malgré lui, être interprété de manière xénophobe pour stigmatiser les ouvriers immigrés, mais PRODUIRE EN France et ECHANGER MONDIAL, sans se limiter à l’Europe, mais en commerçant sur des bases égalitaires, et autant que possible d’Etat à Etat, avec tous les pays, dont la Russie, la Chine, l’Amérique latine, l’Afrique francophone et non francophobe, le Maghreb, etc.
Oui on a le droit, tout en rejetant le protectionnisme bourgeois xénophobe, ainsi que le crypto-protectionnisme patronal de Sarkozy (qui protège les patrons et non les paysans, les artisans, les chercheurs et les salariés), de critiquer le capitalisme et le libre échangisme capitaliste qui détruisent notre pays sous l’égide de la malfaisante et dictatoriale U.E.. Engager ce débat en brisant les tabous médiatiques est un devoir pour l’avant-garde du mouvement ouvrier et le PRCF, qui en fait partie avec ses moyens modestes, ne s’y dérobera pas.
Roger Sylvain , ancien responsable CGT Renault, Georges Gastaud , secrétaire du PRCF , Jean Pierre Hemmen, responsable commission économique du PRCF, Bernard Parquet, responsable commission luttes