Quelques notes sur les élections américaines. Ce mardi, les gens vont aller voter en vrac sur énormément de choses, élections locales/municipales, élections d’État et présidentielle, élection du Congrès fédéral, tout cela dans une cacophonie de pubs, de programmes, d’infographies, de prospectus, etc. totalement hallucinante et délirante.
Pour la présidentielle qui pourrait importer aux citoyens français, la seule chose à questionner reste peut-être la différence existant entre Démocrates et Républicains au sujet de l’UE. Trump ne veut plus financer l’OTAN et veut en finir avec le conflit ukrainien. Cela pourra servir d’alibi aux faucons européens pour justifier la nécessité d’une armée européenne tournée contre le diable Poutine. Les Démocrates quant à eux poursuivront la même politique que celle de Biden. La question reste donc de savoir ce que la nouvelle administration fera vis-à-vis de l’UE.
En réalité, Démocrates et Républicains représentent exactement les mêmes intérêts de classe : ceux des classes bourgeoises américaines et internationales, et en aucun cas ceux du peuple et des travailleurs. Sur le plan international, ne vous leurrez pas en croyant à quelques divisions de l’engagement impérialiste entre les deux, les uns, Démocrates, contre la Russie et les autres, Républicains, contre la Chine. Si nous disons « tous ensemble et en même temps » à l’adresse des travailleurs de France, Républicains et Démocrates veulent s’engager « sur tous les fronts, en même temps » de la marche à la guerre. Si les Démocrates se sont concentrés ces dernières années sur le front russe, ils n’en n’ont pas moins doublé les sanctions initialement imposées par Trump contre la Chine populaire et ils ont envoyé des tonnes d’équipement militaire à Taiwan. La géopolitique impérialiste américaine persiste quelles que soient les administrations: les gouvernements « changent », les lignes politiques demeurent. Il y a quelques semaines, la République populaire démocratique de Corée a d’ailleurs annoncé qu’elle ne modifierait plus sa politique vis-à-vis des Etats-Unis, quelle que soit l’administration élue. Et pour cause!
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Républicains et Démocrates disent d’ailleurs absolument n’importe quoi et les prendre au mot est une perte de temps pour l’analyse politique. Si Biden/Harris s’excitaient jadis l’un contre l’autre, soi-disant pour des raisons humanitaires, contre la construction d’un « mur » entre les États-Unis et le Mexique pour arrêter l’immigration illégale, aujourd’hui – je ne plaisante pas! – Harris se moque de Trump pour ne pas avoir été capable de terminer son mur; un mur qu’elle promet, elle, d’achever…
Je ne mentionnerai même pas Trump qui a interrompu l’un de ses récents discours en demandant au disc-jockey d’amplifier la musique ambiante, disant qu’il valait mieux… danser et chanter. Que dire? Nous sommes au-delà de contradictions proprement politiques. N’importe quoi, n’importe comment, selon les sondages, le marketing politique, les statistiques, les probabilités, et la « com » qui en résulte…
Ces gens sont véritablement nauséabonds. La seule chose qui mérite un travail d’analyse, ce sont leurs actes. Ce que leurs administrations font et non pas ce qu’elles disent faire, ou ce qu’elles disent en général, c’est-à-dire du vide… Les classes bourgeoises maîtrisent cette pièce de théâtre appelée social-démocratie, ou « démocratie libérale »; elles la contrôlent, la manipulent dans un semblant de politique collective. Une farce à laquelle les gens sont invités à participer en confondant fiction et réalité. Comme le disait Mark Twain, « si voter pouvait changer les choses, il y a longtemps que ce serait interdit« !
Quant à moi, n’étant pas américain, je ne peux ni travailler pour la Poste, ni dans les organisations fédérales, ni bien sûr voter… mais bizarrement, j’ai le droit de financer les politiciens et leurs campagnes électorales… Comprenne qui pourra !