« Ils osent tout, c’est même à cela qu’on les reconnait » comme disait Audiard. Lui parlait des cons. Nous pouvons étendre le domaine des concernés aux petits marquis qui dirigent les chaînes de radio et de télé pour le compte du PMU, le Parti Maastrichtien Unique.
Passe encore qu’ils fassent ce qu’ils veulent dans le privé, quand les ordres viennent directement des patrons : bétonneurs, avionneurs, marchands d’armes, banquiers…Mais de plus en plus, ce sont les établissements publics et leurs directeurs promus, tantôt par Sarko, tantôt par Hollande, qui sont le champ clos de l’arbitraire de ces missi dominici du pouvoir et de l’argent.
Mermet n’est pas communiste. Loin de là.
C’est un progressiste talentueux, entouré d’une équipe tout aussi talentueuse et qui sont, pardon, qui étaient une des très rares voix libres de France inter. Une heure du lundi au jeudi pour dire des vérités, pour dénoncer à leur façon un système injuste, pour donner la parole à certains progressistes, pour faire souffler un air de liberté sur cette radio assujettie au pouvoir, à l’Europe, au capital, à l’idéologie dominante, où les chroniqueurs et animateurs sont des larbins arrogants qui sans trêve, relaient les campagnes bellicistes de l’OTAN (Libye, Ukraine, Syrie…), cultivent l’anticommunisme et l’anti-castrisme, se gaussent de l’exception française républicaine et promeuvent quotidiennement « l’Europe, l’Europe, l’Europe » (ah, Bernard Guetta !) tout en choyant le tout-anglais envahissant (hey, come on, Miss Pascale Clark !). Nous sommes d’autant plus à l’aise pour dire ces choses que, pas une fois, un militant communiste du PRCF n’a été invité à s’exprimer en tant que tel dans « Là-bas si j’y suis ». Mais enfin, ces quatre heures par semaine, qui avaient déjà été réduites et déplacées à des heures de faible écoute, sont devenues insupportables aux maîtres et à leurs caniches de garde. Révélateur de leur haine de classe du débat démocratique, de leur morgue enflée par leur inculture.
Mermet était dans le viseur depuis longtemps. Les snipers du MEDEF ont fait feu.
Un combat s’engage. Nous serons nous, les communistes, aux côtés des journalistes censurés et de Daniel Mermet. Nous lui offrons, si besoin, une tribune dans Initiative Communiste, même s’il avait (presque) oublié que nous existions…pour qu’il puisse nous faire savoir comment la moindre parcelle de non conformité à la pensée-BHL est pourchassée et jetée hors du « cercle de la raison » capitaliste, chère à Alain Minc.
Radio Paris mentait et on les a eus !
France-Inter badigeonne de rose sa nouvelle chasse aux sorcières ? On les aura, eux aussi.
Antoine Manessis.
edit: Vous trouverez une pétition en ligne : http://www.la-bas.org/spip.php?article2266
Nous avons connu « La voix de son Maître » et sans Daniel Mermet il ne nous restera plus que « la Voix de nos ‘maîtres’ à penser ».
Ainsi va la triste vie des médias… !